Deacon Brodie's Tavern

William Brodie est né en 1741 en Ecosse. Fils d’ébéniste, il était un personnage respecté de la petite bourgeoisie d’Edinburgh, membre du Conseil de la Ville. Sa ferveur religieuse lui a valu le surnom de diacre (deacon). William Brodie menait une vie luxueuse et son vice le fit devenir truand: charpentier de son état, il profitait de sa présence dans les grandes demeures de la ville pour faire des doubles des clefs de ces propriétés.

Le soir venu, il visitait en toute quiétude les demeures et subtilisait argent et biens. Trop confiant, il finira pendu en 1788 sur le gibet qu’il avait lui-même fabriqué. Son atelier fut transformé en taverne et reste aujourd’hui un des lieux d’Edinburg les plus fréquentés par les touristes. Son histoire n’est vraiment pas anodine, puisqu’elle inspira Robert Louis Stevenson qui en fit Dr Jekyll et Mr Hyde.

Deacon Brodie s Tavern

De Paimpol à Tréguier, en passant par la terre

Obsession du souvenir… Bouts de terre, bouts de mer, des clichés jetés à la mer, histoire d’avoir toujours le coeur en vacances. Parce que la mer fait partie de ce que je suis… Des lieux qui me sont familiers, des moments que j’essaie de garder pour toujours, des bouts de vie gravés.

Le port de Paimpol se prépare à la fête du chant de marin

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Notre-Dame de Bégard, dans les terres

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Soir de fête à Tréguier et un bout de ma plage

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Ethnographie et contes populaires

Quand mon fils n’était encore qu’un petit haricot dans le ventre de sa mère, j’ai passé de longues heures à étudier les thèmes de la naissance et de la paternité dans la littérature populaire et orale, et c’est sur le site du Professeur D. L. Ashliman de l’Université de Pittsburgh que je suis bien évidemment arrivé. Sobre, pour ne pas dire spartiate, ce site rassemble des contes populaires de la littérature mondiale, organisés selon la classification de Aarne-Thompson, une référence en la matière. La page consacrée au textes populaires est un véritable index de ces textes que nous connaissons tous et qui font partie de notre culture vernaculaire. Pour commencer, la section Air Castles (type 1430 AT) regroupe des chefs-d’oeuvres, et on pourra également trouver des histoires de chats et de souris, ou différentes versions de Cendrillon. De longues heures de lecture en perspective.

Cendrillon

Tacoma Narrows Bridge

Tacoma Narrows Bridge, c’est un pont, enfin, c’était un pont. En fait, c’est toujours un pont, qui se trouve à mi-chemin entre Olympia et Seattle, dans l’état de Washington. Le pont de Tacoma est un des principaux lieux de passage vers la péninsule olympique et il est tristement célèbre pour avoir dansé la danse de Saint-Guy le 7 novembre 1940 (à tel point qu’on l’a surnommé Galloping Gertie). La vidéo est réellement spectaculaire et se termine par une chute lamentable dans l’eau…. L’histoire complète de ce désastre en images et les projets à l’étude.

Tacoma Narrows Bridge

Archives du crime

L’année dernière, je m’étais un peu penché sur la réalité du mythe d’Amityville, cette petite bourgade américaine qui a été secouée par des événements soit-disants extraordinaires ayant donné naissance à un film culte du même nom, ainsi d’ailleurs que moults autres navets du même genre. J’avais trouvé à l’époque un site relatant avec une précision chirurgicale les heures de la découverte du crime de la famille Ronald DeFeo, ce qui, il faut bien le dire, fait froid dans le dos.

amityville Il faut préciser tout de même pour ceux qui pensent que le film est la retranscription exacte de l’affaire, que l’histoire réelle est bien plus sordide et bien moins extraordinaire. La Crime Library (un site de CourtTV) est un vrai puits de science pour tous ces meurtres odieux, aussi bien classés que peuvent l’être ce genre d’affaires. Dans un autre style, beaucoup plus criard, un des sites les plus connus sur les serial killers et autres criminels sont recensés sur Internet Crime Archives. Beaucoup plus sérieux, faîtes un tour sur le NAJCD (National Archive of Criminal Justice Data de l’Université du Michigan), mais la navigation y est un peu compliquée dans la mesure où de nombreuses parties sont protégées par mot de passe. Pour revenir à Amityville, il existe un très bon site consacré à l’affaire: The Amityville Murders. Un petit tour sur le répertoire de Google vous emmènera également sur d’autres sites relatifs.’

Vincent – Tim Burton

Grâce à Richard, j’ai pû découvrir en cette joyeuse Toussaint un petit chef-d’oeuvre dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Vincent est une fable macabre gentiment noire et récitée tel un poème antique… Un trésor du cinéma dans un format des plus courts.

Quatre trop courtes minutes de bonheur pour visionner un des tous premiers films d’animation de Tim Burton. Sobrement nommée Vincent et narrée par le fameux Vincent Price, faisant lui-même partie intégrante de l’histoire.

Tim Burton a réussi à lier amitié avec son idole de jeunesse, l’acteur Vincent Price. Né en 1911 à Saint-Louis dans le Missouri, Vincent Price est devenu dans les années 60 l’une des figures emblématiques des films de la Hammer, des films de genre souvent fauchés mais poétiques inspirés des histoires d’Alan Edgar Poe comme La Chute de la Maison Usher ou Le Corbeau. Sur Ecran Noir.

Réalisé en 1982 alors qu’il n’est qu’animateur aux Studios Disney, ce petit chef-d’oeuvre, aussi étrange que cela puisse paraître, est disponible sur GreyLodge, uniquement au format torrent.

Moog, l'esprit synthétique

Le 22 août dernier disparaissait un grand bonhomme. Bien sûr, il ne fait pas partie de ces stars dont on ne connaît que le nom et rarement l’oeuvre, mais de ceux qui ont donné leur nom à un outil révolutionnaire. Robert Moog est décédé à l’âge de 71 ans, mais il a laissé des traces indélébiles dans l’appréhension artistique de toute une génération de musiciens qui ont découvert la musique de synthèse avec l’instrument auquel il a donné son nom. Le moog est un synthétiseur enchâssé dans du bois, ce qui lui confère un certain charme.

big modular moog

Hans Fjellestad : “J’ai découvert le synthétiseur Moog quand j’avais huit ans. Je me souviens d’en avoir joué pendant une heure. Ce qui m’a plu, c’est le son mais aussi l’instrument. Il y a des tas de boutons énormes, des interrupteurs et le bois que Bob a utilisé pour le coffrage. Je trouvais tout cela très naturel et organique.” Via Arte.

Hans Fjellestad a réalisé un film mêlant l’histoire du bonhomme et celle de l’instrument (bande annonce, où l’on peut entendre le fameux Moog) qui dans ses premières versions était un véritable mur composé de boutons, de potentiomètres et de câbles, le faisant plus ressembler à un vieux standard téléphonique qu’à un piano (le premier instrument de moog était un theremin, un synthétiseur modulaire à oscillations sur basses fréquences). Le mini-moog, sa version allégée a notamment été utilisée par l’orchestre de Zappa, mais aussi par des artistes vraiment éloignés par le style tels que Emerson, Lake & Palmer, Herbie Hanckock ou George Clinton.

Liens:

Japanese noodles

Ce midi, je me suis essayé aux nouilles japonaises déshydratées. La vrai originalité par rapport aux nouilles chinoises en sachet, c’est la présentation et la richesse. Ici, le bouillon est abandonné pour laisser la place à des nouilles très savoureuses et riches (ne pas en abuser…).

Tout commence par un sachet sur lequel rien d’autre que la composition n’est écrit en français. L’image donne une vague idée de ce l’on va manger et mes connaissances en japonais sont trop chiches pour pouvoir déchiffrer quoi que ce soit. Pour le temps de préparation, on s’en remet à l’expérience.

kit nouilles japonaises

Lorsqu’on ouvre le sachet, on n’est pas vraiment décontenancé, si ce n’est qu’ici les nouilles ne sont pas torsadées mais droites, comme des spaghettis, retenus par une petite bague. Deux sachets, un pour l’huile, l’autre pour l’arôme.

kit nouilles japonaises

Histoire de donner un peu de goût, j’ai mis quelques shitaki, des champignons parfumés déshydratés que j’ai soigneusement fait tremper dans l’eau tiède.

shitaki

Et puis voilà ce que tout ça donne dans le bol spécial nouilles. Prêt à déguster.

Et maintenant, ben je me sens un peu lourd de l’estomac….

Des spaghettis et un rasoir

Je suis désolé, vraiment navré de vous appprendre ça, mais ce sont des choses qui existent…

… Et qui se branchent sur USB. C’est navrant. Akihabara News nous révèle l’existence des spaghettis USB (200€ pour un câble à rallonge) et du rasoir, histoire de se raser devant son PC… Miroir non fourni.

Tiens et puisqu’on y est, découvrez le tag’liatelli et le rasta pouf. Chez Funfurde.

Un dernier pour la route: Wakamaru chez Nanoblog.

L'histoire interdite #2 (le fantôme du chamane)

Après l’histoire de la pêche au crabe {L’histoire interdite #1 (la pêche au crabe)}, je continue mon histoire interdite. J’ai vécu des choses extraordinaires et faire partager cela est important.

Après mon arrivée à Moscou, où j’ai travaillé quelques mois comme coursier pour un bijoutier, j’ai pris plusieurs billets d’avions pour finalement atterrir en Argentine. Je voulais connaître les Andes, les hauts-plateaux désertiques et arides, l’expérience des froids andins… Ce que j’ai vécu là-bas, dans les montagnes près de Mendoza, non loin du Pozo de las animas (le puits des âmes), m’a laissé un goût d’inachevé, de surprise…

argentina

Je ne vous raconterai pas les hasards qui m’ont fait atterrir à cet endroit en particulier, cela prendrait beaucoup trop de temps, mais j’ai fait la connaissance d’un certain Eduardo dans un bar de Mendoza, entre deux bières passablement sans saveur. Nous avons engagé la conversation autour des montagnes qui enserrent la région et puisque j’étais là pour ça, je lui demandai s’il connaissait un moyen de se rendre là-haut sans danger et s’il savait où l’on pouvait trouver un guide. Je n’eus pas à chercher longtemps… son grand-père habitait au pied de la seule route qui montait au Pozo de las animas, dans une cahutte sans confort.

Rendez-vous était pris pour le lendemain matin et à l’endroit indiqué, Eduardo m’attendait dans une voiture d’un autre âge, d’une marque inconnue. Il me fit monter dans sa guimbarde et il m’emmena jusqu’à la maison spartiate du vieil homme. Nous étions déjà loin de toute civilisation et je sentis une atmosphère de mystère autour de ce lieu. Eduardo ne frappa pas à la porte et me fit entrer dans un lieu très sombre, dans lequel on pouvait distinguer un désordre sans nom et duquel se dégageait une forte odeur de tabac à pipe brûlé. Un vieillard hirsute et torse-nu portant une simple pantalon de lin dégoûtant, un panama vissé sur la tête, sortit de nulle part et me serra chaleureusement la main. Eduardo me présenta son abuelo comme le meilleur guide de montagne qui soit dans la région. J’avoue que je commençais à avoir des doutes sérieux quant à ma réelle volonté de m’aventurer dans les hauteurs avec un vieillard qui semblait ne plus avoir toute sa tête.

Nous restâmes toute la journée au dehors et j’entendis de la bouche du vieil homme des histoires et des légendes dont je me disais qu’il fallait avoir l’imagination fertile pour les inventer et la mémoire bien rangée pour s’en souvenir. Le soir se mit à tomber et autour du feu, il continua à raconter ses histoires en tirant comme un fou sur sa pipe depuis le matin. A la fin d’une de ses histoires, il se leva et rentra dans sa cahutte. Eduardo me dit que c’était fini et qu’il était temps de dormir. Je dormis dehors dans mon sac de couchage et je me réveillai épuisé par une nuit lardée de cauchemars, le visage trempée par une rosée venue de nulle part.

Eduardo avait passé la nuit à mes côtés et il me dit qu’il viendrait avec nous. Le vieillard sorti de sa maison et nous partîmes à flanc de montagnes, vers les hautes cîmes… Nous avons passé deux journées entières à marcher parmi les caillasses et des sortes de dust bowls qu’on aurait pu croire sorties d’un studio de cinéma hollywoodien. Arrivés sur une crête rocheuse depuis laquelle le paysage montagneux semblait s’étaler à perte de vue, nous nous sommes posés, histoire de souffler. Il était midi au soleil et le froid commençait à se faire sérieusement sentir.

Mon compagnon de fortune posa son sac et regarda son grand-père, puis me prit par les épaules. Il me dit calmement:

– Romuald, lo que vas a ver, no debria decirlo a ningùn. (ce que tu verras, tu ne le diras à personne)

Mes yeux se sont écarquillés. Je ne comprenais pas. Il me dit ensuite qu’il allait accompagner son grand-père plus haut encore dans les montagnes et qu’ils ne reviendraient pas de leur voyage, que les esprits les attendaient et qu’ils allaient faire un long voyage. Je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait. Nous prîmes ensuite un déjeuner frugal comme si de rien n’était mais je commençais vraiment à m’inquiéter à propos de ce qui allait se passer. Le soir venu, nous n’avions toujours pas bougé de le crête. J’avalais mon repas et prit une gorgée d’eau. Ce qui se passa ensuite reste très confus encore aujourd’hui.

Je commençai à être pris de nausées intenses et ma vue se brouilla. Je vis Eduardo et son grand-père prendre leurs affaires et repartir. Malgré mes efforts, je n’arrivai pas à me lever et après avoir vainement tenté de résister, je m’évanouis.

Le lendemain, je me réveillai avec un mal de crâne pas possible et je me mis immédiatement à la recherche des deux hommes, que je finis par apercevoir beaucoup plus haut sur une autre crête beaucoup trop loin à rejoindre. Je regardais les deux hommes et me demandais où ils pouvaient bien aller comme ça, surtout s’ils ne comptaient pas revenir. Il s’éloignèrent encore, jusqu’à disparaître.

Je ne voulais pas les suivre et je pliai bagages pour retourner à Mendoza. Après avoir marché longuement avec ma migraine, je finis par voir au loin la maison du vieillard. Plus je m’en approchais, plus je trouvais que quelque chose de bizarre était en train de se produire, et c’est à quelques mètres de la maison, que je compris. La maison était dévastée, encore plus que lors de ma dernière visite et tout semblait indiquer que personne n’avait vécu ici depuis des années. La poussière avait envahi l’intérieur comme si une tempête de sable avait soufflé à l’intérieur. Le plus étonnant, c’est que la voiture d’Eduardo en était recouverte d’une épaisse couche. Tout ici indiquait que le désert avait repris ses droits comme par enchantement.

J’ai rejoint Mendoza à pied, de peur que la voiture d’Eduardo ne soit sous l’emprise d’un quelconque maléfice. Au revoir Mendoza et tes gens étranges, au revoir l’Argentine mystérieuse. C’est après ces événements que je suis retourné à Paris.