Steeple Remove

Sur scène, ça joue tétu, grave, tendu, avec cette impression délicieusement inconfortable que l’apocalypse est sans doute au coin du prochain bleep, du prochain riff.
Car c’est un electro rock de combat, largement hérité des pilonnages allemands des années 70 et des épilepsies de Suicide, que jouent ces normands. Puis le tumulte s’apaise en des grondements psychédéliques, comme ces orages qui font semblant de s’éloigner pour mieux aveugler et assourdir – et le calme est encore plus inquiétant.

Ce n’est pas moi qui le dit – non décidément je ne pourrais pas écrire ce genre de choses – mais Steeple Remove c’est une belle découverte, le site très agréable d’un groupe d’electro, très animé, reposant, aux ambiances extatiques. Difficile de le dire avec des mots, c’est le genre d’ambiances dont il faut savoir s’envelopper suavement.

steeple remove

Métonymie hivernale

Fougères de givre

L’hiver m’inspire, il me délivre d’un poids, il me fait passer pour le contraire d’un ours et me révèle dans ce rejet de l’hibernation dans un savoureux mélange d’odeurs subtiles. L’hiver me fait revivre.
J’ai passé ces derniers jours dans une torpeur noire parce que j’étais malade, je me suis retrouvé pendant plus d’une semaine enfermé entre les murs de mon esprit, mon audition étant pratiquement réduite à néant, des jours et des jours passés dans un monde du silence, coupé du monde extérieur et terrifié à l’idée que mon esprit n’arrivait plus à fonctionner à son rythme de croisière. J’ai senti l’inertie me frôler, m’envahir doucement, me frigorifier tendrement, et c’est alors que je me suis repris en main parce que je sentais mon coeur s’arrêter. J’ai vécu des moments durs pour diverses raisons que je n’ai pas envie d’évoquer.
Je n’ai pas envie non plus de dire tout ce que ça implique pour moi.
A présent, l’esprit de Noël est là, il a commencé à nous envahir, même si cette année la fête n’aura pas la saveur sucrée des autres années. Et à ce propos, voici de quoi s’en imprégner un peu avec cette chanson extraite de la première version du Grinch de Dr Seuss. Le chanteur s’appelle Thurl Ravenscroft. C’est une voix profonde et puissante qui a traversé l’âge d’or du cinéma hollywoodien ainsi que de nombreux films d’animation Disney. Un aperçu de son timbre sur Beware of the Blog.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/Grinch.mp3]

Photographier les rivières

Certaines personnes ont des marottes pour le moins étranges. Les trois projets dont il est question ici ont tous un point commun ; la rivière est leur élément.

Stephan Kaluza

Stephan Kaluza

Kaluza est un drôle de bonhomme, il s’amuse à photographier les berges des rivières et les colle bout à bout.
En ressort une série d’animations divertissante.

Rheinkilometer-Projekt

Rheinkilometer-Projekt

Le Rheinkilometer-Projekt est encore plus fou. Les berges sont toujours prises en photo depuis la rivière, mais avec un sujet en particulier, la borne kilométrique fluviale placée très exactement au coeur de l’image. Il y a possibilité de faire défiler les deux séries d’images, dans lesquelles on se rend compte que seul le paysage change, le point de vue central restant parfaitement présent.

Danube Panorama Project

Danube Panorama Project

Tout est dans le titre… Un peu lent à mon avis, mais intéressant.

Le tout, conduit par Hebig. Danke schön.

Ladybug

La coccinelle est parait-il appelée bête à bon Dieu – erk – parce que soi-disant elle porte bonheur. Voilà *. Toutefois, si Dieu est aussi retors que cette coccinelle-ci, ça ne m’étonne pas que le monde tourne aussi mal. Enfin, je dis ça mais je m’en fous.

* J’adore ce genre d’incohérence qui allie croyances populaires, superstitions et religion, m’enfin bon, on n’est plus à une incohérence près, hein ?

Hallucii

Un court-métrage d’animation trouvé chez supowski: Hallucii. Construit autour d’une des oeuvres les plus célèbres de M.C.Escher, c’est à la fois drolatique et angoissant.

Gvozdariki

Un site d’une exceptionnelle richesse graphique. Tout est en russe, mais cliquer sur des liens auxquels on ne comprend rien devient ici un jeu de piste passionnant. Du mouvement, des animations, des peintures qui ont quelque chose des maîtres de la peinture flamande, ce site a vraiment du charme.

Vladimir Gvozdariki

Vladimir Gvozdev via BibliOdyssey.

Le Mouvement des images

A l’origine, le but était de confronter le regard de mon fils de quatre ans aux oeuvres majeures de l’art contemporain. Dernièrement, je lui avais passé en revue, à sa demande, des fiches représentant les oeuvres majeures du XXè siècle et il a manifestement montré un certain intérêt pour les géométries déconstruites d'Egon Schiele et les fantaisies de Picasso de sa période rose (choix étrange mais indiscutable). Aussi, la visite du fonds permanent du Centre Pompidou était elle parfaitement choisie pour lui apporter une vue d’ensemble sur ce qui s’est fait de bien au cours du siècle précédent. Malheureusement, cet étage est fermé jusqu’au 1er février prochain et nous avons du nous rabattre sur l’exposition Le Mouvement des images.

Le Mouvement des images

D’abord séduit par le fait de découvrir une exposition hors-norme et des oeuvres majeures et rares, je suis finalement resté avec une impression de fouilli organisé autour de la cinématique. Ils était tous là, Jackson Pollock, Rem Koolhaas, Georges Braque, Fernand Léger, Andy Warhol, mais aussi Germaine Krull, Agam, Henri Matisse, Alexander Stirling Calder, Marcel Duchamp, beaucoup de valeurs sures.

Mais dans ce lieu très bien scénographié, on est en droit de se poser la question de la pertinence (de la part du commissaire de l’exposition) de certaines mises en scènes et de la présence d’oeuvres dites “conceptuelles”, de projections porno-gay, d’animations sans fondements… Bref, l’exposition est à la hauteur de l’art contemporain, disparate, inégale et parfois ridicule. Placer le guéridon de Georges Braque à côté du Sans-titre, 1980 de Tony Cragg relève à mon sens du nonsense et de l’hérésie. La présence d’oeuvres de Rauschenberg à côté de Roy Lichtenstein n’en est pas moins ridicule. En bref, je ne suis pas pour le mélange des genres et certaines choses sont à mon sens inacceptables. L’art engendre souvent des monstres, surtout dans cette période d’art contemporain, un art censé être inutile. Lorsque des oeuvres nécessitent d’être expliquées pour qu’un sens s’en dégage, ce n’est à mon avis plus de l’art, mais une démarche intellectualisante qui ne vit que pour elle-même et n’apporte rien. Mais ce n’est que mon point de vue et ceux qui sont à l’origine d’oeuvres vides de sens seront les premiers à dire le contraire.

Une découverte surprenante toutefois, les néons de Jeppe Hein.

Quoi qu’il en soit, c’était bon de se replonger dans ces atmosphères sombres, et je suis content que mon fils ait bien accroché, même s’il n’a pas vu ce qui se fait de mieux. Le risque aussi, c’est que cette exposition tournant autour du mouvement, il risque de trouver déçu lorsque nous lui présenterons les oeuvres plus “classiques” de Miro, Kandinski ou lorsque l’exposition sera plus statique.

Ray Harryhausen, le magicien

Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez forcément son oeuvre, ou tout au moins son travail. Si comme moi vous avez vu dans votre jeunesse des vieux films Hollywoodiens comme Jason et les Argonautes, Le choc des titans ou Le 7ème voyage de Sindbad, vous vous souvenez certainement de ces effets spéciaux terrifiants. Des armées de squelettes en déroute, un cyclope géant et unicorne, un danseuse à queue de serpent, autant d’animations qui ont hantés mes nuits d’enfants et me laissent des souvenirs impérissables. Ray Harryhausen est un des maîtres du cinéma fantastique et grâce à ses techniques d’animation image par image, il a influencé les plus grands spécialistes des effets spéciaux d’aujourd’hui. Une oeuvre à redécouvrir.

Liens:

Ray Harryhausen

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