Les Etats-Unis, tels qu’on a l’habitude de se représenter ce grand pays, revêtent des multitudes de caractères au travers d’une iconographie récurrente projetant des significations qui restent généralement assez éloignées de la réalité de ce pays, confinant souvent au cliché, rarement au questionnement.
Pourtant, au travers de sa courte histoire, on y décèle des traces d’une mentalité qui se révèle être aussi intelligente et traversière qu’altière et bornée. Roland Barthes, au cœur de son Empire des signes, parle de sa vision de Tokyo et de son centre, qui à l’opposé des villes occidentales n’est pas le cœur de la vie, mais un centre vide habité par l’Empereur. La ville américaine fonctionne encore sur un autre mode.
Le cœur de la ville américaine n’est pas réellement un centre-ville tel qu’on le voit ici, où la manifestation de la vie se fait au café (lieu de paroles), place de la mairie (lieu de reconnaissance sociale), magasins de proximité (lieu d’échange et de commerce) mais le centre-ville pousse ses propres lignes jusqu’à remplir tout l’espace disponible (ce qui ne veut en rien dire que le centre du pays ne soit pas vide).
La construction de New-York est en cela un cas d’école.
La Nouvelle-Amsterdam des premiers colons néerlandais est un port donnant sur l’est. A l’ouest, la terre infinie. Plutôt que s’étendre vers les terres, la concentration se fait sur cette langue de terre qui s’inscrit comme un appendice, luette dardée de môles coincée entre deux bras de mer.
Ville de tous les pays, plus cosmopolite que n’importe quelle autre ville, New-York a créé un modèle de ville nouvelle qui s’est étendu à tout le nord-est du territoire par contagion.
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