Kirby’s Wonderful and Scientific Museum

Google Print vient de rendre disponible le scan de l’ouvrage Kirby’s Wonderful and Scientific Museum: or Magazine of Remarkable Characters; Including all the Curiosities of Nature and Art from the Remotest Period to the Present Time, Drawn from Every Authentic Source.. En six volumes, cette encyclopédie datant du début du 19è siècle recense bizarreries et étrangetés en tout genre. Le lien pour télécharger les 6 volumes de l’oeuvre sont disponibles sur The Proceedings of the Athanasius Kircher Society. Attention, chaque volume fait environ 500 pages.

Kirby’s Wonderful and Scientific Museum

Clifton Suspension Bridge

Voici un pont magnifique. Suspendu au dessus de l’Avon à Bristol, sa construction a été entreprise en 1830 grâce au crédit accordé à un ingénieur déjà connu pour ses oeuvres puisqu’il est à l’origine de la construction du tunnel de la Tamise. Isambard Kingdom Brunel a réalisé cette prouesse architecturale qu’est le Clifton Suspension Bridge, long de 214 mètres dans la traversée et de 414 mètres de longueur totale, ce qui en fait un des plus grands ponts suspendus au monde. Longtemps, le pont a été considéré comme un centre névralgique dédié au suicide, mais aussi comme lieu d’expérimentation des premiers parachutes.

Clifton Suspension BridgeCopyright © 2004 Erik Stensland (Morninglight.us)

Liens:

  1. Vue de nuit dans le brouillard sur Flickr
  2. Clifton Suspension Bridge Tour
  3. Isambard Kingdom Brunel
  4. Galerie de photos
  5. Les autres ponts conçus par Brunel

Jackson Pollock

Non, ceci n’est pas un billet sur ce grand artiste américain qu’on surnommait Jack the Dripper, mais un lien vers un site qui permet de simuler l’exécution d’une toile à la manière de Pollock. Comme me disait mon professeur d’Arts Plastiques, ce n’est pas parce qu’on a tout a disposition qu’il faut se prendre pour des gens importants. N’est pas Jackson Pollock qui veut.

Jackson Pollock

Liens:

Jackson Pollock

Arkinetia

Arkinetia n’a rien d’une découverte spectaculaire, simplement c’est un blog sur l’architecture qui se focalise sur des réalisations modernes, sur le travail d’architectes novateurs et sur des oeuvres magnifiques généralement servies par des photos absolument superbes et des plans intégrés au billet. Je me suis accroché à ce blog pour toutes les découvertes qu’il prodigue et son goüt immodéré des belles choses originales. En témoignent ces billets:

Arkenetia est en espagnol, ce qui en découragera peut-être plus d’un, mais une version anglaise de chaque billet est généralement disponible. Il se décline à la fois comme site et comme blog en ne présentant que les sommaires.

Arkinetia

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Les minutes de la SNCF sont plus longues que mes nuits

Tout commence par une brève annonce dans la rame du RER qui partait sur Pontoise. J’étais debout, en train de lire Le Chant des Pistes de Bruce Chatwin, coincé entre un grand type en canadienne qui, même après m’avoir marché sur les pieds trois fois de suite, a eu du mal à s’apercevoir que j’étais derrière lui, et la paroi venteuse de la porte qui me soufflait son air vicieux jusque dans le bas du dos. Arrivé à Porte de Clichy, une voix annonce qu’un incident de signalisation avait eu lieu en gare d’Ermont et que le train aurait pour terminus la prochaine gare. Le train repart et s’arrête dans un tunnel. La voix annonce à nouveau que suite à incident tagada, le train est arrêté pour une durée de quatre minutes environ. Un quart d’heure plus tard, je suis toujours en train de lire et le train n’a pas avancé d’un poil. Il repart enfin et s’arrête à Gennevilliers.

Pont de chemin de fer

Le quai est noir de monde. Une voix sur le quai annonce que le train voie 2 ne prend pas de voyageurs, et comme il n’y a que 2 voies, et que sur l’autre quai, aucun train ne prend pas de voyageurs, c’est pour nous. Enfin, la voix du train annonce que tout le monde doit descendre. Je regarde le quai noir de monde et large de 3 mètres et je me dis C’est là qu’on doit descendre? parce qu’à part descendre directement dans l’interstice situé entre le train et le quai, passer sous le train et ressortir de l’autre côté, je ne vois pas comment c’était possible. Finalement, nous nous sommes entassés sur trois mètres de largeur dans une agitation toute relative puisque nous avions tout juste de quoi bouger un sourcil. Prochain train annoncé dans quatre minutes.

J’arrive quand même à lever un bras pour continuer ma lecture, et tout d’un coup, je me rends compte que lire Chatwin, lui le coureur des pistes des déserts australiens, au beau milieu d’une foule grognante sur un quai de banlieue, a quelque chose de complètement surréaliste. Derrière moi une vieille dame bossue se repose sur mon dos. Je fais mon bon samaritain en ne disant rien et elle dit Elles sont passées les quatre minutes là ?. Je me retourne et lui dit Les minutes de la SCNF sont plus longues que mes nuits, mais je pense qu’elle devait être sourde, ou insensible à ma prose… Un autre annonce nous dit qu’un train entre en gare. Eloignez-vous de la bordure du quai. Eclat de rire général. Et puis finalement non. Le train est retardé. Un autre annonce dit En raison d’un incident de signalisation et de la présence de personnes sur les voies, le trafic est très très, mais alors très très perturbé dans les deux sens. Le type qui dit ça a l’air d’être au bord de la crise de fou-rire et je ne peux m’empêcher de rire à mon tour.

Le train arrive, il est bondé. Je n’arrive même pas à mettre un orteil dedans. Je prendrais le prochain.

Un autre arrive, il n’y a personne dedans. Je suis assis à côté d’un polonais. Lorsqu’il se lève, il est tellement grand que sa tête vient heurter le cache de la lumière et le déboite complètement. Evidemment, je me le reçois sur la tête. Grand con va !

Finalement, au bout de deux heures, je finis par arriver chez moi. Fatigué, les pieds gelés et les lèvres gercées, mais au moins j’aurais fait la connaissance de Bruce Chatwin qui continue de me laisser rêveur en me conduisant sur les pistes chantées.

Bill Bryson – Je ne suis pas d'ici – Le plaisir de la consommation

Je pense que je viens juste de recevoir la preuve définitive que l’Amérique est le paradis ultime de la consommation. Elle est arrivées dans un catalogue de vidéo avec le courrier du matin. Et là, parmi les diverses offres habituelles – Titanic, Tai Chi pour la santé et le bien être, tous les films réalisés par John Wayne – se trouvait une vidéo maison appelée Dansez la Macarena complètement nu, qui promet de guider le spectateur nu au travers des mouvements chauds de cette danse aux influences latines qui secoue le pays.

Parmi les autres offres intrigantes du catalogue, se trouvait un documentaire appelé Vieux Tracteurs, un pack présentant l’oeuvre complète de Don Knotts, et une intéressante compilation intitulée Ménagères Nues d’Amérique (volumes 1 et 2), représentant les femmes au foyer ordinaires exécutant leurs tâches quotidiennes dans le plus simple appareil. Et je pense que je vais demander une clef universelle pour Noël.

Mon avis est qu’il n’y a à peu près rien qui ne puisse s’acheter dans ce remarquable pays. Bien sûr, faire ses courses est le sport national depuis des dizaines d’années, mais trois détails significatifs ont émergé ces dernières années pour élever l’expérience de la vente un peu plus haut, tel un avion fou. Ce sont :

Le Télémarketing. C’est un tout nouveau business dans lequel des plateformes de vendeurs téléphonent à des inconnus, plus ou moins aléatoirement, généralement au moment du repas du soir, et leur lisent obstinément des phrases toutes faites leur promettant six couteaux à steak gratuits ou un radio AM-FM s’ils achètent certains produits ou services. Ces personnes sont devenues positivement impitoyables.

La possibilité que j’achète à une étranger un location partagée en Floride par téléphone est à peu près aussi grande que je change d’affiliation religieuse suite à la visite d’un couple de Mormons, mais évidemment, ce sentiment n’est pas universel. Selon le New York Times, le télémarketing en Amérique pèse 35 milliards de dollars. Cette idée est si hallucinante que je ne peux pas y penser sans avoir la migraine, donc passons au détail numéro 2.

Les centres commerciaux. Ce sont des centres dans lesquels Ralph Lauren et Calvin Klein vendent leurs produits à bas prix. Dans la plupart des cas, les centres ne sont pas des centres commerciaux, mais plutôt des compagnies entières qui ont été rachetées par des magasins franchisés. Un des plus connus est celui de Freeport, dans le Maine, siège de L.L. Bean.[1]

Nous nous y sommes arrêtés l’été dernier en allant sur la côte du Maine, et je frissonne encore en me rappelant ce moment. La procédure pour un visite à Freeport est constante. Vous entrez en voiture dans la ville après une longue file d’attente, passez quarante minutes à chercher une place pour se garer et vous rejoignez une fouille de milliers de personnes tout au long de la rue principale devant une succession de magasins vendant toutes les marques connues possibles et imaginables.

Au centre de tout ceci se trouve le magasin de L.L. Bean, qui est énorme. C’est ouvert vingt quatre sur vingt quatre, 365 jours par an.Ici, vous pouvez acheter un kayak à trois heures du matin, si vous voulez. Et les gens le font, apparemment. Ma tête recommence à me faire souffrir.

Les catalogues. Faire ses courses par courrier est quelque chose de courant, depuis longtemps, mais le phénomène a prospéré de manière étourdissante. Pratiquement à partir du moment où nous sommes arrivés en Amérique, les catalogues ont commencé à pleuvoir sur notre paillasson avec le courrier du jour. A présent, nous recevons à peu près une douzaine par semaine, parfois plus – catalogues de vidéos, outils de jardinage, lingerie, livres, vêtement de camping et de pêche, des trucs pour rendre votre salle de bains plus conviviale, comme vous dites.

Pendant longtemps, j’ai jeté tout ça avec le courrier indésirable. Quel idiot j’ai été ! Je réalise maintenant qu’ils ne servent pas uniquement à nous donner un lecture agréable, mais nous ouvrent à un monde de possibilités que je soupçonnais à peine. Aujourd’hui même, avec la brochure sur la Macarena dansée nue sus-mentionnée, nous avons reçu un catalogue appelé Outils pour lecteurs sérieux. C’était plein d’un assortiment habituel d’organiseurs de bureau, de lampes de chevets, de plateaux, mais mon regard a été accroché par quelque chose qui s’appelait Le Valet Porte-Documents, un petit charriot à roulettes qui culmine à dix centimètres du sol.

Disponible en noir ou en cerisier et au prix exceptionnel de 139$, il est conçu pour solutionner un des problèmes d’entreposage dans les bureaux les plus compliqués qui soient. Comme le catalogue l’explique: La plupart d’entre nous sommes confrontés au même problème qui consiste à ne pas savoir quoi faire de notre porte-documents quand on le laisse chez soi ou au bureau. C’est pour cela que nous avons conçu Le Valet Porte-Documents. Il maintient votre porte-documents à distance du sol, le rendant ainsi plus facile à ranger et à retrouver. Le progrès vous facilite la vie.

J’aime particulièrement ces derniers mots. Combien de fois je suis arrivé à la fin d’une journée de travail en pensant Qu’est ce que je ne donnerais pas pour un petit appareil sur roues dans des tons boisés pour me préserver de ces derniers dix centimètres.

Ce qui est effrayant, c’est que souvent ces descriptions sont écrites avec tant d’art que vous êtes transportés. Je venais juste de lire un autre catalogue d’accessoires ménagers venant d’Italie, appelé Porto Rotolo di Carta qui vantait les mérites d’bras extensible à ressort, un guide en acier inoxydable, un abattant en laiton ouvragé et un fond en caoutchouc pour une résistance exceptionnelle – le tout pour 49.95$ – quand je me suis aperçu que c’était en fait un distributeur de mouchoirs en papier.

Evidemment, le catalogue ne pouvait pas dire, On se fiche de la façon dont vous le voyez, ce n’est qu’un distributeur de mouchoirs en papier et vous seriez une andouille si vous l’achetiez,. Ils essaient donc de vous enfumer avec cette description exotique et cette complexité technique.

Par conséquent, même le plus mondain des articles d’un catalogue vante plus de détails qu’une Buick 1954. J’ai à côté de moi une brochure sur papier glacé d’une autre société énumère avec une fierté à peine dissimulée les caractéristiques de ses chemises en flanelle, parmi tant d’autres, boutons de manchette, pattes de manche extra-longues, texture du fil à deux plis 40S (pour une meilleure garniture), pinces dorsales rentrées, double piqué aux points de tension, une boucle en tissu et un col sans renforts, quoi que ça puisse être. Même les chaussettes ont des descriptions interminables, quasi scientifiques vantant leurs terminaisons sans couture, les boucles de textile en tête-à-tête et les fils liés à la main.

Je confesse que j’ai parfois été brièvement tenté par ces tentations séduisantes de procéder à un achat, mais au dernier moment, je réalisais que si j’avais le choix entre payer 37.50$ pour une chemise avec une meilleure garniture ou juste avoir la garniture, mon choix pencherait toujours pour le dernier.

Toutefois, laissez-moi vous dire tout de go que si quelqu’un me trouve une vidéo de remise en forme Dansez la Macarena complètement nu clef universelle avec une boucle en tissu dans un large choix de couleurs, je suis prêt à acheter tout de suite.

 

Notes

[1] Chaine de magasin vendant un peu de tout.

For sale

J’ai un chat à vendre. Un chat qui chie deux fois par jour, qui vomit derrière la porte des toilettes – quand on ouvre la porte, ça laisse une grosse trainée gluante – un chat qui pisse sur les tapis, et quand il n’y a aucun tapis à portée de pattes, il va les chercher là où ils sont accrochés, un chat sourd qui ne miaule pas mais qui beugle comme une trompe népalaise et qui passe son temps entre le lit et le canapé.

OK, ce n’est pas mon chat, et alors ? C’est moi qui le supporte.

Amazone

Je suis allé chez le coiffeur… La perspective de changer de tête à peine deux mois après y être allé me réjouissait, et puis cette fois, c’était Carole qui allait me coiffer. Je ne savais pas qui était Carole, mais ce qui est certain, c’est que ce n’était ni Marie qui louche, ni Chantal qui m’a à peine coupé le bout des cheveux la dernière fois. Alors quand le patron m’a dit que j’avais rendez-vous avec Carole, je me suis cogné la tête au plafond. Je me suis donc pointé à l’heure pile, les oreilles propres et mon plus beau sourire. La fille s’avance vers moi, je la trouve superbe, un peu trop maquillée mais belle et j’entends le patron qui lui dit Carole ! … et puis je n’écoute pas la suite. Elle revient vers moi et je lui dis je crois que j’ai rendez-vous avec vous d’un air on ne peut plus innocent… Elle regarde l’agenda et dit Ah non, c’est avec ma collègue et là je me dis que je vais encore me ramasser le tromblon de service, celle qu’on refile aux pouilleux ou aux indigents qui viennent se faire décrasser la tignasse gratuitement.

Je n’ai pas su tout de suite qui c’était et la Carole m’emmène au shampooing, et là, je voyais le truc venir gros comme une maison, ils la cachent dans l’arrière salle avec les serviettes et les bouteilles d’eau oxygénée et ils vont ma l’amener sous un drap blanc afin que je ne sois pas horrifié par les verrues qu’elle avait sur la figure. Pendant ce temps, j’avais déjà le cuir chevelu rincé à l’eau froide Eh merde faites gaffe, c’est fragile ce truc ! et des doigts experts me massaient le haut du crâne, m’extirpant un sourire béat et des roulements d’oeil, tandis qu’un filet de bave commençait à couler le long de ma joue pour finir sous mon pull.

Je suis ensuite passé sur la chaise électrique, celle qui allait me voir décéder dans d’atroces souffrances, aux prises avec une rescapée de la guerre des boutons ou alors une ex-charcutière lassée de l’amour inconsidéré de son mari pour les têtes de veau. Carole est venue me voir et me dit, c’est Carole qui va vous coiffer. Mais Carole c’est vous non ? me suis-je mis à penser. Et ladite Carole est arrivée, et là, attention. J’avais dans le reflet du miroir une grande silhouette élancée, sportive sans excès, une grande amazone aux cheveux noirs de jais relevés en une queue de cheval avec une frange basse. Des yeux noirs, une bouche plutôt large avec des lèvres toutes fines légèrement teintées de rouge figées dans un sourire agréable. Telle qu’elle était habillée, on l’aurait dit sauvageonne sortie d’un conte des bois. Des bottes hautes et fines sur des collants noirs, un pantalon court lui arrivant au-dessus du genou laissant voir la naissance du galbe de ses mollets, un haut moulant sans manche et ras du coup laissait lui voir un tigre tatoué sur l’épaule. Je n’en revenais pas. J’avais derrière moi une pure beauté sortie d’un film de pirates.

Nous avons échangé quelques politesses convenues et elle m’a demandé ce que je voulais.
– Court et puis si vous avez une idée originale, je vous laisse quartier libre.
– Alors par exemple, je ne vais pas vous faire de crête.
– Ça tombe plutôt bien parce que je n’en aurais pas voulu.
– Nan, parce que bon, vous êtes un peu dégarni sur les côtés.
– Pardon ? Vous avez dit dégarni ?
– Oui un peu là…
– OK, je suis un peu dégarni ou alors j’ai un grand front ?
– Un peu des deux.

Je commençais à regretter de lui avoir laissé la responsabilité de ma tête, m’attendant à d’autres gentillesses dans le genre. Elle commença à jouer de la tondeuse et du ciseau, et me regarda avec une étrange tendresse.

– Vous sortez ce soir ?

J’ai fait mon regard plein de méfiance à l’encontre des membres perfides de la gente féminine.

– Euh nan.
– Moi non plus, dit-elle après un long silence.
– Tu veux que je t’invite, c’est ça ?

Je ne l’ai pas dit, mais en gros, c’est ce que j’aurais pu dire. Un autre long silence suivit. Elle souriait toujours.

– Et vous ne sortez jamais le samedi soir ?
– Ben nan, pas trop. Premièrement, j’aime pas trop ça. Et puis j’ai un zouzou.

Et là, Bim, le masque. Elle ne souriait plus. Quoi ? J’ai dit une connerie ?

– Et il a quel âge ?
– 3 ans et demi.
– Euh, mais attendez là, je comprends pas. Vous avez quel âge ?
– 32 pourquoi ?

Elle me regarde dans le reflet du miroir comme si elle avait découvert une chiasse de pigeon sur mon front.

– Waow, vous ne le faites vraiment mais alors vraiment pas.
– Oui, il parait.

Et ensuite, elle ne m’a plus parlé. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais ça n’a pas eu l’air de lui plaire. C’est comment déjà ? Carole ? Pour la prochaine fois, que je n’oublie pas de demander à être coiffé par Carole.