Inoptique n°3
Attention, ce billet risque d’être long, et certainement le dernier avant le prochain, qui lui en l’occurrence risque de se faire désirer quelques temps.
Laissez moi un peu vous dire ce qu’il en est, ce qui se passe chez moi.
Lorsque je lis des blogs comme ceux de Cey et d’Alexandra, je me demande parfois ce que je fais ici. Je n’ai pas cette verve, ce ton accrocheur qui me fait me perdre chez elles, dans leurs mots, dans cette indescriptible ambiance chaleureuse donnant l’impression d’être niché dans le giron d’une femme aimante. Je n’ai ni cette verve, ni cette aisance d’écriture qui me fait défaut, faute de temps, certainement, faute de disponibilité d’esprit. Alors, pour cette raison entre autre, je me désespère et je dois me reconcentrer.
D’autre part, il y a ma vie. Beaucoup de choses la bouscule, préoccupent mon esprit et le rendent lâche, vident ce creuset d’idées que je suis et oblitèrent ma volonté.
Et puis il y a mon écriture, mon écriture a du mal à se fixer, à trouver le bon élan, à être choquée. Je ne fais rien de bon, mais ce n’est pas pour autant que j’arrêterai, même si c’est seul dans mon coin, ou à petites doses.
J’ai des préoccupations et il faut que je me penche dessus.
Et puis il y a le coup de poignard, quelque chose qui m’a fait un mal énorme et qui me fait me remettre en question. Je sais que je suis quelqu’un qui a gagné en cynisme, parce que la vie ne me fait pas forcément de cadeaux. Dans ces conditions, il est souvent bon de ne pas focaliser son attention sur les autres et de relativiser le malheur du monde. Bien sur, tout est triste, tout est moche, mais ce qui nous est le plus proche est aussi ce qui nous touche le plus. Il est parfois bon de se tenir à l’écart et de regarder le monde d’un œil distrait. Je ne pense pas être quelqu’un de mauvais. Mais lorsque j’entends des mots qui cinglent et qui me fouettent la chair, c’est plus fort que moi, je ne peux rester de marbre et tout avaler sans rien dire. Ou plutôt si, j’ai envie de me taire et de plus encore me renfermer sur moi-même. J’ai besoin de temps, de repli sur moi-même, temps pendant lequel je vais me plonger dans une torpeur, face à moi, face à mes peurs, mes incompréhensions, mes attitudes, le fondement même de cette personnalité que je me suis construit. Je dois retrouver des choses dans un tas de fumier qui a déjà été retourné dans tous les sens.
Face aux ténèbres[1], je vais devenir changeant comme ce chat maléfique qui se transforme en homme[2]
La conscience fait de nous tous des égoïstes.
Oscar Wilde

Hier soir, tandis qu’à moitié endormi dans une sorte de félicité inhabituelle je tentais de sentir l’air frais du dehors, je me suis réveillé à cause du chat qui miaulait. Etrange coïncidence. J’ai eu du mal à me rendormir.
Finalement ce billet aura été moins long que prévu.
Et puis merde, pour l’instant j’arrête mon blog… Je ne peux pas continuer dans ces conditions.
A plus tard…
Notes
[1] Makkurayami – 真っ暗闇な – まっくらやみ
[2] Bakeneko – 化け猫 – ばけねこ