You see what I mean – Carrosserie

Oui, oui, c’est vrai c’est jamais bien grave, c’est comme quand on dit que c’est mieux sur le papier, n’empêche que ça fait quand même chier quoi… C’est jamais grave de toute façon, rien n’est jamais grave, y’a deux mondes côte à côte, y’a le monde des trucs emmerdants et le monde des trucs graves et là c’est pas grave, c’est juste emmerdant. C’est pas grave, y’a pas mort d’homme. Ouais. C’est pas grave, c’est juste de la tôle.

n° 16 Carrosserie

Carrosserie

« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.

Lorsque la nuit se lève

Au beau milieu de la nuit dans les vapeurs d’alcool et sous les lumières les plus douces c’est ici que je fais les plus belles découvertes ; lorsque je ne dors pas et que je vacille, je ne sais pas vraiment quelle heure il est et le lendemain matin je me lève lorsque mon fils appelle, ce matin une douleur au pied, je me lève pas très frais la bouche pâteuse, mais je me sens bien.
J’ai découvert cet appareil en plastique, le Black Bird Fly, un de ces appareils avec lequel on peut faire des images comme on ne sait plus en faire, un format Rolleiflex pour des tirages 35mm. Et grâce à Araignée, je suis tombé en pâmoison devant cette galerie de papiers peints abjects. Ça me rappelle des bons souvenirs d’enfance, la salle à manger de mes grands-parents paternels avec ses grandes fleurs oranges et marron qui donnaient le tournis. Malheureusement (sic) je n’ai gardé aucune trace de tout cet âge d’or du papier peint vomitif. Quoi qu’en cherchant bien… Et là, oui, c’est un blog de fille. Cococerise. C’est marrant les blogs de fille qui disent que ce sont des blogs de fille avec des couleurs, au hasard le rose. De l’autre côté de la rue, une maison blanche, toute blanche et minimale comme un fantôme, jusque dans son dehors posé sur le trottoir, regarde bien cette illusion parfaite. Dans un recoin, je découvre un compte Flickr qui ne paie de mine comme ça, mais l’espace de Selfnonself a vraiment tout pour plaire. Pas de titres aux photos, pas de vraies photos, ni de fausses, que des images et au beau milieu (ne coule pas une rivière) l’homme au chapeau scintillant n’est autre que Tom Waits, celui qui était à Paris l’été dernier et que j’ai honteusement manqué. Ici, ce sont deux heures de concert, Glitter and doom enregistré à Atlanta et que je viens d’écouter, tout estourbi.

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Voilà, pour me remettre de tout ça, je vais écouter les American Haiku de Kerouac en suivant Charles et après peut-être l’Amsterdam Klezmer Band. Mon fils me tend le dessin qu’il vient de terminer. C’est une orchidée.

Un coup dans l'aile

Depuis hier, la question se pose à moi.
On dit parfois d’une personnalité exceptionnelle que c’est un Dieu vivant.
Mais que devient un Dieu vivant lorsqu’il meurt ?

Photo © wgdavis

Quatre pour voir

Déclinaisons autour d’un même thème.
Pas besoin de discours.
Et je pense qu’en arrière-plan, quelques notes ne seront pas de trop pour combler les silences qu’on cherche avec le sourire et en haussant des épaules. L’économie me gagne.

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Notes à l'envers

Je me pose la question de savoir pourquoi je n’écris pas plus que ça. Je pourrais faire comme tout le monde après tout, enfin presque tout le monde et déverser les mots comme ça, mais autant demander à un arbre de ne pas plier dans le vent. Pour l’instant, je m’observe, je me jauge et je comprends mieux ce qui me freine. C’est tout simplement de la pudeur.
Une bonne dose de pudeur. Plus j’avance dans le temps, plus je biffe et je caviarde. Plus rien ne sort qui n’ait été soumis à mon contrôle et à un minimum de recul.
Pour la première fois de ma vie aujourd’hui, j’ai détruit des centaines de lignes pour la simple et bonne raison que ça ne m’apportait rien. Un peu de calme, c’est tout ce que je réclame. Du calme et de la pudeur.

You see what I mean – Assombri

« Dis-moi, il est quelle heure ? » Elle tend la main vers son verre d’eau et en boit une grande rasade comme si elle n’avait pas bu depuis des heures.
« Je sais pas, il doit être… cinq heures…, je sais pas. » Il tourne la tête et regarde vers la fenêtre, mais son regard semble s’évanouir quelque part entre la vitre et le rideau.
« On fait quoi aujourd’hui ? »
« Je sais pas, rien sans doute. Pourquoi ? »
« J’ai envie de bouger… J’irais bien à Paris. On pourrait aller boire un café en terrasse. Regarde il fait beau, et après on pourrait aller faire un tour sur les quais. Tu sais y’a ce type qui joue de la trompette vers Saint-Louis. » Ses yeux s’étaient un peu illuminés, malgré la fatigue qui s’accrochaient encore à ses cils comme des traces de maquillage.
« Oui mais regarde, le ciel, on dirait que ça s’est un peu assombri, il va bientôt faire nuit. »
« Chéri… On est le matin… »
Il se tourne vers elle avec un sourcil levé et l’air passablement blasé. « Ah bon, tu es sure de ça ? »
« Oui. On n’a pas dormi tant que ça. »

n° 15 Assombri

Assombri

« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.

Palir

Voilà. J’ai terminé Mon Chien Stupide pour la seconde fois de ma vie.Un pur plaisir qui confine à la jouissance.
Rien n’est pareil que ça. Si. La Route de Los Angeles. Demande à la poussière. Mais à part ça, pas grand chose. Bukowski à côté est parfois ennuyeux.
Ce livre est une relique, un 10/18 d’un autre âge avec une photo de Max Yavno datant des années 70. J’aime les 10/18 même si je n’aime pas quand ils changent leur couverture. Mon Demande à la poussière que j’ai prêté et jamais récupéré avait une couverture en noir et blanc, belle et fière. Pas comme celle-ci.
Deux fois que je le lis. Et je voulais un jour acheter Rêves de Bunker Hill mais je me suis dit que j’aurais l’occasion plus tard. Mais aujourd’hui le livre est épuisé. Disponible en occasion à 49€ !! Je rêve ! Alors tant pis, je ne le lirai pas, pas dans ces conditions. Ni non plus la correspondance Fante-Mencken. J’attendrais.
Hier soir, j’ai voulu commencer Sombre comme la tombe où repose mon ami de Malcolm Lowry que je viens d’acheter alors que la fièvre m’étreignait. Lu la préface, avec entrain.

A ceux qui ne connaissent ni Malcolm Lowry ni Au-dessous du volcan nous ne conseillons pas de lire Sombre comme la tombe où repose mon ami.

Je l’ai reposé avec un peu de tristesse, je n’ai jamais réussi à lire Au-dessous du volcan. Alors je ne sais plus ce que j’ai lu, et je me suis endormi.

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You see what I mean – Le lit

« Une petite idée du temps que ça va prendre ? »
« Non pas vraiment, je dirais… Je sais pas, une bonne demi-heure » Il avait dit ça en se grattant le nez, traduisant un léger malaise face à la situation pour le moins embarrassante. « Il faut dire que j’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de cas. Généralement, les gens qu’on déménage sont vivants.  »
« Je comprends bien, mais je ne vois pas en quoi ça vous gêne, c’est un déménagement normal.  »
« Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? » Son visage prit tout d’un coup une teinte violacée, faisant ressortir les petites veines éclatées sur ses joues, traçant des motifs identiques aux ramifications de racines dans le sol. « Regardez-moi cette merde ! Ça vous plairait vous de devoir soulever un matelas imbibé d’on ne sait même pas quoi ? Ça n’a pas de nom ce que vous me faites faire là, c’est tout simplement immonde.  »
« Oui bon OK, j’en conviens, c’est pas super agréable, mais faut bien le faire, on ne va pas laisser ça là ? Il faut bien tout vider avant que l’appartement devienne carrément invendable. »
« Oui, ben honnêtement, avec une odeur pareille, je ne sais pas qui voudrait approcher le quartier, c’est tout simplement horrible. »
« Je sais bien !!! » L’autre homme avec son front luisant et ses cheveux recouvrants obscènement la partie la plus dégarnie et suintante de son crâne commençait à en avoir marre. « Mais je fais quoi moi hein ? Je laisse tout comme ça, j’ouvre les fenêtres et j’attends que ça passe ? »
« Y’a de l’idée là-dedans » dit l’autre avec un sourire narquois. « Allez les gars, on se casse !!! Marre de cette puanteur. »
La chaleur ambiante ne faisait que renforcer l’impression étouffante liée à l’odeur, et les trois déménageurs enlevèrent le chiffon qu’ils avaient placé devant leur bouche et leur nez et le jetèrent chacun dans la pièce à tour de rôle avant de sortir en rang d’oignon. L’autre supposa qu’il n’y avait plus rien à dire.

n° 14 Le Lit

Le lit

« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.

Des flaques d'images

Je ne sais pas s’il est encore besoin de présenter Flak. Contrairement à Flickr, ce site ne publie que des photos choisies, même s’il est ouvert à tous. L’avantage, contrairement à son concurrent, c’est que si l’on y vient, on ne risque pas de tomber sur les photos de vacances de la famille Spencer-Arlington à Cancún (quoique celle à la manière Rodtchenko que Willie a prise malencontreusement tandis qu’il réglait sa note à la réception de l’hôtel mérite le coup d’œil) et encore moins sur la soirée poker chez Phil. Ici que des photos superbes, parfaitement présentées et légendées, des images de taille suffisante. Un univers propice à la découverte qui se déguste comme une friandise fondante. Même si le fond de l’air semble passablement américain, le charme prends instantanément, et le voyage commence chez des photographes de talents…

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