Motifs par **sirop (YUKIHIRO YOSHIDA)
En six points, l'inavouable
Photo © Lee Cullivan
Non non non, je m’étais juré qu’on ne m’y reprendrait plus, les chaînes, les memes, tout ça j’avais dit non stop fini c’est plus possible. (Je sais pas pourquoi, j’étais certain d’avoir déjà répondu à cette chaîne.) Bien.
Et puis Lou m’a quand même sollicité. Tout ceci implique que je parle de moi, de ce que je suis, même si je sais que je peux mentir, dire n’importe quoi, simuler, musarder autour de sujets dont je n’ai pas envie de parler. Et si j’avouais des trucs vraiment inavouables, des choses que personne ne sait ? En même temps, peu de ceux qui me lisent me connaissent bien, ça n’impliquerait pas grand-chose. Ou alors, je pourrais aussi prendre la chose à contre-pied et avouer des trucs que j’aurais aimer être inavouables, c’est pas mal ça… L’art de pérorer…
Bien, allez, je me lance. Continue reading “En six points, l'inavouable”
Le blues de la maison rouge
Lorsqu’on pense Jimi Hendrix, on pense guitare électrique saturée, amplis Marshall[1] à ampoules, une guitare qui prend feu sur scène et les interminables Larsen. On pense morceaux qui durent dix minutes, on pense Woodstock, on pense drogue et destin tragique, mort solitaire à un âge dérisoire. Quant à chercher ses disques dans les bacs d’un disquaire (oui, je sais, j’ai un peu l’impression de parler d’une autre époque), cela relève de la gageure. Doit-on chercher dans Rock’n’Roll ? Rythm’n’blues ? Hard Rock ? Non. On a parfois du mal à l’imaginer lorsqu’on l’entend, mais Jimi Hendrix, même s’il a inventé la musique moderne en seulement quatre ans de carrière internationale, s’il a inventé des sons inconnus jusque là, une façon de jouer inégalée, un style purement hippie qui ne convenait qu’à lui, Hendrix était avant tout l’héritier des plus grands bluesmen du sud des États-Unis. Sous les flonflons et les boas roses, se cachaient un grand connaisseur du blues noir, un musicien rigoureux qui n’hésitait pas à en faire des tonnes et qui malgré les effectifs restreints de l’orchestre et parfois même sa seule présence, réussissait à remplir l’espace et à le combler magistralement. C’est l’aura des magiciens.
Ci-dessous, la vidéo de Red House à Woodstock.
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Morocco
Photo © Kolby Kirk
Les photos de Kolby Kirk, déjà présentées ici, sont comme nées d’un rêve, en forme de quête initiatique dans un recoin du monde. Ses clichés du Maroc nous emmènent sur les pistes d’un thé au Sahara, de Paul Bowles, ou sur les traces de Michel Vieuchange perdu dans le désert à la recherche de la mythique Smarra…
Schlußklappe pour Polaroïd
Polaroïd tel qu’on l’a tous connu, c’est terminé. La firme ferme ses deux usines de Norwood et Waltham et emporte avec elle 70 ans de patrimoine photographique, même si selon ses propres termes, elle conserve un an de stocks. Victime du succès du numérique, l’entreprise a fini par s’endetter, ayant mal anticipé le tournant.
Porteur d’une image un peu ringarde dès la fin des années 80, l’image instantanée finit par acquérir ses lettres de noblesse – déjà portée aux nues par un Andy Warhol inspiré – au début des années 2000 où elle fait un come-back remarqué sur Internet. A voir le très excellent Polanoïd.
Pour les amateurs, il existe un script Photoshop permettant d’appliquer l’effet sur n’importe quelle photo.
Aneta Kowalczyk
Glamourama, regards intenses et chairs sublimées… Rien de plus à dire.
L’art clinquant d’Aneta Kowalczyk.
Via Otomano.
Ferropolis
Hommage contemporain à une société post-moderne, baignant dans le fer et la manœuvre, d’immenses excavateurs dégingandés exhibés comme autant de vestiges d’une autre époque voués à être au coeur de la fête, en plein coeur d’une île isolée.
Ferropolis via Pruned.
Le monde flou de Romain Osi
Poses longues et décalées, couleurs révélées par la nuit, dans la lumière des phares des voitures ou des stations essence ou plus prosaïquement avec l’obscure clarté des ténèbres, des fantômes surgissent des photos de Romain Osi. Des séries tendres, de Bound Area à Lost in Paradise, des chants de la terre qui parlent à l’étonnement, à la fascination de l’errance.
Lipa
Elle et les autres, les autres mais surtout elle, elle sensuelle ou ridicule, mise en scène et charnelle, brune et peau blanche, cheveux rasés ou femme fatale – en collants sans forme, nue ou habillée… On la retrouve un peu partout, femme-garçon universelle.
Le Grand Sommeil – une fois de plus
Me tirant difficilement d’une crève terrible dont je n’arrive pas à me départir – fatigué comme rarement – j’en suis venu à remettre en question certaines choses à propos de mon blog ; intervertissant les rapports entre les images et les mots, dans un équilibre que je n’arrive pas à trouver. Ce qu’il me fallait c’était un autre lieu acceptable.
Je dois dire que j’éprouve une certaine jouissance fébrile à publier toutes ces petites choses que j’aime à partager sur mon blog, j’aime l’ambiance qui en émane, cet univers sobre et juste, ce petit bout de ma vie qui requiert tant d’ordre et de rigueur, aux couleurs neutres, à la construction brute et significative de mes aspirations. J’y publie de belles images, des textes qui me tiennent à coeur, des liens vers des sites que je trouve intéressants, le tout avec harmonie comptable et dans une démarche réfléchie – que j’hésite à appeler intellectuelle mais que je me plais à qualifier d’exigeante. Chaque billet est travaillé dans sa plus juste exactitude et rien ne sort tant que je n’ai pas de titre convenable, de citations pertinentes ou parlantes, de texte à l’allure plaisante en parfaite cohérence avec ma pensée du moment ou d’image parfaitement représentative, dans un souci d’illustration parfaite.
C’est mon lieu acceptable.
Et aujourd’hui, voici mon autre lieu acceptable.
Le Grand Sommeil
Il me semble que c’est la troisième fois que j’ouvre un photoblog. Et naturellement, celui-ci, comme les autres, ne pouvait porter un autre nom que le Grand Sommeil [1], en hommage au grandiose roman de Raymond Chandler [2] et au film non moins magistral film d'Howard Hawks, avec Humprey Bogart et Lauren Bacall.
J’ai souhaité faire un photoblog de toute beauté, non pas simplement avec mes meilleures photos, mais avec des photos qui racontent véritablement des histoires, des photos qui me tiennent à cœur parce qu’elles ont été prises dans des circonstances particulières. Touche subtile qui, je trouve, met particulièrement bien en valeur chaque cliché, chaque page reprend en arrière-plan l’histogramme des couleurs de chaque cliché.
Note:
[1] L’intrigue du film est particulièrement complexe, à tel point que le réalisateur du film Howard Hawks demanda à l’un des scénaristes, le célèbre écrivain William Faulkner, si l’un des personnages du film appelés à mourir était assassiné ou s’il se suicidait. Faulkner admit qu’il n’en était pas très sûr non plus, et décida de téléphoner à Chandler, pensant que l’auteur du roman original devait forcément connaître la réponse. A cette question, Chandler répondit malicieusement qu’il n’en savait rien, une manière de signifier que l’intrigue proprement dite n’était pas selon lui le point le plus important de l’histoire. – Source Wikipedia.
[2] Si je tiens autant à ce roman, c’est surtout car sa lecture coïncide avec un moment de ma vie que garde précieusement en mémoire. Cabourg, l’avenue de la mer, le Hastings… Et mes grands-parents évidemment.