Hadouk Trio – Live à FIP

Hadouk Trio - Live à FIP

Une référence notée parmi tant d’autres dans mes carnets, un nom qui donne envie de se plonger dans les ambiances musicales d’un souk de Basse-Egypte ou du Kazakhstan, une rencontre au hasard, un album qui trainait sur le bord d’une table… Et puis j’ai écouté, je me suis laissé entrainé tandis que je tentais d’éviter les regards hagards des gens dans un train de banlieue.

Hadouk Trio, c’est la rencontre de trois musiciens. Didier Malherbe aux instruments à vent, jazzman exotique, Loy Ehrlich auc claviers et au hajouj, compagnon de Peter Gabriel et Youssou N’dour, et Steve Shahan aux percussions forment un ensemble aux accords parfaits. Il y a quelque chose de magique, de presque chamanique dans ces rythmes et dans ces vents. Mais en ce qui concerne la musique, je préfère vous laisser écouter, rien ne vaut un jugement sans a priori.

Loukoumotive…:
[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/3%20-%20Loukoumotive.mp3]

Moleskine collection

Un petit bout de mon univers sur papier… Je les ai tous rassemblé en un tas que moi-même je trouve impressionnant, et le pire, c’est que je les utilise tous.

Moleskine mess

De bas en haut ou selon l’ordre:

  1. Le plus grand, c’est mon journal de bord.
  2. Juste au dessus, un moleskine reporter qui me sert à noter des bouts d’histoires, des morceaux exploitables, écrites au crayon à papier.
  3. Un Letterbox à feuilles détachables, pour les lettres que je dois écrire et qui restent en suspens.
  4. Un autre moleskine à pages blanches, pour coller des souvenirs, écrire des morceaux de vie sans date, à titre expérimental uniquement. Un carnet secret.
  5. Un Muji que j’ai tenté d’exploiter pour écrire mon journal, mais il me sert à noter des références.
  6. Mon agenda Moleskine rouge, gagné chez Fabienne, utilisé à la fois comme tel et comme journal, j’y reviendrai.
  7. Au milieu, mon carnet de notes en tout genre.
  8. A droite, one year of white pages, mon journal pour le moment, en modèle réduit.
  9. En bas, mon Moleskine, cadeau de Noël, que je ne sais pas encore dans quel sens prendre 😉
  10. Et au milieu, mon plus petit carnet, un Muji à boucle, tout petit, presque trop.

Notes de lecture

Et puis mes notes de lecture, pratique pour noter les références dans les livres que je lis, histoire de rassembler mes impressions du moment, des citations.

Parce que tout ceci ne peut pas se faire au même endroit.

La conjuration des imbéciles – John Kennedy Toole

John Kennedy Toole

Lorsque je me suis mis en tête d’écrire un billet sur ce livre totalement hors-norme, je me suis dit que je ne parlerai pas de l’auteur, mais de l’oeuvre uniquement, et à y regarder de plus près, je me rends compte que c’est là un exercice quasiment impossible. John Kennedy Toole est un personnage absolument à part dans l’histoire de la littérature car désespéré de ne trouver d’éditeur pour son manuscrit qu’il considérait comme un chef d’oeuvre, il se donna la mort en 1969. Pourtant, quelques années après sa mort et grâce aux efforts de sa mère pour démarcher les maisons d’édition, l’écrivain Walker Percy décida de publier le manuscrit (A Confederacy of Dunces) qui se verra décerner le Prix Pulitzer de la fiction à titre posthume. Une belle aventure pour le livre, une tragédie pour l’homme. De santé physique et mentale fragile, son état se dégrada tandis qu’il se débattait pour trouver quelqu’un pour l’éditer. Continue reading “La conjuration des imbéciles – John Kennedy Toole”

Mauvais Noël

Voilà, Noël approche, il est juste là et pour une fois, je vais parler de moi. Moi aussi, je ne bloguerai plus jusqu’à Noël parce que cette fois-ci, je n’en ai plus envie. Le bonheur qui m’emportait ces derniers temps a disparu d’un seul coup, balayé par un coup de fil qui a ruiné mes espoirs en deux coups de cuiller à pot.

J’ai passé une année exceptionnelle, pendant laquelle je me suis investi, où j’ai beaucoup donné de ma personne, où j’ai cru que je faisais les choses dans l’ordre et avec une conscience pointue, malgré le regard qu’on pouvait porter sur moi, et j’ai failli vendre mon âme au diable pour rien, pour rien du tout. Je n’ai rien. Juste un gros paquet de déception et l’impression que l’on s’est trompé sur moi, je traîne désormais avec moi cette tristesse qui doit se lire sur mon visage. Putain que j’ai mal.

Alors tant pis, pour ne pas faire la gueule au moment de Noël, je vais tenter de sourire, de ravaler ma fierté. Ça m’apprendra à penser que j’ai une quelconque valeur, du moins à certains niveaux. Ça m’apprendra aussi à faire confiance aux gens, à m’imaginer des choses. Je ne sais pas ce que je paie, mais si c’est une question de karma (il ne manquerait plus que ça), je pense que j’ai du faire beaucoup de mal dans une de mes anciennes vies, du genre tuer des enfants ou vendre des esclaves, voire même maltraiter des personnes âgées. Voilà, je retrouve mon humour.

Bon, on ne va pas chialer tout de même.

J’ai fini mes courses de Noël, tout est fait. Plus qu’à emballer tout ça. A attendre que Santa viennent baigner de son aura le soir de Noël…

Me laisser le temps de la réflexion, me calmer, prendre de la distance et surtout ne pas baisser les bras. Voilà mes projets. Prendre un livre aussi. Cosmopolis de Don DeLillo, un livre froid et mystérieux, pendant que de l’autre côté, je murirais ma réflexion sur la conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole. Je vais me retirer un peu du circuit, passer de l’écran au papier, reprendre mes marques, tenter de reconstruire quelque chose pour l’année qui se présente. Pas de crise de confiance, car aussi cynique et revêche que je puisse être, j’aime ce que je fais et je sais que j’ai des capacités à la faire bien.

On dit que les 12 jours de Noël sont une sorte de passerelle temporelle, un espace chronique où tout est en suspens. Je prends ça comme tel et je vais en profiter pour me reposer. J’en ai vraiment besoin.

Voilà. C’était le billet morose de la fin de l’année et maintenant que je vous ai bien sapé le moral, je vous annonce fièrement que je suis en vacances. Voilà, c’est tout.

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’années à tous.

PS: Juste une chose, je voulais passer un mail et téléphoner à certaines personnes pour leur souhaiter un bon Noël, mais je ne le ferai pas. Pardon.

sapin

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La boîte à idées

Haddon Sundblom

En lisant un des derniers billets de Yoggibat, je me suis rendu compte (en fait non, je le savais) que si on prend comme prédicat de base que tout, a priori, est blogable, à l’inverse tout n’est pas forcément commentable (en deux mots ou un seul, je ne sais pas). Si à un certain moment je me suis demandé si mes lecteurs n’avaient pas fini par déserter mon écriture, je me rends compte maintenant que ce que j’écris n’est pas forcément susceptible d’être commenté. Mais mesure t-on la popularité ou la qualité d’un blog à l’aune du nombre de ses commentaires ? J’ose espérer que non. Mieux, j’en suis persuadé.

Aussi en cette période de fin d’année, j’ai décidé d’adopter un ton (non, je n’ai pas dit que j’allais adopter un thon, ce qui par ailleurs ne m’avancerait pas à grand chose) plus léger, plus badin et primesautier.

Et si vous voulez tout savoir, trainant par-devers moi quelques carnets remplis d’idées passagères, des bribes de conversations, des ébauches de machins et de trucs, je pense avoir largement de quoi remplir un demi-trillion (® Fabienne) de billets.

Je ne sais plus qui a dit un jour que ce blog était une boîte à idées. Pas moi en tout cas.

Du balbutiement

Kurt Schwitters faisait partie de ce mouvement artistique européen connu sous le nom de Dada, à la fois absurde, humoristique, révolutionnaire, génial, scandaleux, bruyant, tapageur et enfantin. Ce pourquoi Dada est né, est lié à la guerre, cette violence arbitraire et absurde qu’on à aujourd’hui grand peine à imaginer nous autres occidentaux. Et la résistance inventé par Dada pour survivre à la guerre, tordre l’oppression, glisser comme un savon de sa poigne, c’est l’enfance.

C’est le plus petit dénominateur de l’identité, quelque chose que toute l’aliénation du monde ne peut écraser. C’est pourquoi les dadaïstes récupéraient des objets dans les rues pour les intégrer à leurs compositions plastiques, car l’enfant ne fait pas de distinction entre ce qui est sale et propre. Il fallait se débarrasser de toutes les conventions hiérarchiques des valeurs du monde des adultes. L’écriture se manifestait par des mots inventés sans significations, des babillages, des borborygmes semblables au langage des enfants lorsqu’il jouent seuls dans leur chambre, mais aussi semblable aux soldats traumatisés par l’effroi des premières lignes et qui perdaient temporairement la signification du langage, ne sachant plus articuler de façon correcte, les mots n’avaient plus de sens il ne restait que les sons.

Dada était loin d’être régressif pour autant. Dada repartait de l’enfance pour tout réinventer et c’est de loin le mouvement artistique le plus créatif du XXè siècle.

A la manière de Fabienne, je vais vous présenter 2 versions mp3 d’une même oeuvre sonore. Il s’agit d’un extrait des ursonates (trad. sonate primitive ou élémentaire) écrite par Kurt Schwitters durant la période d’entre deux guerres (1921-32).

1. Extrait de rondo, poésie interprétée par Kurt Schwitters

[audio:http://endemicproject.free.fr/extraitrondoschwitters.mp3]

2. Extrait de rondo, poésie interprétée par Eberhard Blum en 1991

[audio:http://endemicproject.free.fr/extraitrondoblum.mp3]

Goharshad

Goharshad

Au fil de mes recherches récentes, j’ai emprunté à la bibliothèque Photographies et carnets de voyage de Bruce Chatwin, par David King et Francis Wyndham.

Mis à part de très beaux textes extraits des Moleskine de Bruce Chatwin sur ses Voyages en Mauritanie et en Afghanistan, entre autres on découvre de magnifiques photos des quatre coins du monde (Chatwin, ex-expert en art chez Sotheby’s, à la fois écrivain et photographe esthète) n’illustrant pas du tout le texte mais donnant à voir la vision du monde d’un personnage hors-norme de la littérature. On découvre des clichés d’une rigueur extrême. Armé de son Leica, on le découvre jaloux de ses photos, ne sortant son appareil que lorsqu’il se trouvait seul, shootant des portes et des toits de tôles ondulées, composant des clichés à la composition stricte, aux couleurs vives, témoins d’une époque ou d’une particularité régionale.

Au milieu de ce joyeux fatras jouissif, se trouve une photo qui a attiré mon attention. Il s’agit d’un toit de mausolée, passablement détruit. Il se trouve en fait que c’est le Mausolée de Gohar Shad, un chef d’oeuvre d’architecture musulmane datant du XVè siècle et d’une sobriété sans égale. Pas très loin de là se trouve également la grande mosquée, visible de loin avec son magnifique dôme bleu et ses dorures. Un sommet de l’abstraction en art, des couleurs chatoyantes, qui se passent de commentaires.

Liens:

Louis-Marie Faudacq

Louis-Marie Faudacq

Les peintres douaniers ont mauvaise réputation car leur oeuvre est souvent considérée comme mineure, leurs sujets bien loin des préoccupations habituelles de l’art, et leurs techniques souvent différentes et peu admises par les peintres plus urbains, mais ce sont les témoins privilégiés d’une époque, d’un moment, de faits et des habitudes des hommes. Louis-Marie Faudacq (1840-1916) fait partie de ces hommes qui, ayant passé une partie de leur vie au bord de la mer pour exercer sa profession, ont su donner une âme au papier, sur lequel il dessinait la vie de tout les jours, les gens sur les estrans et les grèves du Trégor et du Goëllo. Un trait fin allant à l’essentiel, de rares couleurs finement choisies, de nombreuses notes griffonnées sur des carnets que j’ai eu l’occasion de voir au château de la Roche-Jagu cet été, voici le monde de Faudacq, un monde fait des goëmoniers et de pêcheurs de harengs, de gens simples travaillant dans des conditions rudes.

Quelques images de son oeuvre: bateaux goémoniers, bateaux de pêche fin 19e siècle, Dessin d’un canot sardinier, faisant sècher ses filets.