Bonne route à toi voyageur !

L’impression est tenace, les gens fuient… J’ai de plus en plus l’impression d’être à la fois un nomade du désert, un voyageur solitaire, un aventurier intrépide… Ou tout simplement un vagabond. Un clochard dans l’âme… Je viens de recevoir un mail me disant Bonne route à toi voyageur!, comme si d’emblée j’étais toujours ailleurs, toujours parti…

Un jour, quelqu’un m’a dit que je lui faisais penser à Corto Maltese. Je me suis demandé dans un premier temps, si la ressemblance était physique. Corto est grand, ténébreux et mystérieux. C’est un marin de la Marmar. A part l’anneau à l’oreille, le regard sévère, l’amour de l’Océan et le gout pour les arts martiaux, je n’ai pas sa mâchoire carrée, sa fossette au menton, ses cheveux noirs de jais, et sa stature…

Et je me suis dit finalement que ce n’était certainement pas le physique, mais cette manière de jamais être là, d’être finalement toujours déjà parti, toujours au loin et déjà en partance pour une autre destination…

Un voyageur à qui on souhaite toujours bonne route…

Sur les mers

La mer a généré en son temps des hordes de personnages étranges. Petit glossaire des gens de la mer.
Francis Drake's World Map

Pirate: Le pirate est le personnage malfaisant par définition. Il agit sans ordre d’une nation, mais pour son propre compte dans l’unique but de s’enrichir. Il s’attaque principalement aux navires battant pavillon de nations puissantes pour leur arracher leur butin, mais parcourt aussi les côtes. Parmi les plus redoutés, on compte Blackbeard (Barbe-Noire), mais les pirates ont aussi connu leurs losers. Le plus célèbre d’entre eux est sans conteste Stede Bonnet, qui a vécu à la même époque que le terrifiant Edward Teach qui trouva le moyen de se faire piller plusieurs fois par Barbe-Noire et à se faire pendre haut et court tandis que son ennemi juré fut décapité sur son navire La Revanche de la Reine Anne par Maynard.L’image traditionnelle du pirate est née dans les Caraïbes et a généré tout un imaginaire que des écrivains tels que Stevenson dans l’île au trésor ont su exploiter.

Corsaire: Le corsaire, à la différence du pirate, est mandaté par sa nation pour piller les richesses des nations ennemies. Le corsaire est porteur d’une lettre de course qui légitime son action. Les premiers corsaires français sont mandatés par François 1er à une époque où l’hégémonie ibérique sur les territoires du Nouveau-Monde devient insupportable.

Flibustier: Voici l’influence des Pays-Bas dans cette histoire. Ce terme vient du flamand vrij buiter, ce qui correspond à peu près à qui s’enrichit de manière ponctuelle, libre et impunie. La flibuste se développe dans la mer des Caraïbes par des hommes peu scrupuleux naviguant sur des embarcations légères (sloops, pinasses) et rapides, vivant de rapines et n’ayant généralement pas l’étoffe de ces grands que l’on appelaient pirates. L’originalité de la flibuste, c’est l’organisation sociale très structurée et l’établissement d’une base sur la terre ferme.

Boucanier: Contrairement à l’idée reçue, le boucanier n’est pas forcément un marin. Il est souvent sédentarisé et sert de base arrière à la piraterie et à la flibuste. Le terme boucan désigne à l’origine la viande de boeuf frottée d’épices et séchée au-dessus d’un feu lent sur de longues perches installées sur les plages des petites îles caribéennes. Egalement hiérachisés, les boucaniers approvisionnent les marins en vivres, nourriture et boisson.

Boucaniers et flibustiers constituent la population des “Frères de la Côte”.

L’émergence des ces populations étranges de mers prend ses racines dans le nouvel ordre mondial généré par la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. L’Espagne et le Portugal se partagent alors le monde et affrètent des galions pour vider le continent nouveau de son or. Ce traffic est incertain et soumis au vent. Dans un premier temps, les pirates vont infester les mers et les rivages pour guetter ces navires chargés d’or, mais aussi d’épices et de rhum. Ensuite, c’est sous l’impulsion de la France, des Pays-Bas et de l’Angleterre, indignés d’être ainsi écartés de cette course à la puissance, que la Guerre de Course va s’engager. Tout prend naissance dans ce creuset, entre les comptoirs établis dans les ports et la route maritime qui mène à l’Europe, dans la mer des Caraïbes, beaucoup moins armée et protégée que les côtes de l’Espagne ou du Portugal.

La distinction entre pirate et corsaire s’efface quelque fois, selon les humeurs des gouvernants. Ainsi, Francis Drake s’enrichit personnellement et abreuve la couronne d’Angleterre de richesses, tandis que le frère de la Reine, l’espagnol Philippe II mugit contre ses déprédations et finit par perdre la face en 1588 lorsque son Invicible Armada est défaite par le célèbre corsaire britannique. Pourtant, celui-ci finira empoisonné, considéré comme pirate alors que jamais il ne s’est enrichi au détriment de son pays.

Un autre corsaire célèbre, Surcouf aura une phrase qui définit bien ce qui se passait sur les mers pendant ces longs siècles. A un Anglais qui lui dit: Vous vous battez pour l’argent alors que nous autres soldats de la Marine nous nous battons pour l’honneur !, il rétorquera: Alors nous nous battons tous les deux pour ce que nous n’avons pas….

Quelques liens:

Météo marine

Pour les amoureux de la mer, la météo qu’il fait au-dessus des terres n’a presque aucun intérêt puisque le temps qu’il y fait est en général conditionné par la température de la mer et les dépressions et anticyclones générés par les marées. Et puisque sortir en mer sans se renseigner sur la météo à minima J+4 est pour ainsi dire suicidaire, voici enfin une ressource en ligne pour y voir plus clair. Mercator Océan est vraiment une source complète d’information sur la météo marine, complétée par de nombreuses cartes générées sur des périodes assez courtes.

Carte marine des températures en surface© Mercator Océan
Températures marines actuelles en surface, en présence de l’ouragan Wilma.

Gouttes de pluie

Dehors, la pluie tombe fine depuis plusieurs. L’automne arrive tout doucement et commence à creuser son nid tout doucement. Je prends quelques gouttes sur le nez comme pour me rappeler que je ne l’avais pas vue depuis bien longtemps. Je respire un grand coup pour m’imprégner de cette odeur fraîche et revigorante. L’automne arrive et me donne des envies, l’envie d’écrire.

Ecrire oui, mais écrire quelque chose de vrai. Depuis plusieurs jours j’y pense. Depuis plusieurs nuits, je pense à un titre, je pense à un sujet et à des personnages, des situations et des lieux, des accessoires, des thèmes, des psychologies, des sensations et des affects, des ambiances, surtout des ambiances. J’ai tout, je remplis les tiroirs de ma commode avec mon matériel et je prends les choses en main. C’est décidé, je prends le large avec mes stylos, mes carnets et je vogue au loin.

mats

Tenzin Gyatso en Suisse

Né en 1935 – Tenzin Gyatso – un symbole de paix indiscutablement remarquable, poursuit son enseignement à travers le monde entier.

Du 5 au 12 août 2005, le chef spirituel du peuple tibétain donnera les enseignements, en tibétain (et des traductions en nos langues seront à disposition)

le site officiel (corrigé avec mon mea culpa pour l’erreur involontaire)

Pour l’histoire:
Agé de 2 ans, Tenzi Gyatso est reconnu – selon la tradition tibétaine – comme la réincarnation du 13ème Dalaï-Lama. Ainsi, le 22 février 1940 à Lhassa, marque son intronisation. Il est Geshe Lharampa (docteur en philosophie bouddhiste).

Le 7 octobre 1950, les forces chinoises, avec à leur tête Mao Ze Dong, envahirent le Tibet. Le Dalaï-Lama trouva refuge en Inde en 1959. Il n’a jamais abandonné son pays, il a fuit pour mieux survivre et plaider la cause des tibétains.

Depuis, il ne cesse de plaider en faveur de négociations. En 1989, ses efforts furent couronnés par le Prix Nobel de la Paix.
Mais le Tibet est toujours occupé et la culture de son peuple de plus en plus menacée d’éradication.

Souvent, le Dalaï-Lama (océan de sagesse) parle de lui comme d’un simple moine. Dans son exil à Dharamsalla au nord-ouest de l’Inde, il s’investit essentiellement à la méditation et aux prières. Par ailleurs, il voyage beaucoup dans le monde pour donner des conférences (telles que celle précitée), à l’occasion de rencontres bouddhistes ou encore pour rencontrer des hommes politiques.

Lorsque nos intentions sont égoïstes, le fait que nos actes puissent paraître bons ne garantit pas qu’ils soient positifs ou éthiques
> Sa Sainteté le Dalai Lama <

Ma révérence

Voilà, nous sommes vendredi et ce soir, dès 20h00, celui que certains s’attachent désormais à appeler Sieur Lithium (je ne vois pas d’où ça peut venir mais ça me confère un certain prestige qui n’est pas pour me déplaire, et me donne en plus un petit air moyen-âgeux qui me va bien et accessoirement la grosse tête) ne sera plus connecté sur son blog. L’abandon total…

Message personnel à tous les lecteurs de ce blog (encore une fois, je fais ma diva et j’abuse des phrases à rallonge):

Ces vacances-là, j’estime les avoir bien mérité. Je pars ce soir et je ne reviendrai que le 29 août, ce qui fait en tout quatre semaines d’absence loin du monde qui fait mon quotidien, et j’avoue que si être loin de chez moi ne pose littéralement aucun souci, être loin de mon blog me chagrine un peu parce que je serai loin de vous.

C’est peut-être très imbécile à dire comme ça mais cette expérience qui m’a été donnée de vivre dans la blogosphère depuis deux ans a été très bénéfique à tous points de vue, d’abord pour ma petite vie, parce que je me suis donné les moyens de m’exprimer publiquement au travers d’un outil que je n’hésite pas à qualifier d’exceptionnel, Dotclear et de développer quelque chose qui me semble viable, au travers de multiples hésitations, mouvements à bascule et tempêtes sous mon crâne… ensuite parce que j’ai rencontré des personnes réellement exceptionnelle, des personnes que je n’aurais jamais pu rencontrer en dehors de ce cadre tout particulier. Ces personnes, ces blogueurs, ces blogueuses sont devenus des éléments de ma vie… Je ne citerai personne en particulier (par manque de temps, uniquement), mais elle se reconnaîtront et savent que je les aime. Certains sont devenus des amis, d’autres sont en passe de le devenir et en ça, l’expérience blogosphérique est unique et m’aura apporté une vision des choses absolument centrale dans mon existence, en provenance d’une communauté qui n’en est pas vraiment une.

Alors je voudrais vous remercier tous pour tout ce que vous m’apportez au quotidien, parce que je suis très demandeur et que vous êtes là…

Bref, trève de larmoiments… Je pars donc en Bretagne, à mi-chemin entre Guingamp et Tréguier, dans une petite commune du nom de Plouëc du Trieux (on ne rigole pas). Autant vous dire que je vais bien en profiter, mettre ma tête au repos (enfin, me connaissant, ça ne va pas durer longtemps), et profiter de l’Océan qui est le mien, respirer l’air iodé, regarder l’estran se faire recouvrir par l’eau…. J’en salive d’avance…

Comme chaque fois, j’aime bien vous décrire ce que je vais emmener avec moi:

  • Les contes du soleil et de la brûme, d’Anatole Le Braz, histoire d’être un peu dans l’ambiance….
  • L’invention de Morel, d’Adoflo Bioy Casares, que je n’arrive pas à terminer.
  • Les années douces de Hiromi Kawakami
  • Bleu presque transparent de Ryû Murakami
  • Mon blog-notes, ce cahier qui me permet de rassembler mes idées à bloguer.
  • Des coupures de journaux à découper, à trier, à bloguer…
  • Mon appareil photo, voir plus bas pourquoi
  • Accessoirement quelques vêtements

Ceci reste à l’état de projet, mais je vais peut-être avoir accès à Internet pendant mon séjour, tout dépendra du bon vouloir de l’espèce de boulier qui sert d’ordinateur…

plouec du trieux

Je ne sais pas quoi vous dire d’autre que En espérant vous revoir à mon retour !

EDIT: j’allais oublier, je suis à peine parti que j’ai déjà un projet dans la tête, lié à la photo…. un projet, dira t-on, presque ethnographique… mais je ne vous en dit pas plus pour l’instant, on verra à mon retour…

Ressac de l'Océan

Je ne sais pas comment je fais pour continuer à vivre sans. Lorsque je regarde l’océan depuis ma plage, je regarde vers le nord-est, vers le phare des Héauts de Bréhat. Je vois à peine l’horizon, cette petite mer étant enchassée dans un cordon rocheux.

Autrefois, lorsque je regardais l’Océan, je pointais vers le nord-ouest alors que d’autres regardent le sud. Je n’ai jamais pu me faire à la mer parce qu’elle n’a pas de marées. Pas d’estran où découvrir mille petites vies grouillantes, pas de flot ni de jusant… Pour moi la mer est triste parce qu’elle ne bouge pas. L’Océan en revanche est plein de senteurs fortes, de mouvements torturés par des fonds insondables, de mystères et de légendes. Je n’ai jamais pu me faire à la mer et ses côtes tristes…

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Hier soir, je me suis endormi avec dans la tête le chant des goélands et des pétrels marins, le bruit des galets ballotés par le ressac et le doux chuchotement du vent dans les oreilles. Des rêves iodés…

Haddock Fishery

Tous les jours, lorsque je pense à ce que j’aurais envie de manger, je ne peux m’empêcher de me dire: Tiens, je mangerais bien du haddock…

Tout ceci peut paraître idiot, parce que le haddock, c’est comme la morue et le hareng, c’est un poisson qui a très mauvaise réputation parce qu’on ne le mange pas tel quel. Le haddock, Melanogrammus aeglefinus ou encore Aiglefin, est un poisson succulent, d’une finesse incroyable, très tendre, presque fondant… et désormais, je ne pense plus que haddock lorsque je pense poisson.

Je rends hommage tous les jours à ces hommes qui au péril de leur vie partent en mer et me permettent de manger une soupe de haddock, une salade fraîche de haddock ou une salade de pomme de terre au haddock. N’oubliez pas que le haddock se mange poché au lait

Dieu bénisse le haddock et tous ses descendants…

haddock_fishery