Schlußklappe pour Polaroïd

Polaroïd tel qu’on l’a tous connu, c’est terminé. La firme ferme ses deux usines de Norwood et Waltham et emporte avec elle 70 ans de patrimoine photographique, même si selon ses propres termes, elle conserve un an de stocks. Victime du succès du numérique, l’entreprise a fini par s’endetter, ayant mal anticipé le tournant.
Porteur d’une image un peu ringarde dès la fin des années 80, l’image instantanée finit par acquérir ses lettres de noblesse – déjà portée aux nues par un Andy Warhol inspiré – au début des années 2000 où elle fait un come-back remarqué sur Internet. A voir le très excellent Polanoïd.
Pour les amateurs, il existe un script Photoshop permettant d’appliquer l’effet sur n’importe quelle photo.

Polanoid

Seuthopolis

Dans une petite du centre de la Bulgarie, Kazanlak, a été découverte en 1940 l’ancienne ville Thrace de Seuthopolis dont les ruines, très bien conservées, remontent au 4è siècle avant J.-C. Située dans le creux d’une vallée, sa découverte arriva bien tardivement, car il était déjà prévu la construction du réservoir de Koprinka qui devait engloutir totalement les restes de cette civilisation aux origines encore obscures.

Pourtant, en ce début de siècle, l’architecte Zheko Tilev lance l’idée d’un projet grandiose ; construire un barrage autour de la cité antique pour la rendre à nouveau accessible, grâce à une structure isolant la ville du reste du réservoir. Il va même plus loin, car il projette également de reconstruire la ville à l’identique ; le but étant de pouvoir inscrire le site au patrimoine mondial de l’UNESCO et de développer le tourisme dans cette région pauvre de la Bulgarie.

Projet titanesque qui ne manque pas d’inventivité et d’audace, il laisse rêveur: un mur d’un diamètre de 420 mètres, situant la ville à 20 mètres au-dessous du niveau de l’eau et une bague lumineuse sur l’enceinte qui rendrait le site visible de l’espace (si tant est qu’on y aille un jour).

Via Pruned, où l’on peut voir le projet en images.

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps.

Industriegeschicht vu Lëtzebuerg

Le Luxembourg est un tout petit pays. Pourtant, son patrimoine industriel est d’une richesse incroyable et des passionnés ont créé un site recensant la plupart des activités et des lieux de mémoire dans une description minutieuse (disponible en 4 langues)

Industriegeschicht vu Lëtzebuerg

Lawrence Gipe

Lawrence Gipe

Lawrence Gipe est un peintre américain né en 1962. Pourtant à regarder son oeuvre sans savoir qui il est pourrait laisser présager que l’on a affaire à un propagandiste allemand des années 30, et parfois à un agent maccarthyste. Au travers de son oeuvre particulièrement picturale dans sa touche, on y voit une appropriation de l’imagerie (nationale) socialiste réaliste. Son thème de prédilection ? La manifestation visuelle de la guerre au travers de la production de masse.

Lawrence Gipe

D’autres oeuvres ici

Carrelets sur ponton

Ce n’est pas forcément évident, mais tous les poissons ne se pèchent pas de la même manière. En l’occurrence, le carrelet, ou plie (cet étrange poisson plat aux yeux décalés ressemblant fort au turbot) ne se pêche pas en pleine mer, mais le long des côtes ou dans les estuaires, et au moyen d’un… carrelet.

Icône des côtes girondines et de la Charente Maritime (ce lien est vraiment très intéressant à tous points de vue), la carrelet est une cabane en bois construite sur pilotis, dans laquelle se trouve une machinerie permettant de relever un immense filet carré (carrelet) dit soulevé, retenu par des filins.
Le carrelet est aussi pour de nombreux photographes un sujet inépuisable, mais aussi un lieu rêvé pour les amoureux des pilotis et de ces étranges cabanes accrochées aux falaises, ou élevées sur les longues plages royannaises.

Carrelets sur pontonPhoto © AypeeFoto

Mallard

Plus connue sous le nom de Mallard, la locomotive LNER Class A4 4468 Mallard détient un record particulier, puisque c’est elle qui a battu le record de vitesse absolu pour une locomotive à vapeur. Les Etats-Unis pourtant pionner en matière de chemins de fer et de véhicules de transport ne sont pour rien dans cette histoire puisque la Mallard est une machine 100% Britannique.

Locomotive Mallard

Le 3 juillet 1938, ce monstre métallique de 165 tonnes, tender compris a atteint les 126mph soit 203 Km/h entre les villes de Little Bytham et Essendine, pulvérisant ainsi le record allemand de 1936. Destinée au transport de charbon, elle nécessitait une grande puissance, mais sa vitesse de croisière était tout de même de 160 Km/h. A part ces caractéristiques techniques, la Mallard est également reconnue pour son aérodynamisme et son design tout à fait novateur, réalisé par Sir Nigel Gresley. De plus, sa couleur bleue en fait une des plus belles locomotives de l’histoire du chemin de fer. Un monument encore visible au National Railway Museum de York, UK.

Pour mémoire, la locomotive la plus lourde est américaine, c’est une C&O Allegheny (Chesapeake & Ohio Railway) de 1941, pesant plus de 548 tonnes.

Liens:

  1. Celebration site
  2. Article Wikipedia
  3. Le paysage du record
  4. National Railway Museum

Stahlseite

Le site que je vais vous présenter est de toute beauté. Convaincu que la beauté du monde ne se trouve pas que dans les petites fleurs et les photos idylliques de palmiers sur les plages des Caraïbes, je cherche avant tout ce qui partout sur terre suscite l’émotion. Le site Stahlseite, mis à part le fait qu’il soit intégralement rédigé en allemand, est d’une présentation simple et propose des photos d’un patrimoine tout à fait particulier puisqu’il s’agit du patrimoine industriel. La photographie est sombre, d’un noir et blanc pur et presque plus fin que celui de ceux à qui on pense nécessairement quant il s’agit de patrimoine industriel, Bernd et Hilla Becher. D’une grande qualité cette oeuvre, signée Uwe Niggemeier, donne à voir un monde dépeuplé, parfois encore actif, mais généralement délaissé. L’industrie lourde a quelque chose de désuet, que l’auteur rend parfaitement vivante.

Stahlseite, Uwe Niggemeier

Archéologie des temps modernes

J’ai toujours aimé à penser que l’archéologie pouvait finir par s’intéresser à un patrimoine pas si éloigné dans le temps que ça. C’est ce que montre Geoff Manaugh avec son billet nommé Bunker Archeology. En passant, je vous recommande chaleureusement la lecture et le suivi de ce blog très intéressant qu’est BLDGBLOG. Dans le même ordre d’idée, les époux Becher et Stephen Shore…

Stephen Shore est un photographe qui ne raconte pas d’histoires. C’est un peu comme si on lui avait confié une mission consistant à imprimer sur la pellicule des décors pour les studios de Hollywood. Ses photographies montrent simplement des paysages nus, des rues vides, des assiettes laissées là sur la table, des réfrigérateurs dévastés… Un monde en suspens vidé de sa substance.Les univers qu’il soumet à l’objectif sont autant de travaux sur la couleur (il a par ailleurs passé pas mal de temps à la Factory de Warhol), sont aussi bien dénués de sujets que d’histoire, une sorte de retour à la définition de la photographie, le pur concept, ce sur quoi viennent se greffer les existences de chacun. Son travail est souvent comparé à celui de Bernd et Hilla Becher dans le traitement de l’image.

Stephen Shore Stephen Shore

D’autres photos ici: Bill Charles Inc. , d’autres photos ici. Voir aussi tous les artistes exposés.

La linea

La linea

Vous êtes trentenaires ? Casimir et l’île aux enfants font certainement partie de votre patrimoine générationnel, et vous connaissez certainement ces petits films d’animation de 3 minutes chacun dans lesquels un bonhomme assez nerveux fait d’un seul trait de crayon évoluait sur un fond monochrome… J’ai redécouvert quelques uns de ces cartoons créés par Osvaldo Cavandoli avec une immense joie et un sourire béat. Mine de rien, il y a eu 90 épisodes de La Linea, une série née en 1969 et qui a survécu jusqu’en 1991, et qui continue à vivre dans nos coeurs d’enfants.