Moro Sphinx, l'oiseau qui était un papillon

Photo © Alain et Sylvie

Lorsque j’étais tout gamin et que mes grands-parents venaient d’arriver dans leur nouvelle maison, il y avait quelque chose dans la maison qui faisait penser constamment aux colibris, ces petits oiseaux mouche vivant exclusivement dans les zones tropicales. Il y avait des colibris sur les rideaux de ma chambre et dans un tableau, j’étais donc parfaitement au clair sur ce que c’était. Mais voilà qu’un jour, dans le jardin, j’ai aperçu un petite chose qui volait furtivement parmi les fleurs du lilas et son déplacement était très rapide. L’arrière de son corps était massif et faisait penser au corps d’un bourdon, ses ailes très fines voletaient à une vitesse hallucinante et ce qui ressemblait à une trompe butinait les toutes petites fleurs blanches. Je suis allé voir mes grands-parents et je me suis exclamé que je venais de voir un colibri. Regards sceptiques. Mon grand-père, qui revenait alors de Guyane, a un peu rigolé en me disant que c’était impossible que j’aie pu voir un colibri sous ces latitudes. Du coup, je me suis retrouvé quelque peu vexé, et étrangement, c’est une histoire qui m’a un peu chiffonné, car j’étais réellement persuadé d’avoir vu quelque chose qui y ressemblait.

Jusqu’à avant-hier où j’ai vu dans la lavande le même petit animal. Je n’ai rien dit, j’ai gardé ça pour moi, jusqu’à ce que mon fils dise qu’il venait de voir un colibri sur le balcon. Là, je me suis dit que je n’étais pas complètement fou. Après recherches, il s’avère que ce petit animal n’est pas du tout un colibri, car ce n’est pas un oiseau, mais un papillon, très exactement un moro sphinx ou sphinx colibri (Macroglossum stellatarum). C’est un des rares papillons de son espèce qui n’est pas nocturne.

Un de mystères de mon enfance a enfin trouvé une réponse.

PS : T’inquiètes pas mon pépé, je ne suis pas traumatisé 🙂

Ryu Itadani

Ryu Itadani est un illustrateur qui n’hésite pas à utiliser la couleur pour mettre en valeur le quotidien de la vie japonaise. Lieux de passage, objets, tout est prétexte à colorier. Un travail de précision et d’harmonie que j’aime beaucoup.

Ryu Itadani via かまわない

Palmiers et poubelles de Miami

J’ai découvert street view un peu par hasard. C’est une des nombreuses fonctionnalités de Google, et malgré tout le mal que certains peuvent en penser, c’est tout de même un peu magique. On zoome sur les rues et on déplace le petit bonhomme jaune à l’endroit souhaité. Une fenêtre apparait, dans laquelle il suffit de faire tourner les flèches pour avoir une vue à 360°.

Ce matin, je me suis promené à Miami, dans les rues poussiéreuses et dont une particularité m’a frappé. Personne dans les rues, à part des voitures. Miami semble être une ville morte, mais ce n’est qu’une grande ville américaine parmi d’autres, où tout le monde se déplace en voiture et où personne ne sort à cause de la chaleur. Etonnamment, on peut y voir des lieux peu reluisants, témoins de ce que peut être une grande ville riche quand on sort des lieux touristiques.

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Voir les baleines à Puerto Pirámides

La passion des cartes poussent parfois à regarder de très près ce qui se passe sur Terre. Les dessins aléatoires visibles depuis le ciel intriguent, interrogent, poussent à chercher ce qui s’est passé depuis des millions d’années, en particulier en ce qui concerne les côtes, les étranges arabesques et volutes façonnées par un conflit permanent entre les forces telluriques de la lithosphère et les courants marins.

La péninsule Valdès, sur la côte argentine, fait partie de ces accidents de la nature. Située dans ce qui est communément nommé la Mer Argentine, elle n’est reliée à la terre que par un isthme étroit, le Carlos Ameghino. La particularité formelle de ce lieu tient aux échancrures qui déchirent la côte au nord et sud, donnant à voir une langue de terre en forme d’oeuf de seiche. Sa situatation géographique la protège des fortes précipitions des Andes, ce qui lui confère un aspect désertique, mais bénéficie d’un climat marin sur ses côtes, attirant ainsi une faune variée et d’autant plus présente que les lieux sont protégés. Deux salines gigantesques, de presque huit kilomètres de diamètre trouent la surface de la péninsule tout en se trouvant bien au dessous du niveau de la mer. Sur les côtes, on peut apprécier des paysages de falaises crayeuses aussi bien que de longues plages de sable situées plein est.

Dans le golfo Nuevo, au sud, une petite ville, Puerto Pirámides, est un haut lieu du naturalisme argentin puisque c’est ici que viennent du monde entier les amoureux des baleines franches.

Photo © Ande Wanderer

Fabienne et moi avons décidé de vous emmener dans un tour du monde virtuel. Vous pouvez suivre les étapes de ce voyage sur Google Maps (c’est magique !)…

Domino streets

galetsPhoto © Weinaiko

Aujourd’hui,
je vais prendre le temps,
prendre mon temps,
tout doucement,
en solitaire autour du monde,
pas très loin,
mais un peu,
écrire et lire,
jouer aux dominos,
aligner des petites pièces de bois,
numérotées, questionnées,
demain aussi, peut-être,
chut ! Silence,
écoute…

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