Parfois, on me demande ce qu’il y a dans mes carnets, on s’interroge sur ce que je note dans ces petites choses à la couverture noire, on se demande ce que j’en fais ou à quoi ça peut bien servir, ou à l’inverse, on me demande comment je fais pour consigner tout ce que je vois et qui me sert à construire ce blog… En fait, je procède sans méthode et en dépit du bon sens, et doué d’une formidable capacité à m’intéresser passionnément et à oublier tout de suite après, l’intérêt de la prise de notes est pour moi plus qu’évident. Aussi, je tiens une sorte de journal achronique de tout ce qui me traverse à l’instant T. On se demande aussi pourquoi je porte des pantalons avec de grandes poches sur les cuisses. La réponse consiste généralement un soupir, un haussement d’épaules et trois, quatre mots qui signifient que c’est pour toujours avoir sur moi mes carnets. Je note tout, où que je sois, quoi que je fasse, ne me séparant de ces appendices vitaux et précieux que lorsque la nudité la plus totale affecte mon existence. Je note des références de livres, des noms qui me mènent sur des pistes de recherches, de simples termes qui renvoient à des notions que je veux explorer, des thématiques précises, des journées entières résumées, je note absolument tout.
Et ce que je fais aujourd’hui, c’est dévoiler une part de mon intimité qui consiste en ces pages bordéliques sur lesquelles j’écris les choses les plus importantes. Ceci est mon premier Moleskine, le plus précieux, celui qui ne me quitte jamais et sans lequel je me sentirais désoeuvré, celui par lequel tout a commencé. Morceaux choisis, et ce seront les seuls.

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