Il y avait une feuille blanche posée mon bureau.
Dans la main gauche, entre le pouce et l’index, je faisais tourner mon crayon à papier, lentement et parfois il tombait – sur la feuille blanche.
Puis je l’ai porté quelque fois à la bouche – le simple plaisir de sentir sa surface douce sur mes lèvres.
Et le crayon est tombé à nouveau – sur la feuille blanche.
Et encore une autre fois – sur la feuille blanche.
Puis une autre – sur la feuille blanche, posée sur mon bureau.
Et ainsi de suite, et encore, et encore et des dizaines de fois. – sur la feuille blanche.
J’ai baissé les yeux pour le ramasser – j’ai découvert que j’avais dessiné une constellation grise de points – vacillants et incertains – une tornade à peine esquissée – prise dans les filets du hasard et de la folie.
Un coup d’œil étonné – un rectangle blanc réfringent posé là – une œuvre subtile née du vide.
J’attendais plutôt un baiser…
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