Le blues de la maison rouge

Jimi Hendrix

Lorsqu’on pense Jimi Hendrix, on pense guitare électrique saturée, amplis Marshall[1] à ampoules, une guitare qui prend feu sur scène et les interminables Larsen. On pense morceaux qui durent dix minutes, on pense Woodstock, on pense drogue et destin tragique, mort solitaire à un âge dérisoire. Quant à chercher ses disques dans les bacs d’un disquaire (oui, je sais, j’ai un peu l’impression de parler d’une autre époque), cela relève de la gageure. Doit-on chercher dans Rock’n’Roll ? Rythm’n’blues ? Hard Rock ? Non. On a parfois du mal à l’imaginer lorsqu’on l’entend, mais Jimi Hendrix, même s’il a inventé la musique moderne en seulement quatre ans de carrière internationale, s’il a inventé des sons inconnus jusque là, une façon de jouer inégalée, un style purement hippie qui ne convenait qu’à lui, Hendrix était avant tout l’héritier des plus grands bluesmen du sud des États-Unis. Sous les flonflons et les boas roses, se cachaient un grand connaisseur du blues noir, un musicien rigoureux qui n’hésitait pas à en faire des tonnes et qui malgré les effectifs restreints de l’orchestre et parfois même sa seule présence, réussissait à remplir l’espace et à le combler magistralement. C’est l’aura des magiciens.
Ci-dessous, la vidéo de Red House à Woodstock.
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Frank Zappa – Stevie's Spanking

Ce que je viens de trouver sur Youtube est un petit bijou. Ce que j’écoutais avec mes premiers CD, mes cassettes audio, bandes magnétiques pourries quand j’étais adolescent, je peux désormais le voir là sur mon ordinateur. Frank Zappa et Steve Vai dans un duel de guitares affolant sur Stevie’s Spanking. Vai, qui en passant n’a fait que d’horribles albums depuis qu’il a été viré de la troupe de Zappa (et encore, je suis gentil et celui qui viendra me contredire… bon), en caleçon moulant et ticheurte léopard se donne à fond sur cette vidéo. Zappa, lui, toujours décontracté, maître parmi tous, exécute son solo, sa clope coincée entre les cordes. Prise de vue originale, angles hallucinants, c’est un de ces terribles morceaux d’anthologie intense comme seul Zappa savait en créer.
En bonus, Terry Bozzio sur Black Page (Zappa in New-York), nerveux et sec et une autre vidéo qui picote un peu les yeux, de More trouble every day avec le génialissime Napoleon Murphy Brock et sa voix craquante (il me semble qu’on voit aussi Ruth Underwood – ben oui, je les connais tous). Continue reading “Frank Zappa – Stevie's Spanking”

Guerewol en pays Wodaabe

Dans nombre de communautés et ethnies, les parades amoureuses revêtent le caractère sensuel et lourd de signification de l’attrait et de la beauté magnifiés dans la danse, dans une mise en scène théâtrale qui se détache de la quotidienneté. Dans nos sociétés occidentales (si tant est que l’Occident soit encore une aune à laquelle on puisse mesurer quelque chose) la place de l’homme est celle de celui qui doit être séduit par la femme, ses atours, ses rituels, son parfum et ses attitudes. Chez les Wodaabe, une ethnie nomade d’environ 45000 membres que l’on assimile parfois avec les Bororo pour les similitudes que l’on constate dans le maquillage nuptial, c’est l’homme qui doit séduire et parader dans une danse très particulière exaltant la beauté.

WodaabePhoto © Amanda Jones

Elle a ceci de particulier, entre autre, que ces hommes – des Nigériens – au physique longiligne et particulièrement fin que leurs vêtements, leur maquillage et leur attitude font ressembler à des femmes, qui elles, plus sobres, se contentent des atours simples de cérémonie, dansent en exhibant les parties blanches de leur corps.
Leur bouche est souligné d’un fard à lèvres très foncé et durant toute la danse de la beauté – nommée Guerewol – les jeunes hommes se doivent de montrer à leurs futures prétendantes leur capacité à séduire. Cette qualité passe par un rictus large découvrant leur belle dentition blanche et leurs yeux doivent rester grands ouverts, laissant ainsi voir le blanc. Ce qui est étonnant, c’est cette faculté de les faire rouler, converger, effectuer d’étranges mouvements allant du ciel vers la terre, largement aidés par la bendore, une puissante drogue hallucinogène. Au terme de cette danse, véritable concours de beauté font le jury est composé des femmes nubiles du groupe, les couples se forment.

Vidéos des danses du Gerewol: sur Youtube (National Geographic), sur EVTV1

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps.

Unravel

Trois versions vidéo d’une même chanson (la meilleure est à mon sens celle qu’elle chante au son du clavecin), une chanson mythique qui donne la chair de poule et qui me plonge dans l’ambiance froide et bleutée d’un pays aux traditions millénaires – Björk utilise les mêmes techniques vocales que ses ancêtres chanteurs de sagas – , issue de l’album Homogenic (1997).
Rien à faire, des années après, j’ai toujours la même sensation à l’écoute du voile sucrée de ce petit bout de femme passionnée, les mêmes images, les mêmes souvenirs, la même nostalgie. Continue reading “Unravel”

Damon Zucconi

Le site de Damon Zucconi est fantastique. Rudimentaire, il consiste en une simple liste d’items renvoyant vers d’autres pages. Damon Zucconi est un de ces foutraques qui ne fait que créer en dépit du bon sens, sans harmonie, dans un bordel total à tel point que je n’ai pas vraiment compris quel était le but de tout cela. C’est ludique, récréatif et surtout, dans une ambiance très milieu des années 90, on se perd un peu dans ses expérimentations, ses vidéos et ses photos d’un autre temps.

Damon Zucconi is a 22 year old artist living and working in New York. This website is a selected archive of work/material beginning from mid 2006 and is sourced from a complete archive available here: Collected/Work

Et puis c’est tout.

Damon Zucconi

The Wilhelm scream

The Wilhelm scream

Le cri Wilhelm est un effet sonore utilisé comme clin d’œil sonore dans de nombreux films. À l’origine, il s’agit d’un cri poussé par l’acteur Sheb Wooley en 1951 dans le film Les Aventures du capitaine Wyatt. Son utilisation s’est aujourd’hui répandue à d’autres média comme la télévision et les jeux vidéo […] Son utilisation dans les films de la saga Star Wars amorça une private joke entre certains bruiteurs de l’industrie du cinéma, et plus particulièrement au Skywalker Sound et aux Weddington Productions. (Source Wikipédia) Continue reading “The Wilhelm scream”

Saturation à haute dose (data & information)

Cette fois, je crois que le combat est perdu.
J’ai tenté de me soustraire du monde, et je crois… que ça a fonctionné. L’information, la télévision, la radio, les journaux, les fils d’actualités… J’ai tenté de tout réintégrer, sans succès. J’ai tenté de suivre, de m’intéresser, de faire abstraction des partis pris d’une presse qui se veut indépendante mais qui ne fait que le jeu de la pensée unique.
Même les journaux de gauche sont tombés, ils n’ont pas résisté à la déferlante réactionnaire, les derniers remparts se sont effondrés… et moi avec.
Lorsqu’en une du Parisien (je n’ai pas dit que c’était un journal de gauche), samedi, je vois écrit en gros “Victoire contre les All Blacks, 50% des Français y croient”, je me demande si je ne suis pas en train de manquer quelque chose en évinçant totalement l’actualité de mon champs de vision, ou si au contraire, on ne nous donne pas à bouffer de la merde précisément parce qu’on a perdu le sens des valeurs (au sens éthique du terme) et qu’on ne sait plus voir l’information comme quelque chose pragmatique, qui repose sur une critique des faits de société.
Quand je vois Libé qui fait sa une sur une hypothétique rupture entre le chef d’Etat et sa greluche, je ne situe plus rien, je perds mes repères. La gauche socialiste se délite parce que les historiques se demandent quelle mouche a piqué ceux de leur camp qui rejoignent la bastide sarkozyste et le gouvernement au lieu de s’interroger, d’avoir une pensée critique permettant de reconstruire ce qui a été abattu. Ils ne voient pas que l’autre réussit son coup, à grands coups de pensée unique à créer du vide avec du vide !!! Vraiment, je n’en peux plus. Alors je sors le fil RSS de Libé de mon agrégateur, je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de conneries. Continue reading “Saturation à haute dose (data & information)”