L'automne en Nouvelle-Angleterre
De temps en temps, la presse nous apprend qu’un obscur savant, muni de l’équivalent scientifique d’un nuancier, a découvert que les érables du Michigan ou les chênes de Ozarks arborent en fait des teintes encore plus vives. Mais cet ignorant néglige complètement certaines particularités qui font de l’automne en Nouvelle- Angleterre un phénomène indiscutablement unique. Pour commencer, le paysage de notre contrée bénéficie d’un décor qui ne connait pas de rival en Amérique du Nord. Ses églises blanches nimbées de soleil, ses petites fermes pimpantes et ses riches couleurs et ses villages ordonnés en font le complément idéal des riches couleurs qu’offrent la nature. De plus, il existe ici une diversité d’arbres qu’on trouve rarement ailleurs. Chênes, hêtres, trembles, sumacs, quatre espèces d’érables et des centaines d’autres essences fournissent un contraste de couleurs qui éblouit les sens. Enfin et surtout, la région jouit de conditions particulièrement favorables à un équilibre climatique parfaitement harmonieux entre des nuits d’automne fraîches et vivifiantes et des journées chaudes et ensoleillées. Donc que ce soit clair : pendant quelques journées d’octobre, la Nouvelle- Angleterre est le plus bel endroit du monde. Qu’on se le dise.
[…] Or, pour permettre à ces jolies couleurs mordorées de s’exprimer, les arbres continuent à nourrir leurs feuilles même si ces feuilles ne servent plus à rien, sauf à pendre de leur branche pour faire joli.
[…] Il y a plus étrange : certaines espèces d’arbres vont encore plus loin et se mettent à fabrique, à leur détriment, d’autres substances, des anthocyanines, produisant ces magnifiques couleurs rouges et ornagées qui font la gloire de la Nouvelle-Angleterre. En réalité, les arbres de cette partie des Etats-Unis n’en produisent pas plus que les autres, mais il se trouve simplement que le climat et le sol de cette région fournissent des conditions idéales pour l’éclosion de telles couleurs. Sous des climats plus chauds ou plus humides les arbres se donnent autant de mal, mais sans aucun résultat. Personne ne peut expliquer pourquoi les arbres font autant d’efforts alors qu’ils ne gagnent manifestement rien à l’affaire.
Bill Bryson
Notes from a big country
Le site IloveNY permet de suivre en temps réel l’évolution des couleurs des arbres dans l’Etat de New-York.
Saturation à haute dose (data & information)
Cette fois, je crois que le combat est perdu.
J’ai tenté de me soustraire du monde, et je crois… que ça a fonctionné. L’information, la télévision, la radio, les journaux, les fils d’actualités… J’ai tenté de tout réintégrer, sans succès. J’ai tenté de suivre, de m’intéresser, de faire abstraction des partis pris d’une presse qui se veut indépendante mais qui ne fait que le jeu de la pensée unique.
Même les journaux de gauche sont tombés, ils n’ont pas résisté à la déferlante réactionnaire, les derniers remparts se sont effondrés… et moi avec.
Lorsqu’en une du Parisien (je n’ai pas dit que c’était un journal de gauche), samedi, je vois écrit en gros “Victoire contre les All Blacks, 50% des Français y croient”, je me demande si je ne suis pas en train de manquer quelque chose en évinçant totalement l’actualité de mon champs de vision, ou si au contraire, on ne nous donne pas à bouffer de la merde précisément parce qu’on a perdu le sens des valeurs (au sens éthique du terme) et qu’on ne sait plus voir l’information comme quelque chose pragmatique, qui repose sur une critique des faits de société.
Quand je vois Libé qui fait sa une sur une hypothétique rupture entre le chef d’Etat et sa greluche, je ne situe plus rien, je perds mes repères. La gauche socialiste se délite parce que les historiques se demandent quelle mouche a piqué ceux de leur camp qui rejoignent la bastide sarkozyste et le gouvernement au lieu de s’interroger, d’avoir une pensée critique permettant de reconstruire ce qui a été abattu. Ils ne voient pas que l’autre réussit son coup, à grands coups de pensée unique à créer du vide avec du vide !!! Vraiment, je n’en peux plus. Alors je sors le fil RSS de Libé de mon agrégateur, je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de conneries. Continue reading “Saturation à haute dose (data & information)”
Un petit théâtre de marionnettes
Samedi, c’était jour de fête. Pour mon fils, première kermesse, première invitation pour un anniversaire – chez une fille !! -, premières fois tendres et joyeuses, toute une semaine ressassées en demandant à l’envi combien de dodos il reste… A l’école le matin, pas de coup de main, l’effervescence, la joie et les rires, des enfants surexcités qui courent dans tous les sens et comme rarement, les parents, les mères et les pères, grand-pères et grand-mères, amis, oncles et tantes et toute la famille si possible, ou alors en comité restreint, appareils photos et caméscopes de prix en bandoulière, la bonne occasion pour faire étalage de ses richesses ou de son expertise en matière d’image, c’est selon si l’on a encore quelque chose à prouver. Continue reading “Un petit théâtre de marionnettes”
La routine
4 avril 2006, un matin inspiré, un texte reconduit…
Il y a des jours comme ça où on pressent qu’un truc va se passer, que les éléments vont se déchainer pour vous faire des petites blagues qui pourrissent la vie, des petits poissons d’avril à retardement, et finalement, ça arrive bel et bien. C’est ce que j’ai pu constater hier en soir en sortant du boulot. Je descends au parking, met les clefs dans le contact et là, un tour de moteur et puis plus rien.
Du coup, je jette un merde léger et presque amusé. Je regarde au plafond de la voiture et je me rends compte que la loupiote du plafonnier est allumée. C’est bien ma veine ça, alors cette fois-ci je pousse un merde proéminent et sonore, mais je me reprends tout de suite et je me dis bien vite qu’il n’y aucune raison de s’énerver. Continue reading “La routine”
Nihil vacuum sive sine signo apud Deum
Rien n’est vide ou dénué du sens de Dieu…
Disons les choses simplement. J’ai fait n’importe quoi, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ma mise à jour de WordPress a complètement dégénéré. Problème de conversion de charset à cause d’un fichier effacé, mal reconfiguré, etc. J’ai pris le temps de corriger les caractères viciés à la volée, tenté de réimporter au coup par coup, avec un succès mitigé. Je vais devoir tout refaire petit à petit, doucement, en prenant mon temps, mais rien ne presse, j’ai appris que le temps était une donnée volatile. Je n’ai qu’un seul regret, c’est que je ne pourrais pas remettre les commentaires passés, ce qui fait un peu la vie de ce blog.
Une version allégée donc, avec moins de choses, moins de fioritures, moins de moi, moins de pathos aussi. Plus d’autres choses, il faut bien compenser.
Parce qu’écrire est quelque chose d’ancré en moi, que je ne peux me dévoiler comme je l’aimerais et que j’ai des milliards de choses à accoucher sous peine de m’empoisonner le sang, j’ai décidé de déplacer mes écrits intimes ailleurs, dans un autre lieu, à l’abri des regards, dans une niche sombre, exempte de toute présence. La chaleur les prendra peut-être un jour.
Léonie d'Aunet
En 1839, Léonie a 19 ans. Il est à peu près certain qu’elle est la première Européenne à aborder la Laponie. Quelques années plus tard, elle affrontera des péripéties autrement périlleuses pour une femme. Elle sera surprise en flagrant délit d’adultère avec Victor Hugo. Vilipendée dans la presse, elle sera même incarcérée à Saint-Lazare, avant d’être bouclée dans un couvent pour trois mois. La mésaventure du pair de France mis fort en émoi son collègue Lamartine : “L’aventure de mon pauvre ami Hugo me désole… Ce qui doit être navrant pour lui, c’est de sentir cette pauvre femme en prison, pendant qu’il est libre.” Pas un mot sur les affres de Léonie qui n’est pas femme à baisser les bras en pareille adversité. Tout le monde lui tourne le dos. Elle est sans le sou. Qu’à cela ne tienne, elle gagnera sa vie en publiant en 1854, Voyage d’une femme au Spitzberg. Le succès est au rendez-vous. Elle est devenue une femme libre qui va continuer de publier avec un talent certain. Les méchantes langues diront, à tort, que c’est Victor Hugo qui tient la plume… Il faut dire que Léonie, de grande beauté, audacieuse à l’extrëme, pas gênée de cocufier son mari, portraitiste à la cour de Louis-Philippe, avec une gloire nationale, prêtait son admirable flanc à la critique bigote de ces temps-là. Et si ces beaux hypocrites avaient pu lire ce qui lui écrivit l’ardent Victor, ils auraient avalé de travers leur digne salive : “Vois-tu dans les moments où je pénètre dans toi, où nous sommes moralement et physiquement, tellement mêlés… nous ne sommes plus en réalité… qu’un seul corps, qu’une seule âme, dans ces moments-là, je voudrais mourir.”
Françoise Benassis, in Le goût du désert, Petit Mercure
Le bibliomane, Charles Nodier
Vous avez tous connu ce bon Théodore, sur la tombe duquel je viens jeter des fleurs, en priant le ciel que la terre lui soit légère. Ces deux lambeaux de phrase, qui sont aussi de votre connaissance, vous annoncent assez que je me propose de lui consacrer quelques pages de notice nécrologique ou d’oraison funèbre. Il y a vingt ans que Théodore s’était retiré du monde pour travailler ou pour ne rien faire : lequel des deux, c’était un grand secret. Il songeait, et l’on ne savait à quoi il songeait. Il passait sa vie au milieu des livres, et ne s’occupait que de livres, ce qui avait donné lieu à quelques-uns de penser qu’il composait un livre qui rendrait tous les livres inutiles ; mais ils se trompaient évidemment. Théodore avait tiré trop bon parti de ses études pour ignorer que ce livre est fait il y a trois cents ans. C’est le treizième chapitre du livre premier de Rabelais. Théodore ne parlait plus, ne riait plus, ne jouait plus, ne mangeait plus, n’allait plus ni au bal, ni à la comédie. Les femmes qu’il avait aimées dans sa jeunesse n’attiraient plus ses regards, ou tout au plus il ne les regardait qu’au pied ; et quand une chaussure élégante de quelque brillante couleur avait frappé son attention : « Hélas ! disait-il en tirant un gémissement profond de sa poitrine, voilà bien du maroquin perdu ! » Il avait autrefois sacrifié à la mode : les mémoires du temps nous apprennent qu’il est le premier qui ait noué la cravate à gauche, malgré l’autorité de Garat qui la nouait à droite, et en dépit du vulgaire qui s’obstine encore aujourd’hui à la nouer au milieu. Théodore ne se souciait plus de la mode. Il n’a eu pendant vingt ans qu’une dispute avec son tailleur : Continue reading “Le bibliomane, Charles Nodier”
Simon Leys, les naufragés du Batavia et Prosper
Je suis un grand théoricien du voyage immobile – Mobilis in mobile -, et depuis mon fauteuil, permettez-moi de conter cette histoire et ce livre. Rares sont les oeuvres, si condensées soient-elles, qui pourvoient le voyage à si haute dose. Je ne suis pourtant pas amateur de documents, mais les histoires comme celles-ci, sorties du néant au sein de mon univers sont des perles dont je me plais à me tresser des colliers. Laissez-moi broder cette tunique avec mes mots.Le livre de Simon Leys[1] commence en ces termes:
Il vous est venu une superbe idée dont vous rêveriez de faire un livre? Ne vous empressez pas de passer à l’exécution ; ce n’est pas nécessaire, car vous pouvez être sür que, tôt ou tard, quelqu’un d’autre aura la même idée… et en fera un usage parfait.
Leys raconte comment il tarda à écrire le livre qu’il mit des années à préparer et comment finalement, il fut supplanté par un nommé Mike Dash qui a écrit après lequel, selon ses termes, Il ne me reste plus rien à dire
. On sent la détresse de l’homme de ne pas s’être attelé à la tâche avant qu’il ne soit trop tard. Une thématique à la Bartleby sur le fait de ne pas écrire. Toutefois, il rend justice à l’homme, auteur d’un Batavia’s Graveyard[2]
Et maintenant, en publiant les quelques pages qui suivent, mon seul souhait est qu’elle puisse vous inspirer le désir de lire son livre.
Le livre est composé de deux documents. Les naufragés du Batavia est un document relatant une tragédie qui en son temps marqua plus les esprits que ne le fit en son temps le naufrage du Titanic, les deux histoires étant reliées par le fait que ces deux naufrages ont eu lieu alors que l’orgueil de leur détenteur était particulièrement exacerbé, dans des contextes historiques presque similaires. Prosper est le récit d’une marée
, une pêche sur un des derniers thoniers[3] bretons en 1958. Deux histoires qui n’ont comme point commun que la mer. D’un côté le malheur de terriers embarqués et l’incompétence de marins médiocres, de l’autre des hommes d’expérience, rudes et silencieux, pêchant par amour du large.
L’histoire du Batavia est une histoire tragique. Un navire de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie[4]), le Batavia, après avoir fait escale au Cap, part pour Java. Tout tourne autour de trois hommes. Francisco Polsaert est un haut-fonctionnaire peu au fait avec les choses de la marine. De plus, il est d’une constitution fragile. C’est lui le subrécargue du navire, le commandant. Vient ensuite Ariaen Jacbosz, un homme colérique et porté sur la boisson, violent. C’est lui le skipper. Un troisième, engagé au petit bonheur la chance, passe relativement inaperçu. Il s’appelle Jeronimus Cornelisz ou Corneliszoon et son métier est apothicaire. Il fuit les Pays-Bas non pas parce que son affaire a connu les malchances de la faillite mais à cause de ses fréquentations avec un homme nommé Torrentius (de son vrai nom Johannes Symoonisz). Torrentius est un personnage étrange qui a réussi a échapper à la peine de mort pour ses activités pour le moins obscure, et s’est finalement retrouvé à la cours du roi d’Angleterre comme peintre officiel. Toutefois, il peint peu et retourne dans son pays où il meurt dans la misère. De cette existence chaotique ne subsiste qu’un seul tableau, les autres ayant été brulés. Ce tableau, Still Life with Bridle est une allégorie de la tempérance, ce qui assez étrange lorsqu’on sait que l’homme a été accusé de lubricité et autres excès en tous genre.
Le bateau se dirige donc vers Java, mais les connaissances en navigation sont encore légères à cette époque, le skipper est mauvais matelot et le navire est drossé sur l’Archipel des Houtman Abrolhos, un récif corallien lardé de hauts-fonds. La coque se fiche sur une barrière de corail et n’en ressortira jamais. Les réfugiés s’amassent sur des petites ilots avec vivres et armes, pendant que déjà le subrécargue et le skipper projettent de mettre une yole à l’eau pour rejoindre Java et chercher du secours. L’opération se fera de nuit pour ne pas entrainer de bousculades. C’est là que l’histoire devient dramatique, puisque la personnalité psychotique de Cornelisz va s’éveiller. Ayant déjà tenté une mutinerie alors que le navire était encore à flot, il embrigade des hommes pour exercer un pouvoir sans merci sur les trois cent personnes entassées là. L’horreur commence, la moindre incartade est punie de mort dans des conditions affreuses, les enfants sont égorgés, les femmes violées, et les exécutions se succèdent. Cornelisz étend son pouvoir en divisant les rescapés sur plusieurs îles, souhaitant que sans leur aide ils périssent d’inanition, mais un groupe se détache. Pendant plusieurs semaines les massacres vont se succéder et les animosités s’exacerber, puisque le groupe situé sur l’île la plus grande va finalement se rebeller et Cornelisz sera finalement maitrisé juste avant que Polsaert et Jacbosz ne reviennent avec les secours. Sur les îles où cohabitèrent plus de trois cents rescapés, seule une petite cinquante retrouva la terre ferme. Les autres périrent sous la violence des séides de Cornelisz et de sa folie dévastatrice et inexplicable, à tel point qu’une des îles porte le nom de Cimetière du Batavia. Cornelisz finit pendu sur l’île.
Une histoire bouversante, à découvrir en détail dans le livre de Simon Leys.
Liens:
Notes
[1] De son vrai nom Pierre Ryckmans, essayiste, écrivain et sinologue Belge.
[2] Traduit en français sous le titre l’Archipel des Hérétiques, chez Lattès en 2002.
[3] Le thonier est un bateau armé de tangons (espar fixé au mât qui écarte le point d’écoute d’un foc par petit temps ou maintient le bras d’un spi. Il est réglé par une balancine et un hale-bas.) destinés à tirer des lignes en surface.
[4] Compagnie néerlandaise des Indes orientales
Le Père Noël est une ordure
Noël approche à grands pas feutrés tandis que dehors le brouillard et l’hiver se sont installés bien confortablement. Pour faire passer le temps aux toilettes, je compulse un de ces prospectus allègrement distribué dans les boîtes aux lettres des parents qui ont des enfants qui comptent déjà les dodos qui séparent ce jour de Noël. J’ouvre une page au hasard (je ne suis généralement pas très concentré dans ce genre de situation) et je tombe sur le circuit Darda. Tous les anciens enfants de mon âge connaissent ce truc. C’est un circuit faits de rails enfichés les uns dans les autres, avec lequel on pouvait faire faire des loopings à de petites voitures à friction. Comme le dit la pub, c’est le circuit le plus rapide de l’histoire
. De quelle histoire, je ne sais pas, mais effectivement, ça fonce Alphonse. 7.24m de circuit, 1 voiture, 45 eurodollars. Mouais, ça va encore. Le truc qui va faire vendre, c’est cette phrase (parce que nous les papas, faut pas nous la faire) Jamais égalé, il rassemblera tous les papas nostalgiques
. Voilà, le mot est lancé. On voit tout de suite le public visé. Toi le jeune papa de 32 ans, avec ton air benêt, toi qui envoyais du riz en Ethiopie et qui tressait des scoobidous, on t’a reconnu, on sait où tu te caches. Ce jouet est fait pour toi parce que toi aussi tu jouais avec et au lieu de regarder des vieux épisodes de l’Île aux Enfants ou de Goldorak, achète notre camelote, et tu enrageras quand ton fils te poussera pour que tu lui laisses la place. Non mais oh ! Je vois clair dans votre jeu, je ne suis point dupe !!!Sur la page d’après, je vois un gamin de presque 25 ans vu sa taille, en train de poser ce qui semble être la dernière touche d’une sorte de tour de Babel faîte avec des morceaux de bois Kapla. Alors si toi, le papa trentenaire, tu ne connais pas Kapla, c’est que tu n’as pas passé ton enfance à Neuilly ou à Maisons-Laffitte, parce que Kapla, ça s’achète à crédit tellement c’est cher. Bref, le gamin est tout fier d’avoir monté sa tour (que bien évidemment il a construit tout seul et sans colle !!! C’est ça prends-moi pour une truffe). Sous la photo, on voit noté réalisé avec deux barils
. Je regarde le prix du baril: 235 eurodollars !!! Donc si tu veux que ton gamin fasse trôner une tour au milieu de ta salle à manger, que le chat va s’empresser de faire tomber et dont tu retrouveras des morceaux sous la canapé deux Noëls plus tard, achète 2 barils, soit 470 eurodollars ! Ça vaut le coup non ?Encore une page après je tombe sur les fameuses constructions magnétiques. Ça, le trentenaire, il connait pas. Trop récent. Je regarde les constructions et je vois un cube fait avec des bâtons aimantés et des billes de métal. Ça n’a pas l’air comme ça, mais c’est un cube, un vrai beau cube parfaitement parfait. Un cube réalisé, comme le dit la légende avec 9 boîtes !!! Prix de la boîte : 29.95 eurodollars !!! On croit rêver ! Si tu veux que ton fils construise un cube cubique et aimanté de cinq billes de côté, il faudra que tu prennes un crédit sur 10 ans pour t’acquitter de ce petit bijou qui te coûtera la modique somme de 270 eurodollars !!!
Bon, je crois qu’ils m’ont vu venir. Il parait que je vais être augmenté à la fin de l’année, mais pas dans des proportions qui me permettront de débourser de telles sommes. Alors je commence déjà à regarder dans mes cartons si je n’ai pas quelques vieilles pelotes de laine et j’ai déjà commandé un carton de clémentines. Faut pas déconner quand même.