Plastic House – Kengo Kuma, Tokyo

Plastic House - Kengo Kuma, Tokyo

Tokyo est, par excellence, une ville où tous les styles cohabitent entre eux, et d’où ne ressort par conséquent aucun vrai style. L’espace, ou plutôt le manque d’espace en fait une ville où des maisons de petite taille commencent à voir le jour.

Nécessité spatiale, gout des belles choses, fonctionnalisme, tout est réuni dans cette petite maison conçue par Kengo Kuma.

La vraie originalité de ce construction réside, entre autre, dans l’utilisation de matériaux révolutionnaires tels que le P.R.F.V. (polyuréthanne renforcé aux fibres de verre), conférant à la fois solidité et résistance, mais aussi un aspect de papier granuleux, qui n’est pas sans rappeler l’aspect des murs de papier traditionnels. La façade avant en est entièrement recouverte.

Lorsque la nuit tombe et que les lumières sont allumées, les parois prennent un aspect opaque et diffus.Le plan de la maison est résolument tourné vers l’optimisation de l’espace. Quatre étages en tout, en comptant une cave et une terrasse. Les deux étages principaux sont des espaces sans cloison et le rez-de-chaussée uniforme sert à la fois de cuisine, salle à manger, salon et accessoirement atelier de photo. Les escaliers sont situés sur le côté et le blanc majoritaire confère une impression d’espace immense. A coup sur, cette oeuvre datant de 2002 préfigure la matérialisation de l’espace pour ces prochaines années.

Pour en savoir plus, lire l’article de Botond Bognar sur Architecture Week.

Marché d'automne

Il y a certains jours comme ça où l’on a envie de prendre son temps, de flâner dans la ville pour sentir l’air du temps, regarder les visages des gens, se sentir vivant, respirer un grand coup.

Je suis allé à la bibliothèque, j’étais complètement perdu, comme si je ne savais pas ce que je faisais là. La tête dans les nuages, souriant béatement, je ne suis pas allé chercher de livres, mais j’ai pris le premier CD qui m’avait l’air agréable. Tablas indiens.

Un tour au marché, sentir l’odeur des saucisses, regarder les couleurs sur les étals des poissonniers, les maraichers, les rondeurs des mandarines sucrées.

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Et enfin, je suis passé par la grande papeterie, histoire d’acheter de la colle blanche et un stylo. C’est calme et feutré. J’adore me glisser dans les petites allées, fouiner pour découvrir plein de secrets et de trésors. C’est mon côté gamin qui ressort.

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De retour, je fais un petit tour sur Internet, je vois des choses surprenantes, des choses de saison.

David qui abreuve nos sillons de photos comme je les aime, des photos de la route, de l’autoroute…

Stéphane, qui m’enchante avec des photos superbement américaines, tel que je me représente la campagne Outre-Atlantique.

Luc, qui présente le Bagger 288, un engin comme on en voit rarement, un monstre mécanique qui dépasse l’entendement.

Ecrire une histoire autour de photos

Couleurs d'automne

Nous sommes au mois de novembre, le soleil n’est pas très loin mais déjà il fait froid et la pluie, hier, a recouvert le sol de milliers d’étincelles dans lesquelles on voit se refléter les lumières de la ville. Les vacances d’été paraissent déjà lointaines et tout ce qui en reste, ce sont quelques photos prise ça et là, d’endroits que je connais et où j’aime retourner à cause de leur familiarité. Ils me procurent la sensation d’être chez moi ailleurs que chez moi, de me sentir bien ailleurs que là où je vis. C’est comme ça, je n’y peux rien. Je suis comme la bernique, je m’attache au premier rocher que je trouve.

Les feuilles ne se ramassent plus à la pelle, mais au souffleur à essence. C’est une ritournelle que j’aime écouter.

[audio:http://theswedishparrot.com/ftp/feuilles.mp3] Continue reading “Ecrire une histoire autour de photos”

Grand Moleskine

Mon Grand Moleskine, c’est mon journal qu’on peut retrouver là où se trouve ma gazette. Son grand format est un peu pervers car je ne peux m’empêcher d’y fourrer toutes sortes de choses, des motifs découpés, des vieux billets de train, des tickets de métro, des articles de journaux et depuis peu, je me suis rendu compte que je pouvais y glisser mes autres carnets, les petits, les fins. Il commence à être un peu épais, mais je fais ce que je veux, c’est à moi !

Sur la première photo, on peut voir l’accessoire ultime: l’élastique à carnet ! Mais ce sera pour un autre jour, les accessoires.

Grand Moleskine
Grand Moleskine
Grand Moleskine

Un peu de tout, vite fait

Violence publicitaire

Il y a quelques temps de ça, on a commencé à voir débouler à la télévision des publicités, ou plutôt un format coincé dans les plages publicitaires qui sont en fait des communiqués officiels destinés à informer sur des combats sociaux.

Tout a commencé avec les spots sur la prévention routière, où l’on n’hésitait pas à montrer un enfant passer au travers d’un pare-brise, des personnes ensanglantées assises dans une voiture ou un monospace reversé sur la route qui se fait percuter par un autre véhicule.

Et puis il y a eu la campagne de prévention contre la pédophilie, dans laquelle on voyait un homme simuler la copulation sur une serviette de plage représentant une petite fille.

Et les enfants en bas-âge qui tombent de leur table à langer ou qui se noient dans leur baignoire. Continue reading “Violence publicitaire”

Nocturne Indien à Paris

Parti à la recherche d’un Paris en plein automne, en fin d’après-midi, je ne me doutais pas que j’allais vivre une expérience si riche. Tandis que sur les quais de Seine, en arrivant à proximité de l’hôpital Beaujon, le soleil doré illuminait une rangée de marronniers plantés le long de la route, nous roulons tranquillement vers le nord de Paris, rue Ordener, puis rue Custine, en passant du côté de l’escarpée rue du Mont-Cenis et ses escaliers qui ont fait la réputation de Paris au travers de certaines photos. Au coucher du jour, une lumière argentée illumine les rues qui s’éclairent. Rue André del Sarte, Ronsard et Charles Nodier autour du Marché Saint-Pierre, zouzou qui dort profondément à l’arrière, tandis que je regarde les passants qui ont l’air heureux dans ces rues grouillantes.

Continue reading “Nocturne Indien à Paris”

Ray Harryhausen, le magicien

Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez forcément son oeuvre, ou tout au moins son travail. Si comme moi vous avez vu dans votre jeunesse des vieux films Hollywoodiens comme Jason et les Argonautes, Le choc des titans ou Le 7ème voyage de Sindbad, vous vous souvenez certainement de ces effets spéciaux terrifiants. Des armées de squelettes en déroute, un cyclope géant et unicorne, un danseuse à queue de serpent, autant d’animations qui ont hantés mes nuits d’enfants et me laissent des souvenirs impérissables. Ray Harryhausen est un des maîtres du cinéma fantastique et grâce à ses techniques d’animation image par image, il a influencé les plus grands spécialistes des effets spéciaux d’aujourd’hui. Une oeuvre à redécouvrir.

Liens:

Ray Harryhausen

Du silence

Lorsqu’on pénètre dans une chambre anéchoïque pour écouter le silence, on s’aperçoit au bout d’un moment qu’on entend deux choses: un son continu très aigu et un son intermittent grave. Ces deux sons correspondent respectivement à la fréquence du signal électrique du cerveau et à la pulsation du sang qui circule dans les veines.

Le silence n’existe pas. C’est encore un mot qu’on a inventé et qui ne correspond à rien. Rien de palpable, rien de tangible. Un percept qui nous échappe, un concept qu’on peut tout juste approcher sans le toucher.

Il faudrait arrêter le sang de circuler et enlever le cerveau pour qu’on puisse l’écouter. Le problème c’est qu’on ne pourrait pas l’écouter, puisqu’on serait mort. Et si on est mort, alors on ne peut pas écouter le silence. J’entends souvent dire “le silence, c’est la mort.” .C’est faux. Le silence c’est la vie. Le silence c’est laisser les choses venir à soi d’elles même. Tout un univers de sons discrets à écouter, le plus souvent possible.

John Cage était un compositeur qui, tout comme Marcel Duchamp pour l’art, a donné un sérieux coup d’embrayage à la musique contemporaine. Il a articulé son oeuvre autour de deux notions principales: le silence et le hasard. Ces deux notions se retrouvent dans cette composition célèbre: 4’33.

Yb