Souvenir d’une journée où je me suis fait aborder par un type qui ne tenait plus debout, imbibé d’alcool, et qui me soutenait qu’il avait déjà conduit ce genre de tracteurs. Je ne demandais qu’à le croire et surtout qu’il me lâche.
Désirée Dolron
Photographe et reporter, Désirée Dolron est née aux Pays-Bas en 1963. Inspirée par les bas-fonds des cités cubaines, elle est l’auteur d’un travail sur la Religion et la Mort.
Ses photographies composées comme des tableaux (notamment la série xteriors 2001 – 2005) rappellent les heures suaves et douloureusement lumineuses de la peinture flamande.
Un digne héritière de Vermeer de Delft.
Sans auteur
J’avais prévu de ne plus parler de moi. Alors je ne vais pas le faire. Parce que s’il y a des lecteurs, c’est pour lire, et lire les confidences de l’auteur, tout le monde s’en contre carre, c’est la principale raison pour laquelle j’ai arrêté d’écrire… Ici. J’essaie parfois d’imaginer ce que pourrait être une oeuvre sans auteur. Une oeuvre sans auteur aurait-elle des spectateurs, lecteurs, etc ?
Aurait-elle seulement une consistance ? Une oeuvre sans auteur pourrait-elle être consistante et ne se retrouverait-elle pas telle un navire sans capitaine ? A la dérive ? Il se trouve qu’à un moment donné, lorsque les mots se vident de leur substance, que personne n’apparaît derrière et que toute espèce de subjectivité est remplacée par de la matière, il n’y a plus d’auteur.
On le sent bien, il n’y a plus personne dans le coin. Pourquoi ça ? Parce que tout le monde se fout de savoir si Leonardo da Vinci était homosexuel, qu'Antonin Artaud était en proie à des visions horribles ou si Gilles Deleuze était alcoolique ou non. Tout le monde s’en contre-fout parce que ça ne change rien aux mots, ça n’explique souvent rien du tout, ça n’apporte aucun éclairage nouveau sur l’oeuvre, parce que si l’auteur fait corps avec son oeuvre, son oeuvre continue de vivre lorsque l’auteur n’est plus rien ou autre chose.
Alors j’essaie de satisfaire le lectorat sans plus dire quoi que ce soit sur moi. Parce que ça n’intéresse personne. Je ne fais pas mon petit malheureux, je dis ce qui est. Je n’intéresse pas et je tends vers l’effacement, mes mots sont toujours là, présent et avenir. Tout ceci est volontaire. Je suis mots écrits, je ne suis plus sentiments et affections. Tant que je ne serais pas totalement désincarné, mes mots auront encore des attaches corporelles et n’auront pas la substance nécessaire pour vivre d’eux-mêmes. Il faut que je sorte de là. De telle manière que lorsque je suis triste et malheureux, solitaire et apeuré, cela ne se sente pas.
Un blog sans auteur, l’auteur effacé comme après un coup de gomme… Regardez, il n’y a déjà plus personne…
Astrud Gilberto
Entendue dans une rue embouteillée, un soir de pluie, à bord de ma voiture, Astrud Gilberto, épouse de João Gilberto n’est pas plus connue que ça, mais si l’on évoque The Girl from Ipanema, on voit tout de suite à qui l’on a à faire.
Une voix douce et sensuelle, un titre méconnu, The Gentle Rain, un mixeur undergroud (rdj2), et tout ceci nous donne un titre de l’album Verve Remix Volume 3.
D’étranges silences, des contre-points, je trouve cette chanson envoutante au point que je me la passe en boucle. Spécificité du fichier compressé, il est tiré non pas d’un CD mais d’un vinyle, ambiance vintage assurée.
Son site officiel: Astrud Gilberto
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Astrud_Gilberto_The_Gentle_Rain%20.mp3]
Hôtel de glace
L’hiver approche, Noël aussi, la température baisse et la glace hante les fantasmes hivernaux. Les hôtels de glace, avant d’être des lieux de villégiature polaire hors de prix pour bobos en mal de sensations, sont des lieux où s’expriment des artistes et des designers qui, l’espace d’un hiver, laissent libre court à leur imagination. Tous les ans, c’est une expérience nouvelle et éphémère qui se répète à Jukkasjärvi en Suède.
Du balbutiement
Kurt Schwitters faisait partie de ce mouvement artistique européen connu sous le nom de Dada, à la fois absurde, humoristique, révolutionnaire, génial, scandaleux, bruyant, tapageur et enfantin. Ce pourquoi Dada est né, est lié à la guerre, cette violence arbitraire et absurde qu’on à aujourd’hui grand peine à imaginer nous autres occidentaux. Et la résistance inventé par Dada pour survivre à la guerre, tordre l’oppression, glisser comme un savon de sa poigne, c’est l’enfance.
C’est le plus petit dénominateur de l’identité, quelque chose que toute l’aliénation du monde ne peut écraser. C’est pourquoi les dadaïstes récupéraient des objets dans les rues pour les intégrer à leurs compositions plastiques, car l’enfant ne fait pas de distinction entre ce qui est sale et propre. Il fallait se débarrasser de toutes les conventions hiérarchiques des valeurs du monde des adultes. L’écriture se manifestait par des mots inventés sans significations, des babillages, des borborygmes semblables au langage des enfants lorsqu’il jouent seuls dans leur chambre, mais aussi semblable aux soldats traumatisés par l’effroi des premières lignes et qui perdaient temporairement la signification du langage, ne sachant plus articuler de façon correcte, les mots n’avaient plus de sens il ne restait que les sons.
Dada était loin d’être régressif pour autant. Dada repartait de l’enfance pour tout réinventer et c’est de loin le mouvement artistique le plus créatif du XXè siècle.
A la manière de Fabienne, je vais vous présenter 2 versions mp3 d’une même oeuvre sonore. Il s’agit d’un extrait des ursonates (trad. sonate primitive ou élémentaire) écrite par Kurt Schwitters durant la période d’entre deux guerres (1921-32).
1. Extrait de rondo, poésie interprétée par Kurt Schwitters
[audio:http://endemicproject.free.fr/extraitrondoschwitters.mp3]2. Extrait de rondo, poésie interprétée par Eberhard Blum en 1991
[audio:http://endemicproject.free.fr/extraitrondoblum.mp3]Un peu de tout, vite fait 4
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Franck, Don, Don et le maquereau
De passage chez Plexigirl qui annonce fièrement that she loves Zappa, je suis tombé en pâmoison lorsque je me suis aperçu que la vidéo de Willie the Pimp était disponible sur Youtube. Ne sachant même pas que ce titre avait été l’objet d’un clip, je réécoute avec plaisir ce morceau d’anthologie, présent sur l’album Hot Rats, le premier album de Zappa que j’ai acheté.
Willie the Pimp, c’est avant tout 9:16 mn de travail acharné, quelques paroles racontant l’histoire d’un proxénète, et c’est aussi la rencontre de trois musiciens. Frank Zappa, exécutant ici un des solos de guitare les plus impressionnants et des plus difficiles de l’histoire du rock (Hendrix à côté, c’est du lait de mouflonne), Don Van Vliet, plus connu sous le nom de Captain Beefheart, à la voix inhumaine et qui lors de l’engistrement de l’album Trout Mask Replica a cassé une bonne dizaine de micros tellement son timbre est spécial, et pour finir Don “Sugarcane” Harris (et non pas le Français Jean-Luc Ponty, comme je l’ai longtemps cru) violoniste de son état et qui attaque le solo. C’est à peine perceptible, mais le solo commence au violon et continue à la guitare dans la même tonalité.
Je vous laisse vous faire écorcher les oreilles… C’est vraiment très spécial…
Olga – Marcos Acayaba
Comment construire une maison sans poser d’affreuses fondations en béton et tirer le meilleur parti d’une surface réduite lorsque le terrain a une inclinaison de plus ou moins 45° ?
C’est la question épineuse à laquelle Marcos Acayaba a répondu de manière magistrale. Située sur les hauteurs de São Paulo au Brésil, la Residência no Jardim Vitãria Régia, construire en 1987 sur le plan d’un ziggourat inversé, la résidence Olga affiche des références avantageuses:
- Surface du terrain: 900.0 m²
- Surface occupée: 171.0 m² soit 19%
- Surface construire: 220.0 m²
- Surface utile: 200.0 m²
On y entre par le niveau supérieur ou alors par la baie inférieure et la colonne centrale contient une volée d’escalier desservant tous les étages. Sur la terrasse se trouve une piscine, près de l’entrée principale. Les étages inférieurs sont occupés par les chambres et le vaste espace supérieure est un lieu de vie, avec une vue imprenable et une sensation spatiale hors-norme. L’énorme surface de prise au vent a été réduite par une structure légère et attelée sur sa partie supérieure directement à flanc de colline.
Ainsi tout commence
J’ai inversé la tendance. En écrivant sur le papier, je m’exprime plus et plus clairement, de manière plus sereine, ce qui me permet aussi d’avoir une meilleure visibilité sur ce qui doit être dit et ce qui peut être tu. Le silence comme un art de vivre.
Aussi, lors de mes interrogations perpétuelles, je me suis mis à imaginer un livre. Un livre qui n’en serait pas un, mais plutôt une succession de listes d’aides pour écrivains en manque d’inspiration. Ainsi, on pourrait imaginer des recueils pour suggérer:
- Une liste de pseudonymes potentiels
- Une liste de titres de romans potentiels
- Une liste de débuts de romans potentiels