“La gloire ou le mérite de certains hommes consiste à bien écrire; pour d’autres, cela consiste à ne pas écrire.”
Jean de LA BRUYERE
Coquille vide faite de souvenirs
“La gloire ou le mérite de certains hommes consiste à bien écrire; pour d’autres, cela consiste à ne pas écrire.”
Jean de LA BRUYERE
Depuis quelques temps, un mot me revient constamment à l’esprit. Un mot que j’ai lu chez Jack Kerouac et qui aussi bien en français qu’en anglais me taraude. Aussi, en bon monomaniaque que je suis, et au gré de mes aventures sur la toile, j’ai découvert une photo de David J. Nightingale (j’adore ce joli nom d’oiseau) qui me faisait tout à fait penser à ce mot. Pier en anglais, môle en français, ou jetée, je sais à présent pourquoi j’aime tant ces représentations. Il se trouve qu’une photo du Palais de la jetée de Nice se trouve chez mes grands-parents.
Copyright bbc.co.uk
Je suis donc parti à la découverte de cette ville que d’aucun trouverait sordide à souhait et qui pourtant me charme, me donne envie de balades romantiques au bord de l’eau, sous le climat doux et venteux de la côte nord-ouest de l’Angleterre, Blackpool. Au charme de ces jetées métalliques aux prises avec la mer, s’ajoute d’étonnantes attractions comme la Blackpool Tower et les illuminations, la Pleasure Beach ou les tramways de toute beauté.
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Et moi qui me disais, c’est cool, tout le monde m’oublie, ils vont me foutre la paix et personne ne va m’envoyer le questionnaire. Et puis Farfounet des bois s’est rappelé de moi, alors il m’envoie le bouzin…. Alors bon, que voulez-vous !
Depuis que Mercedes a repris en main la fabrication de la Mini, peu de choses vraiment excitantes sont arrivées. Tout a été tellement refait qu’elle n’a plus rien à voir avec le modèle d’origine. De Mini, elle est passée à “normale”, mais lorsque des OVNIS tels que la Mini XXL pointe le bout de son nez (calmez-vous, il n’en existe que deux au monde, un rouge et une grise), je trouve ça fort palpitant, surtout lorsque le modèle en question prend des proportions inhumaines et s’agrémente d’un jacuzzi dans le coffre. Un modèle facile à garer, totalement discret…
Située au dernier étage de la Fletcher Free Library à Burlington, Vermont, la bibliothèque Brautigan est un lieu étrange à plus d’un titre. Tout d’abord, elle emprunte son nom à un écrivain maudit. Richard Brautigan, mort suicidé dans une caravane, isolé du monde, il était une des dernières figures légendaires de la Beat Generation.
D’autre part, Brautigan a écrit un roman, The Abortion, laquelle prend place dans une bibliothèque qui ressemble étrangement à celle-ci. Dans un autre roman, Trout Fishing in America, le dernier mot est le mot mayonnaise. Tout ceci explique le rôle de cette bibliothèque, puisqu’à l’image du roman, ses rayons contiennent des manuscrits de romans non publiés, refusés à la publication ou inachevés.
Unique au monde, c’est un endroit fascinant qui permet de magnifier des oeuvres d’anonymes qui n’ont jamais connu la gloire. D’ailleurs, n’importe quel quidam peut y envoyer ses oeuvres si tant est qu’elles remplissent ces critères. L’autre originalité de ses rayons, c’est que les serres-livres sont des pots de mayonnaise. Inutile de dire que l’idée de cette incongruité a été mise en oeuvre par des inconditionnels du poète.
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En me promenant ou sur le chemin pour me rendre au travail, mon petit lecteur MP3 dans la poche, je vole des sons, des ambiances, des morceaux de vie passagère révélant la granulosité du quotidien.
Prendre l’ascenseur et sortir du travail.
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Dans le RER.
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Dans le métro, sortir de la bouche, se mêler à la foule dans la rue, le vent qui souffle.
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Prendre le métro dans l’autre sens.
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J’en profite pour signaler qu’il existe depuis peu un site de partage de médias, audio, vidéos, etc. existe désormais. Twango permet ainsi de déposer jusqu’à 250 Mo de fichiers par mois, ce qui est la solution que j’ai adopté pour m’éviter le stockage sur mon serveur et épargner ma bande passante.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’oeuvre de Chris Ware, auteur de bandes dessinées, connu pour son Jimmy Corrigan. Un chef d’oeuvre de 380 pages, dont l’édition, la mise en page, le cadrage, le graphisme, la typographie, les disgressions et les détournements publicitaires en disent long sur l’adéquation de la forme et du fond.
L’histoire est un doublon quasi-autobiographique sur la relation au père sur deux générations différentes. La première, au XIXe siècle, est l’histoire de la désaffection entre le père et son fils dont la mère vient de mourir. La seconde, aujourd’hui, les retrouvailles pesantes d’un fils et du père qu’il ne connaît pas.
Jimmy Corrigan (the smartest kid on earth ) est frustré, timide, lâche, gauche, laid, empêtré dans un mutisme généré par une mère trop possessive et écrasé par le poids des tabous familiaux. Il a la poisse aussi.
L’histoire est longue, pathétique, parfois poétique, parfois cynique. Il y a des pages magnifiques sans dialogue qui font éprouver la durée des choses, et le malaise des regards.
Il faut 4 ou 5 heures pour la lire entièrement et arrivé à la postface de l’ouvrage on s’aperçoit que c’est le temps total qu’a pu passer Chris Ware avec son propre père, le volume de cette édition qu’on a tenu entre ses mains pendant tout ce temps correspond au volume de la boîte contenant ses cendres.
Il dit brièvement:
Au Japon depuis mars 1996. Kyoto (4 ans), Osaka (3 ans), et maintenant Okayama.
Il croque, sketche, dessine avec sensibilité et décrit la vie japonaise dans une démarche presque ethnographie.
Un blog à voir, à lire, à savourer. Pipo au Japon.
Il fait doux ce matin.
A mon arrivée au guichet de la gare, je jette un coup d’oeil à la pendule. Depuis deux mois, l’affichage électronique des horaires des trains est toujours momentanément suspendu. Je me retourne vers la vitre et je surprends le visage d’un ange tendu vers moi qui me sourit; elle réussit à m’arracher un moment de satisfaction et de plaisir. Je lui souris également, politesses échangées. Moment tendre.
Dehors, une rangée de culs alignés sur les bancs du quai. Certains plus généreux que d’autres, d’autres plus beaux que certains. Je prends ma place sur le quai, toujours la même, en tête de train. Je n’aime pas la queue. En passant, une fille qui grille un clope me regarde marcher avec l’oeil en coin, l’air de se demander si je la regarde également. Evidemment jeune péronnelle, que je te regarde aussi.
Un peu plus loin, dans le métro, un visage taillé à la serpe en pantalon large de tweed me regarde l’air ensommeillé, distraitement, jette un coup d’oeil au livre que je tiens dans les mains. Elle est jolie, de cette beauté brute et sauvage que cache une épaisse chevelure indomptable.
Plastic House, Kengo Kuma, Tokyo.
Au sortir du métro, je vois Benjamin qui file vers la boulangerie acheter son petit croissant qu’il va encore fourrer dans la poche de son éternel pardessus noir. Tout va bien.
Le monde est toujours là, ses lignes sont parfaites.