Tout un monde éthéré dans une navigation simple, des couleurs chaudes, des photos splendides et léchées, laissant voir parfois un corps en lévitation. Un rêve éveillé.
Lost America
Portraits d’un grand pays sombre qui n’est pas épargné par la ruine et l’abandon. De superbes photographies de nuit, avec des poses longues révélant des couleurs surnaturelles, de zones militaires abandonnées aux villes fantômes, en passant par le simple bord de la route.
Images surprenantes de la déconfiture d’un pays maquillé au néon comme une fille de mauvaise vie.
Via Remarquez.
Biographical Landscape: Stephen Shore, 1969-79
Adrien Missika et Louis-Cyprien Rials
J’aime cette idée que la culture est une flèche que l’on tire, que l’on ramasse et que l’on retend sur l’arc, de manière à perpétuer le mouvement. C’est donc à la suite de mon précédent billet sur les Kōban (交番) que je vous emmène chez Adrien Missika et Louis-Cyprien Rials.
Le premier est né à Paris et vit à Genève où il a fait des études de photographie. Son travail est assez éclectique mais révèle un traitement de la couleur et de la lumière assez particulier que l’on identifie aisément d’une série à l’autre. Beaucoup de très bonnes choses.
Le second, on n’en sait pas beaucoup sur lui, si ce n’est qu’il adore les ruines et la ville dans ce qu’elle a de tentaculaire et de ténébreux, les horizons et les lieux déserts.
L'automne en Nouvelle-Angleterre
De temps en temps, la presse nous apprend qu’un obscur savant, muni de l’équivalent scientifique d’un nuancier, a découvert que les érables du Michigan ou les chênes de Ozarks arborent en fait des teintes encore plus vives. Mais cet ignorant néglige complètement certaines particularités qui font de l’automne en Nouvelle- Angleterre un phénomène indiscutablement unique. Pour commencer, le paysage de notre contrée bénéficie d’un décor qui ne connait pas de rival en Amérique du Nord. Ses églises blanches nimbées de soleil, ses petites fermes pimpantes et ses riches couleurs et ses villages ordonnés en font le complément idéal des riches couleurs qu’offrent la nature. De plus, il existe ici une diversité d’arbres qu’on trouve rarement ailleurs. Chênes, hêtres, trembles, sumacs, quatre espèces d’érables et des centaines d’autres essences fournissent un contraste de couleurs qui éblouit les sens. Enfin et surtout, la région jouit de conditions particulièrement favorables à un équilibre climatique parfaitement harmonieux entre des nuits d’automne fraîches et vivifiantes et des journées chaudes et ensoleillées. Donc que ce soit clair : pendant quelques journées d’octobre, la Nouvelle- Angleterre est le plus bel endroit du monde. Qu’on se le dise.
[…] Or, pour permettre à ces jolies couleurs mordorées de s’exprimer, les arbres continuent à nourrir leurs feuilles même si ces feuilles ne servent plus à rien, sauf à pendre de leur branche pour faire joli.
[…] Il y a plus étrange : certaines espèces d’arbres vont encore plus loin et se mettent à fabrique, à leur détriment, d’autres substances, des anthocyanines, produisant ces magnifiques couleurs rouges et ornagées qui font la gloire de la Nouvelle-Angleterre. En réalité, les arbres de cette partie des Etats-Unis n’en produisent pas plus que les autres, mais il se trouve simplement que le climat et le sol de cette région fournissent des conditions idéales pour l’éclosion de telles couleurs. Sous des climats plus chauds ou plus humides les arbres se donnent autant de mal, mais sans aucun résultat. Personne ne peut expliquer pourquoi les arbres font autant d’efforts alors qu’ils ne gagnent manifestement rien à l’affaire.
Bill Bryson
Notes from a big country
Le site IloveNY permet de suivre en temps réel l’évolution des couleurs des arbres dans l’Etat de New-York.
Butch Belair
Un superbe set de photos des cahiers d’esquisse de Butch Belair.
Couleurs chaudes, lieux déserts, ambiances sensuelles, et un coup de crayon hors-norme ; un univers à découvrir.
Via Moleskinerie.
Abandonnés
Ça pourrait être n’importe où, c’est presque vide, abandonné, mais on y ressent encore une certaine présence, une vie passée et chargée. Abandoned School par Tod Seelie.
Un peu plus loin, un magnifique portfolio, Places.
De l’autre côté du Pacifique, pour faire bonne mesure, Uryevitch, en anglais, annonce la couleur: “Abandoned is a photo base of abandoned plants, unfinished buildings, industrial sites. Most of them are situated in Russia.
I will do my best to update this photo base with a lot of other objects and sites which exist somewhere in the world.”
Tout un programme…
A voir également sur English Russia, un portrait désarmant de la réalité russe d’aujourd’hui.
Je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce sujet que j’ai trouvé sur plusieurs blogs et qui pour le coup, va à l’encontre de l’abandon évoqué ici. Il s’agit en fait d’une vaste tromperie, une base aérienne américaine qui, comme par enchantement, a disparu de la carte du ciel de Burbank, Californie. Les ingénieurs se sont creusé la tête et ont finalement résolu le problème en peu de temps ; une immense bâche peinte en trompe l’oeil, des constructions factices reproduisant les contours insipides d’une petite ville de banlieue et le tour est joué. L’explication en image chez Crooked Brains.
Je viens de trouver également un site nommé Visual Archaeology, sur lequel on découvre un ensemble de photos prise à Brooklyn, montrant le délabrement de ces quartiers abandonnés, placés sur une carte. Ce quartier de Williamsburg a été dévasté, reconstruit et ne reste que le souvenir grâce à ces photos qui ont quelque chose de nostalgique. Un très beau travail qui manque malheureusement un peu de finesse au regard de la qualité des clichés.
Silhouettes industrielles
Les photographies d’Alexandre Vitkine ont quelque chose de magique. Très contrastées, ce ne sont que des silhouettes mettant en valeur les courbes d’un monde industriel qui manque parfois de couleurs. Via Coudal. Une collection de photos prise entre 1964 et 1973.
Rares et précieux
Parce qu’ils sont rares, qu’on les voit peu et qu’on les entend encore moins souvent et parce qu’il n’y a rien de pire pour un mot que de ne pas être employé, voici une petite collection de mots rencontrés au fil des lectures, mots que je ne connaissais pas ou que j’ai rencontrés de manière tellement rare que j’en oublie le sens. A faire évoluer, grossir, à épancher comme de l’engrais dans une prairie.
Michel Rajkovic
Michel Rajkovic fait partie de ces photographes à côté desquels je ne peux me permettre de passer. Spécialiste du noir et blanc et des pauses longues, il exerce sur ses sujets un cadrage impeccable en dégageant une ambiance surréelle. Que ce soit dans ses paysages marins, ses couleurs ou ses paysages industriels, dans ses photos d’architecture, on reconnait un style serré et implacable. Un manufacturier d’ambiance comme je les aime.