Running Through the Tunnel

Running Through the Tunnel

Running Through the Tunnel,
Posté par andertho.

Une sensation de mystère, d’impénétrabilité, l’hypothèse d’un complot surgissant. Cette photo renferme des couleurs terribles, tout ce qu’il y a de plus artificielles et humaines, représentant ce que l’homme est capable de faire de pire; assimiler sa vie à ce va à l’encontre de la nature. J’aime cette symétrie, cette ligne de fuite mettant en perspective des hommes de chair et de sang au beau milieu d’une figure géométrique qu’on imagine parfaitement réfléchie. Une image à la fois rassurante et terriblement effrayante.

Flickr Most Interesting Photos

Voici une petite astuce concernant Flickr. Il existe un flux RSS non-officiel (http://feeds.feedburner.com/flickr_interestingness) et totalement subjectif permettant de capturer certaines des photos les plus intéressantes diffusées sur ce site. Il y a vraiment de très belles choses et ça permet de découvrir des photographes dignes de ce nom. Mes dernières découvertes, ce sont les comptes de Jim Glodstein et de Fotonstudio.

EDIT: Ce flux est une arme redoutable. Il semblerait qu’on ne puisse pas s’en passer.

Navigo

En France, on n’a pas de pétrole et en plus on n’a pas forcément toujours des bonnes idées. La RATP, cette ancestrale institution a mis en place depuis quelques temps déjà un système de télébillettique censé faire gagner du temps aux usagers du métro et du RER. Alors, la télébillettique, déjà, j’ai beau chercher, je ne trouve pas. Selon le communiqué, la rapidité de transmission passe-valideur augmente considérablement et apporte une plus grande fluidité de passage, près de 4 fois plus rapide qu’¢avec un coupon. Là-dessus, je me permets d’émettre une grande réserve.

Aux heures de pointes, on peut entendre aux barrières des couinements sauvages dans tous les sens et surtout, on peut voir des encombrements. Autrefois, avec votre bonne vieille carte orange, on passait son billet, on poussait le tourniquet, on rangeait son coupon et basta, on n’en parlait plus. A présent, je remarque qu’une fois sur deux, le navigo ne passe pas, il ne fait pas couiner la machine, ce qui a le don de faire soupirer ceux qui sont derrière et qui attendent que la personne en difficulté arrive à passer le cap. Quand il y a un guichet à proximité, on peut voir les files d’attente s’allonger “Monsieur, mon navigo ne passe pas !” et quand ce n’est pas le cas, on voit des hordes passer au-dessus des barrières.

Il n’y a pas si longtemps que ça, à la station Anatole France, j’ai entendu un Monsieur pester parce que, disait-il, son passe n’arrêtait pas de se démagnétiser et qu’il allait finir par “leur foutre dans la gueule”.
Le navigo, je pense, n’est pas seulement destiné à fluidifier le trafic, mais aussi à faire se dégrader les relations sociales des usagers du métro qui déjà ne sont pas forcément très bonnes.
Personnellement, le prochaine fois que je me retrouve derrière une personne avec un de ces passes qui ne veut pas couiner, ma parole, je le lui fait bouffer.

La nausée

Je ne lis pas les blogs de gens comme Ginisty ou Le Meur pour plusieurs raisons.
Premièrement, parce que le contenu est inintéressant au possible, mais cela je l’ai déjà dit.
Ensuite, parce que les commentaires le sont encore plus et, je le maintiens, émis par des moutons, flattant ainsi l’instinct grégaire des bipèdes.
Mais la principale raison est et demeure parce qu’on y voit ce genre de conneries.
Là, je me dis qu’on ne vit vraiment pas sur la même planète, et les commentaires sont encore plus drôles, enfin non, c’est triste.
Pathétique à vomir.

Mes rêves

Comme tous les lundi, je me braque. Comme tous les lundi, j’ai le dos qui en prend un sacré coup, la tension revenant à son comble. Comme souvent, je dors à moitié et j’entends par dormir que je ne suis pas vraiment là, comme absorbé par autre chose qui est forcément toujours quelque chose qui n’a aucun rapport avec ce que je vis à l’instant présent.

Je ferme souvent les yeux, ne sachant pas si c’est pour me replonger dans le réel ou tenter de rattraper le rêve qui vient de s’enfuir et finalement, ça n’a pas d’importance. Ce qui est important ce sont ces pensées fugaces qui me transpercent, le monde de vapeurs qui m’entoure, l’ivresse légère provoquée par le parfum d’une femme qui marche devant moi ou le souvenir d’une autre dont les hanches étaient une invitation à soupirer une fois de plus.

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, Haruki Murakami

Les saveurs subtiles d’un thé des songes à l’orée du jour d’après me donnent envie de parler de ce livre que j’ai lu récemment. Mon amour pour Murakami reste inébranlable et même si, du fait que Sabah m’avait vivement conseillé de lire celui-ci en particulier et que pour le coup, je me suis comme inexplicablement braqué face à la couverture du livre qu’elle venait de me prêter, je me suis plongé à corps perdu dans cette histoire de solitude et d’amour dans un Japon contemporain.

Japan nightPhoto © tiarescott

Hajime est un jeune enfant complexé. Il est fils unique et conçoit ceci comme une tare. Sa rencontre avec Shimamoto-san, jeune fille tout aussi fille unique et boiteuse de surcroit, va lui faire sentir les choses autrement. La vie, les études, les petits incidents de la vie les font se perdre de vue. Hajime poursuivra sa vie, une petite vie de gratte-papier sans envergure dans laquelle il collectionne les aventures sexuelles, laissant sur le carreau la belle Izumi, qu’il transformera en fantôme, jusqu’à ce qu’il se marie. Sa vie prend alors un nouveau tour puisque son beau-père lui prêtera de quoi ouvrir un club de jazz, puis un autre. La vie rangée prend le dessus et l’enferme, jusqu’à ce que Shimamoto-san surgisse un soir dans son antre.

Elle a beaucoup changé, elle ne boite presque plus et elle est devenue très belle. Leur nouvelle rencontre les bouleversera tous les deux et Hajime se retrouvera malgré lui pris dans une spirale amoureuse qu’il ne voudra pas briser. Pourtant, Shimamoto-san lui demande de faire un choix qui le laissera dans une incroyable solitude.

Quand j’étais fatigué de contempler mes fantasmes, je me mettais debout devant la fenêtre et regardais le paysage. De temps en temps, il me semblait que j’avais été abandonné dans un désert privé de vie. Mes hordes de visions avaient aspiré toutes les couleurs du monde autour de moi, ne laissant que le vide. Tous les objets, tous les paysages, paraissaient plats et vides comme des décors éphémères en carton-pâte, poussiéreux, couleur de sable. Je repensais à cet ancien camarade de lycée qui m’avait un jour donné des nouvelles d’Izumi. Il m’avait dit : “Il y a différentes façons de vivre, et différentes façons de mourir. Mais c’est sans importance. La seule chose qui reste en fin de compte, c’est le désert”.

Kokkyô no minami, taiyô no nishi…

Jardin secret

Un vent léger, un souffle frais… Dehors, il fait bon, presque trop chaud pour la saison, le thermomètre n’hésite pas à approcher les vingt degrés. A Noël, j’avais commandé un hiver glacial et un bon mètre de neige, mais il semblerait que même cela fasse désormais partie du passé. Je me sens plein d’une douce énergie, un calme cotonneux et lénifiant. Il y a vingt ans, j’étais sur les bords du Nil et sur le Nil, face aux géants d’Abou Simbel et au pied des pyramides de Gizeh. C’était il y a déjà vingt ans.
J’ai souvent froid ces derniers temps.