Plouf dans l'eau

Le blog de Sébastien est un blog que j’adore regarder (plus que lire, car il est surtout visuel) et alors que je m’étais habitué de sa part à voir des photos de cascades ou de lacs embrumés, voici qu’ils nous livre ses expérimentations photographiques avec des fruits tombant dans l’eau.

Le résultat est saisissant et fait évidemment référence au travail fait dans le cadre de la photographie haute vitesse.

Gwon, Osang

Gwon Osang est un personnage mystérieux. Sculpteur et photographe coréen, il envisage les deux sous le trait commun du volume, du rendu graphique et de la texture.
Aussi, lorsqu’il prend des photos, c’est pour en faire des sculptures, ou alors il sculpte avec des photos.

A voir, sur son site:

  • Deodorant Type, une large palette de son travail de collage photo.
  • The Flat, une étrange manière de collectionner à plat.

Gwon Osang

WordPress Report

Depuis que je suis passé de Dotclear à WordPress, beaucoup de choses ont changé, même si les changements se sont surtout vus à l’intérieur, derrière l’authentification, pour l’administrateur et les rédacteurs.

Code is poetry

A la demande de plusieurs personnes, je vais donc raconter comment tout ceci s’est passé. Il faut que je précise que ma principale motivation pour opérer le changement a été une invasion de spams que je pensais pouvoir maitriser plus facilement avec WordPress. Continue reading “WordPress Report”

Simon Leys, les naufragés du Batavia et Prosper

Je suis un grand théoricien du voyage immobile – Mobilis in mobile -, et depuis mon fauteuil, permettez-moi de conter cette histoire et ce livre. Rares sont les oeuvres, si condensées soient-elles, qui pourvoient le voyage à si haute dose. Je ne suis pourtant pas amateur de documents, mais les histoires comme celles-ci, sorties du néant au sein de mon univers sont des perles dont je me plais à me tresser des colliers. Laissez-moi broder cette tunique avec mes mots.Le livre de Simon Leys[1] commence en ces termes:

Il vous est venu une superbe idée dont vous rêveriez de faire un livre? Ne vous empressez pas de passer à l’exécution ; ce n’est pas nécessaire, car vous pouvez être sür que, tôt ou tard, quelqu’un d’autre aura la même idée… et en fera un usage parfait.

Leys raconte comment il tarda à écrire le livre qu’il mit des années à préparer et comment finalement, il fut supplanté par un nommé Mike Dash qui a écrit après lequel, selon ses termes, Il ne me reste plus rien à dire. On sent la détresse de l’homme de ne pas s’être attelé à la tâche avant qu’il ne soit trop tard. Une thématique à la Bartleby sur le fait de ne pas écrire. Toutefois, il rend justice à l’homme, auteur d’un Batavia’s Graveyard[2]

Et maintenant, en publiant les quelques pages qui suivent, mon seul souhait est qu’elle puisse vous inspirer le désir de lire son livre.

Le livre est composé de deux documents. Les naufragés du Batavia est un document relatant une tragédie qui en son temps marqua plus les esprits que ne le fit en son temps le naufrage du Titanic, les deux histoires étant reliées par le fait que ces deux naufrages ont eu lieu alors que l’orgueil de leur détenteur était particulièrement exacerbé, dans des contextes historiques presque similaires. Prosper est le récit d’une marée, une pêche sur un des derniers thoniers[3] bretons en 1958. Deux histoires qui n’ont comme point commun que la mer. D’un côté le malheur de terriers embarqués et l’incompétence de marins médiocres, de l’autre des hommes d’expérience, rudes et silencieux, pêchant par amour du large.

L’histoire du Batavia est une histoire tragique. Un navire de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie[4]), le Batavia, après avoir fait escale au Cap, part pour Java. Tout tourne autour de trois hommes. Francisco Polsaert est un haut-fonctionnaire peu au fait avec les choses de la marine. De plus, il est d’une constitution fragile. C’est lui le subrécargue du navire, le commandant. Vient ensuite Ariaen Jacbosz, un homme colérique et porté sur la boisson, violent. C’est lui le skipper. Un troisième, engagé au petit bonheur la chance, passe relativement inaperçu. Il s’appelle Jeronimus Cornelisz ou Corneliszoon et son métier est apothicaire. Il fuit les Pays-Bas non pas parce que son affaire a connu les malchances de la faillite mais à cause de ses fréquentations avec un homme nommé Torrentius (de son vrai nom Johannes Symoonisz). Torrentius est un personnage étrange qui a réussi a échapper à la peine de mort pour ses activités pour le moins obscure, et s’est finalement retrouvé à la cours du roi d’Angleterre comme peintre officiel. Toutefois, il peint peu et retourne dans son pays où il meurt dans la misère. De cette existence chaotique ne subsiste qu’un seul tableau, les autres ayant été brulés. Ce tableau, Still Life with Bridle est une allégorie de la tempérance, ce qui assez étrange lorsqu’on sait que l’homme a été accusé de lubricité et autres excès en tous genre.

Le bateau se dirige donc vers Java, mais les connaissances en navigation sont encore légères à cette époque, le skipper est mauvais matelot et le navire est drossé sur l’Archipel des Houtman Abrolhos, un récif corallien lardé de hauts-fonds. La coque se fiche sur une barrière de corail et n’en ressortira jamais. Les réfugiés s’amassent sur des petites ilots avec vivres et armes, pendant que déjà le subrécargue et le skipper projettent de mettre une yole à l’eau pour rejoindre Java et chercher du secours. L’opération se fera de nuit pour ne pas entrainer de bousculades. C’est là que l’histoire devient dramatique, puisque la personnalité psychotique de Cornelisz va s’éveiller. Ayant déjà tenté une mutinerie alors que le navire était encore à flot, il embrigade des hommes pour exercer un pouvoir sans merci sur les trois cent personnes entassées là. L’horreur commence, la moindre incartade est punie de mort dans des conditions affreuses, les enfants sont égorgés, les femmes violées, et les exécutions se succèdent. Cornelisz étend son pouvoir en divisant les rescapés sur plusieurs îles, souhaitant que sans leur aide ils périssent d’inanition, mais un groupe se détache. Pendant plusieurs semaines les massacres vont se succéder et les animosités s’exacerber, puisque le groupe situé sur l’île la plus grande va finalement se rebeller et Cornelisz sera finalement maitrisé juste avant que Polsaert et Jacbosz ne reviennent avec les secours. Sur les îles où cohabitèrent plus de trois cents rescapés, seule une petite cinquante retrouva la terre ferme. Les autres périrent sous la violence des séides de Cornelisz et de sa folie dévastatrice et inexplicable, à tel point qu’une des îles porte le nom de Cimetière du Batavia. Cornelisz finit pendu sur l’île.

Une histoire bouversante, à découvrir en détail dans le livre de Simon Leys.

Liens:

Notes

[1] De son vrai nom Pierre Ryckmans, essayiste, écrivain et sinologue Belge.
[2] Traduit en français sous le titre l’Archipel des Hérétiques, chez Lattès en 2002.
[3] Le thonier est un bateau armé de tangons (espar fixé au mât qui écarte le point d’écoute d’un foc par petit temps ou maintient le bras d’un spi. Il est réglé par une balancine et un hale-bas.) destinés à tirer des lignes en surface.
[4] Compagnie néerlandaise des Indes orientales

#Post-it

Hello WordPress !

Je n’arrive pas à y croire moi-même. Aujourd’hui, je gère mon blog depuis WordPress. De votre côté, ce ne sera pas tellement différent. Chez moi, par contre, ça change tout, absolument tout. Ça m’oblige à réfléchir autrement, même si je commence à connaître WordPress de loin.

Beaucoup de choses sont à refaire, beaucoup de travail en perspective et surtout, beaucoup de billets à réimporter, mais tout ceci va se faire dans le calme, la sérénité et la bonne humeur.

Je découvre un nouveau monde et déjà, je m’amuse follement.

Flying Cloud

Dotclear, c'est fini

Désolé d’annoncer cela au saut du lit un dimanche matin, tandis que vous sirotez votre café noir, les yeux dans le vague et le son de la télé branchée sur la messe dans les oreilles, mais voilà, la nuit porte conseil, comme on dit. Cette guerre infernale contre les spams m’interdit désormais de continuer ainsi à bloguer sous Dotclear. Je vous le dit d’emblée, notez bien l’information car tout ceci va disparaître très vite.

Bloguer sous Dotclear, c’est fini.

Je le dis tout de suite, les commentaires, tous les commentaires ne seront pas réimportés, mais je suppose qu’il n’y a que moi que ça froisse. Je repars de zéro, sans billets, que je finirais par réimporter au fur et à mesure. J’avais le choix, ces derniers temps, entre faire migrer mon hébergement de PHP4 à PHP5 pour installer un version beta de Dotclear 2, mais à l’utilisation, il me parait clair que cela ne me satisfait pas et passer à autre chose. Commencer un nouveau blog sous une solution qui risque de subir des mises à jour continuelles n’est pas un environnement propice à l’écriture. Aussi, je peux le dire à présent sans complexe, moi le dotclearien de la première heure, je romps aujourd’hui le pacte infernal qui nous liait pour passer à la concurrence.

A compter de demain, je blogue sous WordPress. Oui, vous avez bien entendu.

N’oubliez pas qu’il faudra mettre à jour le fil RSS de mon blog.

Perturbations, pages blanches, erreurs, tout ceci sera le lot de ces prochains jours. Avec le sourire s’il vous plait.

Aucun regret.

Migration

Dotclear 1.2.5 -> WordPress 2.0.5
Changements imminents, pensez à mettre à jour votre fil RSS.
Le blog reste à la même place.
Ciao.

Bartleby & Cie II

Je me suis posé la question Mais pourquoi n’écrivent-ils pas?, alors je leur ai posé la question…

Ils sont des milliers sur terre à ne pas écrire ou à se retenir de le faire. Bartelby est un personnage créé par Herman Melville, un sorte de fonctionnaire sans âme, qui ne quitte jamais son bureau et qui n’écrit pas. A chaque demande qu’on lui fait, il répond invariablement par la même phrase:

I would prefer not to

Laquelle phrase pose des problèmes considérables à tous les traducteurs qui s’y sont attelés. On pourrait dire en somme J’aimerais mieux pas…
Et pourtant, lorsqu’on pense à tout le potentiel d’écriture que cela représente, à tous ces mots, ces lignes, ces phrases qui ne verront jamais le jour, ça me démoralise. Tant de latence me fait mal.

Si vous aussi, vous voulez me dire pourquoi vous n’écrivez pas, si tant est que vous n’écrivez pas, si vous vous sentez l’âme d’un Bartleby, écrivez-le moi (ou pas). J’en ferai un beau billet.

Et ils m’ont répondu.

Et si vous voulez répondre vous aussi, vous connaissez le chemin.
Fabienne: Parce que je suis pas assez bonne pour ça. Et trop inconstante. Comme diraient Eric et Ramzy nous ne voyons pas d’autre explication.
Moi: Et qui t’a dit que tu n’étais pas assez bonne ?
Fabienne: Moi.
Moi: Oui mais ne penses-tu pas que le monde t’attend peut-être ?
Fabienne: Tu sais, quand je vois les centaines de romans qui sortent à chaque rentrée littéraire… Je me dis, comment pourrais-je intéresser qui que ce soit. Sans compter qu’il faudrait d’abord que je trouve un sujet de roman qui tienne la route et me passionne.
Moi: Et écrire pour toi ?
Fabienne: C’est un peu stérile, non ? Pour moi, ce qu’on écrit doit se partager.
Moi: Oui mais regarde, moi je publie mon journal, que j’écris avant tout pour moi.
Fabienne: En es-tu sür ?
Moi: Oui mais c’est moi qui pose les questions.
Fabienne: Si je n’écris pas, c’est parce que moi, fondamentalement, essentiellement, nécessairement (et plein d’autres mots en -ment), j’écris pour être lue.
Moi: Ah…
Fabienne: Je veux être lue et qu’on apprécie ce que j’écris, un besoin de reconnaissance, sans doute. Je n’écris pas par peur du rejet.


Yb: Je n’écris pas parce que je n’en ressens pas le besoin. J’utilise l’image et le son, ça me suffit pour l’instant, et puis ce que j’aime c’est que ça dépasse le langage. Beaucoup plus dur de dépasser le langage quand on utilise l’écriture.
Moi: Merci à toi
Yb: Déjà fini ? Bon, ben pas de quoi, ce füt un plaijir mon cher…


Moi: Alors mis à part le fait que tu lises trop pour pouvoir écrire, pourquoi n’écris-tu pas ?
Haikai: Hormis cette boutade idiote, je le reconnais, la vérité est que je préférerais ne pas avoir à écrire. C’est pourquoi je n’écris que pour répondre.


Sophie: Je n’écris pas mais il parait que j’avais “le talent” quand j’étais plus jeune. J’ai terminé mes secondaires avec un parfait pour la dissertation, personne n’en revenait, surtout en connaissant la prof que nous avions. Cela dit, le talent c’est subjectif, il ne suffit pas de savoir faire de belles phrases. J’ai eu envie d’être journaliste, tout un temps. J’avais même fait un stage pendant des vacances scolaires.
Puis en grandissant, j’ai eu des envies d’écrire de l’érotique. Jamais de journal intime, mais au contraire des choses qui ne m’arrivaient pas. (puis comme tout ça m’est arrivé, j’ai abandonné l’idée).
Tu vois j’ai eu beaucoup d’envies mais jamais de passages à l’acte dans ce domaine là.
Actuellement je n’écris pas parce que je n’en n’ai pas le courage. J’ai beaucoup de choses à dire pourtant, à dénoncer, sur mon passé, sur “les gens”, mais ça me ferait peut-être mal, c’est vraiment un pur manque de courage. Et puis aussi un manque de technique. Il y a longtemps que je me dis que certaines choses feraient bien d’être mises à nu, ne fut ce que pour que des gens n’aient pas le même vécu que moi. Mais autant, lorsque j’ai un mail d’une femme qui me parle de ses problèmes, mes réponses sont émouvantes, bien tracées, organisées; autant lorsque je prends le clavier, la page reste blanche. Faire un écrit sous la forme de lettre pour qqun pourrait donner une idée du fond mais la forme resterait étrange et peut-être mal comprise, mal interprétée… donc manque de courage, on en arrive toujours au même point.
Moi: Rien à ajouter.


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