Le silence m’étourdit, l’inactivité me pèse et le fait de n’être plus tout à fait dans le même univers me manque cruellement. Je ne me reconnais même plus.
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Je continue d’écrire dans des petits carnets noirs, d’une écriture penchée et pratiquement indéchiffrable qui me permet de ne pas être lu dans le train. Je parle de la façon de rire de tout et de tout ce que je vois, de révolutions, des photos d’Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko et de son nouveau regard, de ce que je lis, des épopées que je me découvre, de Nicolas Bouvier et d’Ella Maillart, de Gilles Lapouge et de James Joyce.
J’écoute beaucoup les gens parler, jusqu’à ce vendeur de protéines pour chiens culturistes que j’entendais vitupérer sur le trottoir, il a toujours de bons mots pour moi “Ouais le mec il était énervé, il est monté sur ses grandes jambes…” Pas su si c’était de l’humour…
J’ai aussi voyagé dans des terres inconnues jusqu’à me perdre et me faire vomir de dégoût. J’ai tenté des choses qui ne m’ont pas plu. J’ai tenté de m’intégrer dans l’écriture collective mais ce format ne me plait pas. J’ai aussi écouté deux cents fois le dernier album de Portishead (Third) sur lequel je n’arrive pas à trouver le moindre défaut et je m’extasie sur la voix de Beth Gibbons. En secret je lis Surfer pour ses photos de rouleaux sur l’horizon du Pacifique qui ne manque jamais de me rappeler les mots du Pli de Gilles Deleuze. J’ai aussi pris le temps de regarder les photos de Franck Petronio et surtout le regard torride de Ryann.
Alors pour tout un tas de raisons, des bonnes et des mauvaises, j’ai décidé de recommencer provisoirement à écrire provisoirement ici.