Ils sont partout, trainent ça et là, les mots, les verbes, les adjectifs, volatiles et délétères, comme des songes posés sur des fils électriques après un long voyage, heureux d’être tout simplement.
Elles sont légions, légères, frivoles et tendres, colorées et pleines de significations, bavardes comme des pies, solitaires parfois, me font penser à des iris caressés par le vent, pliées comme des roseaux, des images et des photos à profusion.
Les odeurs qui s’en dégagent aussi.
Les sons me passent dessus, glissent sur moi.
D’autres choses “glissent comme un poisson vivant entre mes mains…”
Je badine, je papillonne, je vole entre les mots, j’écoute le vent au dehors et non, vous ne rêvez pas, je dérobe tout, je me repais de vos mots et de vos sensations. J’ai un travail mais mon métier est tout autre ; je suis un voleur de rêves…
Notes de vacances
Un des aspects que j’ai réussi à comprendre juste avant de partir en vacances, c’est qu’il est plus facile de prendre des notes avec un appareil photo qu’avec un carnet et un stylo. En réalité, j’ai fait les deux.
Andreas Angelidakis, lui, est parti en congés en Crète et à Antiparos et en a ramené un portfolio, ou plutôt ses notes visuelles de voyage. Une manière différente de garder une trace de ses vacances.
La douche repensée par KOS
Les dernières innovations en matière de design autour de la salle de bain me laissent sans voix. Découverts chez KOS, déjà à l’origine de baignoires superbes et révolutionnaires, ces douches, cabines ou murs d’eau sont de véritables petites oeuvres d’art au service du quotidien.
Pour plus d’information, suivre Products > Shower Cabins.
Uitgezonderd fietsen op de Jan Van Eyckplein
Retour de Bruxelles et de Bruges, plein d’images dans la tête et dans l’appareil photo, la sensation d’avoir vécu beaucoup de choses en très peu de temps, d’arriver au bout de la course. A présent, il va falloir repartir, j’ai laissé mon fils ce matin au centre de loisirs avec un goût amer alors que je viens de passer quatre semaines avec lui dans une complicité rare et une tendresse dont je vais avoir du mal à me passer, et il va falloir reprendre le boulot, et tout ça et blablala et ratata… Beaucoup plus dans peu de temps.
Flandern / Vlaanderen
Pileus
Les jours de pluie, rien de tel que de se promener dans les rues en surfant sur Internet et en prenant des photos directement publiables sur Flickr tout en utilisant une navigation GPS en 3d. Tout ceci est désormais possible grâce à Pileus. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, essayez plutôt le parapluie de Jedi, en toute simplicité, pour les jours de pluie dans les ruelles sombres de Tatooine.
Intestins
Mon fils, assis sur la fontaine éteinte du Sigma, à la Villette, met ses doigts par inadvertance dans la fente qui sépare deux dalles.
Il en retire une substance verdâtre sans nom et s’écrie:
Oh Papa !! Mais c’est dégoûtant là-dedans !!! C’est plein d’intestins !
D’où sort-il tout ça ?
Îles perdues et livres retrouvés
Etranger dans son propre pays
Mes lectures d’été m’ont conduit à prendre un peu de distance avec légèreté en lisant un livre dont je savais pertinemment qu’il ne me ferait pas de noeuds au cerveau tout en me laissant à la fin de la lecture, moins idiot que je ne l’étais au départ. Après la lecture de Motel Blues, je me doutais que lire American Rigolos* de Bill Bryson ne me décevrait pas.
Photo © Kodama
Bryson, né Américain, revient aux Etats-Unis après avoir passé 20 ans de sa vie dans la campagne anglaise. Personne mieux que lui ne peut décrire avec autant d’impartialité son pays dans ses travers comme dans ses qualités puisque c’est son pays, un pays étrange qui a changé pendant ces 20 ans d’absence, et dans lequel il se sent parfois étranger. En 1996, un ami journaliste lui demande d’écrire des petites chroniques sur la vie aux USA, chroniques destinées à être publiées au Royaume-Uni, et au bout du compte, ce sont 75 pièces des trois ou quatre pages chacune, bourrées d’un humour tendre et tout britannique, nous apprenant ce que sont les Etats-Unis dans toute leur absurdité. Il m’avait fait hurler de rire dans Motel Blues, il m’a attendri, fait peur et fait rire aux larmes dans celui-ci. Mais sous l’humour se cache aussi l’énergie feutrée du désespoir et l’angoisse de vivre dans un pays qui semble avoir perdu la raison.
Mes concitoyens se sont si bien accoutumés aux progrès constants de la technologie que dans les années soixante ils en sont arrivés à imaginer que les machines devraient tout faire à leur place.
Je me rappelle avec précision le jour où j’ai compris que ce n’était pas forcément une très bonne idée. En 1961 ou 1962, mon père avait reçu pour Noël un couteau électrique, un des premiers modèles, donc un engin assez impressionnant. Peut-être ma mémoire me joue-t-elle des tours, mais il me semble bien le voir en train d’enfiler des gants de chantier et de mettre des lunettes de protection avant de brancher la prise. Une chose est sûre : au moment où il a voulu découper la dinde, celle-ci s’est désintégrée dans un nuage de charpie blanche et la lame a attaqué le plat dans une gerbe d’étincelles bleues. Puis l’appareil a sauté des mains de mon père, traversé la table et disparu de la pièce tel un Gremlin. Je crois qu’on ne l’a jamais revu, mais certains prétendent l’avoir entendu parfois, tard dans la nuit, se cogner contre un pied de table.
L’humour de Bryson contraste terriblement avec celui de ces concitoyens, avec qui il désespère de pouvoir plaisanter. C’en est affligeant:
Tout a commencé de manière très innocente. Peu de temps après notre emménagement, un des arbres de notre voisin est tombé. Un matin, j’ai remarqué qu’il le débitait et en chargeait les morceaux sur la galerie de sa voiture. C’était un arbre très touffu et les branches débordaient largement du toit.
– Et alors ? On essaie de camoufler sa voiture ? lui ai-je lancé, très pince-sans-rire.
Il m’a dévisagé un moment.
– Mais non, pas du tout, m’a-t-il expliqué le plus sérieusement du monde. La tempête de l’autre soir a fait tomber notre arbre et maintenant je dois emmener les branches à la décharge.
Bryson a une explication, que l’on trouve également chez Anne-Marie Schwarzenbach **:
L’ironie est ici le mot clé, bien sûr. Les Américains ne l’emploient pas beaucoup. (Ici je fais de l’ironie : en réalité ils ne l’emploient jamais.) On peut presque s’en réjouir. L’ironie est cousine du cynisme, et le cynisme n’est pas un trait vertueux. Les Américains – pas tous, mais bon nombre d’entre eux – n’aiment ni l’une ni l’autre. Leur attitude dans la vie de tous les jours est confiante, directe et littérale au point d’en être attendrissante. Ils ne s’attendent pas à ce que les conversations dérivent en joutes verbales sophistiquées. Tout écart les déstabilise.
* Le titre original est “I’m a stranger here myself, notes from a big country“
** in Loin de New-York
Kolkata Variations
Juan Rayos est un personnage qui me fascine depuis quelques temps grâce à ses Moleskine, le A et le B, mais il est également l’auteur de deux séries de photographies que personnellement je trouve splendides car elles sortent totalement de l’ordinaire et sont chargées d’une ambiance terriblement sombre tellement réelle et morbide qu’elle reflète à mon sens l’Inde telle qu’elle est et non telle qu’on tente de la représenter.
Kolkata et Varanasi Variations. Les deux séries sont placées sur une carte. Ici et là.