Le Grand Sommeil – une fois de plus

Me tirant difficilement d’une crève terrible dont je n’arrive pas à me départir – fatigué comme rarement – j’en suis venu à remettre en question certaines choses à propos de mon blog ; intervertissant les rapports entre les images et les mots, dans un équilibre que je n’arrive pas à trouver. Ce qu’il me fallait c’était un autre lieu acceptable.
Je dois dire que j’éprouve une certaine jouissance fébrile à publier toutes ces petites choses que j’aime à partager sur mon blog, j’aime l’ambiance qui en émane, cet univers sobre et juste, ce petit bout de ma vie qui requiert tant d’ordre et de rigueur, aux couleurs neutres, à la construction brute et significative de mes aspirations. J’y publie de belles images, des textes qui me tiennent à coeur, des liens vers des sites que je trouve intéressants, le tout avec harmonie comptable et dans une démarche réfléchie – que j’hésite à appeler intellectuelle mais que je me plais à qualifier d’exigeante. Chaque billet est travaillé dans sa plus juste exactitude et rien ne sort tant que je n’ai pas de titre convenable, de citations pertinentes ou parlantes, de texte à l’allure plaisante en parfaite cohérence avec ma pensée du moment ou d’image parfaitement représentative, dans un souci d’illustration parfaite.
C’est mon lieu acceptable.
Et aujourd’hui, voici mon autre lieu acceptable.

Le Grand Sommeil

Le Grand Sommeil

Il me semble que c’est la troisième fois que j’ouvre un photoblog. Et naturellement, celui-ci, comme les autres, ne pouvait porter un autre nom que le Grand Sommeil [1], en hommage au grandiose roman de Raymond Chandler [2] et au film non moins magistral film d'Howard Hawks, avec Humprey Bogart et Lauren Bacall.
J’ai souhaité faire un photoblog de toute beauté, non pas simplement avec mes meilleures photos, mais avec des photos qui racontent véritablement des histoires, des photos qui me tiennent à cœur parce qu’elles ont été prises dans des circonstances particulières. Touche subtile qui, je trouve, met particulièrement bien en valeur chaque cliché, chaque page reprend en arrière-plan l’histogramme des couleurs de chaque cliché.

Note:
[1] L’intrigue du film est particulièrement complexe, à tel point que le réalisateur du film Howard Hawks demanda à l’un des scénaristes, le célèbre écrivain William Faulkner, si l’un des personnages du film appelés à mourir était assassiné ou s’il se suicidait. Faulkner admit qu’il n’en était pas très sûr non plus, et décida de téléphoner à Chandler, pensant que l’auteur du roman original devait forcément connaître la réponse. A cette question, Chandler répondit malicieusement qu’il n’en savait rien, une manière de signifier que l’intrigue proprement dite n’était pas selon lui le point le plus important de l’histoire. – Source Wikipedia.
[2] Si je tiens autant à ce roman, c’est surtout car sa lecture coïncide avec un moment de ma vie que garde précieusement en mémoire. Cabourg, l’avenue de la mer, le Hastings… Et mes grands-parents évidemment.

Your daily dose of design inspiration & Joey Lawrence

The Serif

Lorsqu’un site passe par le visuel pour accrocher le regard, ça fonctionne souvent mieux que lorsque on signale un lien par du texte. J’ai remarqué au fur et à mesure du temps, que l’illustration, forcément partiale, attirait plus le regard, donnait plus envie de cliquer et de se perdre.
The Serif fait partie de ces refuges que j’aime visiter. De plus en plus, les blogs adoptent des sous-titres, une annonce accrocheuse ; la sienne est “Your daily dose of design inspiration” et je trouve que ça colle parfaitement. Alliance parfaite de sobriété et de fantaisie, c’est lieu riche et somptueux.

J’y ai découvert, entre autres choses, le portfolio flamboyant et baroque de
Joey Lawrence, un photo-reporter un peu déjanté qui traîte aussi bien des sujets légers que la tristesse ineffable des sans-domicile.

Joey Lawrence

Du partage numérique des images

Quoi de plus agréable qu’un billet sur un blog, ou d’une page sur un site, dont l’intérêt peut-être suscité par une illustration pertinente autant qu’agréable ? C’est dans cette démarche que je me dis que pour illustrer un billet critique sur la lecture d’un livre, rien ne vaut une belle photo en rapport avec son ressenti sur la lecture et les émotions suscitées.

C’est donc tout naturellement que dernièrement, je me suis tourné vers Flickr en faisant des recherches thématiques ou transversales. Il se trouvent que certaines photos sont sous licence Creative Commons et selon les termes du contrat, utilisables librement ou non dans un cadre non commercial avec revendication de la paternité, ce qui est assez sympathique puisque les créations peuvent être dans ce contexte utilisées librement si toutefois on mentionne le nom de l’auteur. Toutefois, en recherchant une photo de taxi new-yorkais, je me suis rendu compte que la plupart des photos disponibles étaient encore “All rights reserved“, ce qui j’avoue a eu le don de m’agacer. Bien évidemment, les auteurs sont libres de leur choix, mais dans ce cas, pourquoi partager ses photos sur Internet si on ne peut pas les utiliser ? C’est aller à mon sens à la pêche aux ennuis.

Que peut-on faire avec des photos consultables librement sur Internet ?

  • Les enregistrer sur son PC.
  • Les utiliser sur un blog ou un site.
  • (Les revendre).
  • (Les revendre cher).
  • (Les envoyer dans une capsule pour communiquer avec les extra-terrestres).

Sincèrement, je ne vois pas l’intérêt de partager quelque chose d’aussi statique. Une utilisation raisonnée des créations d’autrui ne peut à mon sens qu’être la mesure commune. D’autre part, je me vois mal demander à l’auteur la permission d’utiliser une photo pour écrire un billet.

Se réserver tous les droits sur des créations librement consultables est à mon sens absurde alors qu’on peut simplement les protéger en en interdisant un usage commercial par un petit sigle.

3 blogs qu'il faut connaître

Parmi mes découvertes du moment et les blogs que je compulse régulièrement, voici trois beaux outils qui ont tous le désavantage d’être turbinés sous Blogger mais qui ont ceci de commun qu’ils traitent l’image et des sujets complètement hors-normes.

Moon River

(Night Traveling, Day Dreaming, while Mapping my Escapisms, Tracing Love)

Moon River est inclassable parmi les inclassables.

Subtopia

Subtopia traite l’architecture et l’urbanisme du point de vue militaire. Absolument pas rébarbatif et enchanteur.

Bibliodyssey

BibliOdyssey traite l’illustration au travers des âges. Un trésor pour les amateurs de planches en tous genres.

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