Oui je relis Fante et oui je relis Tosches, en dépit du bon sens parce que j’ai envie de routes de Los Angeles et d’opium.
Oui je relis le Poisson-Scorpion parce que j’ai envie de délirer sous les coups de boutoir d’une fièvre aigüe et d’un chagrin d’amour.
Oui je me perds dans les plis de la vague, la scélérate et le rondelette, le rude…
Et oui je vais me plonger à corps perdu chez Lowry, ses volcans et ses lunaires caustiques, ses verres d’alcool fort renversé.
Et c’est tout. Je fais la gueule.
Le pli
Je sais pertinemment que ce n’est toujours pas compréhensible, mais si j’aime ça, ce n’est pas à cause de ces gueules d’anges blonds aux bouclettes salées et à la peau tanée par le soleil ni à cause de ces planches immenses qui défient les lois de l’équilibre et du bon sens, ni même à cause de cet esprit nauséabond qui règne dans cette population des hauts plateaux, hautaine et trop fière pour supporter l’échec ou le renoncement, mais c’est à cause d’une seule chose, difficilement appréhensible, compréhensible ; uniquement le pli, et rien d’autre… The present.
Yumiko Kinoshita – I fly therefore I am
De la poésie en image, pas de narration stylisée, une iconographie simple et efficace, c’est l’univers de Yumiko Kinoshita qui transporte le temps de quelques rares photographies dans une douce rêverie. Egalement des portraits et un journal.
Anthropologie du train de banlieue
Le monde éthéré au travers des vitres d’un train de banlieue en Israël selon Ethan Levitas.
Quelque chose de très américain dans le traitement de l’image et dans le cadrage.
Ulf Buschmann
La pureté est une chose rare et qui se construit avec l’expérience. Ulf Buschmann en a fait un crédo en misant tout sur la lumière la plus instinctive possible. Une œuvre qui se construit avec le plaisir de la simplicité et l’originalité d’un regard fin sur l’objet.
A voir sur son site et sur son Flickriver.
Via Nicolas D.
Ununnullium
J’étais là en train d’écrire et mon oreille trainait je ne sais pas où, certainement dans un endroit peu recommandable, lorsque qu’une phrase m’y a mis la puce ; à l’oreille justement – forcément.
Il y était question du fait que les métaux lourds étaient très polluants pour l’environnement, surtout si on les déversait dans la nature, des métaux lourds comme le mercure, le plomb, etc. blablabla oui on sait.
Et puis je me suis dit qu’il y avait quand même une limite à ce discours. Car d’où viennent ces matières, hein ? C’est quand même pas tombé du ciel dans de grandes coupelles, non ? Certes le raisonnement est un peu simpliste, mais j’imagine que les quelques rares nappes souterraines dans lesquelles il reste du pétrole sont tout de même loin d’être complètement saines… Donc où commence la réelle pollution ?
Plus sérieusement, je viens de me rendre compte que le tableau périodique des éléments, dit de Mendeleïev s’était enrichi d’une tripotée d’éléments artificiels qui n’existaient pas encore quand j’étais au lycée. Ainsi, j’ai découvert l’ununnillium (Uun, 110), l’unununium (Uuu, 111), et plein d’autres descendus sous les actinides… Fascinant.
You see what I mean – Le départ
This credulity, unfortunately extends to ghosts. A rational person fresh from his own house would have turned on his side and slept. I did not. So surely as I was given up as a bad carcass by the scores of things in the bed because the bulk of my blood was in my heart, so surely did I hear every stroke of a long game at billiards played in the echoing room behind the iron-barred door. My dominant fear was that the players might want a marker. It was an absurd fear; because creatures who could play in the dark would be above such superfluities. I only know that that was my terror; and it was real.
After a long long while, the game stopped, and the door banged, I slept because I was dead tired. Otherwise I should have preferred to have kept awake. Not for everything in Asia would I have dropped the door-bar and peered into the dark of the next room.
When the morning came, I considered that I had done well and wisely, and inquired for the means of departure.Rudyard Kipling, My own true ghost story
n° 13 Le départ
« You see what I mean » comme une affirmation, ou comme une question, une question qui amène une réponse à l’autre bout du monde, ou plutôt deux questions qui interrogent le monde et par lequel on répond avec l’œil du spectateur au travers de l’objectif. C’est le défi auquel nous nous plions Fabienne et moi, une fois par semaine autour d’un thème choisi d’un commun accord. L’orientation choisie, nous nous faisons la surprise de l’image avec notre personnalité, notre regard, notre sensibilité, pour donner naissance à de nouvelles perspectives qui étonneront certainement autant les visiteurs curieux que les auteurs.
Kuler
Après Colour Lovers, Kuler, un outil complémentaire, peu intuitif à prendre en main, mais vraiment très puissant. Un outil Adobe.
Pour les amoureux des couleurs et de leur harmonie.
A découvrir également, Color Hunter.
John Divola
Un photographe qui dure, qui s’étend dans le temps et que l’on voit au travers des années depuis les 70’s avec ses photos d’emblée démodées, et qui présente sur son site un panorama énorme de son œuvre. Des tonnes de clichés sur l’Amérique décharnée et aussi naturelle qu’une boîte de thon, et des archives impressionnantes, malgré une navigation digne des débuts du web et pour le moins assez peu pratique. John Divola, une photographie de la désolation et de l’isolement.
Bert Teunissen
La découverte de Bert Teunissen me renvoie à tout un univers pas très éloigné de ce que j’ai pu vivre ves dernières années. Non innocent dans son appellation, On the road se situe dans l’exacte ligne des photos de David Bradford, et de son livre intimiste Drive by shootings, mais également des photos de Nicolas Bouvier, avec cette lumière particulière sur les pages de Dans la vapeur blanche du soleil, et bien évidemment des pages de Jack Kerouac, et de son roman éponyme.
Et en navigant un peu on y trouve également les portraits “domestic landscapes“, des photos prises au travers de l’Europe et qui ne sont pas sans rappeler les clichés de Depardon à la ferme du Garet… Des documents à la valeur quasi ethnologique.