Fabienne: Parce que je suis pas assez bonne pour ça. Et trop inconstante. Comme diraient Eric et Ramzy
nous ne voyons pas d’autre explication
.
Moi: Et qui t’a dit que tu n’étais pas assez bonne ?
Fabienne: Moi.
Moi: Oui mais ne penses-tu pas que le monde t’attend peut-être ?
Fabienne: Tu sais, quand je vois les centaines de romans qui sortent à chaque rentrée littéraire… Je me dis, comment pourrais-je intéresser qui que ce soit. Sans compter qu’il faudrait d’abord que je trouve un sujet de roman qui tienne la route et me passionne.
Moi: Et écrire pour toi ?
Fabienne: C’est un peu stérile, non ? Pour moi, ce qu’on écrit doit se partager.
Moi: Oui mais regarde, moi je publie mon journal, que j’écris avant tout pour moi.
Fabienne: En es-tu sür ?
Moi: Oui mais c’est moi qui pose les questions.
Fabienne: Si je n’écris pas, c’est parce que moi, fondamentalement, essentiellement, nécessairement (et plein d’autres mots en -ment), j’écris pour être lue.
Moi: Ah…
Fabienne: Je veux être lue et qu’on apprécie ce que j’écris, un besoin de reconnaissance, sans doute. Je n’écris pas par peur du rejet.
Yb: Je n’écris pas parce que je n’en ressens pas le besoin. J’utilise l’image et le son, ça me suffit pour l’instant, et puis ce que j’aime c’est que ça dépasse le langage. Beaucoup plus dur de dépasser le langage quand on utilise l’écriture.
Moi: Merci à toi
Yb: Déjà fini ? Bon, ben pas de quoi, ce füt un plaijir mon cher…
Moi: Alors mis à part le fait que tu lises trop pour pouvoir écrire, pourquoi n’écris-tu pas ?
Haikai: Hormis cette boutade idiote, je le reconnais, la vérité est que je préférerais ne pas avoir à écrire. C’est pourquoi je n’écris que pour répondre.
Sophie: Je n’écris pas mais il parait que j’avais “le talent” quand j’étais plus jeune. J’ai terminé mes secondaires avec un parfait pour la dissertation, personne n’en revenait, surtout en connaissant la prof que nous avions. Cela dit, le talent c’est subjectif, il ne suffit pas de savoir faire de belles phrases. J’ai eu envie d’être journaliste, tout un temps. J’avais même fait un stage pendant des vacances scolaires.
Puis en grandissant, j’ai eu des envies d’écrire de l’érotique. Jamais de journal intime, mais au contraire des choses qui ne m’arrivaient pas. (puis comme tout ça m’est arrivé, j’ai abandonné l’idée).
Tu vois j’ai eu beaucoup d’envies mais jamais de passages à l’acte dans ce domaine là.
Actuellement je n’écris pas parce que je n’en n’ai pas le courage. J’ai beaucoup de choses à dire pourtant, à dénoncer, sur mon passé, sur “les gens”, mais ça me ferait peut-être mal, c’est vraiment un pur manque de courage. Et puis aussi un manque de technique. Il y a longtemps que je me dis que certaines choses feraient bien d’être mises à nu, ne fut ce que pour que des gens n’aient pas le même vécu que moi. Mais autant, lorsque j’ai un mail d’une femme qui me parle de ses problèmes, mes réponses sont émouvantes, bien tracées, organisées; autant lorsque je prends le clavier, la page reste blanche. Faire un écrit sous la forme de lettre pour qqun pourrait donner une idée du fond mais la forme resterait étrange et peut-être mal comprise, mal interprétée… donc manque de courage, on en arrive toujours au même point.
Moi: Rien à ajouter.
Retrouvez ces blogueurs sur leur blog: