Blog by Niki

A mon avis tout n’est pas libre de droits là dedans, mais il faut reconnaître que le petit lascar a du goût. Un blog à la diffusion en flux tendu, un univers que je trouve très intéressant, une perspective sur la vision de la femme avec laquelle je suis assez en phase. Blog by Niki.

Peter Franck

Peter Franck a dans l’œil cette froideur objective et ce regard implacable qui font les grands artistes. Pas vraiment porno chic ni porno crad, Peter Franck explore les lieux plutôt que les êtres et ne fait des corps que de éléments superposables, nécessaires à la composition de ses œuvres. Qu’on ne s’y trompe pas, ces femmes nues dans des positions lascives ne sont que des supports, ne font qu’agrémenter l’espace, parfaitement maîtrisé.

Une collection impressionnante, une véritable mine d’or.

Rainha de todas as coisas

Beaucoup de talents chez cette demoiselle, quelques photos posées là, un profil à suivre. De l’inventivité et des sensations, de belles lumières et un travail particulier de la couleur. A suivre de très près.

Rainha de todas as coisas

Via Winter sleep.

Le Grand Sommeil – une fois de plus

Me tirant difficilement d’une crève terrible dont je n’arrive pas à me départir – fatigué comme rarement – j’en suis venu à remettre en question certaines choses à propos de mon blog ; intervertissant les rapports entre les images et les mots, dans un équilibre que je n’arrive pas à trouver. Ce qu’il me fallait c’était un autre lieu acceptable.
Je dois dire que j’éprouve une certaine jouissance fébrile à publier toutes ces petites choses que j’aime à partager sur mon blog, j’aime l’ambiance qui en émane, cet univers sobre et juste, ce petit bout de ma vie qui requiert tant d’ordre et de rigueur, aux couleurs neutres, à la construction brute et significative de mes aspirations. J’y publie de belles images, des textes qui me tiennent à coeur, des liens vers des sites que je trouve intéressants, le tout avec harmonie comptable et dans une démarche réfléchie – que j’hésite à appeler intellectuelle mais que je me plais à qualifier d’exigeante. Chaque billet est travaillé dans sa plus juste exactitude et rien ne sort tant que je n’ai pas de titre convenable, de citations pertinentes ou parlantes, de texte à l’allure plaisante en parfaite cohérence avec ma pensée du moment ou d’image parfaitement représentative, dans un souci d’illustration parfaite.
C’est mon lieu acceptable.
Et aujourd’hui, voici mon autre lieu acceptable.

Le Grand Sommeil

Le Grand Sommeil

Il me semble que c’est la troisième fois que j’ouvre un photoblog. Et naturellement, celui-ci, comme les autres, ne pouvait porter un autre nom que le Grand Sommeil [1], en hommage au grandiose roman de Raymond Chandler [2] et au film non moins magistral film d'Howard Hawks, avec Humprey Bogart et Lauren Bacall.
J’ai souhaité faire un photoblog de toute beauté, non pas simplement avec mes meilleures photos, mais avec des photos qui racontent véritablement des histoires, des photos qui me tiennent à cœur parce qu’elles ont été prises dans des circonstances particulières. Touche subtile qui, je trouve, met particulièrement bien en valeur chaque cliché, chaque page reprend en arrière-plan l’histogramme des couleurs de chaque cliché.

Note:
[1] L’intrigue du film est particulièrement complexe, à tel point que le réalisateur du film Howard Hawks demanda à l’un des scénaristes, le célèbre écrivain William Faulkner, si l’un des personnages du film appelés à mourir était assassiné ou s’il se suicidait. Faulkner admit qu’il n’en était pas très sûr non plus, et décida de téléphoner à Chandler, pensant que l’auteur du roman original devait forcément connaître la réponse. A cette question, Chandler répondit malicieusement qu’il n’en savait rien, une manière de signifier que l’intrigue proprement dite n’était pas selon lui le point le plus important de l’histoire. – Source Wikipedia.
[2] Si je tiens autant à ce roman, c’est surtout car sa lecture coïncide avec un moment de ma vie que garde précieusement en mémoire. Cabourg, l’avenue de la mer, le Hastings… Et mes grands-parents évidemment.

Ace Hotel

Si toutefois l’envie vous prenait, en passant près de Portland dans l’Oregon, de crécher à l’hôtel, voici une adresse qui a l’air bien agréable, le Ace Hotel dont le site présente parfaitement l’aspect à la fois très vintage de la décoration et la modernité rangée de l’ambiance raffinée.
Et en plus, ils ont même des pots de confiture avec des vrais crayons de bois dedans. C’est pas chouette ça ?

Ace Hotel

Via Coudal.

Stephen Wilkes

La photographie de Stephen Wilkes est faite d’ombres et de lumières, de noirs et de blancs, de points de fuite et de perspectives, de relations d’intérieurs et d’extérieurs, une photographie de laquelle se dégage une ambiance feutrée et silencieuse, une magie douce qui trouve son point d’orgue dans les motifs et la simplicité d’une image dépouillée, à la limite de l’esquisse.

Stephen Wilkes

Votre style à l'enjouement trop forcé finit par agacer (idées cadeaux pour le réveillon de Noël)

Photo © Kevin Dooley

[audio:http://theswedishparrot.com/xool/nkc_tcs.xol]

Le réveillon de Noël est l’occasion rêvée pour sortir ses plus beaux atours de leur gangue de plastique à la vague odeur de naphtaline pour aller diner en ville.
Vous avez certainement déjà reçu votre carton d’invitation pour aller réveillonner rue du Faubourg Saint-Honoré chez une cousine éloignée qui a fait fortune dans la vente de foulards de luxe, et comble d’orgueil, elle a tenu à inviter toute la petite famille, et même la grande, dans son triplex de deux cents mètres carrés. Le soir arrivé, vous avez l’intention de briller, de montrer une fois de plus que vous avez progressé cette année encore et que vos cours de culture générale par correspondance n’ont pas été vains.
Le grand soir arrive, et, les bras chargés de sacs que le Père Noël a pris soin de remplir à votre place – les grands magasins à cette période-là de l’année sont bondés et vous ne vous y retrouvez jamais – vous montez l’escalier recouvert d’une moelleuse moquette rouge. Accueilli par l’hôtesse accorte – diantre, ces années d’opulence l’ont desservie – vous passez dans le salon et vous retrouvez le cousin Marcel, qui lui, par contre, n’a pas changé depuis la dernière fois que vous l’avez vu – toujours aussi mal coiffé et l’haleine d’un boyard noyé dans le purin, le malotru tient absolument à vous embrasser comme il le faisait jadis lorsque vous alliez le visiter à Pâques dans son Vercors natal.
C’est bien joli toutes ces retrouvailles, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick et pendant ce temps, la dinde rosit patiemment, enroulée dans son collier de marrons. Une coupette (ne dit-on pas une flûte ? – oui ce soir, vous avez décidé de verser dans le raffinement un tantinet pédant) de Champagne à la main, l’atmosphère se détend doucement – certaines personnes qui sont ici revêtent le caractère de l’inconnu – les années sont passées tellement vite et la vie dans la capitale vous a rendu – disons les mots – un peu concon sur les bords.

Tout le monde le sait, avec la famille et les amis, mieux vaut éviter les discussions dirigées sur la politique, la religion et l’argent – on réservera ces vastes notions pour les joutes verbales avec des inconnus dans des bars mal fréquentés – mais en revanche, rien n’empêche de parler de sexe et d’argent – bien que cela ne soit pas de mise un soir de Noël, vous n’avez pas été invité à une partie de poker entre potes de l’armée, alors rangez cela. Ne reste plus que les travaux de réfection de la cheminée de l’oncle Lucien qui attend encore le maçon et les jérémiades de Juliette qui ne s’en sort pas des défauts de conception de sa cuisine aménagée.
Tout ceci est d’une tristesse à mourir. Vous qui depuis votre installation dans les beaux quartiers tentez d’élever les débats auxquels vous participez, vous voilà dans l’embarras.

Ce que je vous propose, ce sont quelques sujets de discussion qui pourront fort bien alimenter vos soirées, tels de succulents rochers en chocolat pendant une soirée chez l’ambassadeur(drice). Sans vouloir flatuler plus haut que mon postérieur, voici des idées – cadeaux – qui feront mouche à tous les coups.

Entre les canapés tartinés de foie gras bien ferme et la bouteille de Sauternes qui descend bien trop vite à votre goût, osez la canaillerie, tentez le Père Noël, ça marche à tous les coups.

Est-ce que le Père Noël ne serait pas finalement qu’une image patriarcale déficitaire ??

Vous avez surpris tout le monde. Marcel et son haleine de chanteur de l’Armée Rouge vous regarde d’un air suspicieux et se demande si vous n’êtes pas devenu gay. Pour le coup, on entend les mâchoires terminer leur travail de mastication et vous attendez que tout le monde ait bien dégluti pour jauger les réactions.

Rien ne vient ? C’est normal car en fait, ils se demandent si vous n’êtes pas saoul, mais vous n’en êtes qu’à deux coupes de Champagne et votre esprit est encore aiguisé. Afin de relancer le débat, vous expliquez tout de même que vous ne connaissez pas de femme dans l’entourage proche du Bonhomme Noël de par l’iconographie classique et que vous vous demandez si finalement il n’aurait pas été victime d’une déchéance de ses droits parentaux. Montrer une telle image à des enfants en plein épanouissement social n’est peut-être pas très habile dans le processus de leur éducation.
Toujours rien ?
N’embrayez surtout pas sur le petit Jésus et la crèche, on vous a déjà prévenu qu’aborder la Religion, même sous cet aspect, était pour le moins risqué. Tante Jacqueline est très soupe-au-lait et menace déjà de quitter la table en sanglotant. Le Père Noël est une réminiscence païenne certes, mais ne lui rappelez-pas ce souvenir douloureux.
Partons sur autre chose. Nous avons fait le tour tout à l’heure des sujets à ne pas aborder. Celui qui ne risque rien, c’est la philosophie. Voici un domaine qui même s’il souffre de querelles d’écoles, risque facilement de recueillir l’unanimité. Choisissez bien votre notion, car dites-vous que le destin de cette soirée faste est entre vos mains. Aborder la métaphysique ou le principe de non-contradiction serait littéralement suicidaire et vous risqueriez d’entendre les douze coups de minuit depuis le trottoir d’en face, sous une pluie battante et glacée.
Prenez plutôt un thème passe-partout… Le désir. Déclamez ainsi ces mots:

Nous ne sommes en quête du plaisir que lorsque nous souffrons de son absence. Or maintenant nous ne sommes plus dans le manque du plaisir.

Dites bien que vous n’en êtes pas l’auteur, mais que c’est Epicure qui a commis cela. Et comme Marcel ne veut pas être en reste – malgré ses remontées gastriques – , si tout se déroule selon vos plans, il déclamera ces mots de Sartre, pour faire bonne mesure:

Le désir est une conduite d’envoûtement. Il s’agit, puisque je ne puis saisir l’Autre que dans sa facticité objective, de faire engluer sa liberté dans cette facticité : il faut faire qu’elle y soit blablabla…

Dans une telle assemblée, il y a toujours quelqu’un pour évoquer, ou invoquer Schopenhauer, qui se trouvera fort aise de tout ce galimatias. Décidément, Marcel n’est plus aussi drôle que dans vos souvenirs d’enfant et il se demande si Sartre, l’auteur de cette assertion, n’était pas le nom de famille de ce type qui était invité l’autre jour dans la méthode Cauet.
Je vous sens désespéré, au comble de la déprime, poussé dans vos derniers retranchements par la mauvaise volonté que votre famille met à apporter un peu de piquant à cette soirée scintillante. Votre coupe de Champagne est vide et vous ne savez plus vers qui vous tourner, vous vous sentez chancelant car vous ne pouvez plus rien faire et votre image de hâbleur vient d’en prendre un sacré coup derrière les oreilles.

Heureusement, Marcel n’a rien perdu de son esprit fêtard et il a pensé – contrairement à vous, piètre noceur – à amener avec lui l’arme fatale en toute circonstance : la bouteille de Champagne explosive qui libère trente kilos de confettis sur plus de 10m² – sur la notice est inscrite la mention “nettoyer la pièce après usage”. Grâce à l’inénarrable ustensile, Marcel surpris en flagrant délit de flagornerie, l’ambiance revient au beau fixe et les visages reprennent leurs couleurs cramoisies et disons-le franchement, vous passez désormais pour celui qui souhaitait de tout coeur plomber la soirée.

Une rumeur gronde au fond de la pièce, Marcel est aussi pâle qu’une paire de fesses, se tient le ventre comme si quelque chose n’allait pas et finit par vomir le foie gras et les huîtres – chacun ira de son hypothèse hasardeuse sur le contenu stomacal – sur le tapis afghan de la cousine éloignée, au mépris de la serviette que lui tendait Jacqueline, qui avait vu le coup venir et espérant opérer une soudaine transmutation du morceau de tissu en sac à vomi. Pendant que se déroule cette scène d’horreur, Rufy, le bichon frisé d’Odette, a entamé la séance d’ouverture des cadeaux sans attendre le coup de feu. Quel cabot ce Rufy…

Sacré Marcel, quel boute-en-train ! Finalement, il aura eu raison de la famille et le rendez-vous pris pour l’année prochaine n’est plus désormais qu’une lointaine chimère, à votre grand soulagement. Votre opus des œuvres complètes de Stevenson dans la poche, vous quittez le somptueux appartement sous la pluie froide en vous disant que rien ne vaut une balade à Paris un soir d’hiver et que les citations c’est bien joli, mais ça ne nourrit pas son homme, ni même les réveillons…

Christmas Tree

Note de bas de page: je n’écrirai certainement rien d’autre avant Noël, ni même avant l’année prochaine, alors pour une fois, faisons simple et concis.
Je vous souhaite à tous un excellent Noël et de joyeuses fêtes de fin d’année.

Unravel

Trois versions vidéo d’une même chanson (la meilleure est à mon sens celle qu’elle chante au son du clavecin), une chanson mythique qui donne la chair de poule et qui me plonge dans l’ambiance froide et bleutée d’un pays aux traditions millénaires – Björk utilise les mêmes techniques vocales que ses ancêtres chanteurs de sagas – , issue de l’album Homogenic (1997).
Rien à faire, des années après, j’ai toujours la même sensation à l’écoute du voile sucrée de ce petit bout de femme passionnée, les mêmes images, les mêmes souvenirs, la même nostalgie. Continue reading “Unravel”