Lorsqu’on pense Jimi Hendrix, on pense guitare électrique saturée, amplis Marshall[1] à ampoules, une guitare qui prend feu sur scène et les interminables Larsen. On pense morceaux qui durent dix minutes, on pense Woodstock, on pense drogue et destin tragique, mort solitaire à un âge dérisoire. Quant à chercher ses disques dans les bacs d’un disquaire (oui, je sais, j’ai un peu l’impression de parler d’une autre époque), cela relève de la gageure. Doit-on chercher dans Rock’n’Roll ? Rythm’n’blues ? Hard Rock ? Non. On a parfois du mal à l’imaginer lorsqu’on l’entend, mais Jimi Hendrix, même s’il a inventé la musique moderne en seulement quatre ans de carrière internationale, s’il a inventé des sons inconnus jusque là, une façon de jouer inégalée, un style purement hippie qui ne convenait qu’à lui, Hendrix était avant tout l’héritier des plus grands bluesmen du sud des États-Unis. Sous les flonflons et les boas roses, se cachaient un grand connaisseur du blues noir, un musicien rigoureux qui n’hésitait pas à en faire des tonnes et qui malgré les effectifs restreints de l’orchestre et parfois même sa seule présence, réussissait à remplir l’espace et à le combler magistralement. C’est l’aura des magiciens.
Ci-dessous, la vidéo de Red House à Woodstock.
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