Sans titre

Désolé, je ne me sens pas inspiré du tout, mais alors pas du tout pour donner un titre à ce billet. Ce n’est ni plus ni moins que mon compte-rendu du dernier Paris-Carnet. Une fois n’est pas coutume, je me suis encore fait désirer. Juste avant de partir, je propose à Ambiome de passer la chercher pas trop loin de chez elle, son manque de motivation évident m’a décidé à prendre un peu les choses en main (merci encore Fabienne, entremetteuse de blogueurs !). Et juste avant de fermer mon navigateur, j’envoie un mail à Romu. Mon téléphone sonne. – Oui, c’est Romuald. – Oui, c’est moi. – Nan, en fait c’est Romuald !! – Ah !!! C’est la dernière fois qu’il se fait passer pour moi. Evidemment, le périph est blindé. On n’avance pas. Je sens mon téléphone prêt à sonner, vibrer, produire des sons bizarres, cracher des flammes, éructer… Ce qui arrive. Un SMS, puis un appel où on me raccroche au nez, je rappelle, plus personne. J’envoie deux SMS. Le téléphone ressonne, c’est Eric. Ouais, ouais, on arrive ma poule. Je suis inquiet, ça n’avance pas. Merde… Fait chier, ils vont tous se barrer, on sera encore à Bercy. Et puis on arrive mais j’ai confondu rue Hénard et rue Erard. Merde. Eric ? Ah tu as un plan, cool, on est place du Colonel Bourgoin, tu peux me guider ? Alors tu prends là tu tournes, et tu te dépêches. Ouais. Tuuuut. Oui allo ? C’est Got ! Qu’est-ce tu fous !!!! J’arrive je suis pas loin, je cours, je vole, j’en peux plus, ma chemise est trempée ! Nan je déconne. Ambiome, marche plus vite, STP, enlève tes sabots !! Merde, elle me dépasse d’une tête ! Bon allez, on y est !

Qui que je vois ? Manue, Got, la petite, toute mignonne, tudieu, elle ressemble à sa mère ! Experte en relations publiques et certainement la plus active des photo-reporters de la soirée ! Atta, je vais dire bonjour. Bonjour Eric, bonjour Romuald. Bonjour Romuald. Euh bonjour, météki ? Franck !!! Oh Franck, ça va ? Merde alors… Et je ne l’ai pas revu. Pas cool. Bonjour Monsieur Dotclear, Romuald, Lithium. Nan ? Pas grave. Ben ouais, mais il code beaucoup en ce moment. Pas grave j’te dis ! Bonjour Anne ! Bon alors attends, j’ai des trucs à faire. Un type se plante devant moi, un maigrichon barbu… Bonjour Capitaine. Romuald, quel plaisir!!! Voilà longtemps qu’on ne vous avait vu ! Il a l’air content de me voir. Merde, il se passe un truc. Alors ça y est ? Je suis connu ? On se sert la main. Je prends mon portable. Bip bip. On me raccroche au nez. Merde. Deuxième fois. Pareil. Sauf que cette fois je regarde autour de moi et je vois la personne regarder son portable et appuyer délibérément sur une touche. Merde, c’est elle. Et elle me raccroche au nez ! Elle doit être furax. Bonjour. Moi c’est Neuro, bonjour. Moi c’est Romuald. oui j’avais cru comprendre. Il se passe un truc ici. Bonjour Cey. Euh bonjour. Euh… désolé. Je ne sais pas quoi dire, j’ai presque honte, y’a de quoi. Bon bref. J’ai rameuté mes petits amis vers Cey qui s’est vite retrouvée entourée de plein de monde. Neuro est parti. Revu juste une fois pour parler pénis, ou objectif, je ne sais plus. Bonjour Romuald, tu te souviens de moi ? Bien sur Benjamin, oh l’autre hé, on ne me la fait pas à moi, par contre, tu as plus de cheveux ! Ambiome n’a pas parlé beaucoup, mais le vin l’a aidé. Et puis elle m’autorise à dire que j’ai dit qu’elle était encore plus jolie en vrai. Elle en a rougi la traitresse ! Par contre, elle ne m’autorise pas à dire qu’elle a postillonné, tant pis, ce sera pour la prochaine. Eric, il est adorable, très attachant, mais il s’éparpille, il parle avec tout le monde en même temps. Romu, volubile, excentrique et enjoué, on dirait un gamin, il navigue comme sur le web. Je l’adore. Je vois Charles Liebert, j’ose pas. Pas vu Lolo² ! T’étais là ou pas ? On va pas y arriver ! Et puis il y a Kerlutihoec, ben ouais je connais Gotlib. Il a beaucoup bu on dirait, il me parle d’Ivan le terrible et des cloches du Kremlin et puis je décroche, je comprends plus rien. Manue, on n’a pas beaucoup discuté, hein ! A remettre. Got, il me passe de la pommade et puis après il me casse, plusieurs fois. Il me fait marrer. Un peu fatigué j’ai l’impression. Un type s’avance vers moi. Tu ne serais pas Romuald ? Si c’est moi, c’est pour un autographe ? Moi c’est Goon. Euh, Goon ? Oui Goon. Euh désolé, je vois pas. Ben c’est bien toi qui a un photoblog ? Entre autre. Oui mais c’est pas moi ! Bon ben je vous laisse, je vais pisser. Une canadienne vient s’assoir avec nous. C’est qui ? Sé pas. On parle de figues, forcément. Et puis il y a Cey. Je n’arrive pas à savoir. Si ça lui fait plaisir d’être là. Elle parle un peu. Je suis timide, j’ose pas, je me fais violence mais je ne veux pas la faire fuir. Elle m’a dit une fois qu’elle était toujours plus jolie sur les photos qu’en vrai. Le truc, c’est que ce n’est pas la même. Bon, je ne veux pas te gêner, mais ce que tu dis est faux. Voilà. Et puis t’es partie super vite. J’allais oublier. Ambiome avait bien ramené ses menottes en léopard !! Et puis Eric aussi !!! Alors c’était vraiment une soirée SM ? Merde, j’ai pas pris mon fouet, moi ! Bon, y’a plein de monde que je n’ai pas vu. Pas bien. Merci les footeux, beaucoup de bruits, c’était chiant. La terrasse s’est vidée d’un seul coup, plus personne.

Et puis avec Romu et Ambiome, on s’est bien marré au retour avec ce gamin qui est monté sur ma voiture à République ! Fervent le petit !! Il a quand même dégueulassé mon pare-brise….

Je ne sais pas dire les choses aux gens, mais j’étais content d’être là. De rencontrer des gens que j’avais déjà rencontré. De rencontrer des gens que je ne connaissais que par blog interposé. C’était bien, tout simplement. C’était bon. Merci à vous. A toi, toi et toi, et vous aussi. C’est dans ces moments là que je me dis qu’il y a des gens, dans ce monde, pas très loin de chez soi, des gens exceptionnels.

Bloglist

Liste sans cohérence aucune, faite des blogs que j’aime et que je lis, non-exhaustive… Sans ordre non plus, juste des liens, des commentaires, des coups de coeur… Cinq blogs par jour, histoire de faire le tour de la question le plus vite possible.

Mise à jour le 08/12/05

08.12.05

  • Une autre vie de Tatou: intime, souvent émouvant et drôle, Tatou est une personnage, un vrai.
  • Vagabondages: un très bon blog sur la bibliothéconomie, par Thilas.
  • Vagues gribouillis: Sok est un personnage que j’ai du mal à qualifier, mais c’est une personne qui arrive toujours à me faire relire plusieurs fois ses billets.
  • 20/20: l’excellent Vinvin découvert il y a peu, un grand vidéoblogueur qui ne se prend pas au sérieux.
  • Vol de mots: Etolane de mon coeur, une des premières à m’avoir lu.
  • Webeyes: pas vraiment un blog, mais c’est du David, alors c’est forcément bon.
  • Yakalire: Un autre blog littéraire où les jeux de lettres sont rois.
  • Yvonet: Un de mes blogs préférés, par Minh Quang, certainement un de mes plus anciens lecteurs.
  • Zengun: tout nouveau dans ma liste, je découvre doucement.
  • SchizoCath: versant féminin de BLuPatato, très rythmé…
  • Ma Parole !: Un blog très inventif, un incontournable…

02.12.05

  • Netwizz jungle: un blog pour les geekounets, clair, beau design, un peu trop de tags, mais c’est pas grave…
  • OBNI: un OVNI de la blogosphère, jeux littéraires et autres jeux de mots…
  • Nimwendil: De Rouen à Paris, le blog d’un amateur de fantasy.
  • On dirait le sud: L’excellent photoblog de l’excellentissime Romu.
  • Où est Olivier: Finie la plage, Olivier est en vadrouille et on aime ça.
  • Les pensées de nam-nam: De la Thaïlande à la Suisse, suivez nam-nam au quotidien.
  • Pete’s World: De Pétruche à Pete, je suis, même si les billets sont rares, je suis un fidèle.
  • Pierre’s life: Un autre Pierre, que je suis également avec fidélité.
  • ShinoBlog: Amateur de jeux vidéo et autres japonismes, Shinobufan, que je connais depuis pas mal de temps maintenant a une air raffraichissant.
  • Standblog: Bon Standblog c’est Standblog, pas grand chose à ajouter…
  • Taian Akita: Ma grande-soeur de blog. Je ne sais pas si elle reprendra un jour son blog, mais c’est en partie grâce à elle que j’en suis là aujourd’hui.
  • Carnet: Franck Paul: J’aime beaucoup, j’y passe de bons moments. J’adore.
  • Un blog inutile de plus et son corrélaire Un photoblog inutile de plus: Je connais Julien depuis pas mal de temps et je ne peux m’empêcher, en le lisant, de penser que l’inutile a du bon…

09.11.05

  • Les petites cases: Le blog de Got, un des derniers nés que je lis avec passion. Forcément, ce n’est pas tout public, mais j’aime.
  • lolo²: Etrange relation que j’entretiens avec ce blogueur, un coup nous nous lisons, un coup nous ne nous lisons plus, ça dépend du vent. Nous avons même failli nous rencontrer à Paris-carnet… et pourtant, nous étions dans la même salle…
  • Lulu’s life in cornland: Miss Lulu est un personnage déroutant, tantôt presque sérieuse, tantôt incroyablement délirante, c’est un personnage mythique de la blogosphère…
  • Ma Plage: Il est là, il n’est pas là… C’est mon geek préféré…
  • Mélismes: Atypique blog, cinglant, drôle… Un bon blog.
  • Mitternacht Reloaded: Ma geekette préférée…. personnage étrange à la dent dure… du solide.
  • Métaphore, il fait froid dehors !: Ceux qui connaissent bien Dotclear connaissent forcément Xave, certainement le plus déjantés des Dotcleariens…

07.11.05

Spécial photoblogs

03.11.05

Pas de blogs, mais de la lecture quotidienne….

02.11.05

  • Just Call me Pep: Alors qu’il vient d’annoncer sa fermeture, dans l’espoir d’un reboot, je le mets tout de même ici. Précieux pourvoyeur de geekeries dotcleariennes.
  • Kozeries en dilettante: Blog de Koz, c’est un peu comme une fleur isolée au milieu d’une prairie. On ne remarque qu’elle…
  • Mon île: Leur île à tous les deux, Ebb et Hoedic, duo de choc dont je ne connais qu’une moitié, charmante. Un grand blog, un des premiers à m’avoir remarqué dans ce fatras.
  • La lanterne brisée: Une des dernières entrées dans ma blogliste, précieux BDblog dans une atmosphère qui me sied à merveille.
  • Le Blaugue à Beleg: Un gentil fou encore plus productif que moi, un bazar de liens toujours très pertinents.
  • Le blog médiocre de BabOOn: L’ami BabOOn est l’archétype du blogueur insaisissable, totalement prodigue d’anonymat et de billets qui vont droit au but, ami de SVM. Et toc, j’ai réussi à le caser.
  • Le blog à Ollie: Encore un blog helvète et très productif.
  • Le coin du fourreux; ça part dans tous les sens, mais c’est tellement bon…
  • Blog-art / Leary-calls: Un blog très bien fait sur l’art et les nouvelles tendances, un vrai must en la matière, même si après une absence d’un an et une apparition éclair, l’auteur semble à nouveau ne plus être là… Dommage, vraiment.
  • Les Mers Veillées: le blog d’une charmante marseillaise, le blog lui-même a semble t-il quelques soucis techniques à l’heure qu’il est, mais sinon, c’est un blog où il fait bon vivre…

31.10.05

  • Hippopocampe: Un blog laconique, décalé, avec beaucoup d’humour dedans et un design proche de la perfection.
  • Hmmmmm…..Blog: Encore un blogueur que je connais depuis longtemps, des petites choses comme ça qu’il veut dire, il les dit là.
  • Hou-Hou Blog: Encore une personnalité de la blogosphère qui produit moins qu’à une époque mais reste toujours très pertinent. Un must.
  • Inside: A l’intérieur de quoi ? et Qui est Zaza ? Restent deux questions en suspens… Inside est un mystère pour l’humanitosphère.
  • Heures Creuses: Pas besoin de présenter Chryde non plus, je suppose, mais ce que j’aime surtout sur ce blog, c’est l’ambiance très parisienne qui y règne.
  • Japan Time: Un très bon blog en français sur la vie au Japon. Des articles de fond, un blogueur à fleur de peau, une atmosphère apaisante.
  • Jeans, prose et patchouli: Le blog de France, je lui ai dit plusieurs fois qu’elle devrait faire publier ses billets, peut-être un jour, sait-on jamais. Un très bon blog, écrit avec une verve incroyable. A lire de suite.
  • Jeux de plüme: Un autre blog de Fabienne, encore tout jeune pour le moment, à suivre de près.
  • Joey “The world is not enough”: Très bon blog naturellement, étant donné qu’il utilise un de mes thèmes, c’est un blog relativement jeune, mais il faut y aller, ça promet.
  • Just Blog It: Un blog pour suivre ce qui se passe dans ce monde de blogs…

28.10.05

  • Embruns: Est-il encore nécessaire de présenter le blog du Capitaine ?
  • Enroweb: Blog sombre, sobre, bien présenté et aux billets rares et précieux.
  • Entre zéro et un: Nicolas, je l’aime (pas uniquement parce qu’il a dit un jour que mon blog était un des meilleurs blogs francophones) parce que c’est l’archétype du blogueur absent. Même quand il n’est pas là, son blog impose par sa présence. Devant l’insistance du tenancier de ce blog, je dois ajouter qu’il a repris une activité tout à fait normale.
  • Fourre-tout: Un blogueur rencontré IRL, un type surprenant, à l’intelligence fine et décalée. Quelqu’un que j’aime beaucoup aussi bien dans son blog qu’en dehors.
  • Figoblog: Un blog sur la bibliothéconomie et les figues, que je connais depuis ses débuts. J’ai également rencontré Manue et c’est une personne délicieuse, que j’apprécie énormément. J’aime, voilà.
  • Helge’s Blog: Un type étonnant qui n’hésite pas à passer de l’Allemand à l’Anglais et au Français avec beaucoup d’aisance. J’ai découvert son blog grâce à ses photos de la villa Majorelle et depuis, je ne le quitte plus, même s’il s’est arrêté depuis le mois de juillet.

26.10.05

  • Blog à l’ouest: Ceux qui me connaissent savent que Romu et Romuald, c’est une grande connivence. Nous ne nous sommes vus qu’une seule fois, et peu, mais nous nous parlons souvent par mail. Un type bien qui aime la mer, un photographe talentueux, un grand blogueur.
  • Blog de Sébastien: Un français aux Etats-Unis, grand amateur de nature qui nous donne à voir des paysages magnifiques. Un blog rare et précieux.
  • Blog photos du Japon – voir le Japon autrement !: L’auteur de ce blog, David, est un type exceptionnel. C’est Jed All qui m’a conseillé cette adresse et depuis je n’en suis pas revenu. Pour moi qui cherche de quoi découvrir le Japon, cette adresse est la bonne. De nombreuses photos, des articles complets écrits par un vrai connaisseur, ce blog est un incontournable de ma blogliste.
  • BlogOkat: Catherine nous parle de bibliothèques, de technologies de l’information, d’archivage et de nombreuses choses qu’elle m’apprend à chaque lecture.
  • Blurry Narcissus # Weblog: Un blog totalement insaisissable, j’ai du mal à imaginer qui se cache derrière. Très beau design (daté du 26/10/05), billets trop rares à mon goüt, mais c’est du bon.
  • Candy Froggie’s Oiled World: A l’heure à laquelle j’écris ce billet, l’illustratrice qui écrit sur ce blog doit être bien entourée, si j’en crois son billet lapidaire du 21 octobre dernier. Un blog d’un autre monde dont je suis fan.
  • Carnet de bord: Le blog de ma Fabienne adorée. Elle est moi, c’est une longue histoire, on se connaît depuis bien longtemps et c’est à l’époque de mon premier blog que nous nous sommes rencontrés. Dans mon coeur…
  • Clavardage: Jean-Marc Bondon tient un blog très méthodique, c’est quelqu’un qui se pose beaucoup de questions et du coup, je ne sais pas si son blog est toujours ouvert ou non.
  • Coyote des neiges: découverte via France, un blog qui parle de beaucoup de choses, un blog foisonnant…
  • Do androids dream of electric sheep: Le blog de Martin de Candy Froggie, il est tout neuf, tout en anglais, très beau design. Martin est un peu blog-fainéant… Alors il faut le pousser de temps en temps.

25.10.05

  • “borgo is alive”: Le blog de l’ami Borgo, le blog-ami des premières heures, celui qui est toujours là, près du coeur et qui me rappelle aux heures joyeuses et aux doux moments passés sur nos blogs…
  • .¤° BLu PaTaTo °¤.: La patate bleue, qui se définit comme Inutile et Superflu, un blog fait de beaucoup de choses…
  • 09h09: Dans la veine des boring-weblog, un des meilleurs. Jean-Michel est un blogueur maniaque, et je l’adore.
  • 64k: Blog à deux mains, très beau design, contenu pertinent, bref, un bon blog…
  • Freakydoll: Blog avec des morceaux de gel décoiffant dedans… Très caustique, il va droit au but. Efficace, quoi.
  • Affleurements: Blog minimaliste mais également efficace, par un type avec qui j’ai beaucoup aimé parler…
  • Araignée au jardin: Le blog d’une mignonne araignée sur la toile.
  • AutchoZ de A..à..Z: Un blog qui parle souvent d’AutchoZ…
  • alexwebsite.free.fr // WEBLOG: Design agréable, des billets trop rares, un endroit sympa.
  • Aliquid Stat Pro Aliquo: Il le dit lui-même, son site n’est pas un blog, mais ça y ressemble. Un très bon site blog.
  • Ambiome.Net:Carnet virtuel: Lorsqu’une blogueuse parle avec le langage vrai, ça donne le blog d’Ambiome… J’adore.
  • Benoitbisson.com: L’ami de Montréal, un bonhomme à la voix suave et profonde, un blogueur hors-normes.
  • Blog – A Window on my soul: Le blog de Mélisande, des mots dans au travers d’une fenêtre, à fleur de peau.

Flesh like marble

Du côté du marché Saint-Pierre, lorsque finalement j’ai réussi à abandonner ma voiture sur le boulevard Rochechouard (ce qui relève de la performance un samedi), je me suis dit qu’il faudrait un jour faire un choix dans cette ville impossible qu’est Paris. Les piétons et les voitures ne peuvent pas cohabiter plus longtemps. Je me souviens d’un temps où marcher à Paris était encore agréable. Que l’on soit d’un côté ou de l’autre, la situation est impossible. Le piéton maugrée car la voiture ne laisse pas les priorités et se comporte comme un phacochère au milieu des flamands roses (la métaphore peut paraître audacieuse, car le piéton ressemble lui aussi souvent à un phacochère, mais il est susceptible). De son côté, l’automobiliste est furieux car lorsqu’un piéton s’engage, il rameute avec lui ses fâcheux congénères et lorsque le troupeau a fini sa course, le feu est passé au rouge.

J’ai fait la bêtise de prendre ma voiture et cette fois-ci, je décide qu’on ne m’y reprendra plus. Terminé. Il va falloir un jour se décider à interdire les voitures à Paris. Tout est à gagner, les piétons seront plus libres de circuler et n’énerveront plus les automobilistes, certains quartiers étant complètement saturés par les deux populations. C’est sans compter les innombrables petites ruelles où les trottoirs sont quasiment inexistants. Bref, je comprends pourquoi je n’aimais pas aller à Paris en voiture, mais ce temps est désormais révolu. Paris se fera désormais à pied.

Ce quartier est vraiment particulier et il me rappelle mon enfance lorsque ma grand-mère m’emmenait chez Reine, chez Dreyfus ou chez Moline, le trio de choc, indéfectibles icônes des acheteurs compulsifs de tissus et autres passementeries. J’aime les gens qui flânent ici, l’air détaché du touriste de passage ou concentré de celui qui fait vraiment ses courses, j’aime ces japonaises qui rient à pleines dents et ces femmes aux cheveux de jais, aux yeux sombres, ces hommes avec leurs mètres en bois qui passent leurs journées à découper du tissu et à distribuer des notes griffonnées sur des petits calepins ressemblant à des billets de tombola, j’aime ces gens qui s’engouffrent par les portes battantes, qui montent et descendent les escaliers, tâtent les tissus, déroulent des mètres de lainages, s’étonnent de la qualité des tissus ou au contraire de leur incroyable côté kitsch.

Un peu plus tard, en partant, j’emprunte la rue Caulaincourt et je passe sur le cimetière de Montmartre, un lieu au charme fou. La rue Caulaincourt a elle-même beaucoup de charme, avec ses épaisses frondaisons. Lorsque le soir commence à tomber, il y fait sombre tout de suite et tout au long de la rue au pied du Sacré-Coeur et jusqu’à la rue Custine, une ambiance de vieux Paris règne, même si les magasins sont désormais très bobo.

Dimanche, c’est dans un autre quartier que je suis allé. Descente à Rambuteau, j’ai descendu la rue de Bretagne qui n’a rien de très sympatique, si ce n’est lorsqu’on arrive devant une grande batisse fraîchement rénové. Sur le trottoir d’en face, on découvre entre deux boutiques, l’entrée d’un marché au nom étrange: le marché des Enfants Rouges. Lorsque nous passons, les gens de la voirie nettoient à grands coups de jets des monceaux de papiers et de fruits pourris, faisant monter une odeur de poisson et d’eau de javel pas très agréable. Dans les parages se trouve une vitrine qui attire mon attention. Ici, on ne vent rien, on entrepose simplement des mannequins…

mannequins

La rue vieille du temple, un peu plus loin, descend vers l’Hôtel de Ville et se rétrécit au fur et à mesure. Nous marchons un peu pour aller à notre destination. Ici, la population est beaucoup plus bigarrée qu’à Montmartre, mais tout ici semble surfait, fortement marqué par un argent facile et absolument hautain. Les gens ici ne sont pas sympathiques et portent sur leurs visages la marque de l’appartenance à une tribu dont peu de gens font partie. Pourtant, ceci n’arrive pas à gâcher l’ambiance particulière de ces rues étroites. C’est étrange.

Nous allons chez Muji, un magasin très tendance proposant des objets au design épuré, mais pas forcément très pertinent dans le choix des objets. Ce qui n’est pas cher est très gadget et ce qui est cher est souvent trop cher pour ce que c’est. Sinon, c’est toujours agréable d’aller y faire un tour, même si l’agencement des deux magasins n’est absolument pas zen et engendre des confrontations inutiles. Ne supportant plus la chaleur et le monde, je sors avec mon fils, qui ne se prive pas pour interpeler les passants et faire son clown. Il a du mal à tenir en place, mais il est tellement mignon.

muji

Il a froid aux mains et sa mère tire les manches de son pull pour les lui protéger, mais cela ne l’empêche pas de prendre son goüter sur le banc d’un parc, ni même de faire une glissade sur le toboggan. Ce petit garnement est tellement irrésistible qu’il arrive même à se faire payer un pot de glace à la vanille par le serveur du Starbucks de la rue des Archives. Entre nos doigts, la chaleur du moka apporte un peu de réconfort et surtout un irrésistible goüt de chocolat blanc et de cannelle.

starbucks

Sur le chemin du retour, dans la chaleur du métro, le petit zouzou commence à s’éteindre, et sur le chemin entre la station et la voiture, il marche doucement à mes côtés. Arrivé devant la voiture, je lui enlève son imperméable, mais je m’aperçois qu’il a déjà les yeux fermés et dort debout. Son sommeil se poursuivra jusqu’à la maison, sur le canapé. Finalement, ça cartoone aura raison de son sommeil, il ne quittera pas le canapé et sa position allongée pour regarder les dessins animés, alors que dans la maison flotte une odeur de soupe à l’oseille qui me transporte des années en arrière. Cette ambiance de dimanche soir constitue un des moments préférés de ma semaine, rien n’y est comme les autres jours, les lumières basses, les esprits reposés et les odeurs mettent ces instants entre parenthèses.

Terre en vue

Il me tardait de me trouver un nouveau chez-moi. J’ai finalement mis très peu de temps à reprendre pied ici. L’idée de tout chambouler m’est venue de la lecture d’un blog en particulier, et ça je le garde pour moi. L’envie de prendre en main mon écriture est née d’un certain nombre d’événements plus ou moins désagréables génénés par mes propres mots. Des personnes à l’esprit torturée ne peuvent s’empêcher de voir le mal ou la complaisance dans ce que j’écris, tandis que j’ai vu certains de mes billets se transformer en foire d’empoigne. Tout ceci a fini par me dégoûter d’un des visages de la blogosphère.

Désormais isolé, confiné dans un recoin, j’arrive sur une terre vierge, un immense champs fertile et débarrassée au préalable de toutes ses scories. Je reprends goût à la liberté conférée par l’anonymat, simplement entouré des gens que j’aime lire et qui aime venir chez moi. Vous êtes chez moi et j’espère que vous vous y sentirez comme chez vous.

Une dernière chose. Ici, ce n’est plus Lithium qui parle, ce n’est un pseudo qui cache un blogueur. Désormais, vous aurez à faire à Romuald, celui qui jette ses mots comme il joue aux dés…

L'histoire interdite #2 (le fantôme du chamane)

Après l’histoire de la pêche au crabe {L’histoire interdite #1 (la pêche au crabe)}, je continue mon histoire interdite. J’ai vécu des choses extraordinaires et faire partager cela est important.

Après mon arrivée à Moscou, où j’ai travaillé quelques mois comme coursier pour un bijoutier, j’ai pris plusieurs billets d’avions pour finalement atterrir en Argentine. Je voulais connaître les Andes, les hauts-plateaux désertiques et arides, l’expérience des froids andins… Ce que j’ai vécu là-bas, dans les montagnes près de Mendoza, non loin du Pozo de las animas (le puits des âmes), m’a laissé un goût d’inachevé, de surprise…

argentina

Je ne vous raconterai pas les hasards qui m’ont fait atterrir à cet endroit en particulier, cela prendrait beaucoup trop de temps, mais j’ai fait la connaissance d’un certain Eduardo dans un bar de Mendoza, entre deux bières passablement sans saveur. Nous avons engagé la conversation autour des montagnes qui enserrent la région et puisque j’étais là pour ça, je lui demandai s’il connaissait un moyen de se rendre là-haut sans danger et s’il savait où l’on pouvait trouver un guide. Je n’eus pas à chercher longtemps… son grand-père habitait au pied de la seule route qui montait au Pozo de las animas, dans une cahutte sans confort.

Rendez-vous était pris pour le lendemain matin et à l’endroit indiqué, Eduardo m’attendait dans une voiture d’un autre âge, d’une marque inconnue. Il me fit monter dans sa guimbarde et il m’emmena jusqu’à la maison spartiate du vieil homme. Nous étions déjà loin de toute civilisation et je sentis une atmosphère de mystère autour de ce lieu. Eduardo ne frappa pas à la porte et me fit entrer dans un lieu très sombre, dans lequel on pouvait distinguer un désordre sans nom et duquel se dégageait une forte odeur de tabac à pipe brûlé. Un vieillard hirsute et torse-nu portant une simple pantalon de lin dégoûtant, un panama vissé sur la tête, sortit de nulle part et me serra chaleureusement la main. Eduardo me présenta son abuelo comme le meilleur guide de montagne qui soit dans la région. J’avoue que je commençais à avoir des doutes sérieux quant à ma réelle volonté de m’aventurer dans les hauteurs avec un vieillard qui semblait ne plus avoir toute sa tête.

Nous restâmes toute la journée au dehors et j’entendis de la bouche du vieil homme des histoires et des légendes dont je me disais qu’il fallait avoir l’imagination fertile pour les inventer et la mémoire bien rangée pour s’en souvenir. Le soir se mit à tomber et autour du feu, il continua à raconter ses histoires en tirant comme un fou sur sa pipe depuis le matin. A la fin d’une de ses histoires, il se leva et rentra dans sa cahutte. Eduardo me dit que c’était fini et qu’il était temps de dormir. Je dormis dehors dans mon sac de couchage et je me réveillai épuisé par une nuit lardée de cauchemars, le visage trempée par une rosée venue de nulle part.

Eduardo avait passé la nuit à mes côtés et il me dit qu’il viendrait avec nous. Le vieillard sorti de sa maison et nous partîmes à flanc de montagnes, vers les hautes cîmes… Nous avons passé deux journées entières à marcher parmi les caillasses et des sortes de dust bowls qu’on aurait pu croire sorties d’un studio de cinéma hollywoodien. Arrivés sur une crête rocheuse depuis laquelle le paysage montagneux semblait s’étaler à perte de vue, nous nous sommes posés, histoire de souffler. Il était midi au soleil et le froid commençait à se faire sérieusement sentir.

Mon compagnon de fortune posa son sac et regarda son grand-père, puis me prit par les épaules. Il me dit calmement:

– Romuald, lo que vas a ver, no debria decirlo a ningùn. (ce que tu verras, tu ne le diras à personne)

Mes yeux se sont écarquillés. Je ne comprenais pas. Il me dit ensuite qu’il allait accompagner son grand-père plus haut encore dans les montagnes et qu’ils ne reviendraient pas de leur voyage, que les esprits les attendaient et qu’ils allaient faire un long voyage. Je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait. Nous prîmes ensuite un déjeuner frugal comme si de rien n’était mais je commençais vraiment à m’inquiéter à propos de ce qui allait se passer. Le soir venu, nous n’avions toujours pas bougé de le crête. J’avalais mon repas et prit une gorgée d’eau. Ce qui se passa ensuite reste très confus encore aujourd’hui.

Je commençai à être pris de nausées intenses et ma vue se brouilla. Je vis Eduardo et son grand-père prendre leurs affaires et repartir. Malgré mes efforts, je n’arrivai pas à me lever et après avoir vainement tenté de résister, je m’évanouis.

Le lendemain, je me réveillai avec un mal de crâne pas possible et je me mis immédiatement à la recherche des deux hommes, que je finis par apercevoir beaucoup plus haut sur une autre crête beaucoup trop loin à rejoindre. Je regardais les deux hommes et me demandais où ils pouvaient bien aller comme ça, surtout s’ils ne comptaient pas revenir. Il s’éloignèrent encore, jusqu’à disparaître.

Je ne voulais pas les suivre et je pliai bagages pour retourner à Mendoza. Après avoir marché longuement avec ma migraine, je finis par voir au loin la maison du vieillard. Plus je m’en approchais, plus je trouvais que quelque chose de bizarre était en train de se produire, et c’est à quelques mètres de la maison, que je compris. La maison était dévastée, encore plus que lors de ma dernière visite et tout semblait indiquer que personne n’avait vécu ici depuis des années. La poussière avait envahi l’intérieur comme si une tempête de sable avait soufflé à l’intérieur. Le plus étonnant, c’est que la voiture d’Eduardo en était recouverte d’une épaisse couche. Tout ici indiquait que le désert avait repris ses droits comme par enchantement.

J’ai rejoint Mendoza à pied, de peur que la voiture d’Eduardo ne soit sous l’emprise d’un quelconque maléfice. Au revoir Mendoza et tes gens étranges, au revoir l’Argentine mystérieuse. C’est après ces événements que je suis retourné à Paris.

L'histoire interdite #1 (la pêche au crabe)

Lorsqu’on me demande si je suis déjà allé Etats-Unis, j’ai la mauvaise habitude de dire que je ne m’y suis jamais rendu, et c’est en fait faux. En 1997, je suis parti en Alaska, le quarante-neuvième Etat, afin d’y vivre une expérience hors du commun. J’étais alors âgé de 22 ans. Je n’avais qu’une seule idée en tête, partir pêcher dans les eaux glaciales de la mer de Bering. Pêcher quoi ? Le crabe royal, ou king crabe, un crustacé géant qui ne vit que dans les eaux froides et que l’on retrouve à prix d’or dans des petites boîtes de conserve dans les grandes surfaces.

Plutôt qu’une pêche miraculeuse, la partie a tourné au cauchemar, une cauchemar anormal, une expérience dont on ne sort pas indemne. Une histoire interdite dont je me décide enfin à parler ici.

En arrivant dans ce nouveau pays, je n’avais qu’une seule idée en tête, rejoindre le port de pêche. Au petit matin, je partis donc le long des quais ; d’énormes bâtiments destinés à la pêche en haute mer étaient alignés, tous amarrés avec de solides cordages, ne bougeant pas d’un pouce dans leur enclos de béton.

La capitainerie du port était ouverte toutes la nuit et dans mon anglais encore approximatif, j’ai finalement réussi à faire comprendre à l’agent en poste que je souhaitais être embauché sur un de ces navires pour aller pêcher le king crabe en haute mer. Le type m’a regardé de son oeil encore bercé des brûmes du sommeil tout en toisant ma carrure d’athlète anorexique. La conversation a duré un bon quart d’heure, pendant lequel il a vainement tenté de me dissuader de quoi que ce soit, sous prétexte que tout ceci n’était réservé qu’à des gens doués d’une certaine forme physique, résistant aux froids extrêmes (le température en mer passe à 40°C en dessous de zéro, sans compter le vent) et que les campagnes de pêche durent au minimum deux mois. Tout ceci ne me faisait pas peur. Je souhaitais plus que tout vivre cela. Bien sûr, les types qui partent sur ces bateaux sont grassement rétribués en raison du risque, mais cela n’avait rien à voir avec ma décision. Il a finalement cédé et m’a dit d’aller voir un certain MacPherson sur le quai n°3, sur un navire du nom de Northern Star 4.

Arrivés devant le sombre navire, un bateau usine tonnant large, je pris la rampe pour me diriger vers la cabine. Le type qui dormais sur le fauteuil du capitaine n’avait ni plus ni moins l’air d’un poivrot aviné, et mon arrivée ne le réveilla pas. Je le secouais vigoureusement et il finit par émerger de son profond sommeil. Apparemment peu surpris de voir une inconnu monter sur son bateau, il m’a toisé en me demandant ce que je voulais. L’entretien dura à peine deux minutes et après que je lui aie expliqué le pourquoi de ma présence, il me dit de revenir le lendemain à 2h00 du matin. L’affaire était conclue contre toute attente. J’étais venu ici pour assouvir mon désir et les choses se déroulaient finalement tel que je voulais.

Deux jours plus tard, j’avais les pieds sur un bateau mais le bateau se trouvait au-dessus de fonds abyssaux dont la simple évocation de la noirceur ne faisait finalement que m’angoisser. Je tentais de ne pas y penser, et maintenant que nous étions en mer, les choses sérieuses allaient commencer. Nous sortions pour aller poser les casiers dans des conditions atroces. Le vent et le froid n’avaient pas de pitié pour nos vêtements imperméables, vrillant nos os en profondeur et paralysant nos membres si toutefois on restait trop longtemps sans bouger. La plupart du temps, nous travaillions de nuit, nous relevant par quart de deux heures afin d’éviter l’épuisement. Je dois avouer que si je voulais en baver, j’étais plus que largement servi. Le travail était harassant et les rares moments de repos m’absorbaient dans un sommeil dont mes collègues ne me tiraient qu’avec difficulté.

Le vent forcit sévèrement et une pluie glacée ressemblant plus à de la neige collante commença à se déverser sur les bordées, emprisonnant le matériel sous une épaisse couche de glace qu’il nous fallait faire craquer. Un type originaire de Colombie Britannique et moi-même avons été réquisitionnés pour abattre la glace. A coup de hache et de pioche, nous dégagions la navire de sa gangue de glace afin d’éviter que le poids entraîne le bateau vers le fond. Un travail de bagnard, sans relâche.

C’est au plus fort de la tempête que mon aventure à la Jack London tourna au cauchemar. Tout se passa très vite. Nous étions en pleine mer, à mi-temps de la campagne de pêche et nous étions en plein ramassage des casiers. Les casiers pleins partaient en cale pour déverser des tonnes de crabes immenses, certains spécimens pouvant largement dépasser le mètre d’envergure, et moi, j’étais toujours sur le pont avant pour dégager la glace. Mes bras étaient tout endoloris et je vivais cette vie comme un zombie, les yeux cernés de noir. Nous entendîmes un grand craquement sur les parois de la coque et le regard ébahi de mes collègues me laissa présager que rien de bon n’allait se produire. Un second craquement se fit entendre, comme si quelqu’un s’amusait à ouvrir la coque avec une ouvre-boîte géant. Puis une secousse fit trembler le navire jusque dans les moindres câbles. Nous nous réfugiâmes tous autant que nous étions dans la cabine de pilotage et le capitaine commença à bredouiller des paroles incompréhensibles dans un anglais pitoyable. Deux hommes descendirent dans la machinerie et le moteur finit par arrêter de ronronner, nous laissant dans un terrible silence, uniquement bercé par le vent qui faisait claquer la pluie sur les vitres.

Apparemment, le capitaine ne comprenait pas trop ce qui se passait et personnellement, je restais le regard rivé sur ses yeux, comme pour jauger l’état de la situation d’après ses réactions. Ceux qui étaient descendus à la machinerie ne répondait pas aux appels du capitaine par la radio. Deux autres partirent les rejoindre pour voir ce qui se passait en dessous, mais au bout de quelques minutes, ils ne répondirent plus non plus.

La capitaine ne chercha pas midi à quatorze heure, il relança les machines et le bateau reprit son vrombissement infernal. Deux jours plus tard, mes sept camarades et moi-même n’avions pas quitté la cabine et le port d’Anchorage pointait le bout de son nez au loin. Ce qui m’étonna tout au long du voyage retour, c’est le silence absolu dans lequel nous avions fait notre route. Même le capitaine, MacPherson ne se servit plus de la radio jusqu’au moment d’annoncer son arrivée dans le port. Les quatre hommes descendus en machinerie n’avaient toujours pas refait surface et on pouvait lire sur le visage de mes camarades une sorte de dépit résigné, comme si tout cela rentrait dans l’ordre des choses. Désormais, le seul but était de rentrer au plus vite et de constater les dégâts.

Nous amarrâmes le bateau au quai et comme si cela était l’assurance que rien ne pouvait plus arriver, nous descendîmes dans la machinerie afin de comprendre. Il faisait jour dans la salle. La coque, d’une épaisseur de 15 cm de tôle était trouée comme un vulgaire morceau de carton, sur une circonférence de 3 mètres. Les bords du trou était rentrés vers l’intérieur, pliant la tôle déchiré comme si un boulet de canon l’avait transpercée. Sur le sol, une gigantesque flaque de sang nous laissa présager qu’on ne pourrait retrouver aucun des 4 types que nous avions laissé en plan. Nous visitâmes quand même la navire et nous retrouvâmes le type qui venait de Colombie Britannique, un grand gaillard à la peau mate à l’oreille percée et ornée d’un anneau d’or. Il était allongé sur le sol de la cambuse, prostré, les yeux grands ouverts et l’écume aux lèvres. Il était manifestement le seul à avoir survécu à quelque chose que nous n’avons même pas essayé de nous expliquer. Nous avons hissé le type à terre et nous nous sommes dispersés sans un mot.

Pour ma part, je courus récupérer mon salaire au bureau de la compagnie et je pris un taxi à la sortie des quais. Je demandai au chauffeur de me déposer au plus vite à l’aéroport pour sauter dans le premier vol pour Vancouver.

Deux jours plus tard, j’arrivais à Moscou.

Concours visuel Google Ads

La très charmante (je sais, je l’ai rencontrée) Manue m’a fait part de cet incident visuel survenu sur mon blog via les Google Ads (pour ceux à qui je cause serbo-croate, ce sont les petites annonces publicitaires qui paraissent sous les billets [1]). Soyez à l’affût et envoyez-moi vos meilleures trouvailles qui seront publiées ici (dans la mesure du possible, j’aimerais que ça provienne de mon blog).

google ads

Comme quoi le hasard peut parfois être drôle….

Euh, au fait, y’a rien à gagner….

google adsUne deuxième fournée, je n’ai pas pû m’empêcher

 

Notes

[1] Et je rappelle à juste titre que si vous cliquez dessus, ça me fait des pépettes dans la popoche, j’ai tout de même gagné près de 16 US$ depuis que je les ai placés là. En sachant que Google ne paie qu’à partir de 100 US$, cliquez fort et plusieurs fois par jour !!! Allez, du nerf…

Les petits poissons dans l'eau…

Ayant mangé hier soir des lisettes au barbecue, je ne peux m’empêcher de faire un petit tour d’horizon des poissons délicieux que l’on trouve sur nos marchés. Parce que dans la vie, il n’y a pas que le haddock ! Quoique…

La petite baudroie

Extrêmement rare sur les marchés, c’est un poisson de luxe que personnellement je n’ai trouvé qu’à la criée de La Cotinière, sur l’île d’Oléron. La baudroie ou lotte, est un poisson très charnue dont la tête est systématiquement coupée pour la vente en raison de son caractère passablement… moche… C’est un des poissons les plus fins qu’il soit.

La lisette

Ce n’est ni plus ni moins qu’un petit maquereau, au muscadet, en terrine, c’est un régal. La lisette est un peu trop fine pour la passer au barbecue, elle risque de s’effriter, mais personnellement, je trouve que rien ne vaut cette saveur fumée. Beaucoup plus fin que le maquereau, et de grâce, éviter de massacrer les lisettes en les mangeant avec du vinaigre !!

Le céteau

Attention, le céteau n’est pas une jeune sole, ce n’est ni plus ni moins qu’une variété de sole ne dépassant que rarement les 20 cm. Toute petite, très fine, simplement arrosée d’un filet de citron, elle ravira les palais les plus fins. Encore un produit que vous aurez du mal à trouver en dehors d’Oléron…

Haddock Fishery

Tous les jours, lorsque je pense à ce que j’aurais envie de manger, je ne peux m’empêcher de me dire: Tiens, je mangerais bien du haddock…

Tout ceci peut paraître idiot, parce que le haddock, c’est comme la morue et le hareng, c’est un poisson qui a très mauvaise réputation parce qu’on ne le mange pas tel quel. Le haddock, Melanogrammus aeglefinus ou encore Aiglefin, est un poisson succulent, d’une finesse incroyable, très tendre, presque fondant… et désormais, je ne pense plus que haddock lorsque je pense poisson.

Je rends hommage tous les jours à ces hommes qui au péril de leur vie partent en mer et me permettent de manger une soupe de haddock, une salade fraîche de haddock ou une salade de pomme de terre au haddock. N’oubliez pas que le haddock se mange poché au lait

Dieu bénisse le haddock et tous ses descendants…

haddock_fishery