Îlots (Isolated Building Studies)

Je suis allé le chercher loin, ce titre de billet. Cela dit il résume bien l’aspect désolé de la chose.
Isolated Building Studies est une étude de photo sur… les bâtiments isolés (je suis en train de ramer là…) Bon. Voilà, j’adore, c’est tout.

Isolated Building Studies

Je crois que le monsieur a vraiment très peur qu’on lui vole ses photos.

Détours sur les murs

131 - Poilue de Paimpol

A chaque jour, à chaque pas, à chaque instants son lot de surprises. Jamais je ne sillonne les rues d’une ville sans regarder ce qui se passe dans les rues, sur les murs, sur les trottoirs et dans les caniveaux, en hauteur, partout. Parfois, c’est une statue de la vierge juchée dans une niche dorée, éclairée lorsque la nuit tombe, tantôt c’est un maillon de chaîne qui traine sur le quai, une gargouille sur la cathédrale représentant un moine forniquant avec une nonne, tantôt une ruelle dont les murs distants d’à peine un mètre sont recouverts d’affichettes… Tantôt c’est un autocollant incongru appliqué sur une gouttière ou sur le pied d’un panneau. Regarder, voilà le maître mot, savoir déchiffrer les mystères intrinsèques d’une ville, se perdre et en savourer les odeurs tandis que les autres tentent de parcourir toute la ville en un minimum de temps.

J’étais heureux que cette équipée admirable nous ait marqués. C’était comme une encoche sur un couteau d’assassin. Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi.

Nicolas Bouvier, Les chemins du Halla-San
in Journal d’Aran et autres lieux
.
Sogwipo, juin 1970.

Wooster

Trouvé chez Etienne Mineur, un très beau site, entièrement dédié au Street Art. Toute l’inventivité et la créativité visible sur les trottoirs et les murs sales des villes.
Impossible de ne pas penser à Ernest Pignon-Ernest.

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PS: ne pas hésiter à naviguer, c’est plein de petites richesses.

Pileus

Les jours de pluie, rien de tel que de se promener dans les rues en surfant sur Internet et en prenant des photos directement publiables sur Flickr tout en utilisant une navigation GPS en 3d. Tout ceci est désormais possible grâce à Pileus. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, essayez plutôt le parapluie de Jedi, en toute simplicité, pour les jours de pluie dans les ruelles sombres de Tatooine.

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Ambiances sonores du Japon

Grâce à l’excellent blog de David (je souligne qu’un blog français sur le Japon est suffisamment rare pour être souligné, once again), j’ai découvert (plein de choses, entre autres) via un billet sur les hommes-sandwiches des rues, un site regroupant des ambiances sonores du Japon, dans les rues, au restaurant

Vraiment dépaysant.

Et puis pendant qu’on y est, un très beau billet sur Heian Jingu Shrine, un lieu réellement magique et un autre sur les pêcheurs.

Palmiers et poubelles de Miami

J’ai découvert street view un peu par hasard. C’est une des nombreuses fonctionnalités de Google, et malgré tout le mal que certains peuvent en penser, c’est tout de même un peu magique. On zoome sur les rues et on déplace le petit bonhomme jaune à l’endroit souhaité. Une fenêtre apparait, dans laquelle il suffit de faire tourner les flèches pour avoir une vue à 360°.

Ce matin, je me suis promené à Miami, dans les rues poussiéreuses et dont une particularité m’a frappé. Personne dans les rues, à part des voitures. Miami semble être une ville morte, mais ce n’est qu’une grande ville américaine parmi d’autres, où tout le monde se déplace en voiture et où personne ne sort à cause de la chaleur. Etonnamment, on peut y voir des lieux peu reluisants, témoins de ce que peut être une grande ville riche quand on sort des lieux touristiques.

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Grains de café et noyaux de cerises

Un billet après trois jours. Trois jours hors-circuit, trois jours dans ma coquille, accompagné d’O’Hanlon, d’Adolfo Bioy Casares, d’Ella Maillart et de Paul Bowles, trois jours de confusion, à peine vécus, juste survolés.

Samedi à Paris, le quartier étudiant, les travées vertes et les lignes de train abandonnées de la rue Belliard, l’étrange calme du troisième genre de la rue Leibniz, les petites rues sombres et anciennes du quartier latin, la rue Galande, la rue Maître Albert, la rue des Ecoles, des souvenirs d’étudiant qui remontent à la surface. Il faisait beau.

Paris N&B

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Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public

C’est un objet de tristesse, pour celui qui traverse cette grande ville ou voyage dans les campagnes, que de voir les rues, les routes et le seuil des masures encombrés de mendiantes, suivies de trois, quatre ou six enfants, tous en guenilles, importunant le passant de leurs mains tendues. Ces mères, plutôt que de travailler pour gagner honnêtement leur vie, sont forcées de passer leur temps à arpenter le pavé, à mendier la pitance de leurs nourrissons sans défense qui, en grandissant, deviendront voleurs faute de trouver du travail, quitteront leur cher Pays natal afin d’aller combattre pour le prétendant d’Espagne, ou partiront encore se vendre aux îles Barbades. Je pense que chacun s’accorde à reconnaître que ce nombre phénoménal d’enfants pendus aux bras, au dos ou aux talons de leur mère, et fréquemment de leur père, constitue dans le déplorable état présent du royaume une très grande charge supplémentaire ; par conséquent, celui qui trouverait un moyen équitable, simple et peu onéreux de faire participer ces enfants à la richesse commune mériterait si bien de l’intérêt public qu’on lui élèverait pour le moins une statue comme bienfaiteur de la nation. Mais mon intention n’est pas, loin de là, de m’en tenir aux seuls enfants des mendiants avérés ; mon projet se conçoit à une bien plus vaste échelle et se propose d’englober tous les enfants d’un âge donné dont les parents sont en vérité aussi incapables d’assurer la subsistance que ceux qui nous demandent la charité dans les rues. Pour ma part, j’ai consacré plusieurs années à réfléchir à ce sujet capital, à examiner avec attention les différents projets des autres penseurs, et y ai toujours trouvé de grossières erreurs de calcul. Il est vrai qu’une mère peut sustenter son nouveau-né de son lait durant toute une année solaire sans recours ou presque à une autre nourriture, du moins avec un complément alimentaire dont le coût ne dépasse pas deux shillings, somme qu’elle pourra aisément se procurer, ou l’équivalent en reliefs de table, par la mendicité, et c’est précisément à l’âge d’un an que je me propose de prendre en charge ces enfants, de sorte qu’au lieu d’être un fardeau pour leurs parents ou leur paroisse et de manquer de pain et de vêtements, ils puissent contribuer à nourrir et, partiellement, à vêtir des multitudes. Mon projet comporte encore cet autre avantage de faire cesser les avortements volontaires et cette horrible pratique des femmes, hélas trop fréquente dans notre société, qui assassinent leurs bâtards, sacrifiant, me semble-t-il, ces bébés innocents pour s’éviter les dépenses plus que la honte, pratique qui tirerait des larmes de compassion du cúur le plus sauvage et le plus inhumain. Etant généralement admis que la population de ce royaume s’élève à un million et demi d’âmes, je déduis qu’il y a environ deux cent mille couples dont la femme est reproductrice, chiffre duquel je retranche environ trente mille couples qui sont capables de subvenir aux besoins de leurs enfants, bien que je craigne qu’il n’y en ait guère autant, compte tenu de la détresse actuelle du royaume, mais cela posé, il nous reste cent soixante-dix mille reproductrices. J’en retranche encore cinquante mille pour tenir compte des fausses couches ou des enfants qui meurent de maladie ou d’accident au cours de la première année. Il reste donc cent vingt mille enfants nés chaque année de parents pauvres. Comment élever et assurer l’avenir de ces multitudes, telle est donc la question puisque, ainsi que je l’ai déjà dit, dans l’état actuel des choses, toutes les méthodes proposées à ce jour se sont révélées totalement impossibles à appliquer, du fait qu’on ne peut trouver d’emploi pour ces gens ni dans l’artisanat ni dans l’agriculture ; que nous ne construisons pas de nouveaux bâtiments (du moins dans les campagnes), pas plus que nous ne cultivons la terre ; il est rare que ces enfants puissent vivre de rapines avant l’âge de six ans, à l’exception de sujets particulièrement doués, bien qu’ils apprennent les rudiments du métier, je dois le reconnaître, beaucoup plus tôt : durant cette période, néanmoins, ils ne peuvent être tenus que pour des apprentis délinquants, ainsi que me l’a rapporté une importante personnalité du comté de Cavan qui m’a assuré ne pas connaître plus d’un ou deux voleurs qualifiés de moins de six ans, dans une région du royaume pourtant renommée pour la pratique compétente et précoce de cet art. Nos marchands m’assurent qu’en dessous de douze ans, les filles pas plus que les garçons ne font de satisfaisants produits négociables, et que même à cet âge, on n’en tire pas plus de trois livres, ou au mieux trois livres et demie à la Bourse, ce qui n’est profitable ni aux parents ni au royaume, les frais de nourriture et de haillons s’élevant au moins à quatre fois cette somme. J’en viens donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la moindre objection. Un américain très avisé que j’ai connu à Londres m’a assuré qu’un jeune enfant en bonne santé et bien nourri constitue à l’âge d’un an un met délicieux, nutritif et sain, qu’il soit cuit en daube, au pot, rôti à la broche ou au four, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’accommode aussi bien en fricassée ou en ragoût. Je porte donc humblement à l’attention du public cette proposition : sur ce chiffre estimé de cent vingt mille enfants, on en garderait vingt mille pour la reproduction, dont un quart seulement de mâles – ce qui est plus que nous n’en accordons aux moutons, aux bovins et aux porcs – la raison en étant que ces enfants sont rarement le fruit du mariage, formalité peu prisée de nos sauvages, et qu’en conséquence, un seul mâle suffira à servir quatre femelles. On mettrait en vente les cent mille autres à l’âge d’un an, pour les proposer aux personnes de bien et de qualité à travers le royaume, non sans recommander à la mère de les laisser téter à satiété pendant le dernier mois, de manière à les rendre dodus, et gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux plats d’un enfant, et si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier, épaule ou gigot, qui, assaisonné d’un peu de sel et de poivre, sera excellent cuit au pot le quatrième jour, particulièrement en hiver. J’ai calculé qu’un nouveau-né pèse en moyenne douze livres, et qu’il peut, en une année solaire, s’il est convenablement nourri, atteindre vingt-huit livres. Je reconnais que ce comestible se révélera quelque peu onéreux, en quoi il conviendra parfaitement aux propriétaires terriens qui, ayant déjà sucé la moelle des pères, semblent les mieux qualifiés pour manger la chair des enfants. On trouvera de la chair de nourrisson toute l’année, mais elle sera plus abondante en mars, ainsi qu’un peu avant et après, car un auteur sérieux, un éminent médecin français, nous assure que grâce aux effets prolifiques du régime à base de poisson, il naît, neuf mois environ après le Carême, plus d’enfants dans les pays catholiques qu’en toute saison ; c’est donc à compter d’un an après le Carême que les marchés seront le mieux fournis, étant donné que la proportion de nourrissons papistes dans le royaume est au moins de trois pour un ; par conséquent, mon projet aura l’avantage supplémentaire de réduire le nombre de papistes parmi nous. Ainsi que je l’ai précisé plus haut, subvenir aux besoins d’un enfant de mendiant (catégorie dans laquelle j’inclus les métayers, les journalistes et les quatre cinquièmes des fermiers) revient à deux shillings par an, haillons inclus, et je crois que pas un gentleman ne rechignera à débourser dix shillings pour un nourrisson de boucherie engraissé à point qui, je le répète, fournira quatre plats d’une viande excellente et nourrissante, que l