Examen de l'enfer

L’enfer existe ; je l’ai recontré.

  • J’ai des migraines horribles.
  • J’ai le nez bouché.
  • Je tousse.
  • J’ai des frissons, je passe du froid au chaud sans arrêt.
  • J’ai des courbatures, dans le dos, dans le cou, les genoux et les doigts.
  • Je dors très mal et j’ai passé la dernière nuit entre deux et quatre heures à essayer de mettre de l’ordre dans des toiles de peinture chinoises aussi irréelles que pléthoriques.
  • Je raconte n’importe quoi dans mon sommeil.
  • J’ai des palpitations.
  • J’entends le battement de mon coeur dans mes oreilles.
  • Ma tension a chuté.
  • Ma température frôle les 39°C alors que je tourne normalement à 36.5°C (ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi).
  • Je suis fatigué, mais alors, fatigué !
  • Je ne sens plus ce que je mange, je ne sens plus rien d’ailleurs.
  • Je suis un pauvre caliméro.
  • Je suis vraiment un pauvre caliméro, c’est trop injuste.
  • J’ai une saleté de putain de grippe carabinée comme je n’en avais pas eu depuis longtemps.

goosePhoto © Hans S

Oui d’abord, pourquoi je n’aurais pas le droit de mettre une photo d’oie sur mon blog ?

Grand Corps Salade

Alors lui !! Alors lui ! Bon Dieu qu’il m’énerve. Attends, je te fais un slam…
Avec sa dégaine de loulou des banlieues, sa voix grave très légèrement poussée, à peine, et sa béquille qui boite, il représente à mes yeux tout ce que la machine commerciale peut commettre de pire. Sous couvert de poésie – déjà que la poésie me fatigue mais alors là, c’est puissance 10 – il ne fait qu’écrire des textes sombres et sans saveur. Attends, je te fais un slam…
Et moi qui croyait que sa béquille, il l’avait attrapé dans une bataille rangée de loulous des banlieues, un coup de surin parti tout seul ou une balle perdue, non non. Monsieur s’est raclé sur le béton à la piscine municipale. Attends, je te fais un slam…
C’est ballot, hein ? Je suis désolé, mais je ne peux pas. Le slam c’est rien, c’est moche, c’est triste à mourir ou à chialer, c’est pas de l’art, c’est du vent passé à la moulinette Universal et surtout, c’est très tendance. Côté chanson française, on encense, on congratule, mais que la chanson française fasse déjà le ménage dans ses rangs! Attends, je te fais un slam…
Voilà, c’est mode, c’est monotone et ça plait aux bobos. Au moins les bobos servent à quelque chose, ils écoutent tout ce qu’il y a de plus merdique dans les bacs, ça évite de se tromper. Grand Corps Salade, attends, je te fais un slam…

Les histoires d’amour, c’est comme les voyages en train
Et quand je vois tous ces voyageurs, parfois j’aimerais en être un
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare
Pourquoi tu crois qu’on flippe autant d’arriver en retard

Voilà, je t’ai fait un slam, désolé mais il est midi vingt et je dois aller acheter une salade, et puis des brocolis pendant que j’y suis (oh, ça rime!)

Gukanjima

Au large des côtes nippones se trouve une île au milieu de l’océan. Ici, pas d’habitants, pas âme qui vive, il ne reste plus rien si ce n’est un immense labyrinthe de béton. A l’origine, cette île n’était qu’un récif nu, mais la folie du charbon en a fait un plateau entièrement construit par l’homme et habité par 5300 personnes, entassées dans un réseau de bâtiments qui font ressembler l’endroit à un gigantesque navire forteresse. Un lieu fantômatique et mystérieux. Via Bldgblog.

Gukanjimaphoto © ne.jp

Gvozdariki

Un site d’une exceptionnelle richesse graphique. Tout est en russe, mais cliquer sur des liens auxquels on ne comprend rien devient ici un jeu de piste passionnant. Du mouvement, des animations, des peintures qui ont quelque chose des maîtres de la peinture flamande, ce site a vraiment du charme.

Vladimir Gvozdariki

Vladimir Gvozdev via BibliOdyssey.

Sur la route de Marigny

Voici ce qu’on appelle typiquement un non-événement. Je ne suis pas un grand cinéphile pour deux sous, mais il est des choses intouchables parmi les oeuvres du cinéma hollywoodien. En l’occurrence, le chef d’oeuvre cinématographique de Clint Eastwood adapté du roman de Robert James Waller, The Bridges of Madison County, fait partie de ces petits moments de bonheur qui marquent, parce que les acteurs rendent une charge émotionnelle indiscutable, parce que la mise en scène, la photographie sont parfaitement maîtrisées. Ce film, avec Meryl Streep, incomparable, est comme Out of Africa, un succès commercial parfaitement réalisé.

Aussi, lorsque je vois qu’Alain Delon et Mireille Darc montent sur scène au théâtre Marigny pour jouer cette pièce, j’ai tout de suite beaucoup de mal à imaginer Delon face à Eastwood dans le rôle de Robert Kincaid et Mireille Darc face à Meryl Streep dans celui de Francesca Johnson, c’est un peu comme si on tentait de me vendre un pot de cornichons quand je demande un pot de marmelade d’oranges amères. Sur Europe 1, partenaire du spectacle, j’ai entendu l’annonce et on entend Delon déclamer “je cherche un pont couvert, etc.” avec un tel détachement qu’on croirait qu’il est en train de se couper les ongles pendant qu’il parle, absolument sans conviction et comme s’il demandait un timbre et une boîte d’allumettes au bar-tabac Le Balto

Assurément, ce sera LA pièce de théâtre que je n’irai pas voir cette année…

Du partage numérique des images

Quoi de plus agréable qu’un billet sur un blog, ou d’une page sur un site, dont l’intérêt peut-être suscité par une illustration pertinente autant qu’agréable ? C’est dans cette démarche que je me dis que pour illustrer un billet critique sur la lecture d’un livre, rien ne vaut une belle photo en rapport avec son ressenti sur la lecture et les émotions suscitées.

C’est donc tout naturellement que dernièrement, je me suis tourné vers Flickr en faisant des recherches thématiques ou transversales. Il se trouvent que certaines photos sont sous licence Creative Commons et selon les termes du contrat, utilisables librement ou non dans un cadre non commercial avec revendication de la paternité, ce qui est assez sympathique puisque les créations peuvent être dans ce contexte utilisées librement si toutefois on mentionne le nom de l’auteur. Toutefois, en recherchant une photo de taxi new-yorkais, je me suis rendu compte que la plupart des photos disponibles étaient encore “All rights reserved“, ce qui j’avoue a eu le don de m’agacer. Bien évidemment, les auteurs sont libres de leur choix, mais dans ce cas, pourquoi partager ses photos sur Internet si on ne peut pas les utiliser ? C’est aller à mon sens à la pêche aux ennuis.

Que peut-on faire avec des photos consultables librement sur Internet ?

  • Les enregistrer sur son PC.
  • Les utiliser sur un blog ou un site.
  • (Les revendre).
  • (Les revendre cher).
  • (Les envoyer dans une capsule pour communiquer avec les extra-terrestres).

Sincèrement, je ne vois pas l’intérêt de partager quelque chose d’aussi statique. Une utilisation raisonnée des créations d’autrui ne peut à mon sens qu’être la mesure commune. D’autre part, je me vois mal demander à l’auteur la permission d’utiliser une photo pour écrire un billet.

Se réserver tous les droits sur des créations librement consultables est à mon sens absurde alors qu’on peut simplement les protéger en en interdisant un usage commercial par un petit sigle.

Cosmopolis, Don DeLillo

Taxi in NYCPhoto © Mdumlao98

Eric Michaël Packer est un goldenboy de la nouvelle école. Il sillonne les rues de New-York dans une grande limousine bardée d’écrans d’ordinateurs, surveille à distance les évolutions du Yen, a une totale confiance dans son garde du corps qui lui colle aux basques comme une seconde peau. Il vient de se marier à une riche héritière frigide et fragile, baise à même le macadam, garde un oeil constamment rivé aux analyses de risques concernant les menaces concernant sa personne et rend quotidiennement visite à son médecin pour un toucher rectal qui lui diagnostiquera une prostate asymétrique.

Il passa en revue les unités d’affichage visuel. Elles étaient déployées à des distances progressives du siège arrière, des écrans plats de taille assorties, certaines regroupées dans un cadre, d’autres projetées séparément depuis des cabines latérales. Le groupement était une oeuvre de sculpture vidéo, belle et aérée, à potentiel métamorphique, chaque unité conçue pour se détacher, se fermer, ou fonctionner indépendamment des autres.
Il aimait le volume très bas ou le son coupé.

Le monde de Packer est d’une froideur infinie, enveloppé par la technologie dont il est un des fervents défenseurs et circonscrit dans une ville monumentale et tournée vers elle-même. Mais Packer aime prendre des risques, il tente de faire fléchir la bourse et compte bien s’enrichir sans bouger en achetant tout le Yen qu’il peut. Dans les rues de New-York, assis dans son immense limousine, il regarde le monde défiler et ne le perçoit qu’à l’aune de sa vision des choses, froidement. Même lorsque l’Apocalypse semble être arrivée.

Elle avait un corps brun corail et des pommettes bien dessinées. Sur ses lèvres, un éclat de cire d’abeille. Elle aimait être regardée et conférait à l’acte de se dévêtir une dimension orgueilleusement publique de l’ordre du dévoilement transfrontalier, associé à un élément de défi un peu frime.

Packer sera rattrapé par le temps qui défile selon ses règles à lui, cherchant finalement une fin inéluctable et ne cherchera même pas à s’en préserver. Il se débarrassera de ce à quoi il tient le plus et symbolise son univers, sa limousine, son argent, son garde du corps, pour achever l’histoire dans une fin qu’il pense avoir toujours désiré.

Wall StreetPhoto © Romu

Don DeLillo signe ici un chef-d’oeuvre de noirceur, un roman post-moderne effrayant, d’une écriture froide et métallique de laquelle un noir de titane aux reflets bleutés transpire nettement. Une grande réflexion sur l’existence et l’aliénation au monde moderne.

Meta brindilles II

Une sélection de liens des quatre coins du monde, triés sur le volet et forcément très intéressants. Diverses expériences architecturales, design et comme toujours, l’image est privilégiée.

A suivre de près… Et puis une mise à jour de taille…

Tokyo VR

Tokyo VR, pour voir la capitale japonaise à 360°, via Jeansnow.

tokujin yoshioka

Tokujin Yoshioka présente une collection de media skins qui risque de faire des envieux.

James-Robertson house

Une maison de baie de pirate, la James-Robertson house, via Rouge.

masaokamain

Expérience musicale de Miya Masaoka chez Ping Mag.

adam frank

Experiments in light and interactivity, expériences lumineuses avec Adam Franck, via MoCoLoco.

Ruskin Place Townhouse

Alexander Gorlin Architect – Ruskin Place Townhouse chez Arkinetia.

Maison Omnibus

La maison Omnibus par les architectes Gubbins, un vrai compromis entre l’intérieur et l’extérieur, un chef d’oeuvre, sur Noticias Arquitectura.

Maison Poli

Maison Poli, un cube extraordinaire dans un cadre exceptionnel. Chez Plataforma Arquitectura.

ARX_PORTUGAL_Casa_em_Ericeira

Et une autre somptueuse, à en tomber par terre, sur Arkinetia.

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