Skeleton Coast

Skeleton Coast

Un des lieux les plus sauvages au monde, est aussi le plus déserté, le plus chaud et certainement le plus hostile à la présence des humains, mais aussi à celle des animaux. Avec une température sur le sable de plus de 70°C, il est littéralement impossible pour les espèces indigènes d’y évoluer la journée. Cet endroit se trouve sur la côte ouest de la Namibie et se nomme la côte des squelettes, non pas en raison des morts que le climat peut laisser sur la sable, mais à cause des innombrables épaves de navires qui y sont échouées. Un paysage magnifique, très coloré, incomparable.

>> Namibweb
>> SKELETON COAST NATIONAL PARK, NAMIBIA
>> Namibian.org
>> D’autres photos et pas que de Namibie.

Jardin Ephrussi de Rothschild

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Amateurs de jardins fouillis, abstenez-vous. Vous êtes ici dans le règne de l’ordre et de la puissance. Le jardin Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est le résultat de la puissance de l’argent et du savoir faire de grands artistes, dans un cadre somptueux.
Ne cherchez pas ici le défaut, tout est tiré au cordeau, mais ce sont des centaines d’espèces de plantes qui sont conservées ici.
La villa est aussi et avant tout un modèle d’architecture florentine remise au goüt du jour.

Photo Copyright Fondation Rothschild

Le jardin de la Villa Pratolino, Florence

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La Villa Pratolino (ou Villa Demidoff), construite par Bernardo Buontalenti se trouve dans les environs de Florence, en Toscane. C’était autrefois un jardin merveilleux édifié à la gloire des Médicis. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un vaste jardin sans fioriture, dont il ne reste plus que la villa (sans intérêt particulier) et le Colosso dell’Appennino (1579 – 1580), sculpté par le célèbre sculpteur flamand Giambologna. Maniériste renaissant, il a placé son colosse au-dessus d’un étang jonché de nénuphars.

Katsuyoshi Ueno

Photographe hors-pair sachant allier technique et simplicité, je vous invite à découvrir le travail de cet artiste sensible et chatoyant dont le travail est plus connu sous le nom de Neon Sight Japan.

Le site d’accueil, le photoblog, le blog et le book.

Neon Sight Japan

ÖkoHaus – Berlin

C’est une maison berlinoise à l’architecture dite “naturelle”. C’est fou comme on éprouve des difficultés à trouver des renseignements sur le web. Son principal avantage est la cohabitation de plusieurs corps de métiers qui produisent un excédent de chaleur de par leur activité. Cette chaleur est ensuite redistribuée pour chauffer le reste du bâtiment. De même, l’eau des gouttières est l’unique source d’approvisionnement des chasses d’eau de cette maison.

OkoHaüs - Berlin

Un modèle dont on pourrait s’inspirer mais qui ne semble pas encore assez dans l’air du temps.

Construccio sostenible

Un récit qui donne un beau visage

Ce n’est pas pour rien que ce billet porte le titre d’un conte de Jorn Riel, un auteur qui a bercé certaines de mes nuits difficiles et qui m’a transporté sur les rives caillasseuses et enneigées du Groenland. Un récit qui donne un beau visage est un billet dédié à la collecte des plus beaux textes qu’il m’ait été donné de lire. Généralement courts, lus récemment, ce sont des oeuvres marquantes, des textes rares et refermant une puissance liée à la simplicité des mots et à la beauté objective des histoires. C’est ici que je veux partager ces lectures qui ne laissent pas indifférent.

Tout a commencé le jour où j’ai ouvert un livre de Jorge Luis Borges, un livre préfacé par l’auteur lui-même, El informe de Brodie. Sans avoir persévéré dans la lecture de ce recueil de nouvelles, je me suis plongé dans la préface (que je n’aime pas lire en règle générale, pour me plonger tout de suite dans la lecture), un texte court et dont la tournure m’a tout de suite interpelé. Voici un extrait de ces mots:

Les derniers contes de Kipling ne sont pas moins labyrinthiques et angoissants que ceux de Kafka ou ceux de James et leur sont, sans aucun doute, supérieurs; mais en 1885, à Lahore, Kipling avait commencé à écrire une série de récits brefs, d’une langue et d’une forme très simples, qu’il rassemblerait dans un recueil en 1890. Beaucoup d’entres eux – In the House of Suddhoo, Beyond the Pale, The Gate of the Hundred Sorrows – sont des chefs-d’oeuvres laconiques; je me suis dit un jour que ce qu’avait imaginé et réussi un jeune homme de génie pouvait, sans outrecuidance, être imité par un homme de métier, au seuil de la vieillesse. Le présent volume, que mes lecteurs jugeront, est le fruit de cette réflexion.

Je recommande chaleureusement la lecture de ce livre, et surtout de la préface. C’est une mine d’or dans un salon. Ces mots, je le disais, m’ont interpelé, pour la simple et bonne raison que j’ai lu les contes de Kipling dont Borges parle. Rassemblés en France et de manière très parcellaire dans un volume nommée L’homme qui voulut être roi (au Royaume-Uni augmenté et nommé Indian tales), ce recueil fait selon moi partie des plus beaux ouvrages qu’il m’ait été donné de lire. J’en veux pour preuve ce magnifique poème, L’Envoi:

And they were stronger hands than mine
That digged the Ruby from the earth
More cunning brains that made it worth
The large desire of a King;
And bolder hearts that through the brine
Went down the Perfect Pearl to bring.

Lo, I have wrought in common clay
Rude figures of a rough-hewn race;
For Pearls strew not the market-place
In this my town of banishment,
Where with the shifting dust I play
And eat the bread of Discontent.
Yet is there life in that I make,
Oh, Thou who knowest, turn and see.
As Thou hast power over me,
So have I power over these,
Because I wrought them for Thy sake,
And breathe in them mine agonies.

Small mirth was in the making. Now
I lift the cloth that cloaks the clay,
And, wearied, at Thy feet I lay
My wares ere I go forth to sell.
The long bazar will praise but Thou
Heart of my heart, have I done well?

Borges, un visionnaire ayant perdu la vue. J’ai retouvé sa trace un peu plus loin, dans un livre que j’ai acheté il y a bien longtemps uniquement parce que je trouvais la couverture aussi intrigante que le nom de l’auteur. Il s’agit de L’invention de Morel d’Adolfo Bioy Casares. Raconter cette histoire sera faire insulte à son auteur, car il s’agit réellement d’un texte exceptionnel. Borges y est encore présent car il est l’auteur de la préface, une autre préface étonnante.

Stevenson, vers 1882, observait que les lecteurs britanniques dédaignaient un peu les péripéties romanesques et pensaient qu’il était plus habile d’écrire un roman sans sujet, ou avec un sujet infime, atrophié. (…) Telle est, sans doute, l’opinion commune en 1882, en 1925 et même en 1940. Quelques écrivains (parmi lesquels il me plaît de compter Adolfo Bioy Casares) croient raisonnable de n’être pas d’accord. (…) En espagnol, les oeuvres d’imagination raisonnée sont peu fréquentes et même très rares. Nos classiques pratiquèrent l’allégorie, les exagérations de la satire ou bien, parfois, la pure incohérence verbale; parmi les oeuvres récentes, et je n’en vois pas, sinon tel conte des Forces étranges ou tel autre de Santiago Dabove: tombé dans un injuste oubli. L’invention de Morel (dont le titre fait filialement allusion à un autre inventeur insulaire, à Moreau) acclimate sur nos terres et dans notre langue un genre nouveau.

Quelle audace de sa part quand il finit par:

J’ai discuté avec sont auteur les détails de la trame, je l’ai relue: il ne me semble pas que ce soit une inexactitude ou une hyperbole de la qualifier de parfaite.

A la lecture de l’invention de Morel, on tombe dans un monde étrange, une île moite et solitaire, sur laquelle s’ébat (ou plutôt tente de survivre) un homme en fuite, seul, arpentant des endroits autrefois somptueux mais désormais à l’abandon. J’avoue que suivre le fil de l’aventure ne m’a pas été facile, car l’auteur brouille les cartes du début à la fin.

Je montai l’escalier: c’était le silence, le bruit solitaire de la mer, une immobilité traversée de fuites de mille-pattes. J’eus peur d’une invasion de fantômes, une invasion de policiers étant moins vraisemblable. Je passai des heures, ou peut-être des minutes, derrière les rideaux, affolé à l’idée de la cachette que j’avais choisie (…). Puis, je me risquai à visiter soigneusement la maison, mais mon inquiétude persistait: n’avais-je pas entendu, tout autour de moi, ces pas clairs qui se déplaçaient à différentes hauteurs ?

Le décor est planté, il s’y passe quelque chose de totalement irréel, dans une ambiance terriblement tendue alors qu’un seul personnage évolue dans un décor situé entre Shining et Apocalypse now.

C’est dans ces moments d’extrême angoisse que j’ai imaginé ces explications vaines et injustifiables. L’homme et le coït ne supportent pas de trop longues intensités.

Pandora, Music Genome Project

Pandora Music Genome Project

Lorsque des musiciens et des scientifiques mettent en commun leur savoir et leur pertinence afin de dégager un génome musical, il en ressort qu’une machine est désormais capable de vous donner des pistes pour vous dire quel genre de musique vous aimez et quelles sont celles que vous seriez susceptibles d’aimer. Comme toujours, j’y suis allé avec une bonne dose de scepticisme dans ma besace et j’ai essayé, et là, il faut bien avouer que je me suis laissé bluffer.

On entre le nom d’un artiste et la machine vous dit ce qui vous fait aimer cet artiste et vous sort toute un liste de suggestions auditives qui me semblent effectivement très proches. A utiliser d’urgence si vous êtes en mal d’inspiration… Pandora.

Geziret el-Nabatat

Imaginez-vous sur les bords du Nil, dans une ville grouillante, couleur de sable et d’ocre, chaleureuse à souhait. D’un côté du fleuve nourricier, la ville et ses routes, son brouhaha, de l’autre, une colline. C’est l’heure des ombres qui s’allongent et du soleil qui décroît, des couleurs chatoyantes qui se réchauffent…

Souvenir d’Égypte dans les années 80. Geziret el-Nabatat, l’île des plantes, sur laquelle s’étend le jardin Kitchener, un jardin paisible composé de tâches colorées, de parfums d’un autre monde, au beau milieu de désert et de la poussière. Tout en haut, le mausolée de l’Aga Khan, tout de marbre blanc, et le souvenir de sa silhouette en contre-jour, depuis le bas de la colline. Un peu plus loin, l’île Eléphantine et les temples sacrés. C’est le soir, nous sommes à Assouan en Nubie, la nuit tombe sur l’Égypte, le souvenir de cette belle journée reste présent dans mon esprit. C’est l’heure de plonger dans le souk aux bonnes odeurs d’épices, de ras al-hanout et de cannelle.

La semaine prochaine, je t’emmène en Égypte, en 1989.