Vendre le dhamma,
c’est comme pour une mère,
vendre à son enfant le lait de son sein.’
Dhamma met – gratuitement – à disposition des livres de l’enseignement du bouddha .
Merci beaucoup!
Coquille vide faite de souvenirs
Vendre le dhamma,
c’est comme pour une mère,
vendre à son enfant le lait de son sein.’
Dhamma met – gratuitement – à disposition des livres de l’enseignement du bouddha .
Merci beaucoup!
Alors que dehors, tout devrait indiquer que l’automne est arrivé, il fait plus de 23°C, le ciel est d’un bleu resplendissant et le soleil est encore bel et bien présent. C’est l’occasion d’aller un peu de ci de là sur la toile pour voir ce qui se dit sur l’automne ailleurs, puisqu’ici ça ne semble pas vouloir arriver… Alors c’est chez David que les couleurs de l’automne resplendissent, mais je vous en avais déjà parlé il y a quelques temps. Mon attention a été également attiré par un superbe billet: Kintai kyo. L’amateur de ponts que je suis n’est pas insensible à cet ouvrage tout droit sorti de l’imagination d’un illuminé (très certainement). Il y a également ce billet, appelé Le voyage de Chihiro. C’est frappant, cette ressemblance entre les paysages que David a photographié et les images du film d’animation de Miyazaki et à mon avis, le hasard n’est pas seul en cause. Etrange coïcidence également, le conseil de lecture: Le cheminot de ASADA Jirô, que je viens de lire. Un livre magnifique, une histoire de fantôme comme seuls les Japonais savent les écritures, un livre sur la culpabilité et l’honneur…
Dans un tout autre style, j’ai découvert ce site très riche en histoire, celle d’un pays qui montre des visages parfois bien tristes, mais qui renferme finalement parfois un peu d’humanité. National Museum of American History.
Romu m’a fait découvrir deux sites très intéressants: NJOYE, très pur, très stylé et Eiga gogo! que je vous laisse découvrir…
Dans la catégorie beaux blogs, on pourra également ajouter Substraction 7.0, à la présentation déroutante.
Des photos de Tohuku en automne….
© NJOYE
Billet dédié à l’ami Wam
Maître Yu Hui TSENG, la seule femme au monde experte en thé, habite en France depuis 1994 et livre une véritable passion pour le breuvage aux milles saveurs.
Plus de 1000 variétés de thés – dont Maître Tseng connaît tous les secrets de fabtiquations – sont exposés dans son salon. Elle refuse d’associer son nom à une marque, et pourtant de grandes entreprises aimeraient se l’arracher à prix d’or. Maître Tseng est une des 10 gardiennes du mystère du thé, du vrai thé. Il n’est pas question de lui parler des thés en sachet.
Aujourd’hui, il n’est plus rare de trouver sur le marché des thés d’une valeur erronée, fausse, voire totalement démesurée pour une qualité moyenne. En Chine, j’achète la feuille sur pied avant la cueillette et j’orchestre la fabrication. Il faut quatre ans pour avoir une première récolte, et six pour une récolte stabilisée. La feuille est cueillie selon un processus très complexe. Les chinois boivent toujours le même thé, qui est avant tout celui de leur région.
De nos jours, seuls 10 experts connaissent les secrets de la plantation à la dégustation, un milieu très fermé spécifiquement réservé aux hommes (!).
La maison des 3 thés / 1, rue Saint-Médard / 75005 Paris
Et … comment se prépare ce sage breuvage qui sait ouvrir les portes de la poésie? voir la préparation du thé en images
Un départ sur les chapeaux de roues le vendredi vers Nîmes pour récupérer Sacha Funke à Nîmes et le déposer à Marseilles. Mais là ce n’est que le début de l’aventure car 30 bornes après être partis, on se rend compte que notre X-Trail perd du gasoil. Point avec l’agence de location, on continuera jusqu’à Marignane vu qu’on doit récupérer Umek à l’aéroport. La voiture empeste l’essence, les voitures qui nous suivent (Il vaut mieux être suivi que suivant dixit Jacques Brel) s’en prennent plein le parebrise. Sacha prend sur lui et on arrive dans un état passablement second à cause des vapeurs. Changement de voiture et on drop l’X-Trail (customisé Electromind-Music Car) chez le loueur. Umek étant assez naze, il dormira tout le long du voyage de retour.
Quand nous revenons en fin d’après midi sur le site (par une route spéciale backstage) on se fait controller par la brigade de la police municipale de Montpellier (dotée de grosses Ford américaines … devrais cowboys). Notre nouvelle voiture n’étant pas customisé, un des policiers appelle le pc central et avec son accent genre le sketch des Inconnus, informe son chef que :
Je confirme, deux jeunes dans une voiture V.I.P banalisée …
Nous avions beaucoup de mal à cacher notre fou-rire.
Je passerai les détails sur d’autres anecdotes et a/r en voiture avec Fafa Monteco, Didier Sinclair, Coder 23, Renato Cohen, Oxia …
Vendredi 22 :
Steve Bug signera un set électro entre minimal et techno. Un choix de morceaux percutants et efficaces.
Ben Sims pour sa part livrera un mix techno bien amené et très dansant. Le public ne s’y trompera pas.
Tonio restera fidèle à lui même en tordant les platines comme il sait si bien le faire. L’ambiance est au plus chaud.
Dave Clarke, quant à lui ne dérogera pas à sa rêgle de mix clean du début à la fin. Personnellement je préfère ses mixs électro plutôt que techno.
Umek, le slovène, ami de Valentino Kanziani, créateur de Recycled Loops fermera ce premier soir avec un set techno contondant et fun.
Samedi 23 :
Pas vu grand chose en définitive ce soir là, tant j’ai dû faire la navette entre le site et les hotels. On retiendra donc pour ma part un repas rapide avec Didier et Fafa, une rencontre éclair avec The Hacker, des Coder 23 très en forme qui ont su nous ravir avec un set mélangeant live-act et mix (dont morceaux de Front 242), des 808 State qui sont bien barrés sur scène, Detroit Grand Pubhas qui méritaient de passer plus tard, Johannes Heil excellent en Live-act electro, Anthony Rother égal à lui même mais en un peu plus enveloppé, Le Lutin roi de la Drum and Bass et Gallou qui, comme il sait si bien le faire, te tord un dancefloor dans tous les sens pour cloturer ce festival.
Tout ça pour dire que pour une première édition ce festival est une grande réussite tant par la présence d’artistes internationaux, que par l’accueuil du public.
C’est pas tout ça, mais il faudrait peut-être qu’ils commencent à préparer l’édition 2006, maintenant.
Pour les photos, jetez un coup d’oeil
Pendant des années, lors de mes lectures, j’insérais précieusement une petite fiche cartonnée sur laquelle je notais systématiquement tous les mots que je ne connaissais pas ou ceux dont le sens était suffisamment équivoque pour susciter en moi une interrogation. A la fin de chaque livre terminé, je reprenais mon bristol pour noter dans un répertoire tous les mots trouvés avec leur définition. J’ai repensé ce matin à ce butin verbal collecté sur plusieurs années, au fil de nombreuses lectures allant de la philosophie aux essais, de la littérature médiévale à la contemporaine en passant par les récits d’aventuriers et les documents…. Tout a ceci a disparu corps et bien…
Cette expérience a été spécialement enrichissante pour moi car cela m’a permis d’enrichir mon vocabulaire de façon plus de conséquente et de découvrir des mots anciens, des mots rares, des mots superbes et des mots barbares, des mots étranges et des mots disparus… et bien évidemment des mots qui sont tout simplement devenus introuvables.
Dans la conversation de tous les jours, il est souvent difficile de placer des termes comme adamantin ou ecpyrotique, mais savoir que ces mots existent et désignent des choses très précises fait un bien fou à l’orgueil intellectuel.
A présent, j’ai envie de continuer ce travail de collecte / collection de mots et de présenter un mot par jour, dans le sens de l’alphabet. Une idée que m’a donnée Fabienne avec son Alquifoux…
A partir de quel moment peut-on dire qu’un livre est une oeuvre d’art ? Peut-on considérer un livre comme un oeuvre lorsque son contenu est digne d’une création artistique ou lorsque l’objet lui-même est une création ? Le Codex Argenteus est un livre, et en plus d’être une oeuvre d’art pour l’objet qu’il représente, c’est le premier témoignage écrit d’une langue aujourd’hui disparue, le Goth. A mes yeux son principal intérêt réside dans la couleur de ses feuilles.
Le Codex Argenteus, c’est ça:
Le Codex Argenteus, qui contient les Évangiles de Matthieu, Jean, Luc et Marc, dans cet ordre, a été préservé sans altérations. On pense que ce codex remarquable a été rédigé dans le scriptorium de Ravenne, au début du VIème siècle de notre ère. Son nom Codex Argenteus signifie “Livre d’argent”, car l’encre utilisée était d’argent. Les feuilles de parchemin étaient teintes de pourpre, ce qui semble indiquer que le manuscrit était destiné à une personnalité de la maison royale. Des lettres d’or agrémentent les trois premières lignes de chaque Évangile, ainsi que le début des différentes sections. Les noms des rédacteurs des Évangiles apparaissent aussi en lettres dorées en haut des quatre “arches” parallèles dessinées à la base de chaque colonne de texte. On y trouve des références à des versets analogues des Évangiles.
Le précieux Codex Argenteus a disparu après l’effondrement de la nation gothique. On l’a perdu de vue jusqu’au milieu du XVIème siècle, où il est retrouvé dans le monastère de Werden, près de Cologne, en Allemagne. Ce manuscrit a ensuite quitté Werden pour figurer dans la collection d’objets d’art de l’empereur, à Prague.
Cependant, à la fin de la guerre de Trente ans, en 1648, les Suédois victorieux l’ont emporté avec d’autres trésors. Depuis 1669, ce codex est conservé à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, en Suède. Le Codex Argenteus était à l’origine composé de 336 feuilles, dont 187 se trouvent à Uppsala. Une autre feuille, la dernière de l’Évangile de Marc, a été découverte en 1970 à Spire, en Allemagne. Depuis le jour où le codex a été retrouvé, des philologues se sont mis à étudier les textes pour comprendre le gothique. À partir des autres manuscrits disponibles et grâce aux efforts qui avaient été faits précédemment pour restaurer le texte, le bibliste allemand Wilhelm Streitberg a compilé et publié en 1908 le livre “Die gotische Bibel” (La Bible en gothique), qui présente le texte grec en regard du gothique.
Le texte date du VIè siècle et contient la traduction de l’abbé Wulfila (petit loup) des Evangiles, rédigée au IVè siècle, en langue gothique. La longue histoire de son voyage est un périple qu’aucun humain n’aurait aimé vivre. Le texte entier a été scanné et vous pourrez retrouver l’intégralité des feuillets sur ce site.
Y’a pas que de bon, mais ce sont toutes les petites choses que j’ai écrit sur mon PC alors que j’étais en vacances.
Je raconte ma vie, je délire, alors ne vous attardez pas, Lithium a parfois fait mieux.
Au soir : tout de suite après le boulot, je saute dans ma voiture et je file chez mes grands-parents pour aller chercher la terrine à foie-gras. Ma grand-mère avait prévu le coup et a déjà emballé la terrine qu’elle avait prévu d’offrir à Sabine le lendemain.
Ma grand-mère a décoré la maison d’objets qui me rappellent mon enfance et les Noëls passés. Un petit sapin en papier brillant, des boules rouges et plein de petits objets. Lorsque j’étais enfant, je faisais toujours au moins deux sapins. Un chez mes grands-parents et un chez ma mère. Je me souviens que nous allumions la lumière dont l’abat-jour est en vessie de porc et avec mes grands-parents, nous décorions le sapin de ces petits atours que parfois je trouvais vieillots, mais je les adorais et aujourd’hui encore, je m’en souviens très nettement. Telle petite pomme de pain en verre ou tel petit écureuil en métal qui se fixait à l’aide d’un pince à linge….
Ensuite , c’est l‘heure des courses pour le repas de Noël, à Carrefour Montesson, et là c’est la folie. Il y a un monde pas possible, et comme le rayon jouets est déstocké, tout est vidé en peu de temps dans une espèce de ruée digne de la conquête de l’ouest… on aurait presque pu voir la poussière s’élever de ces foules bigarrés.
Nous rentrons chez nous épuisés, mais satisfaits d’avoir terminé nos courses.
Dès le matin, nous filons à Colombes, à la boulangerie Beunaîche pour aller acheter le pain, les petits-fours et la bûche chocolat-pistache. Je vais ensuite acheter du fromage et du christollen (kölnerbutterstollen) et du marzipanstollen… pleins de beurre, de pâte d’amande et de raison sec, voici des vrais petits desserts pour l’hiver. Un dernier petit tour à Cora Ermont pour les escargots et nous filons à la maison pour préparer notre table, le village de Noël et le repas.
Comme tous les ans, je suis incroyablement gâté, mais certainement pas autant que mon fils.
Un Noël clairement sous le signe de l’Asie.
Notre repas était une fois de plus pantagruélique.
Le tout arrosé de Champagne et de Loupiac.
Gueule de bois assurée.
A Paris, comme prévu deux jours auparavant. Ce n’est pas ce que j’avais souhaité, mais je n’ai apparemment pas le choix. C’est comme ça et ce n’est pas autrement. Bon en fait, ça ne se passe pas trop mal et le nouveau studio de ma mère n’est pas si mal que ça, même si c’est dans un ancien hôtel de passe. J’arrive à faire de belles photos. Ma sœur est contente avec son appareil photo numérique.
Là aussi, je suis gâté.
Je me pose la question de savoir ce que sont les 12 jours de Noël. Nous sommes déjà le 26 décembre et Noël est passé… mais l’air de fête est toujours là. La seule différence, c’est que maintenant, nous sommes plus détendus. Les jours de Noël continuent et l’ambiance est toujours là.
Nous finissons les restes et passant notre temps à table, alternant les moments de jeux avec le carrom et les coups d’oeils distraits à la télévision qui débite des sottises
D’après Claude Chabrol, le journalisme sportif, c’est traiter sérieusement des choses dérisoires.
Je me demande si la création, ce ne serait pas faire n’importe quoi à partir de tout ce qui est acquis, l’exact contraire du naïf. Je pars de tout ce que je connais, et je pars du principe que j’ai tout assimilé. Et à partir de ça, je balance, j’exécute, je trace, advienne que pourra. Désormais, c’est comme que je vois l’art, la création. Ça peut donner du très bon comme du très mauvais.
Je hais les 31 décembre. Ce sont des jours tristes à mourir, tristes parce que toujours pluvieux.
Je fais le tour de tous mes disques durs et je trouve plein de choses que j’avais oublié. Ce que je fais, c’est que je collecte. Des URL, des images, des textes, plein de choses hétéroclites et lorsque je retombe dessus, je les assemble, je les traite, j’en fais quelque chose de nouveau. C’est peut-être ça le web-art. Moi ? Artiste ? Pfff….
Besoin d’écrire énormément. Mon retour au blog va être terrible. Le risque de voir un nombre impressionnant de billet fleurir à mon retour est grand. Très très grand.
Fantasme du jour : une simple maison rectangulaire
Souvenir : Je me souviens lorsque j’allais avec mes grands-parents à Orgeval. Un des arrêts obligatoires était le magasin Big-big, une immense caverne à jouets. On devrait toujours prendre en photo les lieux que l’on aime car dès lors que les décorateurs, les peintres ou les bulldozers sont passés, il ne reste plus rien de notre passé. Le centre commercial Art-de-Vivre recelait alors dans ses murs une immense librairie appelée Le Grand Cercle. Sur des rayonnages profonds s’entassaient des milliers de livres dans un chaos sans nom, mais conféraient à l’ensemble une douce odeur de familiarité. Tout ceci n’existe plus, tout a été refait et ne correspond plus à ce que j’aimais.
Voilà, nous y sommes, nous sommes en 2005 et je n’ai pas pris mes bonnes résolutions. Faut dire que je ne les respecte jamais alors à quoi bon ? J’ai trouvé ces fêtes tristes cette année, et j’espère que ce sera la dernière fois. Tout est à reconstruire.
Envie de silence, envie qu’on me foute la paix. Envie de rester dans mon coin et de ne faire ce que je veux faire, réfléchir sur moi, mon passé et mon avenir, mes problèmes et les solutions à trouver.
En fait, j’ai déjà trouvé la solution. Il faut que je gagne beaucoup plus d’argent. Tout se trouve là.
Une théière « très chouette ». Le 30 décembre, nous avons fait la surprise à mes grands-parents de passer les voir, ce qui les a mis en joie. Ma grand-mère m’a offert une théière en grès en forme de chouette. J’aime beaucoup, ça fait très anglais.
Le premier livre que j’aurais lu cette année ? Souvenirs de France de Rudyard Kipling aux Editions Arléa.
19h18 : rien à faire, je déteste vraiment souhaiter la bonne année… J’ai toutefois eu la surprise de voir el Grinch débarquer sur mon blog comme un pétale de soupe sur la rose. Content, je suis, qu’il soit venu jusqu’ici.
19h53 : Portabilité du blog : Chaque semaine de blog sera disponible au format PDF, au cas où vous souhaitiez partir en vacances avec.
Kipling : Souvenirs de France. Un Anglais parle de la France. Nous sommes en 1933 et les cicatrices de la première guerre mondiale sont à peine effacées. Il nous raconte la France, telle qu’il la connaît depuis son enfance. C’est sans fioritures et grandiose, comme à chaque fois chez Kipling.
Il fait un temps magnifique, une lumière bleue argentée métallise tout à l’horizon. Pas un temps d’hiver.
Nouvelle orientation : faire de Ôé un blog au moins aussi connu que « Comme la lune sur la branche ». Une raison à cela : il existe de belles choses à faire connaître, à dire, à expérimenter dans ce monde et je compte désormais parler de tout cela avec une certaine poésie.
A faire aussi : avec les photos que m’a confiée Etolane, la racine de mon site va enfin avoir une belle présentation.
Il me semble – de mémoire – qu’on peut utiliser les ancres nommées sous Dotclear. Si tel est bien le cas, je m’en servirais pour partager chaque billet en parties distinctes. Chaque nouvelle mise à jour de Ôé fera l’objet d’un billet sur « Comme la lune sur la branche ». Je vais aussi refaire une partie du design afin que cela ressemble plus à ce que je veux en faire.
Je suis debout face à mon ordinateur et j’écris presque frénétiquement.
Pour 2005 : Ecrire, vendre, se vendre, se faire connaître, se démultiplier. Comme dans l’entreprise où je travaille, je mets en place des axes stratégiques qu’il me faudra suivre grâce à des indicateurs et optimiser. Cette année sera quelque chose ou ne sera rien.
17h52 : Cette vie là n’est pas normale. Il se passe quelque chose, une sorte de malédiction venue des dieux… Pas possible autrement.
Il était une fois une petite ville en Allemagne où les habitants étaient très avares, si avares qu’ils ne pouvaient tolérer la moindre dépense inutile. Ils chassèrent donc tous les chats pour ne pas avoir à les nourrir. Après quelques temps, d’énormes rats envahirent les caves et ils devinrent si nombreux que la vie devint impossible. Quelqu’un pensa alors qu’on devait faire revenir les chats, mais les rats les mirent en fuite. Ils étaient très heureux tous ces rats: moyens, petits ou grands; ils trouvaient tout ce qu’il fallait dans les greniers et dans les cuisines garnies d’immenses fromages. Les pauvres citadins ne sachant plus que faire s’adressèrent au maire de la ville qui promettait ” j’essaierai, je tenterai, je ne sais pas……” et cela en restait là. Un beau matin, un petit bonhomme tout fluet, plein de verve et de gaîté dit au maire: “Moi je vous délivrerai des rats mais en échange il me faudra milles pièces d’or.” Le maire acceptât et ils échangèrent une poignée de mains pour sceller leur accord. Aussitôt le petit bonhomme prit sa flûte et en joua deux ou trois notes. Les rats sortirent de leurs trous et le suivirent. Le petit bonhomme continua à jouer de la flûte dans la rue. Des multitudes de rats affluèrent ensorcelés. Dans leurs petites cervelles, ils voyaient des montagnes de fromages rien que pour eux, des gardes-mangers pleins de bonnes choses à dévorer. “Tout cela est pour vous ” leur promettait la musique qui les attirait et les fascinaient. La marche triomphale du joueur de flûte continuait. De toutes les maisons sortaient des centaines et des centaines de rats, même les plus malins obéissaient à cette musique magique tellement envoûtante. Et les gens de la ville stupéfaits et heureux criaient : ” Ils s’en vont, ils s’en vont ! Mais cela serait-il possible? Quel bonheur, que le Ciel soit loué.” Finalement, une fois tous les rats rassemblés, le joueur de flûte se dirigea vers la rivière, les petites bêtes de plus en plus sous le charme le suivirent, l’homme entra dans l’eau jusqu’au cou et les rats le suivaient toujours, les yeux fermés, fascinés et confiants. Il s’arrêta au milieu du courant tout en continuant à jouer. Les rats, épuisés par leur nage forcée, engourdis par la musique dont ils ne pouvaient s’arracher, se noyèrent jusqu’au dernier. Alors le petit homme sortit de la rivière, se secoua et se rendit chez le maire pour recevoir la récompense bien méritée. Le maire, fronça le sourcil et lui dit: ” Que veux-tu ?” ” Etre payé pour tout ce que j’ai fait pour la ville.” ” Mille pièces d’or pour avoir joué de la flûte à peine plus d’une heure ? ” “Sans moi, dit le petit homme, les rats auraient tout détruit même vos maisons. ” ” Eh bien, je ne te donne rien, même pas un sous.” dit le maire. ” Demande l’avis de tes citoyens” répliqua le joueur de flûte. Le maire se mit au balcon et demanda l’avis de ces concitoyens, aussi avares que lui, ceux-ci l’approuvèrent. Alors le petit joueur de flûte profondément affligé et furieux menaça: “Il vous en cuira! et vous regretterez votre lésinerie.” Et le petit homme partit, jouant de sa flûte d’abord très fort, puis ses doigts si agiles émirent des sons très doux. Et on vit très vite des têtes d’enfants regarder aux fenêtres. Puis un gamin sortit de chez lui, et contempla avec enthousiasme l’homme qui jouait si bien. Vint un deuxième, puis un autre et tous le regardaient envoûtés. Celui-ci jouait toujours; sa musique devenait plus douce et plus captivante et leur faisait imaginer des pays merveilleux où ils n’auraient qu’à s’amuser sans jamais être grondés. Et ainsi cette bande d’enfants devenait de plus en plus nombreuse. Tous étaient heureux, riaient, chantaient et se tenaient par la main tout en suivant de plus en plus vite le joueur de flûte. Les parents se mirent à la poursuite leurs enfants qui s’en allaient à l’aventure, ensorcelés par le petit homme. “N’allez pas avec lui, revenez avec nous, par pitié.” criaient les parents, désespérés et cherchant à les rattraper. Mais ils se fatiguèrent bien vite et les perdirent de vue. Le maire, enfermé dans sa maison s’arrachait les cheveux. Pendant ce temps le joueur de flûte suivis des enfants qui chantaient à tue-tête, arrivèrent à la montagne située derrière la ville, Ils étaient si heureux que personne n’aurait jamais pu les faire changer de route. Au son de la flûte la montagne s’entrouvit et tous, le joueur de flûte en tête, passèrent l’un après l’autre à travers la porte qui se referma aussitôt. Resta dehors un petit boiteux qui n’avait pu marcher aussi vite que les autres. Lorsqu’ils arrivèrent les citoyens le trouvèrent en pleurs si triste de n’avoir pu entrer avec ses compagnons. Des enfants il n’y avait plus trace et personne n’a jamais su ce qu’il en était advenu.