Helvetica

La nouvelle tourne depuis quelques jours sur les blogs dédiés à la typographie. Voici l’annonce d’un film documentaire réalisé par Gary Hustwit autour de la police Helvetica qui fête cette année ses 50 ans. Plus qu’un documentaire réservés aux spécialistes, c’est un véritable document ethnographique sur l’importance de la typographie dans notre paysage visuel urbain. On ne les voit souvent pas, mais les polices sont partout autour de nous*… Des trailers à visionner ici pour se mettre l’eau à la bouche. Ici les photos du pool TypeCon sur Flickr.

Helvetica

* Non, ceci n’est pas un message politique.

CrackSkullBob

Je suis généralement peu touché par les blogs tout en image mais celui-ci a des qualités graphiques rares et de diverses influences. Typographie, peinture, photo, dessin, Sparky Donatello est un artiste du blog complet et accessoirement utilisateur de Moleskine, prolifique et sensuel.

CrackSkullBob

CrackSkullBob

Du non dit

Il y aurait beaucoup à dire sur l’oeuvre de Chris Ware, auteur de bandes dessinées, connu pour son Jimmy Corrigan. Un chef d’oeuvre de 380 pages, dont l’édition, la mise en page, le cadrage, le graphisme, la typographie, les disgressions et les détournements publicitaires en disent long sur l’adéquation de la forme et du fond.

L’histoire est un doublon quasi-autobiographique sur la relation au père sur deux générations différentes. La première, au XIXe siècle, est l’histoire de la désaffection entre le père et son fils dont la mère vient de mourir. La seconde, aujourd’hui, les retrouvailles pesantes d’un fils et du père qu’il ne connaît pas.

Jimmy Corrigan (the smartest kid on earth ) est frustré, timide, lâche, gauche, laid, empêtré dans un mutisme généré par une mère trop possessive et écrasé par le poids des tabous familiaux. Il a la poisse aussi.
L’histoire est longue, pathétique, parfois poétique, parfois cynique. Il y a des pages magnifiques sans dialogue qui font éprouver la durée des choses, et le malaise des regards.

Il faut 4 ou 5 heures pour la lire entièrement et arrivé à la postface de l’ouvrage on s’aperçoit que c’est le temps total qu’a pu passer Chris Ware avec son propre père, le volume de cette édition qu’on a tenu entre ses mains pendant tout ce temps correspond au volume de la boîte contenant ses cendres.

Le livre et la glèbe

L’aspect d’un livre compte pour beaucoup dans l’acte d’achat. Lorsque je cherche un livre, comme par exemple la semaine, et que son aspect me rebute, rien à faire, ce n’est pas la peine que je l’achète car je sais que je ne le lirai pas. Je suis tombé sur sur Au-dessous du Volcan, le superbe livre de Malcolm Lowry (site officiel) et dont l’adaptation au cinéma par John Houston avec Albert Finney est une petite merveille du 7ème art, édité, il me semble, dans la collection Points Seuil. La simple vue de ces pages de mauvaise qualité, de la typographie ramassée et tout sauf moderne et de ces larges marges, j’ai presque jeté le bouquin comme si je venais de toucher le cadavre d’un animal mort. C’est plus fort que moi, je ne peux pas supporter ça.

Type Generator

Pareillement, un livre qu’a priori je n’achèterai pas en fonction de son auteur ou de son titre peut au contraire faire l’objet d’une belle surprise. Je pense notamment aux livres de la collection Bibliothèque Pavillons chez Robert Laffont, qui a eu la présence d’esprit de faire appel à un designer pour la concevoir. J’ai acheté un livre de Tennessee Williams, Sucre d’Orge sur lequel je n’aurais peut-être jamais posé les yeux si sa couverture à la fois brillante et mate, épurée et dont l’harmonie des couleurs fait envie, ne m’avait pas ainsi chatouillé les papilles oculaires.

D’autre part, je déteste les livres brochés. Je ne sais pas pourquoi mais sans parler du prix, j’ai toujours préféré lire les livres au format de poche. D’une part parce qu’ils sont d’un moindre encombrement dans une bibliothèque (surtout lorsque celle ci menace d’empiéter chaque un jour un peu plus sur l’espace vital) mais aussi parce que rien n’est aussi transportable qu’un livre de poche, dans un sac, dans une poche. Il n’y a que de très rares exceptions: Ulysse et Finnegann’s Wake de James Joyce, quelques tomes des oeuvres complètes d’Antonin Artaud, mais à part ça, je n’ai que des livres de poche. Sont exclus de mini-bibliothèque les éditions J’ai Lu, Garnier-Flammarion et Livre de Poche pour leur excessive laideur et le papier tour juste à subir le même sort que les pages du Figaro, c’est à dire boucher les toilettes. Par contre, y figurent en bonne place les éditions 10/18, Actes Sud et Points Seuil.

Mes critères de sélection d’un livre (en dehors des critères d’auteur et de titre) ? Sa couverture, la qualité de son papier, la typographie utilisée, sa consistance, son odeur, sa présence…

#Post-it

Editions expérimentales

Une des choses qui expliquent le fait que je passe moins de temps dans la blogosphère, c’est que je m’appesantis lourdement sur le retour au papier sous toutes ses formes. Ecriture, notebookisme, littérature, édition, traduction, tout y passe. J’ai l’impression de tellement apprendre que j’ai même l’impression de passer trop de temps à chercher. Je me suis mis en quête en particulier de ces livres magnifiques sur les voyages, l’architecture, le design et la typographie. Voici quelques pistes à suivre.Tout d’abord, voici un livre absolument génial et déroutant. Editions expérimentales[1] de Roger Fawcett-Tang déjà connu pour son travail dans le monde du design, nous livre un bel objet qui laisse perplexe ne serait-ce qu’en ce qui concerne le fait d’ouvrir le livre. Ce sont en fait deux livres attachés par du velcro et reliés par le bas. Le livre aborde tous les aspects originaux du monde de l’édition ces dernières années, du packaging aux pliages, les technologies d’impression, les formats ou la typo. Sont passées en revues les plus belles créations éditoriales et si certains regrettent amèrement apparemment la présence de créations francophones, comme on dit chez moi: On s’en fout, non ?

Editions Expérimentales

Je parle de ce livre pour en fait présenter les éditions Pyramid. Chez eux, nous trouverons plusieurs collections, dont la superbe Design & Designers, dans laquelle on fera connaissance avec de grands designers comme Jean-Marie Massaud[2] ou fl@33[3], parmi bien d’autres tout aussi intéressants.

fl@33

A découvrir également, les collections bloc notes publishing et petit manuelBien évidemment, on ne peut pas parler de beaux livres sans passer par les éditions Phaidon, même si leurs prix restent absolument prohibitifs, malgré des ouvrages d’une qualité exceptionnelle. Je viens à l’instant même qu’ils avaient une collection de guides de voyages apparemment très bien conçus. Joliment présentés, ce sont des objets présentant les villes sous l’aspect particulier du design et de l’architecture (WallPaper City Guides).

Wallpaper

On retiendra évidemment la pièce maitresse de la collection, The Phaidon Atlas of Contemporary World Architecture, pour lequel il faudra tout de même débourser plus de 150 eurodollars. Mais on trouvera aussi des livres denses et peu chers comme le musée de la maison ou le musée du jardin. A voir aussi, Area Phaidon.

Les éditions Taschen qui passent souvent pour être de piètre qualité en raison de prix défiant toute concurrence, restent toutefois une source d’information absolument fiable. Il est à noter que la collection Evergreen certains des livres les plus pointus sur les mouvances de l’architecture moderne.

Evergreen

Du côté des éditions allemandes Te Neues, on trouvera bon nombres de titres en anglais sur le lifestyle et les architectures dédiées (aviation, restaurants, etc). Une collection très riche.

Bathroom Design

Si vous avez l’occasion de trouver cette superbe revue qui porte le nom d’Etapes, je vous conseille de sauter dessus, car c’est certainement un des meilleurs baromètres de ce qui se fait en matière de typographie et de conception industrielle. Un outil indispensable.

Une des meilleures boîtes éditions sur l’architecture et le design est presque introuvable en France. Les éditions Daab proposent entre autre, une collection sur l’architecture des villes et sur l’architecture d’intérieur.

Door Design

Du côté des éditions Riba, on trouvera des petites choses rigolotes comme Designing Public Toilets, un livre qui ne manque ni d’humour, ni de sérieux.

Enfin, pour finir (tout au moins pour cette fois-ci), pour les amateurs de webdesign, il faudra retenir Web Design Index, une publication en 6 volumes pour le moment qui recense les plus beaux sites, dans une revue de détail impressionnante.

WebDesign Index

J’allais presque oublier de vous présenter un ouvrage superbe et très bien documenté, que je vais m’empresser d’acquérir: chez Evergreen.

La Bible de l'Infographiste

Notes

[1] Je donne l’adresse d’Amazon si toutefois quelqu’un était intéressé pour me l’offrir.
[2] Site web: Jean-Marie Massaud
[3] Site web: FLA@33

Des lettres partout

Une fois n’est pas coutûme, voici quelques liens concernant le design et la typo. En premier lieu, voici une perle, le blog du vintage. Amoureux des vieux tubes de Sim et de Patrick Topaloff, passez votre chemin. Ici on donne dans l’illustration et la déco qui reprend des thèmes rétro et des illustrations vieillottes, mais rien de plus moderne. Ensuite, Type Together et Fontsmith deux sites dédiés aux polices typographiques. Un studio graphique: Smeltery, Usine de Fontes où l’on trouve de très belles polices gratuites qu’on peut tester avant d’installer. Et pour finir en beauté, un petit jeu en flash basé sur une ligne que vous construisez vous-mêmes: Line Rider (Via Ink). Et toujours sur Ink, un billet passionnant, plein de ressources, sur la typographie interactive.