Chronique des temps (bis)

Lors de mon premier Aletheia (terme grec signifiant dévoilement, ce qui se présente dans la lumière), j’avais fait part de ma découverte du blog d’Izo et de son article sur Nobukazu Takemura, mais ce matin, je viens de lire un billet du même auteur sur ses rapports tortueux avec la France. Des mots superbes qui me laissent pantois.

Quand on commence à ne plus savoir, il n’existe aucun mode d’emploi. Comment se réadapter à une culture désormais à demi idéalisée et à demi haïe ? Comment se rapprocher d’une société qui paraît maintenant si loin et si fermée ? Se crée une étonnante double personnalité qui tend à la folie passagère.

Je continue mon petit bonhomme de chemin sur ce même blog et je tombe sur La balade de Takayama. On pourrait croire que c’est un film mais non, c’est un beau récit sur un petite ville proche de Nagoya. Encore une fois, je me laisse bercer par ses photos et ses mots. N’oubliez pas le nom d’Izo. Sur son blog, je trouve aussi un lien vers un site qui m’était sorti de la tête et que j’avais trouvé très beau. Sancho.does.Asia est un portail sur le cinéma asiatique, en français, et même si on n’y trouve rien sur Tampopo (The first Japanese noodle western!), c’est l’occasion de découvrir des petits joyaux (qu’il faudra ensuite se procurer), comme Junk Food de Masashi Yamamoto.

Je m’arrête un instant sur un blog qui parle de littérature, Pollanno et notamment sur ce billet très intéressant sur la littérature des ombres (kage no bungaku).

Je vous invite également à aller visiter ce blog très étrange, qui promet de longues heures de lecture: Extraordinary Ordinary Guy In Japan – The introduction of weird and strange things in Japan. A lire, ce billet sur les jeux d’enfants au Japon.

takayama

Chronique des temps

En parcourant les blogs, des petits trésors se dévoilent, apparaissent dans la lumière. Il y a quelques temps déjà, j’ai découvert sur le blog d’Alex que le Comte de Monte-Cristo avait subi une adaptation cinématographique par un maître de l’animation japonaise, Mahiro Maeda, adaptation, si l’on en croit les quelques images pêchées sur Manganimation, qui prend des airs lyriques de space opera dans une temporalité assez floue.
Sur Cyberia, je découvre les formidables illustratrions de Abe Yoshitoshi, tandis que David, rollers aux pieds parcourt les rues sans plus savoir où il se trouve. Il nous emmène dans les allées de la kermesse de Fukuoka, un fête colorée, aux allures surannées mais tellement pleine de vie et de couleurs
Je ne perds pas le fil et je découvre Japan Time, le blog d’Izo et un article très complet sur Nobukazu Takemura, un jeune compositeur dont on peut écouter ici quelques morceaux… Surprenant, captivant. A écouter absolument.

Nobukazu Takemura

L'histoire interdite #2 (le fantôme du chamane)

Après l’histoire de la pêche au crabe {L’histoire interdite #1 (la pêche au crabe)}, je continue mon histoire interdite. J’ai vécu des choses extraordinaires et faire partager cela est important.

Après mon arrivée à Moscou, où j’ai travaillé quelques mois comme coursier pour un bijoutier, j’ai pris plusieurs billets d’avions pour finalement atterrir en Argentine. Je voulais connaître les Andes, les hauts-plateaux désertiques et arides, l’expérience des froids andins… Ce que j’ai vécu là-bas, dans les montagnes près de Mendoza, non loin du Pozo de las animas (le puits des âmes), m’a laissé un goût d’inachevé, de surprise…

argentina

Je ne vous raconterai pas les hasards qui m’ont fait atterrir à cet endroit en particulier, cela prendrait beaucoup trop de temps, mais j’ai fait la connaissance d’un certain Eduardo dans un bar de Mendoza, entre deux bières passablement sans saveur. Nous avons engagé la conversation autour des montagnes qui enserrent la région et puisque j’étais là pour ça, je lui demandai s’il connaissait un moyen de se rendre là-haut sans danger et s’il savait où l’on pouvait trouver un guide. Je n’eus pas à chercher longtemps… son grand-père habitait au pied de la seule route qui montait au Pozo de las animas, dans une cahutte sans confort.

Rendez-vous était pris pour le lendemain matin et à l’endroit indiqué, Eduardo m’attendait dans une voiture d’un autre âge, d’une marque inconnue. Il me fit monter dans sa guimbarde et il m’emmena jusqu’à la maison spartiate du vieil homme. Nous étions déjà loin de toute civilisation et je sentis une atmosphère de mystère autour de ce lieu. Eduardo ne frappa pas à la porte et me fit entrer dans un lieu très sombre, dans lequel on pouvait distinguer un désordre sans nom et duquel se dégageait une forte odeur de tabac à pipe brûlé. Un vieillard hirsute et torse-nu portant une simple pantalon de lin dégoûtant, un panama vissé sur la tête, sortit de nulle part et me serra chaleureusement la main. Eduardo me présenta son abuelo comme le meilleur guide de montagne qui soit dans la région. J’avoue que je commençais à avoir des doutes sérieux quant à ma réelle volonté de m’aventurer dans les hauteurs avec un vieillard qui semblait ne plus avoir toute sa tête.

Nous restâmes toute la journée au dehors et j’entendis de la bouche du vieil homme des histoires et des légendes dont je me disais qu’il fallait avoir l’imagination fertile pour les inventer et la mémoire bien rangée pour s’en souvenir. Le soir se mit à tomber et autour du feu, il continua à raconter ses histoires en tirant comme un fou sur sa pipe depuis le matin. A la fin d’une de ses histoires, il se leva et rentra dans sa cahutte. Eduardo me dit que c’était fini et qu’il était temps de dormir. Je dormis dehors dans mon sac de couchage et je me réveillai épuisé par une nuit lardée de cauchemars, le visage trempée par une rosée venue de nulle part.

Eduardo avait passé la nuit à mes côtés et il me dit qu’il viendrait avec nous. Le vieillard sorti de sa maison et nous partîmes à flanc de montagnes, vers les hautes cîmes… Nous avons passé deux journées entières à marcher parmi les caillasses et des sortes de dust bowls qu’on aurait pu croire sorties d’un studio de cinéma hollywoodien. Arrivés sur une crête rocheuse depuis laquelle le paysage montagneux semblait s’étaler à perte de vue, nous nous sommes posés, histoire de souffler. Il était midi au soleil et le froid commençait à se faire sérieusement sentir.

Mon compagnon de fortune posa son sac et regarda son grand-père, puis me prit par les épaules. Il me dit calmement:

– Romuald, lo que vas a ver, no debria decirlo a ningùn. (ce que tu verras, tu ne le diras à personne)

Mes yeux se sont écarquillés. Je ne comprenais pas. Il me dit ensuite qu’il allait accompagner son grand-père plus haut encore dans les montagnes et qu’ils ne reviendraient pas de leur voyage, que les esprits les attendaient et qu’ils allaient faire un long voyage. Je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait. Nous prîmes ensuite un déjeuner frugal comme si de rien n’était mais je commençais vraiment à m’inquiéter à propos de ce qui allait se passer. Le soir venu, nous n’avions toujours pas bougé de le crête. J’avalais mon repas et prit une gorgée d’eau. Ce qui se passa ensuite reste très confus encore aujourd’hui.

Je commençai à être pris de nausées intenses et ma vue se brouilla. Je vis Eduardo et son grand-père prendre leurs affaires et repartir. Malgré mes efforts, je n’arrivai pas à me lever et après avoir vainement tenté de résister, je m’évanouis.

Le lendemain, je me réveillai avec un mal de crâne pas possible et je me mis immédiatement à la recherche des deux hommes, que je finis par apercevoir beaucoup plus haut sur une autre crête beaucoup trop loin à rejoindre. Je regardais les deux hommes et me demandais où ils pouvaient bien aller comme ça, surtout s’ils ne comptaient pas revenir. Il s’éloignèrent encore, jusqu’à disparaître.

Je ne voulais pas les suivre et je pliai bagages pour retourner à Mendoza. Après avoir marché longuement avec ma migraine, je finis par voir au loin la maison du vieillard. Plus je m’en approchais, plus je trouvais que quelque chose de bizarre était en train de se produire, et c’est à quelques mètres de la maison, que je compris. La maison était dévastée, encore plus que lors de ma dernière visite et tout semblait indiquer que personne n’avait vécu ici depuis des années. La poussière avait envahi l’intérieur comme si une tempête de sable avait soufflé à l’intérieur. Le plus étonnant, c’est que la voiture d’Eduardo en était recouverte d’une épaisse couche. Tout ici indiquait que le désert avait repris ses droits comme par enchantement.

J’ai rejoint Mendoza à pied, de peur que la voiture d’Eduardo ne soit sous l’emprise d’un quelconque maléfice. Au revoir Mendoza et tes gens étranges, au revoir l’Argentine mystérieuse. C’est après ces événements que je suis retourné à Paris.

Les anges de l'été

Si vous avez regardé un peu ce qui s’est passé cet été en Bretagne, vous n’avez pas pu manquer la révélation de ces trois femmes d’exception. Elles sont belles, ont beaucoup de talent et il y a fort à parier qu’on entende parler d’elles très bientôt….

Vous avez deviné ?

Susana Seivane

Elle est Espagnole, Galicienne, et joue d’une instrument que beaucoup trouvent désuet, la gaïta asturienne, qui n’est ni plus ni moins qu’une cornemuse (ou biniou, en breton). Sa fraîcheur, son énergie ont galvanisé les foules de l’Interceltique de Lorient de la Saint-Loup de Guingamp, à tel point qu’un journaliste de Ouest-France est tombé en surchauffe devant son sex-appeal en l’appelant “bomba latina”. Si la musique traditionnelle retrouve une jeunesse, c’est en partie grâce à elle. Ecoutez des extraits sur le site de la FNAC.

Nolwenn Corbell

Digne héritière des soeurs Goadec et de Louise Ebrel, elle est une des valeurs montantes de la musique traditionnelle bretonne. A suivre et à écouter sur le site de la FNAC.

Dominique Dupuis

Révélée au public du grand ouest cet été, la violonniste n’est pas Française mais Québécoise et il semblerait que nous autres petits Français ayons succombé à son charme. A quand la vraie notoriété de ce côté-ci de l’Atlantique ? Pour une fois que le Québec nous envoie des artistes de qualité ! A écouter sur son site.

The Polyphonic Sprees

Quest for the Rest

Voici une manière bien originale de faire découvrir la musique d’un groupe enchanteur. En effet, The Polyphonic Sprees (Les fêtes polyphoniques), afin de faire découvrir une partie de leur dernier album “Together we’re heavy” (sorti il y a un an), avaient mis un petit jeu d’énigmes en ligne. Ce jeu, sur trois tableaux, en flash est une invitation au voyage.

Vous vous ennuyez au bureau, Quest for the Rest, vous fera passer un moment de détente en musique.

Des bonus en fin de jeu.

Pour l’histoire, cette formation d’une vingtaine de musiciens, est emmenée par Tim DeLaughter. Leur premier album est sorti en 2002.

Tim quant à lui signe la BO de Thumbsucker. Dirigé par Mike Mills (qui a réalisé des clips pour The Divine Comedy, Zoot Woman, Frank Black ou encore Les Rythmes Digitales), le film verra le jour en le 16 septembre prochain. Une belle brochette d’acteurs au programme avec Lou Pucci, Keanu Reeves, Tilda Swinton et Vincent d’Onofrio …

A noter que la BO contiendra deux morceaux où apparait Eliott Smith décédé le 21 octobre 2003.

Electromind reloaded

Electromind - Umek

Un départ sur les chapeaux de roues le vendredi vers Nîmes pour récupérer Sacha Funke à Nîmes et le déposer à Marseilles. Mais là ce n’est que le début de l’aventure car 30 bornes après être partis, on se rend compte que notre X-Trail perd du gasoil. Point avec l’agence de location, on continuera jusqu’à Marignane vu qu’on doit récupérer Umek à l’aéroport. La voiture empeste l’essence, les voitures qui nous suivent (Il vaut mieux être suivi que suivant dixit Jacques Brel) s’en prennent plein le parebrise. Sacha prend sur lui et on arrive dans un état passablement second à cause des vapeurs. Changement de voiture et on drop l’X-Trail (customisé Electromind-Music Car) chez le loueur. Umek étant assez naze, il dormira tout le long du voyage de retour.

Quand nous revenons en fin d’après midi sur le site (par une route spéciale backstage) on se fait controller par la brigade de la police municipale de Montpellier (dotée de grosses Ford américaines … devrais cowboys). Notre nouvelle voiture n’étant pas customisé, un des policiers appelle le pc central et avec son accent genre le sketch des Inconnus, informe son chef que :

Je confirme, deux jeunes dans une voiture V.I.P banalisée …

Nous avions beaucoup de mal à cacher notre fou-rire.

Je passerai les détails sur d’autres anecdotes et a/r en voiture avec Fafa Monteco, Didier Sinclair, Coder 23, Renato Cohen, Oxia

Vendredi 22 :

Steve Bug signera un set électro entre minimal et techno. Un choix de morceaux percutants et efficaces.

Ben Sims pour sa part livrera un mix techno bien amené et très dansant. Le public ne s’y trompera pas.

Tonio restera fidèle à lui même en tordant les platines comme il sait si bien le faire. L’ambiance est au plus chaud.

Dave Clarke, quant à lui ne dérogera pas à sa rêgle de mix clean du début à la fin. Personnellement je préfère ses mixs électro plutôt que techno.

Umek, le slovène, ami de Valentino Kanziani, créateur de Recycled Loops fermera ce premier soir avec un set techno contondant et fun.

Samedi 23 :

Pas vu grand chose en définitive ce soir là, tant j’ai dû faire la navette entre le site et les hotels. On retiendra donc pour ma part un repas rapide avec Didier et Fafa, une rencontre éclair avec The Hacker, des Coder 23 très en forme qui ont su nous ravir avec un set mélangeant live-act et mix (dont morceaux de Front 242), des 808 State qui sont bien barrés sur scène, Detroit Grand Pubhas qui méritaient de passer plus tard, Johannes Heil excellent en Live-act electro, Anthony Rother égal à lui même mais en un peu plus enveloppé, Le Lutin roi de la Drum and Bass et Gallou qui, comme il sait si bien le faire, te tord un dancefloor dans tous les sens pour cloturer ce festival.

Tout ça pour dire que pour une première édition ce festival est une grande réussite tant par la présence d’artistes internationaux, que par l’accueuil du public.

C’est pas tout ça, mais il faudrait peut-être qu’ils commencent à préparer l’édition 2006, maintenant.

Pour les photos, jetez un coup d’oeil

L'Origine du Monde

Je finis de m’installer dans le blog du sieur Lithium… et ma petite tête souffre. J’ai beaucoup de mal à comprendre les rubriques et je sens que je vais avoir du mal à classer mes billets correctement !

Quel rapport avec le titre, me direz-vous ? Évidemment, ce titre évoque ce bout de monde que je vais essayer de construire ici, à la suite de ce premier billet ; mais c’est aussi une référence à la fameuse toile de Gustave Courbet… afin d’expliquer par un mauvais jeu de mot que je suis un peu con.