Esquisse et fragile tentation /ɛs.kis/

Il y avait une feuille blanche posée mon bureau.
Dans la main gauche, entre le pouce et l’index, je faisais tourner mon crayon à papier, lentement et parfois il tombait – sur la feuille blanche.
Puis je l’ai porté quelque fois à la bouche – le simple plaisir de sentir sa surface douce sur mes lèvres.
Et le crayon est tombé à nouveau – sur la feuille blanche.
Et encore une autre fois – sur la feuille blanche.
Puis une autre – sur la feuille blanche, posée sur mon bureau.
Et ainsi de suite, et encore, et encore et des dizaines de fois. – sur la feuille blanche.
J’ai baissé les yeux pour le ramasser – j’ai découvert que j’avais dessiné une constellation grise de points – vacillants et incertains – une tornade à peine esquissée – prise dans les filets du hasard et de la folie.
Un coup d’œil étonné – un rectangle blanc réfringent posé là – une œuvre subtile née du vide.
J’attendais plutôt un baiser…

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/So_Broken.mp3]

La boîte en métal, dix crayons

Il y avait bien quinze ans que je n’avais pas pris autant de plaisir à dessiner.
Alors certes, ce n’est pas encore du grand art, mais j’ai retrouvé mes réflexes de vieux routard. Je dis toujours que pour savoir dessiner, il faut commencer par savoir dessiner une perspective, le reste, c’est du flan, de la fioriture, du brouhaha.
Ce carnet est tout petit, moins de dix centimètres de longueur.
Errances urbaines au bout de la mine…

SK-04

Les autres se trouvent ici… À suivre.