
Paris, une chaleur lourde comme on n’en fait plus, un soleil brûlant et les nuages qui couvrent tout sous une couleur neutre, indéfinissable, dans les petits magasins de la Rue du Jour et de la Rue Coquillère, et au bout de la Rue du Jour, ou Rue Agnès B. une autre rue dans laquelle les employés de la ville ont monté les armatures métalliques pour le marché du lendemain matin, une animation sereine et discrète qui émaille le paysage. J’entre dans un tabac pour acheter une sucette pour mon fils. Il est heureux comme tout d’être à côté de moi et de regarder tous ces gens qui passent ou qui boivent aux terrasses des cafés, me posant mille questions dont il n’écoute pas les réponses, et tenant sa sucette dans une main, agrippant la mienne au niveau du poignet de l’autre. Nous passons devant un caserne de Pompiers – Kenya se demande ce que les pompiers font dans une caverne. Au comptoir de la Droguerie, une grande brune toute fine au visage d’enfant me rappelle Christelle ; elle évite soigneusement mon regard avec une sorte de moue boudeuse. Il fait chaud dans la petite échoppe, l’air circule mal et je reste longtemps debout, n’arrivant pas à rester trop longtemps au même endroit, j’ai besoin de circuler pour attraper l’air. La magasin est rempli de femmes ; c’est comme dans tous les magasins de vêtements, on y rencontre que des femmes, des petites, des grandes, des jeunes et des moins jeunes, mais toutes par ce temps de chaleur se dénudent plus ou moins dans un vrai festival de couleurs et de chairs, de rondeurs dont je fais mes délices. Rue Coquillère, la terrasse d’un restaurant géorgien est recouverte d’un gazon synthétique, l’intérieur est chaleureux, moderne, et les tables ornées de couverts design et de petits pots de fleurs.
Je me sens terriblement bien, comme flottant sur un coussin ouaté, parce que je n’ai rien d’embarrassant à quoi penser, personne ne me parle à part mon petit bout de chou, que j’apprends à regarder autrement depuis que j’ai perdu toutes les photos de lui. Je me dis que finalement, rien ne vaut toutes les images et tous les souvenirs que l’on a en mémoire, le reste, ce n’est que de la littérature, rien ne vaut ces petits moments que je vis avec lui, avec complicité, que je mets tout mon cœur à garder intact, en continuant à avancer sans aller nulle part ; l’important n’est pas la destination, mais les pas qu’on s’évertue à mettre l’un devant l’autre.
[audio:http://theswedishparrot.com/xool/Joott_BD.xol]

et beaucoup d’amour à chaque pas…
(j’adore le morceau !)
J’ai raté un épisode, mais j’en suis content pour toi.
Tu as vraiment raté quelque chose ? Content pour quoi ? 🙂