Lui ou moi

Lorsqu’en feuilletant les albums de photos de famille, il est normal qu’on trouve des ressemblances avec les gens qui constituent l’ensemble duquel on vient, a fortiori lorsqu’on retrouve des visages avec quelques dizaines d’années en moins.

Je savais que la ressemblance avec mon oncle était assez nette, mais pour le coup, j’ai été frappé de découvrir cette photo perdue parmi tant d’autres. J’ai eu l’impression de me voir, diffusé dans un décor que je n’ai jamais pu connaître* puisque la photo doit dater de l’année 1967. Troublant à souhait…

*Surtout que je n’ai jamais fait mon service militaire, uhuhu.

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Terre des lieux

Le prieur

– Toujours pareil. Il ne parlait que damnation, jamais de nous. Vous décoiffez tant soit peu une jeune fille, vous alliez droit comme une flèche en enfer.
Auquel il ne croit pas du tout. Il croit aux “lieux” (Ker en breton). Il connait dans l’île des lieux – bien circonscrits : un roc fendu par la foudre, une souche de cornouiller qu’on a toujours vue là et qui ne veut pas mourir – pleins de force, d’efficace et de bonté. C’est là qu’il faut aller se recueillir, demander, remercier. Ailleurs, à l’église qu’on laisse un peu aux femmes, c’est du temps perdu.

Nicolas Bouvier,
Journal d’Aran et d’autres lieux.*

On sous-estime souvent l’importance des lieux dans les cultures populaires. Qui n’a jamais foulé les terres chargées d’histoires et de légendes ne peut avoir idée de ce qu’ils représentent en terme de charge émotionnelle et religieuse. On se retrouve transporté dans des temps morts, de la veine de ceux dont parle Loti lorsqu’il se perd dans les remparts du monastère Sainte-Catherine, en plein Sinaï.

* Non, désolé, ce livre ne parle pas de poissons.

Retour à la (télé)réalité

Lorsque mon fils m’a réveillé, j’ai ouvert des yeux ronds comme des soucoupes en ne croyant pas tout à fait que les chiffres qu’affichait le réveil était deux fois 1. Je me suis levé en catastrophe parce que je devais aller à la banque et c’est précisément derrière ce guichet que j’ai rencontré Thomas du loft. Oui oui. Le Thomas du loft n°2. Je savais qu’il travaillait ici depuis pas mal de temps ; comme quoi la célébrité a du bon, elle mène à tout, même à travailler comme “agent d’accueil” dans une banque de banlieue. Je suis admiratif.
Comme ma librairie se trouve juste à côté, je suis allé y faire un tour, juste pour voir. J’ai acheté une carte postale qui ne manquait pas de charme, et c’est là que Christelle m’a appelé. Comme souvent, elle m’appelle le lundi et comme souvent le lundi, j’ai ma voix du petit matin et comme souvent, j’ai la tête dans le pâté lorsqu’elle m’appelle. Elle va finir par croire qu’elle m’emmerde. Au retour, j’ai découvert un bleu que je ne connaissais pas et j’ai soudain été rattrapé par l’impression que les jours passent trop vite.
Dans son désir de ne me voir manquer de rien, Kenya m’a ce jour apporté quatre feuilles de tilleul toutes aussi jaunes que celles du peuplier et duveteuses à leur surface, agréables à caresser, quatre feuilles que je me suis empressé de glisser entre les feuilles des Marginalia de Poe.
Dans le ciel de l’après-midi s’étalaient de gros nuages blancs sur un fond bleu de Prusse, et un peu plus loin, une chappe d’un gris bleuté foncé s’est étendue au-dessus de nos têtes, dans une sorte de peau squameuse de reptile, ondulante et surréelle.
En regardant les minutes passer, je reste seul avec mon fils en me demandant ce que j’attends réellement, si je n’attends pas tout simplement un éventuel retour à la réalité.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/catpower.mp3]

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Oui oui, c’est bien ma voiture à gauche.

Le jaune des peupliers, le vent dans les arbres

Parce que les envies de mon enfant sont comme les appels de la nature, pressants et impossibles à contrarier, je l’ai emmené au parc, mon Phaidon ACM en édition de poche pour me plonger dans les beautés de l’Europe du Nord, en surveillant le zouzou qui m’a étonné en se balançant tout seul sur le portique, un coup en avant, un coup en arrière, avec ses petites jambes opérant un mouvement de balancier qui m’endormait doucement, et je me serais volontiers laissé bercer un peu plus si je n’avais dû subir les ronrons des souffleurs de feuilles.
Kenya m’a rapporté trois feuilles jaunes et encore épaisses de sève de peupliers avant qu’elles ne soient emportées par ce vent fou et bruyant et il m’a demandé de les mettre dans mon livre pour en faire des marque-page. Alors je les ai séchées et coincées dans mon livre.
Et puis je me suis demandé si j’allais penser à raconter mes vacances. Pas plus longtemps qu’un battement de cil, pas plus longtemps que le vol langoureux et discret d’un papillon, je me suis posé cette question ridicule en ne cherchant pas de réponse, la laissant retomber comme une feuille tancée par la tempête.
Nicolas Bouvier disait qu’on ne ne connait le monde que si l’on n’a vu les hommes. Et dire que j’étais parti sans me soucier de savoir que pour tout préambule, le monde commence en bas de chez moi.

Ambiances sonores du Japon

Grâce à l’excellent blog de David (je souligne qu’un blog français sur le Japon est suffisamment rare pour être souligné, once again), j’ai découvert (plein de choses, entre autres) via un billet sur les hommes-sandwiches des rues, un site regroupant des ambiances sonores du Japon, dans les rues, au restaurant

Vraiment dépaysant.

Et puis pendant qu’on y est, un très beau billet sur Heian Jingu Shrine, un lieu réellement magique et un autre sur les pêcheurs.

Moi, mais en mieux (pincer/replier)

˙ʇsǝno puɐɹƃ ǝl sɹǝʌ ǝʇnoɹ uǝ àɾép ıɐɹǝs ǝɾ ǝnbsɹol ǝnb ǝssıɐɹɐddɐ,u lı,nb ɹnod ɹǝʇɐp-ʇsod ǝl sıɐʌ ǝɾ ‘sıoɟ ǝun ɹnod ǝnbsınd ǝɹèılnɔıʇɹɐd ɹnǝʌɐs ɐl à ʇǝllıq un ‘sǝɔuɐɔɐʌ uǝ ʇɹɐdép ǝp ʇǝllıq lǝuuoıʇıpɐɹʇ uoɯ ıɔıoʌ
Euh… pardon
Voici mon traditionnel billet de départ en vacances, un billet à la saveur particulière puisque pour une fois, je vais le post-dater pour qu’il n’apparaisse que lorsque je serai déjà en route vers le grand ouest. Et puisque je ne fais jamais rien comme tout le monde, je me suis dit que c’était le bon moment pour moi, cette mi-année, de faire un petit bilan de mon année sur terre. Tous les ans, en janvier, je fais un peu le point, je me regarde en face, je me demande ce que j’ai fait depuis tout ce temps et j’essaie d’en tirer du positif. Et tous les ans, je me dis que l’année qui vient de s’écouler était décidément la plus merdique de tous les temps infinis, et que l’année qui va arriver sera meilleure, mais je crois qu’en 2007, j’ai touché le fond. Cette année aura été pour moi la pire de mon existence. L’annus horribilis totale (Et merde, pour une fois que j’essayais d’être sérieux).

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Jo_Manji.mp3]

Pourquoi ça ? Parce que je vais de déceptions en déceptions, c’est un peu comme si j’avais la déception chevillée au corps comme quelque chose d’indéfectiblement lié à ma chair, un élément constitutif et inséparable. Un bloc de chair et de déception. Rien d’autre. Je me situe réellement et sans misérabilisme aucun comme un éternel abandonné, incapable de retenir les gens autour de moi…

Merde. Fait chier. J’ai du mal. Bon. Stop. Je n’arrive pas à me remettre de cette histoire, mais il va falloir que je vive avec. Même mal. Il va falloir que je change, que je m’endurcisse et que j’arrête d’être un gentil Romuald avenant et charmant et que sais-je encore. Un être de lumière ? Je me souviens que le roi des enfers portait ce nom là. Lucifer. L’ange déchu, celui qui portait la lumière. Ma vocation est peut-être de porter l’ombre sur mon visage. L’ange déchu… c’est peut-être ça après tout.

– Connard !!!!
– Oui ? C’est moi ! J’ai un survêt’ et un berger allemand…

1, 2, 3, soleil… Bernard Blier.

Nip/Tuck

Bon. Désolé, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Voilà, je suis parti vers l’Océan, le Grand Océan, Mon Océan, maille ocheune. Je ne vous dit pas où je vais, ni combien de temps je pars sinon vous allez retirer le fil de mon blog de votre agrégateur. Mais je reviendrai, c’est certain, ne vous en faites pas pour moi – pourquoi je dis ça, who cares ?

Je suis donc parti, j’emmène avec moi quelques carnets, pour écrire, dessiner si j’ai le temps, j’emmène aussi quelques livres, Rabelais, Proulx, Maximilien Durand, Bryson, Hornby feront partie du voyage, plus certainement quelques autres, j’aime avoir le choix.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, si ce n’est que professionnellement parlant, je pars en vacances le coeur léger parce que j’ai appris une très bonne nouvelle, même si je suis quand même angoissé de tout laisser à mes petits collègues qui vont devoir gérer à ma place.

Euh… Voilà.

Juste une chose. Ma rentrée sera compliquée. J’imagine qu’il n’y a rien d’autre à en dire.

Et pour finir, je garde à l’esprit ces mots de Laurent:

Tu as raison. C’est vrai qu’elle est magnifique.

Quant à savoir de quoi il parlait, trois points de suspension.

Soupir, Sourire

Plage de la Giraudière

Voilà. Ça c’est bien, c’est beau. Un lieu idéal pour une terrasse en caillebotis, quelques torches volant au vent dans un air chaud et humide, plein d’embruns… Un jour, peut-être…

Amoureux des disquettes et du vintage, voici quelque chose qui devrait vous plaire.
Patrick est un collectionneur de floppy disc, vous savez, ces petites galettes que l’on introduisait autrefois dans la petite fente de la façade du PC.
Il est même inscrit au Original 5¼ disc Sleeve Archive.

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