Du non dit

Il y aurait beaucoup à dire sur l’oeuvre de Chris Ware, auteur de bandes dessinées, connu pour son Jimmy Corrigan. Un chef d’oeuvre de 380 pages, dont l’édition, la mise en page, le cadrage, le graphisme, la typographie, les disgressions et les détournements publicitaires en disent long sur l’adéquation de la forme et du fond.

L’histoire est un doublon quasi-autobiographique sur la relation au père sur deux générations différentes. La première, au XIXe siècle, est l’histoire de la désaffection entre le père et son fils dont la mère vient de mourir. La seconde, aujourd’hui, les retrouvailles pesantes d’un fils et du père qu’il ne connaît pas.

Jimmy Corrigan (the smartest kid on earth ) est frustré, timide, lâche, gauche, laid, empêtré dans un mutisme généré par une mère trop possessive et écrasé par le poids des tabous familiaux. Il a la poisse aussi.
L’histoire est longue, pathétique, parfois poétique, parfois cynique. Il y a des pages magnifiques sans dialogue qui font éprouver la durée des choses, et le malaise des regards.

Il faut 4 ou 5 heures pour la lire entièrement et arrivé à la postface de l’ouvrage on s’aperçoit que c’est le temps total qu’a pu passer Chris Ware avec son propre père, le volume de cette édition qu’on a tenu entre ses mains pendant tout ce temps correspond au volume de la boîte contenant ses cendres.

Pipo

Il dit brièvement:

Au Japon depuis mars 1996. Kyoto (4 ans), Osaka (3 ans), et maintenant Okayama.

Il croque, sketche, dessine avec sensibilité et décrit la vie japonaise dans une démarche presque ethnographie.
Un blog à voir, à lire, à savourer. Pipo au Japon.

Pipo au Japon

Un peu de tout, vite fait à la va-vite

Marché d'automne

Il y a certains jours comme ça où l’on a envie de prendre son temps, de flâner dans la ville pour sentir l’air du temps, regarder les visages des gens, se sentir vivant, respirer un grand coup.

Je suis allé à la bibliothèque, j’étais complètement perdu, comme si je ne savais pas ce que je faisais là. La tête dans les nuages, souriant béatement, je ne suis pas allé chercher de livres, mais j’ai pris le premier CD qui m’avait l’air agréable. Tablas indiens.

Un tour au marché, sentir l’odeur des saucisses, regarder les couleurs sur les étals des poissonniers, les maraichers, les rondeurs des mandarines sucrées.

[audio:http://media.twango.com/m1/original/0019/347e05beea164e2c8ebd1d43bf2bbc94.mp3]

Et enfin, je suis passé par la grande papeterie, histoire d’acheter de la colle blanche et un stylo. C’est calme et feutré. J’adore me glisser dans les petites allées, fouiner pour découvrir plein de secrets et de trésors. C’est mon côté gamin qui ressort.

[audio:http://media.twango.com/m1/original/0019/347e05beea164e2c8ebd1d43bf2bbc94.mp3]

De retour, je fais un petit tour sur Internet, je vois des choses surprenantes, des choses de saison.

David qui abreuve nos sillons de photos comme je les aime, des photos de la route, de l’autoroute…

Stéphane, qui m’enchante avec des photos superbement américaines, tel que je me représente la campagne Outre-Atlantique.

Luc, qui présente le Bagger 288, un engin comme on en voit rarement, un monstre mécanique qui dépasse l’entendement.

Un peu de tout, vite fait

Nostalgiques de tous les pays, unissez-vous…

Billet rédigé en collaboration avec Fabienne.

Leonid Brejnev

L’Est, le grand Est, celui qui pendant des années, au coeur du XXe siècle, a jeté une ombre glacée sur le monde en terrorisant les foules, iconographie du bolchévik, couteau entre les dents à la clef…Cet Est-là n’existe plus, il fait désormais partie du passé, même si quelques soubresauts inoffensifs se font parfois ressentir ça et là, mais de manière marginale. Pendant longtemps, tout ce qui se trouvait sur le territoire de l’ex-URSS (les Républiques soviétiques comme les pays satellites, de la Pologne à la Bulgarie) faisait peur, et rappelle certainement encore aujourd’hui de mauvais souvenirs. Evidemment, l’URSS, ce sont les goulags, la déportation, la répression politique et la répression tout court, des millions de morts, l’esclavage, le stalinisme…. Bref, un tableau bien sombre dans un paysageIouru Andropov immense et glacial. Je me souviens encore que lorsque j’étais tout gamin, j’ai vu se succéder à la tête de l’URSS des hommes à la mine renfrognée et austère : Leonid Brejnev, Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko… Je me souviens également d’avoir étudié l’URSS lorsque j’étais au collège, ses innombrables républiques, les kolkhozes et les sovkhozes, la NEP[1], l’Industrialisation et les Grandes Purges. Tout ceci paraissait à la fois tellement barbare et tellement intriguant. En plein milieu du XXè siècle et après une guerre qui a fait des millions des morts, l’enfant que j’étais découvrait un monde sombre, dans lequel les films de James Bond m’avaient déjà trempé.

L’URSS, c’était aussi une menace. Une menace très concrète et très proche de nous. Berlin et son mur, ce sont plus que de simples notions, c’était une réalité avec laquelle nous qui sommes nés pendant la Guerre froide ou pendant cette période étrange qu’on appelait “la détente”, nous avons grandi. Je me souviens très bien des quelques informations, des quelques images qui nous parvenaient de par delà le rideau de fer: les files de gens qui attendaient dans le froid devant les commerces aux étals aussi vides que leurs regards, l’annonce de la mort d’un premier secrétaire du Parti, avec 4 ou 5 jours de retard, les défilés militaires sur la Place Rouge, et les tentatives de centaines de désespérés pour passer à l’Ouest.

Le monde, avant la chute de l’URSS, était bipolaire: les gentils à l’Ouest versus les méchants à l’Est; la liberté d’expression, le commerce et la prospérité du côté des USA (modèle indiscuté alors) versus le mutisme, les prix contrôlés et la déchéance du côté de Moscou; les champions blacks versus les nageuses est-allemandes. C’était là notre monde et la situation semblait figée, figée dans ce froid immense qui régnait des chantiers navals de Gdansk au port de Vladivostok.

Pourtant, il y a quelques années de cela, lors de la période chaotique et alcoolisée pendant laquelle a régné un certain Boris Eltsine, successeur putschiste du regretté Gorbatchev, je me souviens de ces images perturbantes pour un adolescent qui visiblement en perdait son latin. Des foules amassées sur la Place Rouge portant la banière rouge marquée en jaune de la faucille et du marteau, haranguaient les passants et réclamaient le retour au Communisme… Je découvrais les néo-communistes au travers de mon petit écran.

Depuis cette époque, on a diabolisé tout ce bloc qui est à l’est, aujourd’hui déchu…

J’ai posé quelques questions à Romu parce que je sais que l’univers qu’il représente sur son blog est pétri de cette iconographie. Ses réponses sont pour le moins surprenantes.

Moi: Pour toi, qu’est ce qui est attirant dans la Russie ? L’est, Le communisme?
Romu: Une époque dont on n’a jamais vraiment rien su, des lieux interdits et dont il ne reste que des traces éparpillées. Le Grand Meaulne quoi…
Moi: Et pourquoi tes blogs font référence à la Russie ?
Romu: Pour cette raison, ce sont des traces, comme dans une centaine d’années, il restera des traces sublimées de cet Internet.

Il m’a ensuite parlé de ce logo, en haut à droite de son blog.

Le petit bonhomme avec la kalash, c’est l’Ampfelmann, le bonhomme des feux d’Allemagne de l’est créé par un génie du design est-allemand. A la chute du mur, tous les est berlinois étaient pour le libéralisme, l’Ouest et les USA. Puis ensuite, ils ont commencé à réaliser.
Le temps est passé et les mécontentements se sont tassés.
Jusqu’au jour ou par souci d’uniformité, l’Ouest a voulu enlever les bonshommes des feux. Tollé général, manifs…
Les feux sont restés, finalement et l’année suivante, le parti communiste a fait 40 % aux législatives…
L’Ouest, c’est ce genre d’anecdotes irrationnelles.

Place Rouge

Au final, il reste une iconographie qui commence à être reprise et dont on a réussi à évacuer le sens non vertueux, un pays immense et encore mystérieux qui contient une histoire complexe, riche, à l’image de la longueur de ses frontières, une iconographie pour nostalgiques du grandiose.


Notes

[1] Nouvelle Economie Politique

Design

Il est temps pour moi de faire un peu le point sur tous les thèmes que j’ai créé pour Dotclear parce que tout ceci n’est pas très clair. Voici donc remis au goût du jour les principaux et les plus beaux.

Le créateur de ce blog turbinant à présent son blog sous WordPress, la maintenance sur les thèmes Dotclear n’est plus assurée. Merci.

Toutes ces créations sont sous licence Creative Commons.

Creative Commons License

This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial 2.5 License.

Thème de Brindilles.net

Thème Changeling

thème dotclear

InstalleurBillet d’annonce

Thème opérationnel

Thème Love in a White Room 2.0

Ce thème est le même que la version 3.0 mais en deux colonnes uniquement.

InstalleurArchive

Thème en cours de refonte

Thème Love in a White Room 3.0

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème en cours de refonte

Thème Lily

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème en cours de refonte

Thème A sea style

thème dotclear

Installeur – Pas d’archive

Thème en cours de refonte

Thème Bone Machine

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème en cours de refonte

Thème Lost in Anywhere

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème opérationnel

Thème de Brindilles.net/lune

Thème Adam

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème A taxi style – Japan

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème Acier

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème CSS beauty

thème dotclear

InstalleurArchive

Thème Epure

thème dotclear

InstalleurArchive

Il manque un style dans cette liste: Moon Over Moscow, mais je suis en train de les mettre à niveau. N’hésitez pas s’il y a un problème avec les liens.

Plouf dans l'eau

Le blog de Sébastien est un blog que j’adore regarder (plus que lire, car il est surtout visuel) et alors que je m’étais habitué de sa part à voir des photos de cascades ou de lacs embrumés, voici qu’ils nous livre ses expérimentations photographiques avec des fruits tombant dans l’eau.

Le résultat est saisissant et fait évidemment référence au travail fait dans le cadre de la photographie haute vitesse.

WordPress Report

Depuis que je suis passé de Dotclear à WordPress, beaucoup de choses ont changé, même si les changements se sont surtout vus à l’intérieur, derrière l’authentification, pour l’administrateur et les rédacteurs.

Code is poetry

A la demande de plusieurs personnes, je vais donc raconter comment tout ceci s’est passé. Il faut que je précise que ma principale motivation pour opérer le changement a été une invasion de spams que je pensais pouvoir maitriser plus facilement avec WordPress. Continue reading “WordPress Report”

#Post-it