Bilan de deux mois d'une certaine inactivité

Je trouve ça effrayant. Voici presque deux mois que je n’ai pas ouvert un journal autre qu’un programme de télévision. Deux mois que je n’ai pas regardé le journal télévisé. Deux mois que je n’écoute pas les informations à la radio, que je ne consulte pas les informations sur Internet et que je ne regarde même pas les gros titres des journaux dans les kiosques et même les journaux d’information gratuits distribués dans le métro. Deux mois que je suis à la ramasse totale en ce qui concerne le monde, l’Europe, la France, je suis complètement largué ; j’entends bien parler de choses et d’autres par mes collègues de travail.
De temps en temps Fabienne me glisse une info importante, du genre les affrontements de Gare du Nord (c’est sur ma ligne de train et c’est depuis Genève que j’apprends l’événement) ou alors un massacre dans une école américaine.
Ce n’est pas que je m’en fous, c’est juste que ça ne m’intéresse pas. J’ai vécu toute une période complètement engoncé dans l’information à en avoir des nausées, à décortiquer les canards, à zapper entre les chaînes d’info, à n’écouter que France Info dans ma voiture et aujourd’hui, plus rien.
Croyez-le ou non, ça ne me manque pas et ça fait un bien fou, comme si je m’étais écarté du monde pendant quelques temps, je m’en trouve comme lavé des impuretés du monde, rendu vierge de tous les éléments extérieurs. L’effet sur le moral est saisissant, j’ai comme l’impression d’être entre parenthèses dans ce monde. Et pour le coup, je n’ai aucune envie d’y retourner.
Pour le coup, je me demande quel monstre social je suis devenu. Parfois on me dit “Ohhlalalala (*5), tu as entendu cette histoire ???” et je calme le jeu en disant NON d’emblée, alors on me regarde comme si j’étais atteint d’une forme rare du virus de Marbourg.
Pourtant, je lis énormément, sur tous supports, je regarde parfois d’un oeil distrait la télévision (ce n’est pas pour autant que je l’écoute), j’aime éplucher les pages grand format de CB News, j’agrège plus de 270 fils de news dans mon lecteur RSS dont plus de la moitié est consacrée au design, à l’architecture, aux tendances, au marketing, à la photo, aux voyages, mais rien sur l’actualité. Parfois j’attrape quelques bribes sur tel ou tel blog, mais je saute, “mark all read”, je zappe, je rends les armes. Pas de temps ni de place dans ma vie pour ces choses.
Mais promis, le soir du 22 avril, à 20h00, je serai planté devant ma télé avec un bol de cacahuètes. J’adore lancer des saletés aux singes…*

PS: Message personnel à l’espèce de trou du cul de chauffeur de taxi (vous aurez remarqué le non-emploi particulièrement bien adapté de l’oxymoron dont l’exact opposé s’appelle un pléonasme) qui :

  1. S’est mis sur la file de droite pour tourner à gauche au feu sur le pont d’Asnières.
  2. S’est permis de gueuler parce que j’empruntais la voie la plus à droite et que par conséquent je lui bloquais le passage (il a très certainement dû oublier comme 96% des Français qu’on roule TOUJOURS !!! Bordel !! sur la file la plus à droite).
  3. S’est amusé à me faire une queue de poisson puis s’est pris pour Starsky et Hutchinson (sauf qu’il roulait dans une grosse Mercos baveuse et rutilante) en se mettant en travers de ma route, certainement dans l’espoir que je m’arrêtasse (emploi parfaitement maîtrisé du subjonctif imparfait) pour me laisser défoncer la gueule à coup de cric.
  4. A eu l’air passablement étonné, voire apeuré lorsque j’ai accéléré pour passer la quatrième et le contourner à peine à quelques centimètres d’un coup de volant savamment maîtrisé (la pratique, jeune padawan, la pratique !).
  5. M’a gentiment gratifié d’un appel de phare que je garde planté dans mon coeur telle une épine de Rosa Rugosa, marquant pour l’éternité mon esprit mortifié.

Sache donc, gentil connard, que, malgré le fait que mon coeur a quelques instants battu très fort, j’ai pris un pied fou à te foutre une trouille qui, je le souhaite de toute mon âme, te servira de leçon.
En espérant également que tu aies tâché ton siège…

Sur ces entrefaites, je tire ma révérence, le temps d’une nuit.

* http://www.mangerbouger.fr/

Accroché au musée

Le musée de l’Elysée de Lausanne organise depuis le 8 février et jusqu’au 20 mai une exposition appelée Tous Photographes ! autour des nouvelles technologies liées à la photographie et à l’approche communataires des photographes citoyens. Tout un chacun peut y envoyer ses photos, lesquelles seront exposées au coeur de cette manifestation.

Le plus de cette démarche, c’est que l’on peut visualiser les photos envoyées puisque l’on reçoit par mail une photo de son oeuvre exposée en situation. Une heure de gloire appréciable à laquelle je goüte avec délectation (encore un bon plan de Fabienne, tiens).

(03 avril 2007, 12h46)

Elysée - Tous Photographes! (2007-04-03, 12h46)

(07 avril 2007, 17h04)

Elysée - Tous Photographes! (2007-04-07, 17h04)

Si quelqu’un arrive à savoir ce que fait la dame à gauche, ça m’aiderait. Je ne sais pas si elle prend une photo, si elle éternue ou si elle se cure les dents.

John Woolf

Les gratte-ciels et autre buildings ont toujours quelque chose de fascinant. Les photos de John Woolf rendent cette atmosphère sensuelle qui magnifie leur place dans la ville. Un très beau travail. Via MoonRiver.

John Woolf

Gazette de l'Atlantique Nord

Mon journal, version papier. Des pages manuscrites, scannées, si le coeur vous en dit…
Apparaissent des images au beau milieu du texte, comme des traces d’une vie passagère. Le journal devient lieu de vie, d’interrogations quotidiennes, et aussi de mésententes cordiales. Un lieu qui prend forme et qui s’inscrit désormais dans un vrai projet d’écriture et qui se verra augmenté de diverses choses encore à l’état embryonnaire.

Un journal lyrique.

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Jeff Crandall

C’est l’histoire d’un poète (Jeff Crandall) qui voulait devenir autre chose. Alors il est devenu poète sur bouteilles en verre. Un métier comme un autre. Il écrit donc désormais des poèmes sur des bouteilles en verre dépoli sur lesquelles figurent des instructions sur l’usage que l’on doit en faire. A 65$ l’unité, mieux vaut ne pas en faire un pied de lampe.

Via MoCoLoCo.

Jeff Crandall

Les surfeurs de Munich

J’avoue que j’ai tiqué. Je pensais que c’était une blague, mais après tout pourquoi pas, d’autant plus que certains surfeurs sont absolument friands des mascarets, ces courants contrariés des estuaires. On peut donc effectivement faire du surf à Munich, il existe même un Munich Surf Open !

A voir en vidéo sur Fogonazos, via MoonRiver.

Le baiser

Nous sommes le vendredi 13 avril et je n’ai rien à dire. Rien, à part des choses dont tout le monde se contrecarre. Je pourrais vous dire qu’hier soir je me suis endormi comme une grosse larve à 21h00 devant la télévision, que j’ai mangé une pizza au thon avec beaucoup d’huile pimentée, dans le désordre, que je suis incroyablement stressé parce que je me trouve dans une situation hautement incertaine et que je ne fais absolument rien de passionnant en ce moment.

J’attends. C’est tout.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Samba%20pa%20ti.mp3]

Le baiser

Flickr Real Time

Monitorer les transferts de photos sur Flickr et l’organisation des tags en temps réel, il fallait y penser. Bien évidemment, ça ne sert strictement à rien, c’est réellement complètement inutile et ça va très très vite mais c’est aussi à ça que sert le Web, non ? PimPamPum via N’ayez pas peur.

Flickr Real Time

Bernard Khoury / DW5 – Club B 018

Bernard Khoury et DW5 c’est une association de gens talentueux chapeautée par un architecte ayant principalement oeuvré à la reconstruction du Liban dévasté. Beyrouth est son terrain de jeu et après avoir étudié à Rhode Island, il est devenu un des créateurs les plus prolifiques et les plus originaux de sa génération. Une de ses oeuvres les plus touchantes est la construction du club B 018 sur le lieu d’un massacre particulièrement sordide. Symbole de la mise en quarantaine des réfugiés et de l’époque du colonialisme, l’endroit est à présent doté d’une discothèque, un lieu de vie gai et enjoué dont la signification ne peut échapper, comme si l’exorcisme du passé sombre ne pouvait être effacé que par l’existence d’un espace voué à l’insouciance. Ce club est enterré, affleurant à peine à la surface, et son toit amovible permet une vue à ciel ouvert. Une réalisation importante et chargée de sens.

Bernard Khoury / DW5 - Club B 018

Un article sur Worldpress.