Vacances

Deux femmes voilées arrivent, avec un voile délicat en coton sur la bouche, jusqu’au milieu du nez; on ne voit que leurs yeux noirs (…) Elle se tourna vers moi, les lèvres écartées comme pour me dire :”Eh bien, qu’attends-tu ?”

Jack Kerouac – Grand voyage en Europe

Voilà , c’est le dernier jour où je peux écrire mon journal avant les vacances. Pas d’Internet, pas d’ordinateur, loin de la civilisation, je n’aurais pas accès pendant un mois à cet espace. Vous pouvez toujours m’écrire si ça vous chante, mais je ne reviens que le 1er septembre. D’ici là beaucoup de choses se seront passées pour vous come pour moi. Je collecterais quand-même impressions et photos pour vous distraire à mon retour.

En attendant, je vous laisse avec deux petits cadeaux, une citation de Kerouac: si vous avez occasion, lisez ce texte fabuleux qu’est le grand voyage en Europe. Un deuxième cadeau: le lien ci-dessous. Accrochez-vous car c’est costaud. ça traîte d’un sujet typiquement japonais: les femmes-chiens. Il y a de la matière et ça vous laissera largement le temps de patienter en attendant mon retour.

Sainte-Brigitte

Aujourd’hui Sainte-Brigitte, c’est la fête de ma mère.

Aujourd’hui, pour la première fois, mon fils s’est retourné sur son tapis de jeu. Il est passé du dos à l’à plat ventre. Et pour la première fois aussi, il s’est mis sur le côté gauche dans son lit.

Le bruit de l’été que je préfère, c’est celui des tourniquets qui aspergent les jardins publics, ça me rappelle tellement lorsque j’étais enfant et que je passais les chauds après-midi chez mes grands-parents, au Clos-Fleuri, les journées devant les matches de Rolland Garros.

Ce soir je suis un peu triste parce que je me rends compte que je ne sais même pas m’exprimer clairement avec les gens que je côtoie, ce qui me vaut le désagrément de paraître autre chose que ce que je suis. On me regarde parfois comme un monstre, ce que je suis peut-être, mais j’ai peur de ne pas m’en rendre compte. Il faut, pour la paix de mon âme que je me tourne vers quelque chose qui évacue toute cette fatigue vers l’extérieur. Rassurez-vous, je ne deviens pas mystique, je veux juste prendre le chemin de la raison.

La masturbation contre le cancer

Article paru dans Libération: le 18 juillet 2003
La masturbation contre le cancer. (…) Les éjaculations solitaires répétées sont fortement soupçonnées par les chercheurs australiens d’évacuer les substances cancérigènes accumulées dans la prostate (…) Les résultats montrent que ceux qui éjaculent plus de cinq fois par semaine en moyenne réduisent d’un tiers le risque de cancer de la prostate (…) L’effet préventif ne semble probant qu’à la longue (…) La branlette du soir de clandestine va t-elle devenir obligatoire ?

J’espère que vos avez tous regardé le superbe documentaire sur Arte se nommant un rêve d’Amérique, l’histoire d’un allemand expatrié aux USA pour y faire fortune dans la pomme de terre et qui finit ses vieux jours dans un cauchemar terrible, presque ruiné. Les images sont magnifiques, les gens sont humbles, tout dans ce documentaire léché sent bon l’Amérique profonde des gens simples.

Grosse chaleur

Aujourd’hui Samedi, la chaleur est à son comble, il fait 34°C.

Des bébêtes hideuses volent partout et annoncent l’orage au-dessus des têtes mal faites de ceux qui mangent dehors sur leur terrasse aménagée. C’est fou cette manie qu’on les gens lorsqu’ils se font construire leur maison d’axer leurs efforts sur l’aspect extérieur. On se fait construire une terrasse, un barbecue en maçonnerie, on met une balançoire et un bac à sable pour les enfants… Boueark, c’est gerbant… S’ils avaient attendu 2 minutes, ils auraient vu que la pluie était passagère….

On perd la maison pour de bon. C’est aujourd’hui que les nouveaux propriétaires emménagent. Ça fait vraiment bizarre. Maintenant, ça commence à paraître vrai. Me dire que jamais plus je ne pourrais y aller, c’est vraiment douloureux.

John Mayall

Avant tout, allez voir ce site: Redtail Canyon, c’est un travail impressionnant !

C’est dans la musique de John Mayall que j’ai retrouvé le moral. Blues from Laurel Canyon (Recorded at Decca Studios, West Hampstead, London between August 26th and 28th, 1968) est un album magique et une fois de plus, ça me rappelle Yan et toutes les soirées que nous avons passé ensemble.

J’ai vu John Mayall sur scène en 1996 ou 97, je ne sais plus et je pense qu’il est encore vivant. Ce n’est pas le genre de choses qu’on raconte au journal de 20 heures.

Dans les yeux de mon fils, hier soir, il y avait un air coquin, rien d’accusateur et beaucoup d’amour. Nous nous sommes regardés longtemps, les yeux dans les yeux. J’ai senti toute la force de la filiation et de l’amour qu’on peut porter à quelqu’un de sa famille. Rien ne peut remplacer cela.

Pink Floyd & Jethro Tull

Comment des gens aussi célèbres que Pink Floyd ont-ils pu perdurer en enregistrant un blues chanté par des chiens en chaleur et le bruit du vent dans la campagne ? A moins que ce ne soit des sons de synthèse, ce qui ne m’étonnerait guère de leur part. Toujours est-il que maintenant que j’ai écouté cet album, je comprends mieux ce que voulaient dire les phrases sibyllines de mon professeur de physique au lycée, Mr Bahrami, lorsqu’il nous parlait des lasers qui se reflétaient dans les yeux des chiens pendant que le public d’un concert de Pink Floyd gueulait en choeur. Vous non plus, vous ne voyez pas très bien ce que je veux dire. Pas grave.

Hier soir, j’ai redécouvert sur une vieille cassette, les prouesses de Jethro Tull (du nom d’un fermier inventeur du plantoir à grain au 18ème siècle) en live, Dharma for one et By kind permission of, du plus pur plaisir. Rien ne m’évoque plus les virées normandes avec Yan, les petits déjeuners à 05 heures du mat’ et la supercinq enlisée dans le sable de la grève de Cabourg….

Hier soir, quand je suis passé sur le pont d’Argenteuil, la Seine refoulait déjà une terrible odeur de poubelles et de rats crevés…

Terrible déjeuner: je ne suis qu’un pauvre con, un idiot de la pire espèce. Le rayon de soleil s’en est allé et désormais, tout est terminé. Je vais rester comme un abruti dans mon coin, isolé, meurtri. Je fais une pause.

Pink Floyd & Jethro Tull

Comment des gens aussi célèbres que Pink Floyd ont-ils pu perdurer en enregistrant un blues chanté par des chiens en chaleur et le bruit du vent dans la campagne ? A moins que ce ne soit des sons de synthèse, ce qui ne m’étonnerait guère de leur part. Toujours est-il que maintenant que j’ai écouté cet album, je comprends mieux ce que voulaient dire les phrases sybillines de mon professeur de physique au lycée, Mr Bahrami, lorsqu’il nous parlait des lasers qui se reflétaient dans les yeux des chiens pendant que le public d’un concert de Pink Floyd gueulait en choeur. Vous non plus, vous ne voyez pas très bien ce que je veux dire. Pas grave.

Hier soir, j’ai redécouvert sur une vieille cassette, les prouesses de Jethro Tull (du nom d’un fermier inventeur du plantoir à grain au 18ème siècle) en live, Dharma for one et By kind permission of, du plus pur plaisir. Rien ne m’évoque plus les virées normandes avec Yan, les petits déjeuners à 05 heures du mat’ et la supercinq enlisée dans le sable de la grève de Cabourg….

Hier soir, quand je suis passé sur le pont d’Argenteuil, la Seine refoulait déjà une terrible odeur de poubelles et de rats crevés…

Terrible déjeuner: je ne suis qu’un pauvre con, un idiot de la pire espèce. Le rayon de soleil s’en est allé et désormais, tout est terminé. Je vais rester comme un abruti dans mon coin, isolé, meurtri. Je fais une pause.

Maison perdue

Ce week-end, j’ai opéré l’avant dernière phase du déballage de ma vie. Ma mère part de sa maison le 19 juillet et il faut qu’avant cette date, je récupère toutes mes affaires de jeune homme.

Il ne reste plus que mes boîtes de petits soldats. J’ai un pincement au coeur quand je me suis résigné à laisser pourrir sous l’escalier de la cave mon petit lit de bébé. Mais à quoi bon garder ces trucs délabrés… tout de même témoins de mon passé. Voici un peu l’inventaire:

  • une dizaine de cartons de bouquins
  • un carton plein de vieilles cassettes
  • des chapeaux
  • des lettres
  • des dessins de collégien
  • des bouteilles de génépi, d’armagnac, de rhum fleuri…
  • une canne à pêche
  • des médiators à foison
  • des sculptures en terre cuite poussiéreuses
  • des bibelots…
  • des vieux 33 tours
  • un carton de cassettes vidéo – à l’heure du DVD !!

Toute ma vie d’adolescent se trouve dans ces cartons moisis. Demain mercredi, je vais chercher les dernières boîtes. J’emmènerai le caméscope, histoire d’avoir une dernière vue de ce que fut mon refuge pendant plus de dix ans. Les boules….

Compay Segundo

Pétarade dans tous les coins de cette terre. On y fête quelque chose comme le 14 juillet, ce qui doit à peu de choses près correspondre à la date d’aujourd’hui.

Mon chien est pétrifié à l’idée de sortir pour affronter ce vacarme incessant, et moi je suis pétrifié à l’idée de devoir rester à la maison sans prendre mon bol d’air habituel du soir (et du matin, soit dit en passant).

En parlant de cela, je me dis que vue l’heure qu’il est, je ferai bien d’y aller, de tenter et d’aller me coucher.

Rien en ligne de mire pour ce soir, les yeux commencent à piquer.

Chronique du monde: un grand monsieur est mort hier, dans le secret. Son éternel sourire et sa voix chaleureuse me manqueront. Même si Wim Wenders, que je n’aime pas et Ry Cooder, que je connais pas l’ont rendu célèbre sous nos latitudes, il restera un des plus grands parmi les musiciens d’un autre temps. Allez, bye bye Chan Chan !!