C’est justement parce que tu ressembles à personne
que j’aurais voulu te rencontrer toujours, n’importe où…
Hugo Pratt, la ballade de la mer salée
Photo © Ozyman
Coquille vide faite de souvenirs
C’est justement parce que tu ressembles à personne
que j’aurais voulu te rencontrer toujours, n’importe où…
Hugo Pratt, la ballade de la mer salée
Photo © Ozyman
Photo © Andrew
L’eau a bouillonné, des éclats bleu et argent ont scintillé sous la surface, et en un rien de temps, deux poissons charnus d’une quarantaine de centimètres chacun frétillaient sur les rochers. Leurs yeux étaient cerclés de rouge et leur bouche s’ouvrait très bas sur le profil aplati de leur tête courte et massive. Ils émettaient un son bizarre, entre le cri et le sifflement. (…)
“Vois-tu, Dodu, fit Simon en s’approchant pour regarder, je crois bien que tu iras te baigner tout seul. En ce moment, j’ai mes époques.”
Redmond O’Hanlon, Help
Le festival Gnaoua d’Essaouira aura lieu cette année pour la 10ème fois du 19 au 23 juin 2007. Un rendez-vous incontournable des amoureux du jazz et des musiques du monde puisque c’est l’occasion pour les musiciens du monde entier de se retrouver autour de ces maîtres de musique que sont les Maâlems Gnaoua, des descendants d’anciens esclaves originaires d’Afrique Noire, constitués en confrérie à travers le Maroc, à l’origine joueurs de crotales, voyantes ou médiums. Les instruments utilisés sont : le luth-tambour à trois cordes (guembri), les crotales (qraqeb) et les tambours (ganga).
Le rituel du Lila est comparable au vaudou d’Haïti et à la macumba du Brésil et sa fonction est principalement thérapeutique.
Photo © ayyur
Voici un des plus beaux photoblogs que je connaisse. Lire au travers d’un agrégateur fait parfois oublier à quel point certains designs sont agréables et celui-ci est un des plus reposants qui puissent être. Le menu déroulant n’est pas du plus bel effet, mais comme j’ai dit un jour “si on l’ouvre pas, il ne s’affiche pas“.
Tiens, voici une planche pour couper la viande…
Une planche espagnole.
Non, pas une plancha.
Une planche espagnole.
De Castille.
Oui.
Une planche de Castille.
J’adore
Tous les livres ne sont pas comestibles. Du moins pas tout de suite. Un livre, c’est avant tout une oeuvre d’art qui ne se laisse pas forcément approcher facilement, il a un côté revêche qu’on se doit de respecter, sans quoi tout serait beaucoup trop facile. Certains livres sont consommables de suite, d’autres nécessitent une maturation, cela dépend de certains facteurs comme la disponibilité, les intérêts du moment, l’air du temps, et même la mode ! Aussi, il me semble important de pouvoir se constituer une bibliothèque infinie, un concept auquel je tiens énormément.
Le fait est que nous ne sommes pas forcément disponible pour les livres qu’on achète sur un coup de tête ou au contraire parce qu’on n’arrivait pas à le trouver depuis longtemps, mais il apparaît également que certains livres ne peuvent pas être consommés tout de suite, et je dirais heureusement.
Mon expérience personnelle me ramène à l’achat d’une grande quantité de livres lorsque j’étais à l’Université, des livres que je ne pouvais pas me permettre de lire parce que mes études me prenaient trop de temps et que je concentrais tout mon temps de lecture disponible à des ouvrages ayant directement trait à mes sujets d’étude. Alors je les ai gardés, j’en ai lu certains. Par exemple, L’invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares est un livre que j’avais acheté en 1996 parce que Borges y faisait référence dans un de ses livres (était-ce Le livre de sable ?) et je n’ai fini par le lire qu’en 2005 parce que j’ai relu le livre de Borges et que je me suis souvenu que je possédais ce petit livre.
Photo © Nachosan
C’est ainsi que je conçois la Bibliothèque infinie. Des ouvrages achetés, empilés, peu importe si on les lit un jour ou pas, mais le principal, c’est qu’ils soient là, quelque part en notre possession pour leur côté rassurant et qu’on sache qu’on les possède, qu’on sache que le jour où… ils nous attendent et ne demandent qu’à être lus par des yeux qui les ont attendu longtemps.
J’ai recensé tous les livres que je possède et ils tiennent en tout dans une trentaine de cartons de taille raisonnable. C’est énorme, j’en ai parfaitement conscience, c’est même certainement beaucoup trop. Certains d’entre eux iront aux bonnes oeuvres, d’autres partiront à la benne, d’autres encore occuperont un jour une place de choix parmi mes livres préférés, et d’autres serviront de cale pour une table bancale. Je sais qu’ils existent, je sais très précisément ce que j’ai lu et ce que je n’ai pas lu, je sais aussi ce que je lirai un jour et ce que je ne lirai pas.
Rien ne me fait plus plaisir en compulsant un livre acheté récemment de constater qu’il y est fait mention d’un autre que j’ai acheté dix ans auparavant et qui m’attend quelque part, prêt à être consommé car sa période de maturation arrive à son terme.
Je me pose souvent des questions, je ne sais pas faire grand-chose d’autre. Mes dix doigts sont peu souvent sollicités pour des activités manuelles et je passe une bonne partie de mon temps à réfléchir, c’est un de mes grands défauts. Le problème, quand on réfléchit, c’est qu’on se pose des questions (ce qui est, j’en conviens, une attitude incompatible avec la religion) et les questions amènent des remises en questions, non pas forcément de soi, mais de ce qu’on pense. Et j’ai longtemps cru que la culture, pour ne citer qu’elle, était destinée à satisfaire de vils instincts d’autosatisfaction, mais je me suis trompé, et il n’est pas exclu que par la suite, je revienne encore sur cette opinion.
J’ai passé samedi soir une soirée horrible. En fait, j’étais invité par mon ami Laurent pour son anniversaire, et nous avons passé une soirée fraîche dans son appartement décoré avec simplicité mais avec beaucoup de goût, ce qui, pour un garçon est suffisamment rare pour être remarqué. Nous avons bien mangé, bien bu, etc. et je me suis rendu compte qu’en plus des sujets de discussion traditionnels sur lesquels il ne faut pas deviser entre amis, c’est à dire la religion, la politique et l’amour – hein ? – il fallait également éviter de parler culture. Etrange, me direz-vous, car que reste t-il ? Le travail, ça va cinq minutes, le cul, ça ne se fait pas…
Tout est parti en vrille – à mon sens – lorsque la copine du frère de Laurent a demandé ce qu’était qu’un bobo ? Toutes les définitions y sont passées, du tout au n’importe quoi, et pour une fois, la discussion prenait un tour étrange, car personne n’avait envie de rire, tout le monde semblait étrangement impliqué et trop sérieux à mon goût. Je n’ai pas pu m’empêcher de réagir lorsque j’ai entendu des inepties du genre “ce sont des gens qui ont des idées de gauche et qui…” ou alors “ce sont des gens qui ont de l’argent et qui…“, voire même “ce sont des gens qui sont dans le milieu de la culture et qui…“… Arghhhhh, VOS GUEULES !!! Silence !! Premièrement, on s’en fout des bobos. “Oui mais moi je suis une bobo et j’assume bien…“. OK, super, sujet suivant. Bref, les bobos, c’est pas le sujet. En l’occurrence, c’est que les deux personnes avec qui je tentais d’avoir une discussion sont deux personnes qui se considèrent comme des bobos, même si l’un des deux s’en est vigoureusement défendu – avec force “Ah mais de quoi on parle là, je ne comprends pas…“, et accessoirement, ce sont deux relations de travail* avec qui nous entretenons une relation de haine cordiale basée sur peu de choses (ils détestent mon humour, ou plutôt ils ne rigolent qu’au leur, faible et basé sur la répétition, et je ne fréquente pas les mêmes lieux – ajouté à cela qu’ils ne connaissent strictement rien à ma vie, ni à ce que je fais en dehors du travail et qu’ils me considèrent comme une sorte d’animal sans vie, mais les apparences sont parfois trompeuses et contrairement à eux, je n’expose pas ma vie privée et sexuelle sur la place du marché). Là où je me suis insurgé, c’est lorsqu’il a été question de culture, puisque selon leurs termes, le bobo est dans le milieu de la culture, sous-entendu que la culture c’est un peu comme la merde, il faut avoir les deux pieds dedans pour la sentir. Mais de quoi parlons nous ? Du dernier vernissage d’untel ? De l’exposition Yves Klein ? Du dernier livre de Houellebecq ? Le problème avec les gens qui ont de l’argent et ne se privent pas, c’est qu’ils ont un peu trop tendance à croire qu’il suffit de s’acheter une cafetière Nespresso (What else ?), d’écouter Mylo (qui n’est par ailleurs qu’un tromblon de sous-culture bruyante), de ne pas s’habiller chez Hennes and Mauritz (H&M pour ceux qui n’auraient pas compris), d’habiter dans le XXè ou dans le Marais et de connaître plein de monde dans le monde de la CULTURE (criez pour vous rendre compte de l’effet) ou de manger dans des lieux branchés pour être un bobo, ou quoi que ce soit d’autre…
Je n’ai pas voulu être condescendant, méprisant ou exclusif – je leur laisse ce privilège – mais la culture, c’est un petit peu autre chose que tout ce que je viens d’énumérer, d’une manière non exhaustive et passablement ironique (oui, j’ai réponse à tout), parce que la culture se niche partout et c’est dans sa transmission et dans le partage qu’elle trouve son essence, c’est à dire exactement le contraire que le milieu dans lequel évoluent ces gens. J’ai dit une chose que je pense vraie, à mon corps défendant, j’ai dit que les bobos étaient des opportunistes qui n’évoluaient dans des milieux branchés plus par intérêt que par conviction et opinion, et je le maintiens a fortiori après cette soirée. J’avais envie de leur dire de visiter mon blog, ne serait-ce que pour avoir une autre approche de la culture, moi qui n’en suis qu’un factotum, mais je n’ai pas voulu qu’ils prennent cela pour la prétention.
Sur ces entrefaites, je vais préparer mes lasagnes, parce que la culture c’est aussi comme ça, c’est comme les domestiques, ça passe aussi par la cuisine.
Je n’en reviens pas. Voici près de quatre ans que je blogue, pour votre grand plaisir, pour ne pas dire pour votre subsistance – car je sais que votre vie serait bien morne sans la mienne – et je n’ai jamais eu aussi peu de commentaires sur mes billets qui pourtant, Dieu m’en soit témoin, sont d’un intérêt rarement atteint.
Je me demande alors si je ne devrais pas cesser de poster en réponse à votre manque total de considération pour mes écrits. Pas de commentaires ? Eh ben pas de billet… A moins que vous ne désirassiez quelques billets conceptuels, plus connus sous le nom de billet prout ? Si c’est ça, sachez que je ne céderai pas à la pression populaire, parce que le peuple, c’est la boue.
Je me saigne aux quatre vents veines pour faire de cet endroit un lieu plein de découvertes et voici comment on me remercie. Ben merde alors… Bande d’ingrats !!
Photo © Shorpy
Son of Dave, c’est un phénomène. Né Benjamin Darvil, c’est un ancien musicien des Crash Test Dummies vêtu d’un costume croisé gris et d’un Stetson made in Chicago, un grand escogriffe dégingandé tout droit sorti des années 50. C’est une voix rauque, une human beatbox, un rack d’effets, un sampler, un harmonica et un sacré coup de jeune pour un blues gai et rythmé. Il en ressort une musique endiablée, habitée par un dieu antique du bayou, à la fois vieux comme le monde et modernisé à l’extrême. Seul sur scène, il enregistre en temps réel sa prestation pour créer une ligne rythmique modifiable à volonté, enchaine les boucles, crache dans le micro, ahane comme une bête de somme. Gros coup de coeur pour cette musique renouvelée, mariage profond entre une musique rustique et une technologie parfaitement maîtrisée, attention à ne pas vous laisser entraîner par vos pieds. En images ou sur Myspace… Continue reading “Son of Dave”
Alyssa Dee Krauss est issue de la célèbre Rhode Island School of Design.
Son domaine de création ; la bijouterie fantaisie.
D’autres bagues à découvrir chez Pippa Knowles (Barcode collection) et sur Fun Forever.