Peter Lorre

Peter Lorre

Lorsque j’étais enfant, je regardais souvent des vieux films. J’adore les vieux films américains sous-titrés avec ces lettres jaunes, de vieux films que l’on regardait dans la Dernière Séance ou au Ciné-Club, et parfois, des visages me reviennent, des visages et des noms de ces acteurs mythiques qui ont plus laissé un visage qu’un nom dans l’histoire du cinéma.

Peter Lorre fait partie de ces visages qui ont su évoluer d’une manière hallucinante et en même temps fréquentaient les plus grands d’Hollywood. On aura pu le voir aux côtés de Bogart dans Le Faucon Maltais qui jouait un Sam Spade épatant et près d’Ingrid Bergmann dans Casablanca (avec Bogart également…). Vous avez peut-être vu le bonhomme dans ce superbe film passé hier soir, Stupéfiants, une histoire dans laquelle il joue le rôle d’un morphinomane alors que lui-même l’était depuis au moins quatre ans. Différents visage de Peter Lorre ici, et encore , et puis ici aussi. Et puis un site entièrement consacré à l’acteur.

Sergei Mikhailovich Eisenstein

sergei eisenstein

Si l’histoire doit retenir quelques uns des meilleurs cinéastes que la terre ait connu, il faudra qu’elle s’arrête quelques temps sur Eisenstein. Son nom est très connu, son oeuvre l’est beaucoup moins et ses films restent généralement connus d’un très petit public.Il faut dire qu’il est rare de tomber par hasard sur un film d’Eisenstein à la télévision. Le nom du film qui vient à l’esprit lorsque l’on pense à lui, inévitablement, c’est le Cuirassé Potemkine (Bronenosets Potyomkin, 1925), mais en dehors de ce film magnifique, il faut avoir également vu Aleksandr Nevskiy (1938) et surtout Ivan le Terrible (Ivan Groznyy) dont le première partie a été tournée en 1944 et la seconde en 1958, avec l’excellent Nikolai Cherkasov dans le rôle principal. En dehors du fait que ces deux films sont un pur chef d’oeuvre d’expressionnisme, la seconde partie comporte deux scènes en couleurs, ou plutôt colorisées qui donnent à l’ensemble un touche dramatique plus impressionnante encore. 187 minutes de bonheur à connaître un jour.

Moleskine collection

Un petit bout de mon univers sur papier… Je les ai tous rassemblé en un tas que moi-même je trouve impressionnant, et le pire, c’est que je les utilise tous.

Moleskine mess

De bas en haut ou selon l’ordre:

  1. Le plus grand, c’est mon journal de bord.
  2. Juste au dessus, un moleskine reporter qui me sert à noter des bouts d’histoires, des morceaux exploitables, écrites au crayon à papier.
  3. Un Letterbox à feuilles détachables, pour les lettres que je dois écrire et qui restent en suspens.
  4. Un autre moleskine à pages blanches, pour coller des souvenirs, écrire des morceaux de vie sans date, à titre expérimental uniquement. Un carnet secret.
  5. Un Muji que j’ai tenté d’exploiter pour écrire mon journal, mais il me sert à noter des références.
  6. Mon agenda Moleskine rouge, gagné chez Fabienne, utilisé à la fois comme tel et comme journal, j’y reviendrai.
  7. Au milieu, mon carnet de notes en tout genre.
  8. A droite, one year of white pages, mon journal pour le moment, en modèle réduit.
  9. En bas, mon Moleskine, cadeau de Noël, que je ne sais pas encore dans quel sens prendre 😉
  10. Et au milieu, mon plus petit carnet, un Muji à boucle, tout petit, presque trop.

Notes de lecture

Et puis mes notes de lecture, pratique pour noter les références dans les livres que je lis, histoire de rassembler mes impressions du moment, des citations.

Parce que tout ceci ne peut pas se faire au même endroit.

La conjuration des imbéciles – John Kennedy Toole

John Kennedy Toole

Lorsque je me suis mis en tête d’écrire un billet sur ce livre totalement hors-norme, je me suis dit que je ne parlerai pas de l’auteur, mais de l’oeuvre uniquement, et à y regarder de plus près, je me rends compte que c’est là un exercice quasiment impossible. John Kennedy Toole est un personnage absolument à part dans l’histoire de la littérature car désespéré de ne trouver d’éditeur pour son manuscrit qu’il considérait comme un chef d’oeuvre, il se donna la mort en 1969. Pourtant, quelques années après sa mort et grâce aux efforts de sa mère pour démarcher les maisons d’édition, l’écrivain Walker Percy décida de publier le manuscrit (A Confederacy of Dunces) qui se verra décerner le Prix Pulitzer de la fiction à titre posthume. Une belle aventure pour le livre, une tragédie pour l’homme. De santé physique et mentale fragile, son état se dégrada tandis qu’il se débattait pour trouver quelqu’un pour l’éditer. Continue reading “La conjuration des imbéciles – John Kennedy Toole”

Podcasts du savoir

Le Collège de France, depuis peu, diffuse en podcasting les cours dispensés dans ses magnifiques amphithéâtres.

Le succès de certains cours comme par exemple celui d’Antoine Compagnon, Professeur de littérature française moderne et contemporaine (Histoire, critique, théorie), qu’il dispense sur Proust (Mémoire de la littérature) a contraint la célèbre institution à développer cette technologie pour éviter l’engorgement du lieu.

Une aventure grandiose et un moyen simple de se cultiver en sirotant une tasse de thé.

Le douzième jour

Le douzième jour, il se passe toujours quelque chose. Que ce soit le douzième jour du commencement ou de la fin, il se passe toujours quelque chose arrivé au douzième jour, c’est un peu comme un jalon.

Le douzième jour, j’ai reçu une invitation d’un ami, un très vieil ami, un de ceux avec qui on s’est déjà pris une cuite et qu’on a pris par le col pour chanter des chansons paillardes dans un café enfumé d’une banlieue pourrie. En fait, ce type était plus que ça, beaucoup plus, un peu comme un maître, ou un père spirituel, un guru (Dieu que ce mot est laid).
Il m’avait appris à dessiner, entre autres choses, à appréhender les formes et la lumière sur un corps de femme nue entre les volutes bleutées de gitanes filtres qu’il expulsait par ses narines épatées et les senteurs de café épais et corsé qu’on buvait jusqu’à pas d’heure en devisant sur l’art, les formes, la lumière, les communistes et nos souvenirs d’enfance. Un liquide noir coulait dans nos veines, et nos nuits ressemblaient (les miennes en tout cas) à des scènes crispées de tétanie, rendant tout rêve impossible, ce qui me laissait penser qu’un jour j’y laisserais ma peau, et les battements de mon coeur. Son sang à lui était plutôt un mélange d’alcool et de café, ce qui était loin d’être plus sain, mais ça faisait partie du personnage, et moi ce personnage, je l’adorais. Même si comme ça, il faisait un peu dégueulasse. Même beaucoup.

Il s’appelait Dien, il était Viet-Namien. Il avait quitté son pays en 1975 et n’y était jamais retourné, mais son histoire personnelle, c’est pas ce qui m’intéresse et s’il veut la raconter, il le fera lui-même. Pour moi Dien était un type génial, généreux, du haut de son mètre cinquante, il ne payait pas de mine et faisait plutôt rire avec sa chevelure joyeuse qui partaient sur les côtés, ses énormes lunettes en écaille datant de la Guerre de Sécession qui lui mangeaient les joues et sa taille de freluquet vacillant sous l’effet constant de l’alcool. Mais il avait un défaut majeur aux yeux des autres ; un bec de lièvre assez impressionnant qui déformait sa voix au point que personne ne comprenait ce qu’il disait, à part son ami Cam et moi. C’est en partie pour cela que nous nous sommes autant rapprochés.

La muse de Brancusi

Mais la principale raison, c’est que nous avions une relation de maître à élève. Il avait du talent qu’il n’exploitait pas parce qu’il préférait boire, il maniait comme personne le couteau à plâtre et le fusain, avec ses amples gestes dans lesquels on sentait à la fois de la nervosité et de l’assurance, une précision héritée d’on ne sait où, ça ressemblait à quelque chose de terriblement primitif, au sens noble du terme, de l’ordre du tellurique et du somptueux en même temps. Le regarder travailler, ou même saccager mon travail parce que rien ne marchait droit était un bonheur, c’était brut et viril, et je le regardais tailler dans ma terre avec son terrible couteau tranchant qu’il avait toujours dans la poche de ses pantalons en velours, avec une sorte d’admiration, d’affection, car seul lui était en mesure de me dire ce qui fonctionnait ou pas. Je sculptais, je modelais avec une ferveur toute religieuse, dans le respect des enseignements de mon maître. De son côté, s’il y mettait tant de coeur, c’est parce qu’il avait confiance en moi et avait de grand desseins pour moi. Il me voyait indubitablement comme son élève et successeur. Souvent aussi nous nous engueulions, mais pas à propos d’art, sur des sujets idiots.

– Tu fumes trop, regarde toi ! Tu craches tes poumons, un jour tu vas en laisser dans ma terre.
– Ta gueule, qu’il me répondait en faisant la moue.
– Tubard !
– Ta gueule je te dis.
– Tu vas crever, merde. Et puis tu bois trop aussi.
– Ta gueule, t’as compris ? Ta gueule.
– Je t’emmerde…

Et nous partions d’un grand éclat de rire qui se terminait en bourrades dans le dos. J’adorais son rire suraigu d’asiatique alcoolique… En fait, c’était surtout ça qui me faisait rire… L’entendre se marrer était la seule chose capable de me faire cracher mon café…

Au douzième jour, il m’a donné un carton dégueulassé, plein de taches de café et de terre chamottée, un carton pas plus grand qu’une carte de visite, sur lequel étaient écris des mots que j’étais incapable de comprendre. C’était écris en vietnamien, avec ces caractères latins pleins d’accents dans tous les sens.

– C’est quoi ce bordel ? je lui demandai d’un air vaguement intéressé.
– C’est un carton.
– Oui je vois mais c’est quoi ce carton en viet là ?
– C’est un carton, ça se voit pas ?
– Bon ben quand tu seras décidé à me dire ce que c’est, tu sais où me trouver ?
– Ta gueule, prends ça.
– PFff, t’es con alors, je sais pas lire le viet.
– C’est toi qui est con, tu devrais. C’est un carton d’invitation à mon vernissage. Je veux que tu viennes. L’adresse est notée dessus… me dit-il en pouffant.
– Merde, t’es vraiment trop con. Si tu veux que je viennes, t’as intérêt à me dire où c’est, je vais pas m’acheter un dico viet pour tes beaux yeux. C’est quand d’abord ?
– C’est marqué dessus… dit-il en éclatant de rire…
– T’es vraiment le roi des cons.

Et moi de partir dans un éclat de rire à cause de son rire suraigu d’asiatique alcoolique…

Je me suis pointé à son vernissage. C’était dans un minuscule galerie dans le quartier de la place Monge, dans une petite rue dont je ne sais plus le nom, d’ailleurs, je ne me souviens plus du nom de la galerie non plus. Je suis entré dans la salle toute petite, tellement bondée que les gens avaient la gueule collée sur les toiles de Dien. C’était infernal, il y avait presque plus de monde près du buffet que devant les toiles. Et comment regarder des toiles sans recul ?

Tout ceci n’augurait rien de bon et déjà, je regrettais d’avoir accepté l’invitation, surtout que dans la foule, je n’arrivais même pas à voir Dien, ce petit con devait être caché entre deux autres nabots plus grands que lui. C’était plein de photographes, de peintres, des viets tous plus petits les uns les uns que les autres, des critiques d’art, des gouailleurs, des pochetrons, des journalistes, des gens d’un type absolument indéterminé et quelconque, des femmes, des vieux, des enfants, des cons, et pour finir Dien. Il se cachait, assis et prostré dans un coin, avec un assiette de petits-fours sur les genoux, une coupe de Champagne dans une main tandis que l’autre se faisait bouffer les ongles par les dents déchaussées de mon maître.

– Eh Dien ! Qu’est ce que tu fous, c’est ta fête aujourd’hui, viens voir les gens, ils sont venus pour toi.
– Ta gueule ! (Dien répondait toujours ces mots doux, ou alors par Ah bon, mais rarement à propos, avant d’entrer dans une discussion)
– Ouais, ça je sais… Mais je peux savoir ce que tu fous là ?
– Merde…
– Ah, je le connaissais pas cette réplique.
– Tu me fous la paix oui ? Tu ne vois pas que j’observe les gens ? J’aime pas me faire agresser quand c’est moi qui expose…
– Ouais c’est ça, et ça va ? T’auras assez à bouffer là ?
– Ta gueule.

Je m’écartai de lui pour rejoindre le buffet et me goinfrer de quelques uns de ces petits-fours divins, et prendre une ou deux coupettes de Champagne… Les gens avaient tous des têtes de cons, ou de pique-assiettes. C’était un peu la cour des miracles version milieu un peu branché parisien, même si au fond ici ça ne sentait ni le fric ni la classe mais plutôt l’underground et le rebut. J’étais un peu attristé de voir que mon maître n’était finalement entouré que de branquignols, dont je faisais aussi partie.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/TomWaits-Underground.mp3]

Une soirée comme une grande aventure, pleine de rencontres, de surprises, mais mieux vaut peut-être ne pas tout savoir. Ainsi allait commencer le treizième jour.

Un train pour nulle part

Hier matin, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas beaucoup de monde dans le train. Mon RER est arrivé à l’heure, tout le monde s’est engouffré dans le train pour Gare du Nord et il ne restait plus personne sur le quai.
Le train était vide et j’ai pu poser mes fesses sans problèmes. C’est une fois arrivé au boulot, à la même heure que d’habitude que j’ai appris que c’était un jour de grève. Quand je pense à tous ces cons qui ont du se trainer cul à cul sur la route.

Du coup, le soir, je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Et effectivement, arrivé à Pereire, mon train avait une demi-heure de retard. Comme je déteste perdre du temps et passer mon temps à ne rien faire, je suis sorti de la gare, un gare pourrie et sale, indigne de ce nom. Je pense qu’il existe des stations de métro à New-York plus propres que celle-ci. Quand on sait que cette station se trouve dans le 17ème arrondissement (dont Mme de Panafieu est maire), donc un les plus beaux quartiers de Paris, je trouve ça déplorable.

Donc, je sors de cette gare, pour faire un tour en attendant mon train.

Et je suis attiré par quelqu’un qui parle fort dans un micro. Rue Puvis de Chavannes, un attroupement bloque le rue en son milieu, et je vois un homme, éclairé par une lumière froide et crue, entouré d’une foule guindée, derrière un pupitre de plexi, faisant l’apologie d’un homme, en citant des phrases d’inspiration religieuse orthodoxe. Sur le mur derrière lui, visiblement une plaque allait être dévoilée, attendant derrière son rideau qu’on la laisse respirer.

J’ai écouté le discours, intrigué, en regardant l’heure, histoire de ne pas louper mon train, et je craignais de devoir partir avant d’avoir su de qui il était question. Et finalement, le voile s’est levé, et j’ai découvert que l’on inaugurait là une plaque en l’honneur d'Andrei Tarkowski, dont le 17 rue Puvis de Chavannes a été la dernière demeure.

Un moment intense de recueillement s’en est ensuivi. J’étais ému de voir tous ces gens se recueillir sur cette plaque, respectant la mémoire d’un homme mort il y a 20 ans et dont ces derniers temps j’avais fait l’apologie, à propos de son film Le Sacrifice.

Un hasard… Une rencontre comme je les aime.

Bartleby & Cie, Enrique Vila-Matas

Barleby & Cie, Enrique Vila-Matas

J’ai acheté ce livre, comme souvent, sur la simple annonce du titre. Un livre dont le titre contient le mot Bartleby est en soi d’une audace folle, car le personnage d'Herman Melville[1], l’inquiétant scribe, est l’archétype du personnage qui a renoncé à tout, et qui renonce même à écrire, en énonçant cette célèbre phrase I would prefer not to, qu’on s’est hasardé à traduire par Je préférerais ne pas ou J’aimerais mieux pas. Personnage pour le moins intriguant, Vila-Matas en fait un nom commun, dénomme le bartleby comme le personnage qui renonce à l’écriture. Le personnage de son roman, anti-héros conformiste par excellence a décidé de reprendre la plume après des années d’abstinence littéraire, pour écrire un livre de notes de bas de pages. Roman sans teneur, ce n’est pas un roman, ce n’est pas non plus un livre érudit sur la question. Ce n’est pas ça, tout en l’étant profondément. Les chapitre sont numérotés comme s’ils faisaient référence à un texte qui n’existe pas. Ici, le négatif de la littérature bat son plein. Livre noir, sombre, c’est une sorte de chant désespéré de l’écrivain qui n’écrit pas.

Renoncement à l’écriture, agraphisme, notes sans texte, paralysie de l’écrivain, égarements, soleils noirs de la littérature, tout est passé en revue avec méticulosité. Le narrateur se pose la question de savoir ce qui pourra advenir de la pulsion négative dans l’écriture, et sous le coup de l’excitation, de la fébrilité du style sous ses doigts, doit sans cesse s’arrêter d’écrire.

Le livre nous inspire une réflexion sur la fin de la littérature. Tous les livres ne sont que des notes en bas de page, on ne peut plus écrire de livres. La mémoire fixée par l’écriture permet tout de même de sauver de l’oubli.

Si l’on a besoin de fumer pour écrire, soit on le fait à la Bogart, la fumée vrillée dans l’oeil (pour un style rauque), soit il faut accepter que le cendrier s’approprie l’essentiel de la cigarette. Juan Benet.

Quelques cas marquants d’agraphisme ou de bartlebys:

  • Samuel Beckett qui parce que l’anglais lui a pourri la vie. Il écrit en français parce que selon lui, c’est une langue plus pauvre et plus simple.
  • Marcel Benamou, l’Oulipien qui a écrit Pourquoi je n’ai écris aucun de mes livres, dit lui même que les livres qu’il n’a pas écrit ne sont pas néant mais comme en suspension.
  • Marguerite Duras, pour qui écrire, c’est ne pas parler et dont l’histoire de sa vie n’existe pas.
  • Robert Walser le micrographe, pour qui écrire en tout petit semblait être une manière de désincarner l’écrit, dit qu’il est un zéro à gauche, l’arrêt avant l’arrivée, dans une sorte d’esthétique de la confusion.
  • Pepin Bello, ami de Lorca, Dalì­ et Buñuel est et demeure l’écrivain sans oeuvre, qui écrivait pour ne pas publier, en disant dans un ultime sursaut de cynisme que c’était pour déconner.
  • Susan Sontag, pour qui il faut abandonner l’art pour écrire.
  • Giacomo Leopardi, pour qui écrire traduit l’impossibilité d’un art supérieur.
  • Paul Valéry qui malgré ses 29000 pages de cahier, dans son Monsieur Teste, dit que plus on écrit, moins on parle.
  • Fogwill qui prétend écrire pour ne pas être écrit (et en cela rejoint un point particulier de la pensée de Deleuze)
  • Marcel Schwob, dans son étonnant Pétrone, décrit un être qui cesse d’écrire à partir du moment où il commence à vivre ce qu’il avait imaginé dans son écriture.
  • Oscar Wilde enfin, qui cesse d’écrire lorsqu’il a saisi le sens de la vie, pour s’adonner à la paresse.

Un maître mot; la littérature est sa propre négation.

Notes

[1] De son vrai nom Herman Melvil.