East3rd

Voici un des plus beaux photoblogs que je connaisse. Lire au travers d’un agrégateur fait parfois oublier à quel point certains designs sont agréables et celui-ci est un des plus reposants qui puissent être. Le menu déroulant n’est pas du plus bel effet, mais comme j’ai dit un jour “si on l’ouvre pas, il ne s’affiche pas“.

East3rd Blog

Défaut de transmission

Je me pose souvent des questions, je ne sais pas faire grand-chose d’autre. Mes dix doigts sont peu souvent sollicités pour des activités manuelles et je passe une bonne partie de mon temps à réfléchir, c’est un de mes grands défauts. Le problème, quand on réfléchit, c’est qu’on se pose des questions (ce qui est, j’en conviens, une attitude incompatible avec la religion) et les questions amènent des remises en questions, non pas forcément de soi, mais de ce qu’on pense. Et j’ai longtemps cru que la culture, pour ne citer qu’elle, était destinée à satisfaire de vils instincts d’autosatisfaction, mais je me suis trompé, et il n’est pas exclu que par la suite, je revienne encore sur cette opinion.

J’ai passé samedi soir une soirée horrible. En fait, j’étais invité par mon ami Laurent pour son anniversaire, et nous avons passé une soirée fraîche dans son appartement décoré avec simplicité mais avec beaucoup de goût, ce qui, pour un garçon est suffisamment rare pour être remarqué. Nous avons bien mangé, bien bu, etc. et je me suis rendu compte qu’en plus des sujets de discussion traditionnels sur lesquels il ne faut pas deviser entre amis, c’est à dire la religion, la politique et l’amour – hein ? – il fallait également éviter de parler culture. Etrange, me direz-vous, car que reste t-il ? Le travail, ça va cinq minutes, le cul, ça ne se fait pas…

Dizzie

Tout est parti en vrille – à mon sens – lorsque la copine du frère de Laurent a demandé ce qu’était qu’un bobo ? Toutes les définitions y sont passées, du tout au n’importe quoi, et pour une fois, la discussion prenait un tour étrange, car personne n’avait envie de rire, tout le monde semblait étrangement impliqué et trop sérieux à mon goût. Je n’ai pas pu m’empêcher de réagir lorsque j’ai entendu des inepties du genre “ce sont des gens qui ont des idées de gauche et qui…” ou alors “ce sont des gens qui ont de l’argent et qui…“, voire même “ce sont des gens qui sont dans le milieu de la culture et qui…“… Arghhhhh, VOS GUEULES !!! Silence !! Premièrement, on s’en fout des bobos. “Oui mais moi je suis une bobo et j’assume bien…“. OK, super, sujet suivant. Bref, les bobos, c’est pas le sujet. En l’occurrence, c’est que les deux personnes avec qui je tentais d’avoir une discussion sont deux personnes qui se considèrent comme des bobos, même si l’un des deux s’en est vigoureusement défendu – avec force “Ah mais de quoi on parle là, je ne comprends pas…“, et accessoirement, ce sont deux relations de travail* avec qui nous entretenons une relation de haine cordiale basée sur peu de choses (ils détestent mon humour, ou plutôt ils ne rigolent qu’au leur, faible et basé sur la répétition, et je ne fréquente pas les mêmes lieux – ajouté à cela qu’ils ne connaissent strictement rien à ma vie, ni à ce que je fais en dehors du travail et qu’ils me considèrent comme une sorte d’animal sans vie, mais les apparences sont parfois trompeuses et contrairement à eux, je n’expose pas ma vie privée et sexuelle sur la place du marché). Là où je me suis insurgé, c’est lorsqu’il a été question de culture, puisque selon leurs termes, le bobo est dans le milieu de la culture, sous-entendu que la culture c’est un peu comme la merde, il faut avoir les deux pieds dedans pour la sentir. Mais de quoi parlons nous ? Du dernier vernissage d’untel ? De l’exposition Yves Klein ? Du dernier livre de Houellebecq ? Le problème avec les gens qui ont de l’argent et ne se privent pas, c’est qu’ils ont un peu trop tendance à croire qu’il suffit de s’acheter une cafetière Nespresso (What else ?), d’écouter Mylo (qui n’est par ailleurs qu’un tromblon de sous-culture bruyante), de ne pas s’habiller chez Hennes and Mauritz (H&M pour ceux qui n’auraient pas compris), d’habiter dans le XXè ou dans le Marais et de connaître plein de monde dans le monde de la CULTURE (criez pour vous rendre compte de l’effet) ou de manger dans des lieux branchés pour être un bobo, ou quoi que ce soit d’autre…

Bilbliothèque

Je n’ai pas voulu être condescendant, méprisant ou exclusif – je leur laisse ce privilège – mais la culture, c’est un petit peu autre chose que tout ce que je viens d’énumérer, d’une manière non exhaustive et passablement ironique (oui, j’ai réponse à tout), parce que la culture se niche partout et c’est dans sa transmission et dans le partage qu’elle trouve son essence, c’est à dire exactement le contraire que le milieu dans lequel évoluent ces gens. J’ai dit une chose que je pense vraie, à mon corps défendant, j’ai dit que les bobos étaient des opportunistes qui n’évoluaient dans des milieux branchés plus par intérêt que par conviction et opinion, et je le maintiens a fortiori après cette soirée. J’avais envie de leur dire de visiter mon blog, ne serait-ce que pour avoir une autre approche de la culture, moi qui n’en suis qu’un factotum, mais je n’ai pas voulu qu’ils prennent cela pour la prétention.

Sur ces entrefaites, je vais préparer mes lasagnes, parce que la culture c’est aussi comme ça, c’est comme les domestiques, ça passe aussi par la cuisine.

Mouvement social

Boxeur

Je n’en reviens pas. Voici près de quatre ans que je blogue, pour votre grand plaisir, pour ne pas dire pour votre subsistance – car je sais que votre vie serait bien morne sans la mienne – et je n’ai jamais eu aussi peu de commentaires sur mes billets qui pourtant, Dieu m’en soit témoin, sont d’un intérêt rarement atteint.

Je me demande alors si je ne devrais pas cesser de poster en réponse à votre manque total de considération pour mes écrits. Pas de commentaires ? Eh ben pas de billet… A moins que vous ne désirassiez quelques billets conceptuels, plus connus sous le nom de billet prout ? Si c’est ça, sachez que je ne céderai pas à la pression populaire, parce que le peuple, c’est la boue.

Je me saigne aux quatre vents veines pour faire de cet endroit un lieu plein de découvertes et voici comment on me remercie. Ben merde alors… Bande d’ingrats !!

Photo © Shorpy

La routine

4 avril 2006, un matin inspiré, un texte reconduit…

Il y a des jours comme ça où on pressent qu’un truc va se passer, que les éléments vont se déchainer pour vous faire des petites blagues qui pourrissent la vie, des petits poissons d’avril à retardement, et finalement, ça arrive bel et bien. C’est ce que j’ai pu constater hier en soir en sortant du boulot. Je descends au parking, met les clefs dans le contact et là, un tour de moteur et puis plus rien.

Du coup, je jette un merde léger et presque amusé. Je regarde au plafond de la voiture et je me rends compte que la loupiote du plafonnier est allumée. C’est bien ma veine ça, alors cette fois-ci je pousse un merde proéminent et sonore, mais je me reprends tout de suite et je me dis bien vite qu’il n’y aucune raison de s’énerver. Continue reading “La routine”

Liberty

En 1875, parmi d’autres articles, le marchand anglais Arthur Lasenby Liberty propose des tissus à sa clientèle. Mais c’est dans les années vingt qu’il rencontre un grand succès avec la référence “Tana Lawn”. Cela l’encourage à créer, en 1939, sa propre société, Liberty of London, dont le sublime magasin de style Tudor, toujours en activité à Londres, a su imposer le style si caractéristique de Liberty au monde entier. [source: Aufeminin.com]

La plus belle collection de Liberty

La plus belle collection de Liberty.

Where We Live, Berman Collection

Where We Live: Photographs of America from the Berman Collection est une exposition (ses portes ont fermé en février dernier) regroupant des photos collectées par les époux Berman. On y retrouve des artistes comme Stephen Shore, Robert Adams ou Joel Sternfeld, tous témoins d’une Amérique en perdition, chasseurs d’images à caractère ethnographique de lieux abandonnés. Un panorama assez large de ce courant réaliste destiné à faire comprendre au reste du monde, où vivent les Américains.

Hasard des choses, en revenant sur d’anciens billets collectés, je me suis rendu compte que le très beau Rouge Blog avait publié un article sur Joel Sternfeld le 17 mai dernier.

Joel Sternfeld