Le très bon et très célèbre site Wallpaper (support Internet des Editions Phaidon) fait son show en éditant un album totalement subjectif des 101 nouveaux architectes les plus intéressants, classés par pays, dans une navigation un peu surprenante, mais parfaitement efficace.
Wallpaper* Architects Directory 2007
Abandonnés
Ça pourrait être n’importe où, c’est presque vide, abandonné, mais on y ressent encore une certaine présence, une vie passée et chargée. Abandoned School par Tod Seelie.
Un peu plus loin, un magnifique portfolio, Places.
De l’autre côté du Pacifique, pour faire bonne mesure, Uryevitch, en anglais, annonce la couleur: “Abandoned is a photo base of abandoned plants, unfinished buildings, industrial sites. Most of them are situated in Russia.
I will do my best to update this photo base with a lot of other objects and sites which exist somewhere in the world.”
Tout un programme…
A voir également sur English Russia, un portrait désarmant de la réalité russe d’aujourd’hui.
Je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce sujet que j’ai trouvé sur plusieurs blogs et qui pour le coup, va à l’encontre de l’abandon évoqué ici. Il s’agit en fait d’une vaste tromperie, une base aérienne américaine qui, comme par enchantement, a disparu de la carte du ciel de Burbank, Californie. Les ingénieurs se sont creusé la tête et ont finalement résolu le problème en peu de temps ; une immense bâche peinte en trompe l’oeil, des constructions factices reproduisant les contours insipides d’une petite ville de banlieue et le tour est joué. L’explication en image chez Crooked Brains.
Je viens de trouver également un site nommé Visual Archaeology, sur lequel on découvre un ensemble de photos prise à Brooklyn, montrant le délabrement de ces quartiers abandonnés, placés sur une carte. Ce quartier de Williamsburg a été dévasté, reconstruit et ne reste que le souvenir grâce à ces photos qui ont quelque chose de nostalgique. Un très beau travail qui manque malheureusement un peu de finesse au regard de la qualité des clichés.
House ’Ö’
Entraperçue chez Supowski, la maison ’Ö’ est construite sur le site d’une des sept merveilles du monde, Bodrum en Turquie, anciennement Halicarnasse, devenue célèbre par la tombe de Mausolus (Μαυσωλεῖον Ἁλικαρνασσεύς).
L’absence de murs intérieurs donnent une grande impression d’espace à cet ensemble à l’allure compacte et le mélange de béton blanc, de mosaïques et de baies vitrées rendent honneur au contexte méditerranéen, d’autant plus que le bâtiment a été construit de telle sorte à respecter l’environnement topographique particulier du lieu. Une réalisation des très talentueux Erginoğlu & Çalışlar Architects, également à l’origine de nombreux bâtiments administratifs turcs.
Node n°4 ™ (Là où l'oeil est regard…)
La photo a ceci d’intéressant qu’elle permet une gamme créative immense. Les séries de photos, exposées comme dans une galerie, les images qui se succèdent selon un rythme saccadé, tel un film en noir et blanc dont la projection sur l’écran provoque des tressaillements, voilà ce que représente pour moi la photo, une sorte de dynamique dans le mouvement.
Morceaux venus d’un peu partout. Continue reading “Node n°4 ™ (Là où l'oeil est regard…)”
Todd Hido
Todd Hido fait partie de ces gens que la fioriture embarrasse, que le détail ennuie profondément et que les histoires ne passionnent pas.
Repéré il y a quelques temps chez VVork, je me suis décidé à en savoir plus sur cet homme qui traîte des sujets aussi déroutants que divers et pour qui la question du design de son site n’a pas l’air cruciale.
Né dans l’Ohio en 1968, il est diplomé depuis 1991 de la School of the Museum of Fine Arts de Houston et depuis 1996 du California College of Arts. Consacré par l’exposition de ses photographies au Guggenheim, il est un digne successeur de Stephen Shore, avec ceci en plus que ces sujets se tiennent malgré leur diversité.
Femmes déprimées dans des chambres glauques, racontant peut-être des histoires sordides de prostituées dans des motels miteux, intérieurs vides et sans vie, extérieurs de nuit dans les banlieues pauvres d’une Californie mal connue, maisons habitées uniquement éclairées de l’intérieur, paysages délavés et brumeux, Hido joue avec la lumière, les halos et les ambiances particulières liées aux caprices de la météo, des photos dans lesquelles le soleil ne joue jamais aucun rôle, acteur subalterne de la vie quotidienne.
Il joue avec notre côté obscur, se déplace dans la ville en n’ayant rien de particulier à nous dire, photographie les femmes en ne nous disant rien de leur histoire, laquelle ne peut même pas se lire dans leurs yeux vides et leur expression neutre.
Jill Fehrenbacher
Jill Fehrenbacher n’est pas une inconnue dans le monde des blogs, puisqu’elle est la fondatrice d’Inhabitat, un blog dédié au design et à l’architecture “verts“.
Tandis que je naviguais sur BLDGBLOG sur un sujet qui ne m’intéressait absolument pas, j’ai été interpelé par les photos qui illustraient un sujet prétendant que “certaines hallucinations architecturales associées à des expériences de mort imminente – telles que les lumières vives au bout de longs couloirs ou tunnel – peuvent être en réalité le résultat de troubles du sommeil.” Personnellement, ça ne me parle pas du tout, mais les photos ne pouvaient m’échapper.
Les photos de Jill Fehrenbacher ne sont pas uniquement tournées vers ces couloirs, des photos hypnotisantes, parfaitement construite, d’une symétrie troublante et cadrée sur une perspective tantôt fuyante, tantôt arrêtée, mais c’est également un travail sur la surface, la réflexion des lumières, dans des compositions parfaites qui personnellement m’ensorcèlent.
PS: J’essaie de retrouver un billet sur lequel je parlais de ces photos de couloirs, mais pas moyen. Voilà, c’est ici.
PPS: Apparemment, quelques soucis d’affichage sur la page Fine Art où les diaporamas ne sont pas disponibles après le 3ème du groupe. Je contacte l’auteure pour en savoir plus.
Manufactured Landscapes
Jennifer Baichwal a réalisé un film sur Edward Burtynsky dont j’avais déjà parlé ici. Burtynsky est un photographe du monde industriel, auteur d’une oeuvre prodigieuse héritière de Bernd et Hilla Becher dont la philosophie tend à démontrer les liens étroits entre l’homme et la nature au cours de cent dernières années et plus particulièrement l’emprise et l’empreinte de l’homme sur les paysages, lesquels sont devenus des paysages manufacturés, pour les besoins de son économie.
Une oeuvre à parcourir, à redécouvrir pour méditer sur le miracle de la transformation de la nature.
Les impressions sur le documentaire à lire sur A Daily Dose of Architecture.
Session de la ruine industrielle et de la technologie éphémère
Et on commence par Hebig. Lorsque la technologie se développe de telle sorte à n’envisager aucune espèce de perspective d’avenir sur son propre devenir, c’est précisément à ce moment là qu’elle devient intéressante. Sans fin et sans autre raison que la pure instantanéité, le présent à l’état pur, jusqu’à sa ruine.
Pendant quelques temps, je vais partir sur les routes de ce thème qui m’intéresse depuis pas mal de temps, de l’architecture aux projets titanesques de l’urbanisme, en passant par la photographie, l’art – celui des musées et des paysages – et la ville sous tous ses aspects.
Gimli, ou la métaphore douteuse
Il est court, lourdaud et épais comme un nain des mines de la Moria, mais il est aussi d’une précision et d’un confort que je connaissais pas. Gimli, c’est ainsi que j’ai surnommé mon nouvel objectif, un Sigma 10-20mm pour mon Canon EOS 350D.
Il se trouve qu’après avoir visionné et revisionné mes photos de vacances – il me faut toujours un temps de maturation -, je me suis aperçu que la plupart de mes clichés avaient été pris en grand angle (18 mm), non pas par choix mais par contrainte, une contrainte que je me suis donnée afin de simuler un travail avec une focale fixe, ce qui impose de travailler le cadrage et la position. Une fois revenu, je me suis dit que j’allais conserver le 18-55mm pour les photos prises à la volée, mais que désormais, je devais travailler avec une focale fixe. Et c’est pour cette raison que finalement, je ne me suis pas décidé pour une focale fixe, mais pour un zoom extra grand angulaire.
Ici, avec un 10-20mm, je me trouve dans une dimension que je ne connaissais pas. Le premier réflexe lorsque j’ai introduit la baïonnette dans le boitier, a été de tester la vue en 20mm et de tourner la bague pour me retrouver en 10mm. Un monde magique, étonnant… Tout à coup, je me suis retrouvé avec un angle de vue impossible à percevoir pour un humain. En effet, le champs de vision humain correspond plus ou moins à une focale de 43mm, l’angle d’observation étant d’à peu près de 60°. Ici, l’angle maximal est de 102.4°, autant dire, une aberration, mais c’est précisément là que c’est intéressant, même si je n’ai pas encore mesuré l’étendue de toutes ses possibilités.
1er essai Continue reading “Gimli, ou la métaphore douteuse”
Node™ n°2
Version n°2 des Nodes™.
A présent, les Nodes™ seront publiés tous les samedi.
Et croyez-moi, y’a de quoi faire.
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