Amateurs de thé en Chine

La Belle pouvait boire mais, comme j’étais à peine capable de vider une petite coupe, elle y avait renoncé depuis son arrivée chez nous; tout au plus vidait-elle quelques coupes le soir avec mon épouse. En revanche, elle partageait mon goüt pour le thé et pour le jiepian en particulier. Gu Zijian de Bantang en choisissait chaque année la meilleure qualité pour nous l’envoyer; ce thé a la particularité d’avoir des feuilles en forme d’écailles ou d’ailes de cigale. Nous faisions chauffer de l’eau de source à feu modéré dans un petit chaudron. Elle veillait à tout elle-même et, quand elle soufflait sur le feu, je ne manquais pas de lui réciter les vers de Zuo Si sur les mignonnes filles qui soufflaient devant leur chaudron, ce qui la faisait rire de bon coeur. Quand l’eau se mettait à faire des bulles pareilles à des yeux de crabe ou des écailles de poisson, elle choisissait des coupes de porcelaine brillantes comme la lune et lisse comme des nuages qui ajoutaient encore à notre plaisir. Quand nous savourions notre thé dans la paix des fleurs ou du clair de lune, l’arôme dégagé par les feuilles vertes immergées était celui d’un magnolia couvert de rosée ou d’une herbe d’immortalité jetée dans les flots. Nous partagions alors les joies d’un Lu Yu ou d’un Lu Dong.

La dame aux pruniers ombreux, Mao Xiang. Editions Philippe Picquier Poche

Theban Mapping Project

thebes Voici un site de toute beauté. Je pense objectivement pouvoir dire que c’est certainement un des plus magnifiques qu’il m’ait été donné de voir. Au vu du nombre de ressources proposées, de la qualité des animations Flash et des films proposés, c’est en plus un site au contenu d’une qualité scientifique incomparable.

Le thème, une reconstitution de la nécropole de Thèbes, plus connue sous le nom de Vallée de Rois et Vallée de Reines. Même si le sujet n’est pas a priori des plus fédérateurs, le coup d’oeil vaut le détour.

Le lien à voir absolument: L’atlas…

Muuratsalo

Muuratsalo est l’oeuvre d’un des plus grands designers et architectes finlandais, Hugo Alvar Henrik Aalto.

Muuratsalo experimental house Maison d’une grande originalité construite près d’un lac dans un lieu boisé et très reculé du centre de la Finlande, c’est le siège d’un champ d’expérimentation dédié entièrement à l’architecture moderne.

Résolument tournée vers la fin des surfaces planes si chères à l’architecture contemporaine, cette oeuvre se tourne vers le retour à la tradition et l’esthétique, employant des matériaux entrainant des sensations tactiles.

Construite autour d’une cour pavée où la végétation prend une place discrète, selon un plan original et typiquement finlandais, elle est agrémentée d’un sauna et d’un bateau qui sont le prolongement de l’oeuvre. Un lieu envoûtant qui servait autrefois de résidence d’été.

David Bradford

David Bradford est un personnage hors-norme. Il se définit lui-même comme chauffeur de taxi prenant des photos et photographe conduisant un taxi. En résulte une oeuvre sombre, urbaine et crasseuse, faite d’ombres et de filés, comme si les rencontres nocturnes ou hivernales ne pouvait que laisser des traces s’effaçant après chaque course. En résulte un livre retraçant les parcours de cet homme qui a réussi à saisir l’essence d’une ville dans ce qu’elle a de plus intime. Et je sais de quoi je parle…

David Bradford

Vers une destination inconnue

La main sur la porte du train

Tu as pris un truc ce matin, non ? Des cachetons d’ecstasy ? J’ai pas mes lunettes, ça fait combien de temps que je ne les ai pas mises ? Même pas et pourtant je cours dans tous les sens – ouais, c’est la forme ce matin, je sors des toilettes un peu plus léger, prêt à partir, alors je m’enfonce dans la jungle urbaine, les oreilles coiffées de leurs petits bonnets accoustiques, mais je ne sais pas à quoi je pense parce que je n’entends même pas la musique – et lorsque je dépasse le premier carrefour en face de la banque, je vois une voiture arrêtée, garée à la va que je te pousse, et en avançant, je vois qu’il y a un gyrophare bleu ventousée sur le toit, ça ne sent pas bon la flicaille – effectivement, ils ont forcé une porte de garage et renversent des cageots, comme s’ils étaient persuadés de trouver des sachets de coke au milieu des oignons qui séchaient tranquillement sans rien demander à personne – ils étaient deux mecs à l’intérieur et dehors, une fille qui ressemblait plus à une fille avec des lunettes aux montures épaisses qu’à un flic – ça ressemble à quoi un flic ? -, en train de téléphoner, je la regarde, elle pas, et puis je me retourne, elle est de dos, les bras relevés, le blouson en cuir aussi – tous les flics ont des blousons en cuir – et je vois son string dépasser de son jean taille basse, le flingue dans son nid douillet attaché à la ceinture – je n’aime pas spécialement les armes, ça me fout les jetons, mais il y a certains moments où j’aurais bien envie de me prendre pour un flingue… Jerk it out dans les oreilles, j’arrive à la gare et ce matin, j’ai pas envie de frauder, alors comme tout bon citoyen, je prends mon billet au guichet et j’essaie de me faufiler parmi la foule, dense ce matin, c’est un monde plein de parfum qui se mêlent et c’est le moment de profiter de cette fraîcheur avant que la journée de travail ne salope le boulot et puis le train arrive, en avance apparemment, mais comme j’ai mes bouchons sur les oreilles, j’ai manqué l’annonce au micro, je ne sais pas où va le train, mais je monte quand même, on ne sait jamais, si toutefois j’arrive dans un endroit que je ne connais, j’aurais l’occasion de faire un peu de tourisme – en face de moi, un type qui ressemble à Peter Sellers est en train de lire Francis Scott Fitzgerald, ça nous change un peu des conneries habituelles des lectures de gare, tandis qu’une métisse monte à la station d’après pour me coller son décolleté sous le nez, ce n’est pas ce qui a failli me faire mourir asphyxié mais bien plutôt cette haleine fétide qui vient de ce type collé contre la vitre humide et suintante de miasmes condensationnés, à moins que ce ne soit cette odeur d’aiselles de cadavre dont la provenance restera à tout jamais inconnue…

Entrepots vus du train

Dans ce train tout le monde monte et semble ne jamais descendre, alors j’inaugure la marche en descendant presque tout seul, je dis presque car il y avait pas très loin de moi cette abrutie qui tentait de me dépasser avec fureur pour attraper son métro, en essayant de me marcher dessus par tous les moyens possible sans vraiment y arriver, pour finalement qu’on se retrouve côte à côte dans la même rame de métro, alors je l’ai regardé en lui souriant à cette conne, et l’autre, là, collé à la porte, habillé comme un golden boy avec sa chemise et col blanc, Weston au pied, coiffé comme je n’ai jamais vu, les cheveux gras et complètement ramenés en avant, tandis que celui qui est assis à ma droite a les cheveux rasés, sauf devant, là où ça forme une houpette, qui finalement est collée en arrière avec de la brillantine ou quelque autrre substance dégueulasse… Ce matin, toutes les femmes sont grandes, brunes, fines, avec des hanches superbes et bien formées, sauf celle qui portait son flingue sur le cul, elle était blonde, et sauf aussi cette quinquagénaire boudinée dans sa robe noire et sa veste de tailleur rose qui semble faire le tapin devant le tabac… Et d’abord, pourquoi elle me regarde comme ça en tirant sur son clope… ?

Je m’en fous, ce soir, c’est soirée japonaise… Derzou Ousala d’Akira Kurosawa sur Arte et L’empire des sens de Nagisa Oshima sur France 3…

De bien belles rencontres

L’Ermite se sentait rarement seul dans sa tour construite avec des défenses de mammouths. Quelques visiteurs venaient, tournaient autour de l’édifice insolite puis repartaient sans oser lui parler. D’autres venaient régulièrement échanger des propos avec lui. Certains même lui donnaient à manger, ou lui rapportaient des éléments de construction pour consolider sa tour.

Parmi eux, il y avait un Acteur des années 60 un peu décatie mais néanmoins charismatique, un Etendard rouge et arc-en-ciel scintillant dans les lueurs de la fin du jour et qui sautillait en permanence sur sa tige pour pouvoir se déplacer, un imprudent Chimpanzé brailleur et un peu fou, et puis une Mouette blanche qui venait si souvent qu’on pouvait croire qu’elle nichait dans la tour.

Un soir d’ennui, la Mouette espiègle inventa un jeu pour que l’Ermite qui parlait peu renoua quelque peu avec le langage. Ce jeu consistait à invoquer les grands esprit de ce monde pour les faire se batailler dans une joute au service des arguments de chacun des parties. Le duel était rude, il fallait se remémorer les auteurs que l’on avait lu ou étudié tout en étant en accord avec ses idées. Ce n’était pas une mince affaire que ce jeu là…

La tour tremblait sous les assauts de la Mouette qui était bien plus futée que l’Ermite pour invoquer les esprits. Mais l’Ermite n’était pas en reste, il savait que même si il avait peut-être moins lu que l’oiseau, il n’en était que plus cohérent et que toutes ces années d’isolement lui avait servi à affuter son argumentation.

Dans les prés aux alentours des éclairs de génie de milles couleurs s’abattaient sur les toits de la tour et effrayaient les moutons endormis. Tandis qu’à l’intérieur, l’unique pièce fut bientôt envahie d’une foule d’auteurs illustres et incongrus . Ainsi, on pouvait voir Michel Foucault papoter avec Eric Cantona, ou Bernard Menez discutant théâtre avec Shakespeare.

L’Ermite n’avait jamais vu venir autant de monde d’un seul coup. Et la Mouette devenait rieuse.

La fantastique bataille prit fin, la Mouette victorieuse s’envola vers son nid et l’Ermite regagna sa couche, son esprit exalté par toutes ces belles phrases justes. Il se dit que peut-être il fallait construire un autre édifice pour ces duels dorénavant…

Depuis, l’Arbitre – loué soit son nom – prit le relais et l’édifice s’appelle In-Citations(fr). Si ça vous dit, de jouer aussi…

Textes saints

Ce blog est-il un blog sans dieu ? Qu’importe. Comme le maître de ces lieux, j’aurais pu être moine. Je me permets donc de mentionner un site regroupant des traductions en français de nombreux textes de la culture catholique : www.JesusMarie.com.

Personnellement, j’ai un faible pour la folie de Saint Irénée de Lyon (dont la prose est délicieusement contaminée par les hérésies qu’il cherchait à combattre) :

Ah ! ah ! hélas ! hélas ! Il est bien permis, en vérité, de pousser cette exclamation tragique devant une pareille fabrication de noms, devant l’audace de cet homme apposant impudemment des noms sur ses mensongères inventions. Car en disant : « Il existe avant toutes choses un Pro-Principe pro-inintelligible que j’appelle Unicité », et : « Avec cette Unicité coexiste une Puissance que j’appelle encore Unité », il avoue de la façon la plus claire que toutes ses paroles ne sont qu’une fiction et que lui-même appose sur cette fiction des noms que personne d’autre n’a employés jusque-là. Sans son audace, la vérité n’aurait donc point encore aujourd’hui de nom, à l’en croire ! Mais alors, rien n’empêche qu’un autre inventeur, traitant le même sujet, définisse ses termes de la façon suivante : Il existe un certain Pro-Principe royal, pro-dénué-d’intelligibilité, pro-dénué-de-substance et pro-pro-doté-de-rotondité, que j’appelle Citrouille. Avec cette Citrouille coexiste une Puissance que j’appelle encore Supervacuité. Cette Citrouille et cette Supervacuité, étant un, ont émis, sans émettre, un Fruit visible de toutes parts, comestible et savoureux, Fruit que le langage appelle Concombre. Avec ce Concombre coexiste une Puissance de même substance qu’elle, que j’appelle encore Melon.

De Charybde en Scylla

Tout a commencé par la visite médicale obligatoire du boulot. Et un gentil rappel par mail:

Nous vous rappelons qu’en cas d’impossibilité de vous rendre à la visite médicale, vous devez nous en avertir au plus tard deux jours avant la date de la visite (délai sous lequel la visite n’est pas facturée. Une visite est facturée 80 euros qu’elle soit honorée ou non). Merci de votre compréhension.
PS : N’oubliez pas d’apporter votre carnet de santé

Ok, je vais y aller, pas la peine de crier. J’arrive, c’était mardi, dans le bureau de la secrétaire.

– Bon c’est la première fois que vous venez ?
– Euh nan.
– Ben c’est pour une embauche non ?
– Euh nan.
– Ben je vous ai pas dans mes dossiers.
– Ah bon ?
– Nan. Tant pis, je vous refais un dossier.
– OK.
– Nom, prénom, tagada… (…) Vous êtes né à Saint-Germain en Laye ? Ah mais c’est que je connais bien !!!
– Cool.
– Mais sinon, c’est la première fois que vous venez ici nan ?
– Euh nan, je viens tous les ans, sinon c’est 80 bouboules alors je viens tous les ans.
– Depuis quand ?
– Depuis 2001, date de mon embauche.
– Ben je vous trouve pas.
– Oui, j’ai cru comprendre.
– C’est pas grave, je vais vous faire un nouveau dossier.
– Ben c’est pas ce qu’on vient de faire ?
– Si, mais maintenant faut que je le fasse sur papier.
– OK. Faîtes.

Sur ce, une dame en blouse blanche qui ressemble à un dalmatien dit à la secrétaire:

– On n’a pas retrouvé Monsieur ?
– Nan.
– Ben vous avez fait une recherche avec pourcentage ?
– Nan, mais c’est pas grave, j’ai refait un dossier à Monsieur.
– Oui mais pourquoi vous avez pas fait une recherche avec pourcentage?
– Mais c’est bon je vous dis, j’ai refait un dossier à Monsieur !!
– Oui mais si on a déjà un dossier, c’est dommage.
– Ah mais c’est que ça commence à m’énerver !

J’adore quand les femmes s’engueulent à cause de moi. Une troisième dame arrive, c’est le docteur. Elle ressemble à Françoise Dolto. Du coup, je rougis comme un homard[1]. Elle me regarde et me dit:

– Vous n’êtes jamais venu ?
– Euh si.
– Mais c’était pas avec moi ?
– Ben si.
– Ben ça me dit rien.
– Ben moi je suis venu plusieurs fois et c’est vous qui m’avez vu en caleçon, mais c’est pas grave hein, je ne me vexe pas.

La secrétaire arrive en criant:

– Je vous ai retrouvé !!!! Le Peru ça s’écrit en deux mots nan ?
– Ben ouais !
– Moi je l’avais écrit en un seul !!
– Bon, parfait, je peux y aller là ?
– C’est bien, j’ai pas besoin de refaire un dossier !
– Cool.
– Vous pouvez attendre dans la salle d’attente.
– Ah ben merci hein…
– Attendez, le docteur veut que vous fassiez un test.

Elle me file trois feuilles sur lesquelles on me pose des questions du genre buvez-vous plus ou moins de 4 verres d’alcool par jour ? ou alors vous sentez-vous mal dès que quelque chose ne tourne pas rond ?. Je réponds en toute honnêteté et selon les résultats, j’apprends que je ne suis ni anxieux,ni dépressif, ni alcoolique. Bon ben ça c’est une bonne nouvelle. Pendant ce temps-là, le ventilateur me souffle dans la gueule, ou plutôt dans l’oeil.
J’entre dans le cabinet.

– Bon alors, mettez les yeux dans les petits trous et dites-moi ce que vous voyez.

Je lis la ligne.

– Bien l’autre oeil.
– C’est normal que je vois deux lignes ?
– Comment ça ?
– 1 + 1 ligne.
– Ah non, c’est pas normal. Vous avez consommé ?
– Consommé quoi ?
– De l’alcool ?
– Je viens de remplir un questionnaire où je vous disais que je me mettais une murge tous les six mois et que je ne buvais jamais en temps normal et vous me demandez si j’ai consommé de l’alcool ? Je vous dis que je vois double.
– Bon c’est pas grave. Sinon, vous savez que vous avez des urines dans le sang ? Euh nan, du sang dans les urines ? Comme l’autre fois.
– Ben vous me l’apprenez.
– Et ça ne vous inquiète pas ?
– Ben c’est pas moi le médecin.
– Oui, bon. Allez vous mettre en tenue légère et mettez vous sur la table.
– En tenue légère ? Pour moi tenue légère c’est à poil. Je garde mon caleçon ?
– Oui enfin comme chez vous quoi.
– Alors à poil.
– Nan !

Je vais me déshabiller, je reviens, elle prend ma tension. 10/6.

– C’est pas beaucoup.
– Pour moi, c’est normal.
– Ramenez les jambes en l’air.

Elle me palpe les abdos.

– La vache, vous êtes musclé !
– C’est pas parce que je suis pas gros que je suis pas musclé !
– Oui enfin là, je suis surprise quand même, et puis vous avez la peau toute chaude.
– C’est à dire qu’il fait un petit peu 36°C dehors….
– Bon, vous pouvez vous rhabiller.

Elle me tend un petit papier vert et me dit au revoir. Je retourne au boulot avec une étrange sensation à l’oeil. Hier, mon oeil pleure, il gratte, gonfle. C’est certain, j’ai chopé cette saloperie chez le médecin pendant que je remplissais mes questionnaires à cause du ventilateur. Ce matin, je me réveille avec la sensation que je ne pourrais pas voir mon oeil dans la glace sans pousser un cri d’effroi. Finalement ça va, j’ai juste un coquard. Alors je me demande un truc. Est-ce qu’à cause de la médecine du travail, je peux me prendre un petit arrêt maladie ?
Notes

[1] Elle est géniale celle là, je m’adore !

Bonne route à toi voyageur !

L’impression est tenace, les gens fuient… J’ai de plus en plus l’impression d’être à la fois un nomade du désert, un voyageur solitaire, un aventurier intrépide… Ou tout simplement un vagabond. Un clochard dans l’âme… Je viens de recevoir un mail me disant Bonne route à toi voyageur!, comme si d’emblée j’étais toujours ailleurs, toujours parti…

Un jour, quelqu’un m’a dit que je lui faisais penser à Corto Maltese. Je me suis demandé dans un premier temps, si la ressemblance était physique. Corto est grand, ténébreux et mystérieux. C’est un marin de la Marmar. A part l’anneau à l’oreille, le regard sévère, l’amour de l’Océan et le gout pour les arts martiaux, je n’ai pas sa mâchoire carrée, sa fossette au menton, ses cheveux noirs de jais, et sa stature…

Et je me suis dit finalement que ce n’était certainement pas le physique, mais cette manière de jamais être là, d’être finalement toujours déjà parti, toujours au loin et déjà en partance pour une autre destination…

Un voyageur à qui on souhaite toujours bonne route…