Carrelets sur ponton

Ce n’est pas forcément évident, mais tous les poissons ne se pèchent pas de la même manière. En l’occurrence, le carrelet, ou plie (cet étrange poisson plat aux yeux décalés ressemblant fort au turbot) ne se pêche pas en pleine mer, mais le long des côtes ou dans les estuaires, et au moyen d’un… carrelet.

Icône des côtes girondines et de la Charente Maritime (ce lien est vraiment très intéressant à tous points de vue), la carrelet est une cabane en bois construite sur pilotis, dans laquelle se trouve une machinerie permettant de relever un immense filet carré (carrelet) dit soulevé, retenu par des filins.
Le carrelet est aussi pour de nombreux photographes un sujet inépuisable, mais aussi un lieu rêvé pour les amoureux des pilotis et de ces étranges cabanes accrochées aux falaises, ou élevées sur les longues plages royannaises.

Carrelets sur pontonPhoto © AypeeFoto

Léonie d'Aunet

En 1839, Léonie a 19 ans. Il est à peu près certain qu’elle est la première Européenne à aborder la Laponie. Quelques années plus tard, elle affrontera des péripéties autrement périlleuses pour une femme. Elle sera surprise en flagrant délit d’adultère avec Victor Hugo. Vilipendée dans la presse, elle sera même incarcérée à Saint-Lazare, avant d’être bouclée dans un couvent pour trois mois. La mésaventure du pair de France mis fort en émoi son collègue Lamartine : “L’aventure de mon pauvre ami Hugo me désole… Ce qui doit être navrant pour lui, c’est de sentir cette pauvre femme en prison, pendant qu’il est libre.” Pas un mot sur les affres de Léonie qui n’est pas femme à baisser les bras en pareille adversité. Tout le monde lui tourne le dos. Elle est sans le sou. Qu’à cela ne tienne, elle gagnera sa vie en publiant en 1854, Voyage d’une femme au Spitzberg. Le succès est au rendez-vous. Elle est devenue une femme libre qui va continuer de publier avec un talent certain. Les méchantes langues diront, à tort, que c’est Victor Hugo qui tient la plume… Il faut dire que Léonie, de grande beauté, audacieuse à l’extrëme, pas gênée de cocufier son mari, portraitiste à la cour de Louis-Philippe, avec une gloire nationale, prêtait son admirable flanc à la critique bigote de ces temps-là. Et si ces beaux hypocrites avaient pu lire ce qui lui écrivit l’ardent Victor, ils auraient avalé de travers leur digne salive : “Vois-tu dans les moments où je pénètre dans toi, où nous sommes moralement et physiquement, tellement mêlés… nous ne sommes plus en réalité… qu’un seul corps, qu’une seule âme, dans ces moments-là, je voudrais mourir.”

Françoise Benassis, in Le goût du désert, Petit Mercure

KLIM

Moleskine et typographie, un mélange savant et sensuel. Kris Sowersby est typographe (néo-zélandais) de métier, cette étrange activité passionnante qui consiste à donner aux lettres des formes harmonieuses et pertinentes pour rendre lisible n’importe quel texte. Ils sont partout autour de nous, dans les moindres recoins et pourtant on ne les voit pas toujours, un peu comme les nuages dans le ciel. Lui, nous fait entrer au coeur de son métier en nous dévoilant son travail préliminaire. J’aime beaucoup les sites des typographes car ce sont généralement de choses très épurées mettant en avant le travail des polices.

KLIM Moleskine

Via Moleskinerie.

Perles du désert

Deserts

Riche idée de la part des éditions Mercure de France de publier dans la collection Petit Mercure ces recueils de textes thématiques.

Errant dans le rayon littérature de voyage, coincé entre un livre de Nicolas Bouvier et un autre d’Ella Maillart, j’ai découvert ce petit recueil, le goût des déserts. Persuadé que j’y trouverai des ambiances dont je suis friand, je me suis trouvé face à des auteurs que je ne connaissais pas, des personnages dont je ne soupçonnais pas l’existence et des destins hors du commun.

J’y ai découvert Ibn Baṭūṭa, amateur de melons, mais aussi le Vicomte Charles de Foucauld, un noble périgourdin qui finira sa vie assassiné dans un ermitage du Sahara, et le très énigmatique Michel Vieuchange qui déguisé en femme visitera la ville interdite de Smara.

On y découvre aussi des trésors de poésie comme ce texte rapporté par Anne-Marie Tolba dans Villes de sable, les cités bibliothèques du désert mauritanien.

Mon pays est une perle discrète
Telles des traces dans le sable
Mon pays est une perle discrète
Tels des murmures des vagues
Sous un bruissement vespéral
Mon pays est un palimpseste
Où s’usent mes yeux insomniaques
Pour traquer la mémoire

Ousmane Moussa Diagana, Notules de rêve pour une symphonie amoureuse.

Un peu hors propos, mais d’une beauté rare, ces mots de Lyautey à propos d’Isabelle Eberhardt :

“… Elle était ce qui m’attirait le plus au monde “une réfractaire” et trouver quelqu’un qui est vraiment soi, qui est hors de tout préjugé, hors de toute inféodation, de tout cliché, et qui passe à travers la vie aussi libérée qu’un oiseau dans l’espace, quel régal !”

L’horizon s’ouvre de multiples possibles avec ce petit livre, comme avec ce superbe poème d’Amr Ibn Kalthoum :

Elle te laisse voir quand seul à seul tu l’approches…
deux bras pareils au col d’une chamelonne toute blanche
jouvencelle racée qui n’a jamais conçu
un sein plus moëlleux que bure d’ivoire préservée des mains des toucheurs
et ces reins tendres et longs et vivaces et ces rondeurs que leur voisinage alourdit
et ces hauts de cuisse à resserrer la porte et cette taille qui affole ma folie
et ces deux piliers d’ivoire et de marbre sonnant du cliquetis des bijoux […]

Pour finir, ces quelques mots de Dino Buzzati, celui des Tartares :

Selon moi, ce qui fait surtout impression dans le désert, c’est le sentiment de l’attente. On a la sensation que quelque chose doit arriver, d’un moment à l’autre. Vraiment. Là, jaillit des choses que l’on voit.

 

Meta brindilles VII

Hotel QT

Hotel QT

Ridgemont Typologies

Ridgemont Typologies – Mark Luthringer

Hakan

Hakan – gros coup de coeur…

Easton Chang

Easton Chang

Daniel Blom

Daniel Blom

LampLamp

LampLamp

Balcony

Tiny island chez MoonRiver

Emili Ana

Emili Ana design studio – pour les airs

Unsinnimage

Unsinnimage – Porno chic ou pas, voire vulgaire

Dans la terre

Je n’ai pas pu résister à la tentation de plonger mes mains dans la terre.
Fraîche, grise, lisse, j’ai remis les mains dedans pour éprouver des sensations perdues, une réminiscence du passé.
Je suis reparti avec de la poussière dans le creux de mes mains, les ongles tartinés, de petits rouleaux coincés sous les ongles et cette odeur âcre qui me suivait.
Pendant cinq minutes, j’ai été heureux de pouvoir retrouver ces moments…

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Sacr%e9%20G%e9ranium.mp3]

StringedPhoto © Smartini

Vallées sèches

En faisant un tour du côté de Dark Roasted Blend (qui n’est jamais avare de photos époustouflantes), j’ai découvert des paysages étonnants : les vallées sèches de l’Antarctique. Dans tous les liens proposés par cet article, on découvre des paysages grandioses et des curiosités.

  1. Антарктика, Путешествие в Сухую долину
  2. The Dry Valleys of Antarctica
  3. Landforms
  4. Et une superbe présentation sur le site du Washington Post.

The Dry Valleys of Antarctica