La nausée

Je ne lis pas les blogs de gens comme Ginisty ou Le Meur pour plusieurs raisons.
Premièrement, parce que le contenu est inintéressant au possible, mais cela je l’ai déjà dit.
Ensuite, parce que les commentaires le sont encore plus et, je le maintiens, émis par des moutons, flattant ainsi l’instinct grégaire des bipèdes.
Mais la principale raison est et demeure parce qu’on y voit ce genre de conneries.
Là, je me dis qu’on ne vit vraiment pas sur la même planète, et les commentaires sont encore plus drôles, enfin non, c’est triste.
Pathétique à vomir.

Mes rêves

Comme tous les lundi, je me braque. Comme tous les lundi, j’ai le dos qui en prend un sacré coup, la tension revenant à son comble. Comme souvent, je dors à moitié et j’entends par dormir que je ne suis pas vraiment là, comme absorbé par autre chose qui est forcément toujours quelque chose qui n’a aucun rapport avec ce que je vis à l’instant présent.

Je ferme souvent les yeux, ne sachant pas si c’est pour me replonger dans le réel ou tenter de rattraper le rêve qui vient de s’enfuir et finalement, ça n’a pas d’importance. Ce qui est important ce sont ces pensées fugaces qui me transpercent, le monde de vapeurs qui m’entoure, l’ivresse légère provoquée par le parfum d’une femme qui marche devant moi ou le souvenir d’une autre dont les hanches étaient une invitation à soupirer une fois de plus.

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, Haruki Murakami

Les saveurs subtiles d’un thé des songes à l’orée du jour d’après me donnent envie de parler de ce livre que j’ai lu récemment. Mon amour pour Murakami reste inébranlable et même si, du fait que Sabah m’avait vivement conseillé de lire celui-ci en particulier et que pour le coup, je me suis comme inexplicablement braqué face à la couverture du livre qu’elle venait de me prêter, je me suis plongé à corps perdu dans cette histoire de solitude et d’amour dans un Japon contemporain.

Japan nightPhoto © tiarescott

Hajime est un jeune enfant complexé. Il est fils unique et conçoit ceci comme une tare. Sa rencontre avec Shimamoto-san, jeune fille tout aussi fille unique et boiteuse de surcroit, va lui faire sentir les choses autrement. La vie, les études, les petits incidents de la vie les font se perdre de vue. Hajime poursuivra sa vie, une petite vie de gratte-papier sans envergure dans laquelle il collectionne les aventures sexuelles, laissant sur le carreau la belle Izumi, qu’il transformera en fantôme, jusqu’à ce qu’il se marie. Sa vie prend alors un nouveau tour puisque son beau-père lui prêtera de quoi ouvrir un club de jazz, puis un autre. La vie rangée prend le dessus et l’enferme, jusqu’à ce que Shimamoto-san surgisse un soir dans son antre.

Elle a beaucoup changé, elle ne boite presque plus et elle est devenue très belle. Leur nouvelle rencontre les bouleversera tous les deux et Hajime se retrouvera malgré lui pris dans une spirale amoureuse qu’il ne voudra pas briser. Pourtant, Shimamoto-san lui demande de faire un choix qui le laissera dans une incroyable solitude.

Quand j’étais fatigué de contempler mes fantasmes, je me mettais debout devant la fenêtre et regardais le paysage. De temps en temps, il me semblait que j’avais été abandonné dans un désert privé de vie. Mes hordes de visions avaient aspiré toutes les couleurs du monde autour de moi, ne laissant que le vide. Tous les objets, tous les paysages, paraissaient plats et vides comme des décors éphémères en carton-pâte, poussiéreux, couleur de sable. Je repensais à cet ancien camarade de lycée qui m’avait un jour donné des nouvelles d’Izumi. Il m’avait dit : “Il y a différentes façons de vivre, et différentes façons de mourir. Mais c’est sans importance. La seule chose qui reste en fin de compte, c’est le désert”.

Kokkyô no minami, taiyô no nishi…

Jardin secret

Un vent léger, un souffle frais… Dehors, il fait bon, presque trop chaud pour la saison, le thermomètre n’hésite pas à approcher les vingt degrés. A Noël, j’avais commandé un hiver glacial et un bon mètre de neige, mais il semblerait que même cela fasse désormais partie du passé. Je me sens plein d’une douce énergie, un calme cotonneux et lénifiant. Il y a vingt ans, j’étais sur les bords du Nil et sur le Nil, face aux géants d’Abou Simbel et au pied des pyramides de Gizeh. C’était il y a déjà vingt ans.
J’ai souvent froid ces derniers temps.

Avant l’heure

Photo © ptrob59

Envie de prendre les mots à bras le corps, de me laisser bercer après cette belle journée d’hiver qui a revêtu des habits printaniers, envie de me laisser porter tout simplement. Les choses de la vie n’ont que rarement de l’importance, et c’est ainsi que je les vois. L’air est chargé de petites particules de bonheur et tout à coup, je n’ai pas envie de réfléchir, juste de sentir.

On m’a fait un compliment aujourd’hui, et comme souvent, ça me met mal à l’aise, je ne sais pas quoi répondre ; on m’a dit que j’écrivais bien, que je parlais bien et que ma culture était impressionnante. Je n’ai pas su quoi répondre au risque de passer tout à coup pour quelqu’un qui manque de modestie, ce qui n’est pas faux en soi. Et puis j’ai reçu un mail troublant, des mots qui auraient pu avoir été écrits sur une lettre de papier gaufré, et tout à coup, je me suis senti étrangement bien, en totale confiance, dans la confidence malgré l’étrangeté.

Je me suis regardé longtemps dans le miroir de la salle de bain et j’y ai vu un visage lisse et encore jeune, des yeux doux bien qu’emplis de malice, des sourcils qui n’inspirent peut-être qu’une légère tristesse, mais c’était moi, je me suis reconnu, c’était bel et bien moi. Il y avait longtemps que je n’avais pas ressenti cela face à mon image. La raison ? Je la connais. Je suis en accord avec moi-même, je ne suis rien d’autre que ce que je suis après avoir longtemps pensé que je pouvais jouer avec des apparences qui ne faisaient que m’éloigner de moi-même. J’aurais pu être meilleur, faire de grandes choses, mais me dire que j’aurais pu être pire me conforte dans l’idée que je suis bien comme je suis. Je m’aime bien, je me supporte, je ne me dégoûte jamais, je suis une bonne compagnie pour mes moments d’homme seul. Et par-dessous tout, je garde au fond de moi mes espoirs d’enfant, mes rêves de gamin, et sur le visage ce sourire discret que l’on me connait.

A présent, je peux à nouveau parler de moi sans me faire peur.

John Woolf

Les gratte-ciels et autre buildings ont toujours quelque chose de fascinant. Les photos de John Woolf rendent cette atmosphère sensuelle qui magnifie leur place dans la ville. Un très beau travail. Via MoonRiver.

John Woolf

Saint-Claude

Aujourd’hui, c’est la Saint-Claude !

Aussi, je souhaite une très bonne fête à tous les amateurs de pipes…

Pipe Magritte

Non, ceci n’est pas un troll, même si hier, c’était la Saint-Valentin (et pardon pour ce rire intérieur qui secoue mes entrailles et fait tant de bruit).

EDIT: Visiblement, ma blagounette n’a pas de succès, alors explication de texte. Saint-Claude est une ville du Jura (français, je précise, nan parce que bon) dont la spécialité est la pipe en bruyère. Je trouverais amusant que les amoureux fêtent la Saint-Claude plutôt que la Saint-Valentin. Vala.