Et dire que sous la terre se trouvent des endroits aussi magnifiques. J’ai toujours fantasmé sur ces vastes décors fantômatiques, d’immenses machines, des salles aussi grandes que des cathédrales et tout ça pour quoi ? Pour canaliser les déchets des toilettes et l’eau de vaisselle. D’autres photos de ces obscurs récupérateurs de déchets humains sur Crooked Brains.
Saturation à haute dose (data & information)
Cette fois, je crois que le combat est perdu.
J’ai tenté de me soustraire du monde, et je crois… que ça a fonctionné. L’information, la télévision, la radio, les journaux, les fils d’actualités… J’ai tenté de tout réintégrer, sans succès. J’ai tenté de suivre, de m’intéresser, de faire abstraction des partis pris d’une presse qui se veut indépendante mais qui ne fait que le jeu de la pensée unique.
Même les journaux de gauche sont tombés, ils n’ont pas résisté à la déferlante réactionnaire, les derniers remparts se sont effondrés… et moi avec.
Lorsqu’en une du Parisien (je n’ai pas dit que c’était un journal de gauche), samedi, je vois écrit en gros “Victoire contre les All Blacks, 50% des Français y croient”, je me demande si je ne suis pas en train de manquer quelque chose en évinçant totalement l’actualité de mon champs de vision, ou si au contraire, on ne nous donne pas à bouffer de la merde précisément parce qu’on a perdu le sens des valeurs (au sens éthique du terme) et qu’on ne sait plus voir l’information comme quelque chose pragmatique, qui repose sur une critique des faits de société.
Quand je vois Libé qui fait sa une sur une hypothétique rupture entre le chef d’Etat et sa greluche, je ne situe plus rien, je perds mes repères. La gauche socialiste se délite parce que les historiques se demandent quelle mouche a piqué ceux de leur camp qui rejoignent la bastide sarkozyste et le gouvernement au lieu de s’interroger, d’avoir une pensée critique permettant de reconstruire ce qui a été abattu. Ils ne voient pas que l’autre réussit son coup, à grands coups de pensée unique à créer du vide avec du vide !!! Vraiment, je n’en peux plus. Alors je sors le fil RSS de Libé de mon agrégateur, je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de conneries. Continue reading “Saturation à haute dose (data & information)”
La colonne de livres
Expérience de re-socialisation, phase 1 (Paris Carnet XLVIIe)
Un Paris-Carnet et une soirée d’anniversaire en deux semaines, me voici resocialisé pour six mois au moins. J’ai vu plus de monde que je ne pourrais en voir en un an. Mais quel monde !!! Le gratin ! La crême ! Que dis-je, l’élite – tout bonnement – de la société blogosphérique parisienne…
Tout d’abord, je tiens à signaler que si je suis arrivé si tard, c’est que je me suis arrêté devant la passerelle des Arts, passablement intrigué par tout ce monde qui se trouvait assis dessus. Oui, on s’en fout. Et puis je me suis paumé un peu aussi. Ça aussi on s’en fout. Et j’ai pas trouvé de place pour me garer. On s’en tape ? OK. Je continue.
J’ai toujours une petite angoisse quand j’arrive à ce genre de réunion parce que j’ai l’impression que tout le monde me regarde, et en fait, ce n’est pas qu’une impression. Tout le monde en terrasse me regardait l’air de se dire “Mais c’est qui ?” ou alors “Est-ce que je ne l’ai pas déjà vu quelque part ?” ou bien même “Pourvu qu’il ne vienne pas nous les briser ce maudit inconnu…”. En fait, je crois surtout que tout le monde s’en foutait. Alors j’ai avisé les quelques visages que je connaissais, Romu, Kowalsky et pas très loin Goon, sur son 31, beau comme un coeur dans son costume noir. J’étais assis à côté d’un garçon primo-paris-carnettiste, peut-être Brad Pitt, je ne sais pas trop et puis j’ai commandé une Guinness avant de tomber sur Charles Liebert qui ne voyait pas, mais alors pas du tout qui j’étais (l’ingrat qui a utilisé ma plus belle réalisation en terme de design!!). Et puis j’étais super content parce que pour la première fois, j’ai approché de près celui qui m’a fait découvrir le Moleskine, en la personne de Joaquim. Un peu timides tous les deux, mais le courant est bien passé. A ma table, il y avait un garçon bizarre, ou plutôt un garçon avec un ticheurte bizarre sur lequel il était inscrit “in tartiflette we trust“, c’était Ppc avec sa jolie Ppcette et son lomo qui faisait de la lumière rouge.
En me dirigeant vers les toilettes, j’ai vu un monsieur qui essayait son nouvel appareil, un certain Franck-Paul. Tous les deux, on avait l’air de deux beaux timides, on ne savait pas trop quoi se dire, mais ça va finir par venir, la prochaine on s’assiéra autour d’une godet et on papotera comme si ça faisait 20 ans qu’on se connait. Mel est venu nous rejoindre à table, elle non plus ne m’a pas reconnu, mais c’est pas grave, j’encaisse… Et puis y’avait le Capitaine évidemment. Alors j’ai pas trop compris, parce que j’ai l’impression qu’il a passé sa soirée avec plein de monde sur les genoux, certainement dans l’accomplissement d’un certain rituel occulte. En tout cas, il est venu me serrer la pogne avec sa pipe (et non pas le contraire) et il m’a dit qu’il avait enfin compris pourquoi Brindilles ! Parce que je ne suis pas bien épais. A la suite de quoi il a allègrement regardé mon cul. Si si Laurent, ne démens pas.
J’ai vu aussi de loin Hellgy, Anne, Eolas (honnêtement je ne le voyais pas comme ça du tout du tout) et puis il parait qu’il y avait Shaggoo et Labosonic (il paraitrait qu’on a une connaissance en commun) mais je suis infoutu de mettre un nom sur un visage (ou le contraire) et puis y’avait pas d’Ambiome qui fait la tête, Val qui a carrément oublié, Manue et Got absents (ben ?) et Cey en vacances. Non mais je te jure. Pas de Kerlu non plus, dommage, j’aimais bien ses histoires de cloches du Kremlin.
Bon voilà. Je vais cuver ma Guinness et je reviens.
Toutes les photos sont ici sur Flickr.
Un 23 mars
Pourquoi faut-il toujours qu’il y ait un trouble-fête dans le même wagon que moi ? Je ne comprends pas, je dois les attirer. Celui-ci était imposant, le genre de type qui prend de l’espace par sa simple présence, et puis, il lisait le Figaro. Bon. Il a le droit. Et au bout de quelques minutes, j’ai trouvé qu’il y avait une odeur bizarre. J’ai un très mauvais odorat; parfois je détecte des odeurs très subtiles mais en général, je suis un peu handicapé de l’odorat, surtout le matin, je ne sens rien pendant une bonne heure après m’être levé. Mais là, ça sentait vraiment bizarre. Un type appuyé sur la vitre d’en face se bouchait carrément le nez. Finalement, j’en ai conclu que ça sentait la merde. Ouais, la merde. Alors j’ai essayé de trouver l’origine de l’odeur et je me suis dit que ça devait être les pages du journal. Après tout, les pages roses du Figaro sont parfaites au cas où l’on manque de papier toilettes, alors je ne me suis pas étonné plus que ça, mais le doute persistait et je me suis demandé si ce n’était pas le type qui puait comme ça. Il avait l’air d’un comptable (et je ne dis pas ça parce que mon père est comptable et que je sais à quoi ressemble un comptable) ou d’un huissier, enfin quelque chose de pas sympa, mais il ne faisait pas du tout propre sur lui, et puis il s’est mis à tousser avec un volume sonore qui m’a soutiré un regard abasourdi. Je n’en revenais pas, on se serait crü à l’opéra… Il m’a détruit les deux tympans… Du sang coulait de mes oreilles… Et puis ça sentait la merde encore plus fort, une infection. J’ai fini par changer de wagon…
J’ai fini ma journée en lisant Ulysse coincé dans mes oreillers et je me suis dit qu’il fallait que j’arrête ça. Joyce me fait l’effet d’un café trop fort. Lui et sa mer d’Irlande, son flot de paroles et ses mots valises m’entortillent les neurones.
Et puis il y avait une voix qui me parlait, sur les lignes, je n’arrivais pas à suivre. J’entendais des mots prononcés pour moi… Je ne voulais pas m’endormir et continuer à les écouter.
Mirror Project
Le repli
J’ai les yeux qui se ferment au contact de la lumière.
En rentrant, j’ai pris un bouquin et je me suis enfermé dans les toilettes, toute une architecture tendue vers les abysses.
J’étais bien, au calme dans l’atmosphère enfumée…
Et je pense m’être endormi.
Le livre et la glèbe
L’aspect d’un livre compte pour beaucoup dans l’acte d’achat. Lorsque je cherche un livre, comme par exemple la semaine, et que son aspect me rebute, rien à faire, ce n’est pas la peine que je l’achète car je sais que je ne le lirai pas. Je suis tombé sur sur Au-dessous du Volcan, le superbe livre de Malcolm Lowry (site officiel) et dont l’adaptation au cinéma par John Houston avec Albert Finney est une petite merveille du 7ème art, édité, il me semble, dans la collection Points Seuil. La simple vue de ces pages de mauvaise qualité, de la typographie ramassée et tout sauf moderne et de ces larges marges, j’ai presque jeté le bouquin comme si je venais de toucher le cadavre d’un animal mort. C’est plus fort que moi, je ne peux pas supporter ça.
Pareillement, un livre qu’a priori je n’achèterai pas en fonction de son auteur ou de son titre peut au contraire faire l’objet d’une belle surprise. Je pense notamment aux livres de la collection Bibliothèque Pavillons chez Robert Laffont, qui a eu la présence d’esprit de faire appel à un designer pour la concevoir. J’ai acheté un livre de Tennessee Williams, Sucre d’Orge sur lequel je n’aurais peut-être jamais posé les yeux si sa couverture à la fois brillante et mate, épurée et dont l’harmonie des couleurs fait envie, ne m’avait pas ainsi chatouillé les papilles oculaires.
D’autre part, je déteste les livres brochés. Je ne sais pas pourquoi mais sans parler du prix, j’ai toujours préféré lire les livres au format de poche. D’une part parce qu’ils sont d’un moindre encombrement dans une bibliothèque (surtout lorsque celle ci menace d’empiéter chaque un jour un peu plus sur l’espace vital) mais aussi parce que rien n’est aussi transportable qu’un livre de poche, dans un sac, dans une poche. Il n’y a que de très rares exceptions: Ulysse et Finnegann’s Wake de James Joyce, quelques tomes des oeuvres complètes d’Antonin Artaud, mais à part ça, je n’ai que des livres de poche. Sont exclus de mini-bibliothèque les éditions J’ai Lu, Garnier-Flammarion et Livre de Poche pour leur excessive laideur et le papier tour juste à subir le même sort que les pages du Figaro, c’est à dire boucher les toilettes. Par contre, y figurent en bonne place les éditions 10/18, Actes Sud et Points Seuil.
Mes critères de sélection d’un livre (en dehors des critères d’auteur et de titre) ? Sa couverture, la qualité de son papier, la typographie utilisée, sa consistance, son odeur, sa présence…
For sale
J’ai un chat à vendre. Un chat qui chie deux fois par jour, qui vomit derrière la porte des toilettes – quand on ouvre la porte, ça laisse une grosse trainée gluante – un chat qui pisse sur les tapis, et quand il n’y a aucun tapis à portée de pattes, il va les chercher là où ils sont accrochés, un chat sourd qui ne miaule pas mais qui beugle comme une trompe népalaise et qui passe son temps entre le lit et le canapé.
OK, ce n’est pas mon chat, et alors ? C’est moi qui le supporte.
Le Père Noël est une ordure
Noël approche à grands pas feutrés tandis que dehors le brouillard et l’hiver se sont installés bien confortablement. Pour faire passer le temps aux toilettes, je compulse un de ces prospectus allègrement distribué dans les boîtes aux lettres des parents qui ont des enfants qui comptent déjà les dodos qui séparent ce jour de Noël. J’ouvre une page au hasard (je ne suis généralement pas très concentré dans ce genre de situation) et je tombe sur le circuit Darda. Tous les anciens enfants de mon âge connaissent ce truc. C’est un circuit faits de rails enfichés les uns dans les autres, avec lequel on pouvait faire faire des loopings à de petites voitures à friction. Comme le dit la pub, c’est le circuit le plus rapide de l’histoire
. De quelle histoire, je ne sais pas, mais effectivement, ça fonce Alphonse. 7.24m de circuit, 1 voiture, 45 eurodollars. Mouais, ça va encore. Le truc qui va faire vendre, c’est cette phrase (parce que nous les papas, faut pas nous la faire) Jamais égalé, il rassemblera tous les papas nostalgiques
. Voilà, le mot est lancé. On voit tout de suite le public visé. Toi le jeune papa de 32 ans, avec ton air benêt, toi qui envoyais du riz en Ethiopie et qui tressait des scoobidous, on t’a reconnu, on sait où tu te caches. Ce jouet est fait pour toi parce que toi aussi tu jouais avec et au lieu de regarder des vieux épisodes de l’Île aux Enfants ou de Goldorak, achète notre camelote, et tu enrageras quand ton fils te poussera pour que tu lui laisses la place. Non mais oh ! Je vois clair dans votre jeu, je ne suis point dupe !!!Sur la page d’après, je vois un gamin de presque 25 ans vu sa taille, en train de poser ce qui semble être la dernière touche d’une sorte de tour de Babel faîte avec des morceaux de bois Kapla. Alors si toi, le papa trentenaire, tu ne connais pas Kapla, c’est que tu n’as pas passé ton enfance à Neuilly ou à Maisons-Laffitte, parce que Kapla, ça s’achète à crédit tellement c’est cher. Bref, le gamin est tout fier d’avoir monté sa tour (que bien évidemment il a construit tout seul et sans colle !!! C’est ça prends-moi pour une truffe). Sous la photo, on voit noté réalisé avec deux barils
. Je regarde le prix du baril: 235 eurodollars !!! Donc si tu veux que ton gamin fasse trôner une tour au milieu de ta salle à manger, que le chat va s’empresser de faire tomber et dont tu retrouveras des morceaux sous la canapé deux Noëls plus tard, achète 2 barils, soit 470 eurodollars ! Ça vaut le coup non ?Encore une page après je tombe sur les fameuses constructions magnétiques. Ça, le trentenaire, il connait pas. Trop récent. Je regarde les constructions et je vois un cube fait avec des bâtons aimantés et des billes de métal. Ça n’a pas l’air comme ça, mais c’est un cube, un vrai beau cube parfaitement parfait. Un cube réalisé, comme le dit la légende avec 9 boîtes !!! Prix de la boîte : 29.95 eurodollars !!! On croit rêver ! Si tu veux que ton fils construise un cube cubique et aimanté de cinq billes de côté, il faudra que tu prennes un crédit sur 10 ans pour t’acquitter de ce petit bijou qui te coûtera la modique somme de 270 eurodollars !!!
Bon, je crois qu’ils m’ont vu venir. Il parait que je vais être augmenté à la fin de l’année, mais pas dans des proportions qui me permettront de débourser de telles sommes. Alors je commence déjà à regarder dans mes cartons si je n’ai pas quelques vieilles pelotes de laine et j’ai déjà commandé un carton de clémentines. Faut pas déconner quand même.