Le Père Noël est une ordure

Noël approche à grands pas feutrés tandis que dehors le brouillard et l’hiver se sont installés bien confortablement. Pour faire passer le temps aux toilettes, je compulse un de ces prospectus allègrement distribué dans les boîtes aux lettres des parents qui ont des enfants qui comptent déjà les dodos qui séparent ce jour de Noël. J’ouvre une page au hasard (je ne suis généralement pas très concentré dans ce genre de situation) et je tombe sur le circuit Darda. Tous les anciens enfants de mon âge connaissent ce truc. C’est un circuit faits de rails enfichés les uns dans les autres, avec lequel on pouvait faire faire des loopings à de petites voitures à friction. Comme le dit la pub, c’est le circuit le plus rapide de l’histoire. De quelle histoire, je ne sais pas, mais effectivement, ça fonce Alphonse. 7.24m de circuit, 1 voiture, 45 eurodollars. Mouais, ça va encore. Le truc qui va faire vendre, c’est cette phrase (parce que nous les papas, faut pas nous la faire) Jamais égalé, il rassemblera tous les papas nostalgiques. Voilà, le mot est lancé. On voit tout de suite le public visé. Toi le jeune papa de 32 ans, avec ton air benêt, toi qui envoyais du riz en Ethiopie et qui tressait des scoobidous, on t’a reconnu, on sait où tu te caches. Ce jouet est fait pour toi parce que toi aussi tu jouais avec et au lieu de regarder des vieux épisodes de l’Île aux Enfants ou de Goldorak, achète notre camelote, et tu enrageras quand ton fils te poussera pour que tu lui laisses la place. Non mais oh ! Je vois clair dans votre jeu, je ne suis point dupe !!!Sur la page d’après, je vois un gamin de presque 25 ans vu sa taille, en train de poser ce qui semble être la dernière touche d’une sorte de tour de Babel faîte avec des morceaux de bois Kapla. Alors si toi, le papa trentenaire, tu ne connais pas Kapla, c’est que tu n’as pas passé ton enfance à Neuilly ou à Maisons-Laffitte, parce que Kapla, ça s’achète à crédit tellement c’est cher. Bref, le gamin est tout fier d’avoir monté sa tour (que bien évidemment il a construit tout seul et sans colle !!! C’est ça prends-moi pour une truffe). Sous la photo, on voit noté réalisé avec deux barils. Je regarde le prix du baril: 235 eurodollars !!! Donc si tu veux que ton gamin fasse trôner une tour au milieu de ta salle à manger, que le chat va s’empresser de faire tomber et dont tu retrouveras des morceaux sous la canapé deux Noëls plus tard, achète 2 barils, soit 470 eurodollars ! Ça vaut le coup non ?Encore une page après je tombe sur les fameuses constructions magnétiques. Ça, le trentenaire, il connait pas. Trop récent. Je regarde les constructions et je vois un cube fait avec des bâtons aimantés et des billes de métal. Ça n’a pas l’air comme ça, mais c’est un cube, un vrai beau cube parfaitement parfait. Un cube réalisé, comme le dit la légende avec 9 boîtes !!! Prix de la boîte : 29.95 eurodollars !!! On croit rêver ! Si tu veux que ton fils construise un cube cubique et aimanté de cinq billes de côté, il faudra que tu prennes un crédit sur 10 ans pour t’acquitter de ce petit bijou qui te coûtera la modique somme de 270 eurodollars !!!

Bon, je crois qu’ils m’ont vu venir. Il parait que je vais être augmenté à la fin de l’année, mais pas dans des proportions qui me permettront de débourser de telles sommes. Alors je commence déjà à regarder dans mes cartons si je n’ai pas quelques vieilles pelotes de laine et j’ai déjà commandé un carton de clémentines. Faut pas déconner quand même.

Boxer connection

Après plus de quinze de pratique quotidienne du port de caleçon, je viens seulement de me rendre compte que les boxers que je mets depuis environ deux ans ne se portent pas en taille basse. C’est fou non ? En fait, si la ceinture du boxer est plus haute que celle du pantalon, le maintien est beaucoup plus efficace. Romuald à la découverte du monde… Je me fais rire tous les jours.

Editions expérimentales

Une des choses qui expliquent le fait que je passe moins de temps dans la blogosphère, c’est que je m’appesantis lourdement sur le retour au papier sous toutes ses formes. Ecriture, notebookisme, littérature, édition, traduction, tout y passe. J’ai l’impression de tellement apprendre que j’ai même l’impression de passer trop de temps à chercher. Je me suis mis en quête en particulier de ces livres magnifiques sur les voyages, l’architecture, le design et la typographie. Voici quelques pistes à suivre.Tout d’abord, voici un livre absolument génial et déroutant. Editions expérimentales[1] de Roger Fawcett-Tang déjà connu pour son travail dans le monde du design, nous livre un bel objet qui laisse perplexe ne serait-ce qu’en ce qui concerne le fait d’ouvrir le livre. Ce sont en fait deux livres attachés par du velcro et reliés par le bas. Le livre aborde tous les aspects originaux du monde de l’édition ces dernières années, du packaging aux pliages, les technologies d’impression, les formats ou la typo. Sont passées en revues les plus belles créations éditoriales et si certains regrettent amèrement apparemment la présence de créations francophones, comme on dit chez moi: On s’en fout, non ?

Editions Expérimentales

Je parle de ce livre pour en fait présenter les éditions Pyramid. Chez eux, nous trouverons plusieurs collections, dont la superbe Design & Designers, dans laquelle on fera connaissance avec de grands designers comme Jean-Marie Massaud[2] ou fl@33[3], parmi bien d’autres tout aussi intéressants.

fl@33

A découvrir également, les collections bloc notes publishing et petit manuelBien évidemment, on ne peut pas parler de beaux livres sans passer par les éditions Phaidon, même si leurs prix restent absolument prohibitifs, malgré des ouvrages d’une qualité exceptionnelle. Je viens à l’instant même qu’ils avaient une collection de guides de voyages apparemment très bien conçus. Joliment présentés, ce sont des objets présentant les villes sous l’aspect particulier du design et de l’architecture (WallPaper City Guides).

Wallpaper

On retiendra évidemment la pièce maitresse de la collection, The Phaidon Atlas of Contemporary World Architecture, pour lequel il faudra tout de même débourser plus de 150 eurodollars. Mais on trouvera aussi des livres denses et peu chers comme le musée de la maison ou le musée du jardin. A voir aussi, Area Phaidon.

Les éditions Taschen qui passent souvent pour être de piètre qualité en raison de prix défiant toute concurrence, restent toutefois une source d’information absolument fiable. Il est à noter que la collection Evergreen certains des livres les plus pointus sur les mouvances de l’architecture moderne.

Evergreen

Du côté des éditions allemandes Te Neues, on trouvera bon nombres de titres en anglais sur le lifestyle et les architectures dédiées (aviation, restaurants, etc). Une collection très riche.

Bathroom Design

Si vous avez l’occasion de trouver cette superbe revue qui porte le nom d’Etapes, je vous conseille de sauter dessus, car c’est certainement un des meilleurs baromètres de ce qui se fait en matière de typographie et de conception industrielle. Un outil indispensable.

Une des meilleures boîtes éditions sur l’architecture et le design est presque introuvable en France. Les éditions Daab proposent entre autre, une collection sur l’architecture des villes et sur l’architecture d’intérieur.

Door Design

Du côté des éditions Riba, on trouvera des petites choses rigolotes comme Designing Public Toilets, un livre qui ne manque ni d’humour, ni de sérieux.

Enfin, pour finir (tout au moins pour cette fois-ci), pour les amateurs de webdesign, il faudra retenir Web Design Index, une publication en 6 volumes pour le moment qui recense les plus beaux sites, dans une revue de détail impressionnante.

WebDesign Index

J’allais presque oublier de vous présenter un ouvrage superbe et très bien documenté, que je vais m’empresser d’acquérir: chez Evergreen.

La Bible de l'Infographiste

Notes

[1] Je donne l’adresse d’Amazon si toutefois quelqu’un était intéressé pour me l’offrir.
[2] Site web: Jean-Marie Massaud
[3] Site web: FLA@33

Le paradoxe du blogueur autrefois tant aimé

Il fut un temps où les foules se pressaient sur mes pas, où l’on jetait des pétales de rose à mon arrivée, où des femmes nues au corps diaphane, aux cheveux bouclés et retombant en cascade sur leurs épaules blanches et sucrées se pavanaient tandis que dans un geste large de bénédiction je déambulais en papamobile le long des avenues de Los Angeles pour prêcher la bonne parole, un temps où les bourgeons éclosaient en hiver à la proximité de mon fluide. Mais aujourd’hui, ce temps est révolu. Retourné dans l’anonymat des sages au mitan de leur vie (je touche du bois quand-même), replié sur moi-même comme un vieil étron séchant lamentablement au soleil, je passe mon temps à lire, travailler, lire, travailler, réfléchir, m’amuser dans la limite des stocks disponibles, je reconcentre mon activité intellectuelle sur les univers que je me suis construit. Aussi lorsqu’il s’agit de bloguer, soit je n’ai pas le temps, soit j’ai une cosse de tous les diables. Et quand je n’ai pas la cosse, j’ai carrément pas le temps. Alors à moins de produire un billet prout ou un billet à haute teneur en notions intellectuelles, je ne me vois pas trouver de juste milieu. Mais comme on dit du côté de chez moi, on s’en fout non ?