Ten Years After

Je souris à l’idée que les persévérants qui liront et écouteront l’intégralité de ce billet passeront une bonne demi-heure dessus. Ce groupe dont j’ai dégoté quelques petites perles est resté tout de même assez confidentiel en France, malgré des prestations impressionnantes à Woodstock et à l’Île de Wight. L’histoire de Ten Years After est assez étrange car elle débute en pleine période psychédélique. Alvin Lee, leader charismatique et guitariste captivant, virtuose de rapidité et friand de solos interminables se lance alors dans une entreprise déroutante qui consiste à reprendre des standards des années 50, des bons vieux rock’n’roll pas très propres et des blues grasseyants, mâtinés de folk et de country, tandis qu’à la même époques émergent les Zappa, Hendrix et Led Zeppelin, entre autres, parmi les plus inventifs. Après une fin de carrière poussive et répétitive, le groupe a fini par se séparer, laissant derrière lui quelques rares morceaux étonnants comme ce superbe blues de 10 minutes (que je me plais à qualifier de viril) qu’est Help me

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Help%20Me.mp3]

Les plus avertis remarqueront qu’Alvin Lee utilise une technique assez proche du picking et que la seconde partie du solo est magnifiée par un flanger très pur…

Le reste est en vidéo dans la suite du billet:

  1. I’m Going Home (live Woodstock ’69)
  2. Good Morning Little School Girl (image un peu crade, clip psychédélique)
  3. Slowblues in C (live at the Marquee)
  4. I Can’t Keep from Crying (Live at The Isle of Wight 1970) Continue reading “Ten Years After”

2803 design

Prononcez vingt huit zéro trois. Il manquait à ma collection un site avec du souffle et en français sur le design et les nouvelles tendances. Celui-ci m’a été apporté sur un plateau par Fabienne, et c’est un des meilleurs que je connaisse à ce jour. Clair, bien présenté, des articles sérieux et des produits innovants et beaux, c’est tout ce que je demande.

Quelques échantillons vous donneront un avant-goût de tout ceci: Loop by Fontana Arte et Le Coffee Drop Splash.

2803

Papua New Guinea

Fabienne en avait parlé rapidement dans un de ses billets, mais je me dis que rien ne vaut la preuve par l’exemple pour inciter à se rendre vite fait en Nouvelle Guinée Papouasie voir ces fiers guerriers au visage peint, ces couleurs superbes.

papu

Namibie

Les dunes et les couleurs, le vent et la mer, la chaleur et le chant de la nature, c’est la Namibie, les superbes photos de Gakout sur Flickr, de la magie à l’état pur…

Namibie

Lieux déserts (Doug Hall et quelques autres)

Dans les photos très américaines de Stephen Shore, dans les ténèbres contrastées de Uwe Niggemeier ou dans les innombrables clichés des époux Becher, il se passe quelque chose, ou plutôt ce qui se passe est de l’ordre du rien. On est immédiatement assailli par quelque chose qui devrait passer inaperçu et qui pourtant, comme le silence dans certaines compositions musicales d'Olivier Messiaen est tellement prégnant que ça en devient assourdissant.

Je viens de découvrir les photos de Doug Hall (grâce à MoonRiver), ses paysages routiers, le GDR project et ses non-places. Ce dernier mot résume bien l’histoire de ces photos; ce sont des non lieux, des lieux qui n’existent pas car ils leur manquent quelque chose de fondamental… Une histoire. Dénué de toute présence, ils perdent leur sens et deviennent criants de néant. En fait, ce sont plutôt des photos qui ne racontent pas d’histoires et je trouve toujours aussi surprenant de voir que des artistes poussent leur démarche jusqu’à vider leur oeuvre de signifiant.

Doug Hall

C’est l’occasion rêvée de soumettre ce lien que m’a transmis Fabienne (c’est génial de bloguer dans ces conditions, on lance des sujets et des gens réceptifs apportent leur pierre à l’édifice). German Industrial Buildings 1910-1925, une série de photographies collectées par Andy Bleck et qui donne une idée du panorama d’inventivité de ces architectes de l’ère industrielle. Le site contient beaucoup d’autres choses qui n’ont pas grand chose à voir entre elles (et une mise en page digne des premières années du web) mais ça vaut le coup d’oeil.

De Fabienne, il faut lire également le billet qu’elle a écrit sur les Flugabwehrkanone (FLAK) Türme.

Merci également à Helge Fahrnberger de m’avoir aiguillé vers le blog de Haiko Hebig et sa catégorie dédiée à l’héritage industriel par la photographie.

Skipjack Rebecca T. Ruark

skipjack Rebecca T. Ruark

Le skipjack est une embarcation légère utilisée au 19è siècle pour le dragage des huîtres en hiver, qui tire son nom d’un nom générique de poisson (skipjack herring, skipjack mackeral, skipjack tuna). Ses particularités résident dans le fait de ne comporter qu’une seule grande voile bermudienne et un petit foc sur le même mat, ainsi qu’une quille en V.

Le skipjack Rebecca T. Ruark, comme tous les autres, évoluait dans les eaux peu profondes de la baie de Cheasapeake et aux alentours de Tilghman Island, et a été récemment sauvé de l’abandon grâce à une restauration minutieuse.

  1. Le site du skipjack
  2. Un très bon site sur le Maryland
  3. Les chefs d’oeuvre en péril 2002 – USA

Réédition du billet du 7 février 2006

Meditatio ab nihilo

Première méditation

Deux quais de métro, les gens se font face. On dirait deux armées prêtes à se jeter l’une sur l’autre. Des visages haineux, des peaux de bêtes sur le corps, d’étranges armes et boucliers à leur côté. Ils se toisent.
Dehors, il fait froid, un vent pas possible, le soleil à l’est, tout est normal, engoncé dans mon caban, j’ai les yeux dans le vague et je me surprends à ne penser à rien.

– Bonjour Romuald, tu as l’air bien pensif…
– …

Seconde méditation

En lisant tous les mots qui passent à proximité, je me rends compte que j’ai cette prodigieuse capacité de tout absorber, tandis que parfois je ne comprends même pas ce que je lis. J’arrive même souvent à comprendre l’exact contraire. Ma perception est faussée, je le sais, depuis longtemps. Vie en décalé.

– Romuald ? Tu comprends ce que je te dis ?
– …

Troisième méditation

Y a-t-il quelqu’un ? Je me sens seul, impression de soliloque. Les mots se perdent dans le vent et je ne garde entre les doigts que des grains de sable… des morceaux de présent et d’avenir sans vie me filent entre les doigts. Comme la marée qui recouvre le sable et ne laisse plus rien des traces qu’on y a laissé.

– Romuald, je te sens bien solitaire…
– …

Quatrième méditation

Le silence est affaire de mesure. Lorsque le bruit devient trop présent, on n’aspire qu’au calme, mais lorsque le silence prend le pas, ça devient tout de suite assourdissant. La calme absolu est désespérant. Je n’arrive jamais au juste équilibre.

– Romuald, dis quelque chose, je t’en prie…
– …

Cinquième méditation

Il fait noir ici. Nuit noire terrifiante et asphyxiante. Plein de ténèbres lourdes et moites. La moindre petite lumière ne pénètre pas. Il n’y a pas d’interstice. Pourtant, c’est un peu mon élément, un environnement familier, un berceau nourricier. Je m’y sens bien uniquement parce que j’y suis habitué.

– Romuald, allume la lumière…
– …

Sixième méditation

Une chose m’a été apprise par la vie. On n’obtient que très rarement ce qu’on veut, même en sacrifiant beaucoup de choses. C’est certainement une loi universelle et je ne sais pas si j’y échapperais.

– Romuald, tu as l’air triste…
– …

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/04-04-After%20the%20rain.mp3]

Un 4 avril

Ma journée n’a pas été particulièrement bonne – même si elle n’a pas été foncièrement mauvaise – disons simplement que si je fais le compte de tout de ce qui a été bon – je ne trouve rien – en revanche si je fais le compte de tout ce qui me pèse – la balance commence à pencher du mauvais côté – un adjectif me vient à l’esprit – géostationnaire – c’est ça – nulle part – en suspens – comme entre parenthèses – avec une capacité incroyable à m’imprégner du malheur des autres comme une éponge – il faut que je sorte – que je m’aère – je m’ennuie – besoin de mer – voyages – soleil – les gens autour – la foule qui danse – je tourne en rond – je préfère me taire.